Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Vous avez posé une question sur une vraie tragédie. La première déclaration française claire et nette à ce sujet remonte au 29 septembre, bien avant le Sommet d'Istanbul et, depuis lors, nous n'avons cessé de dire constamment, avec la plus grande solennité, que les Russes se fourvoyaient, qu'ils se trompaient, qu'on ne répondait pas par une solution militaire, surtout quand elle est massive et aussi brutale, à un problème concernant un peuple tout entier, même s'il est vrai qu'il y a aussi un problème de terrorisme, dont on ne peut pas venir à bout par ces procédés.
La France a été claire et nette. C'est notre devoir, même si nous sommes obligés de mesurer les limites de nos moyens de pression, nous avons le devoir - peut-être encore plus pour cette raison - de témoigner, d'être clairs, pour que les Russes - certains Russes en tout cas - nous entendent et que cette opinion qui, pour le moment, est fermée sur elle-même, dans cette volonté de revanche par rapport à la Tchétchénie, finissent par comprendre que ce n'est pas la solution qui est au bout de ce qu'ils sont en train de faire en ce moment, mais l'enlisement.
Nous avons dû convaincre, je dois le dire ici, certains de nos partenaires européens, et nous avons eu du mal à convaincre certains de nos partenaires occidentaux, qu'il fallait être aussi fermes et aussi nets. Beaucoup d'entre eux nous ont dit à chacune de nos initiatives, que ce soit avant Istanbul, ou encore avant Helsinki, qu'il fallait faire attention à ne pas déclencher en Russie des phénomènes dangereux, des engrenages, qui mèneraient ce pays dans une direction dramatique pour tout le monde, pour eux et pour nous.
Nous avons entendu ces messages, car nous sommes responsables dans notre politique, mais cela n'empêche pas qu'il faille être clairs dans la condamnation. Il faut être clairs dans ce que nous disons aux Russes et nous lançons aux Russes un message à l'heure actuelle par dessus les horreurs de la Tchétchénie : ils se trompent et, à un moment ou à un autre, ils devront revenir à une solution politique. Il y a quelques tout petits signes dans les derniers jours. Je ne peux pas dire qu'ils commencent à changer de politique, mais qu'ils commencent peut-être à se poser des questions à propos du report de certaines mesures, à propos d'une déclaration qui a été faite sur l'autonomie possible, à propos de certains contacts, mais c'est totalement insuffisant. Mais, s'ils commencent dans cette direction, c'est parce que nous avons su parler depuis deux mois et demi aussi clairement, que nous continuons à le faire aujourd'hui et que nous continuerons jusqu'à la solution politique./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 décembre 1999).
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Vous avez posé une question sur une vraie tragédie. La première déclaration française claire et nette à ce sujet remonte au 29 septembre, bien avant le Sommet d'Istanbul et, depuis lors, nous n'avons cessé de dire constamment, avec la plus grande solennité, que les Russes se fourvoyaient, qu'ils se trompaient, qu'on ne répondait pas par une solution militaire, surtout quand elle est massive et aussi brutale, à un problème concernant un peuple tout entier, même s'il est vrai qu'il y a aussi un problème de terrorisme, dont on ne peut pas venir à bout par ces procédés.
La France a été claire et nette. C'est notre devoir, même si nous sommes obligés de mesurer les limites de nos moyens de pression, nous avons le devoir - peut-être encore plus pour cette raison - de témoigner, d'être clairs, pour que les Russes - certains Russes en tout cas - nous entendent et que cette opinion qui, pour le moment, est fermée sur elle-même, dans cette volonté de revanche par rapport à la Tchétchénie, finissent par comprendre que ce n'est pas la solution qui est au bout de ce qu'ils sont en train de faire en ce moment, mais l'enlisement.
Nous avons dû convaincre, je dois le dire ici, certains de nos partenaires européens, et nous avons eu du mal à convaincre certains de nos partenaires occidentaux, qu'il fallait être aussi fermes et aussi nets. Beaucoup d'entre eux nous ont dit à chacune de nos initiatives, que ce soit avant Istanbul, ou encore avant Helsinki, qu'il fallait faire attention à ne pas déclencher en Russie des phénomènes dangereux, des engrenages, qui mèneraient ce pays dans une direction dramatique pour tout le monde, pour eux et pour nous.
Nous avons entendu ces messages, car nous sommes responsables dans notre politique, mais cela n'empêche pas qu'il faille être clairs dans la condamnation. Il faut être clairs dans ce que nous disons aux Russes et nous lançons aux Russes un message à l'heure actuelle par dessus les horreurs de la Tchétchénie : ils se trompent et, à un moment ou à un autre, ils devront revenir à une solution politique. Il y a quelques tout petits signes dans les derniers jours. Je ne peux pas dire qu'ils commencent à changer de politique, mais qu'ils commencent peut-être à se poser des questions à propos du report de certaines mesures, à propos d'une déclaration qui a été faite sur l'autonomie possible, à propos de certains contacts, mais c'est totalement insuffisant. Mais, s'ils commencent dans cette direction, c'est parce que nous avons su parler depuis deux mois et demi aussi clairement, que nous continuons à le faire aujourd'hui et que nous continuerons jusqu'à la solution politique./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 décembre 1999).