Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Les faits choquants et consternants que relate la presse ce matin à propos du Soudan sont une des conséquences multiples - encore que ce soit extrêmement difficile de savoir ce qui se passe dans ce très grand pays -, d'une guerre civile très violente qui dure depuis des années et des années et dont malheureusement les médias internationaux parlent trop peu, par rapport à d'autres sujets.
Elle oppose le gouvernement de Khartoum aux rébellions catholiques ou animistes du Sud, notamment dans la région du Bar El Hasal. Cela fait donc des années que cela dure avec plusieurs attitudes par rapport à cette situation : une attitude notamment américaine qui consiste à placer un embargo systématique, un boycott sur toutes les activités de ce pays. Ainsi, on perd toute possibilité d'influence sur ce qui s'y passe. D'autre part, il y a une tentative égyptienne, à laquelle les Européens dans l'ensemble apportent plutôt leur soutien depuis les Accords de Khartoum de l'an dernier, consistant à essayer de reprendre le fil pour qu'une négociation s'instaure entre les parties en présence, qui en plus sont chacune aidée par d'autres pays voisins qui mènent leur propre jeu.
Donc, c'est extrêmement compliqué d'exercer une influence quelconque sur les multiples drames humanitaires et vous avez raison de vous indigner de celui que vous citez car, s'agissant d'enfants, c'est particulièrement choquant. Mais dans l'état actuel des choses, la seule façon de reconstituer, pour nous Européens, une influence sur le Soudan, c'est de saisir le levier des négociations égyptiennes. C'est donc plutôt à l'Union européenne d'agir dans ce sens, ce qui nous permettra ensuite, à la fois par rapport au gouvernement de Khartoum et par rapport aux différentes rébellions, d'essayer d'exercer une influence sur ce qui se passe dans leur zone respective./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2001)