Déclaration de Mme Catherine Tasca, ministre de la culture et de la communication, sur l'oeuvre de Paul Puaux sur le théâtre public et l'éducation populaire, Paris le 28 juin 2000.

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Circonstance : Hommage à Paul Puaux le 28 juin 2000

Texte intégral

Je voudrais tout d'abord vous remercier, vous tous qui nous avez donné ce livre passionnant tant par ses textes que par ses riches illustrations. Remercier en tout premier lieu Melly Puaux et l'équipe de la Maison Jean Vilar (Sonia Debeauvais, Frédérique Debril, Dominique Le Corre, Patrick Cros, Jean-Claude Goustiaux) et tous ceux qui y ont participé comme ceux qui ont rendu cette aventure possible, en particulier le Comité d'histoire du ministère de la culture dont Paul Puaux était un membre éminent, aux côtés de Geneviève Gentil et Augustin Girard.
Ainsi Paul passe de nos mémoires vivantes mais éphémères, à la connaissance de tous et de ces nouvelles générations pour qui il s'est tant battu et avec lesquelles il a partagé sans cesse son amour de la vie, du monde et d'une culture qu'il voulait ouverte à tous.
Sa vie, indissociable du projet de Jean Vilar et de leur compagnonnage, est une uvre de résistance qui nous porte, nous tous qui sommes en charge de cette idée forte qu'est le théâtre public et de ce qu'on appelait du beau nom d'éducation populaire. Ce livre en est en quelque sorte l'album autant que le témoignage, un album de famille, peuplé de tous ceux qu'il a aimés et de tous ceux qui l'ont aimé.
Rien n'y manque de son métier d'instituteur, de sa passion pour la jeunesse et les CEMEA, de la Résistance, de son engagement qui n'admettait pas de réserve, de la rencontre avec Vilar bien sûr, de son histoire d'amour avec Avignon, de la naissance de cette Maison Jean Vilar que nous aimons tant, des joies partagées, des épreuves surmontées, des amis disparus, des combats incessants, des convictions palpables derrière les mots et les photos. Rien n'y manque de sa chaleureuse présence, de son attention aux autres et de son exigence aussi, à Avignon rue Mons comme au Palais, rue de la Chaussée d'Antin où il partageait le palier avec l'ONDA et Philippe Tiry. Rien n'y manque sinon ce qui lui était étranger c'est à dire le renoncement, l'abandon ou l'amertume qui parfois tentent et paralysent certains dans les difficultés de l'action culturelle confrontée aux inégalités à la puissance de l'argent et aux mirages du marché Roi.
Le legs de Paul Puaux est essentiel pour ce ministère. J'ai dit que par son exemple, par sa rigueur il avait fait plus pour la culture que tous les ministres réunis et autant que les meilleurs directeurs comme Jeanne Laurent, Francis Raison et Guy Brajot pour m'en tenir aux plus anciens. Votre présence aujourd'hui en témoigne à nouveau.
Dans le partage, l'humilité, comme dans la réflexion et le combat sans lesquels il n'y aurait pas d'action possible des hommes sur la Cité, il nous a donné une leçon de vie et de responsabilité que nous avons la charge de transmettre aux enfants de notre temps afin que comme lui le moment venu il leur soit possible "d'enseigner à aimer".
Pour que ce qui est fait ne puisse être défait.
C'est maintenant à son épouse Melly de vous présenter son ouvrage.

( Source http://www.culture.gouv.fr, le 3 juillet 2000)