Texte intégral
François Bayrou multiplie les critiques à l'encontre du gouvernement et du chef de l'Etat tout en revendiquant l'appartenance de l'UDF à la majorité. Est-ce compatible ?
Jean-Claude GAUDIN. - François Bayrou tient des propos particulièrement durs, et à l'égard de tout le monde. Il s'exonère facilement de la responsabilité qui est la sienne. Faut-il une fois de plus lui rappeler que, si l'UDF a aujourd'hui un groupe à l'Assemblée, c'est parce qu'aux dernières législatives l'UMP s'est abstenue de présenter des candidats contre les siens dans une quarantaine de circonscriptions ? Autrement dit, les députés UDF ont aussi été élus grâce à des voix UMP. Cela devrait inciter M. Bayrou à plus de prudence. D'autant que, lorsqu'il exerçait lui-même des fonctions ministérielles, il ne faisait pas montre d'une indépendance particulière.
Que voulez-vous dire ?
Je veux dire qu'à l'époque il se rappelait que, sous la Ve République, c'est au premier ministre de conduire et de diriger la politique du gouvernement. François Bayrou conteste tout le monde et voudrait que le président gouverne : ce n'est pas son rôle !
Certaines critiques de l'UDF, contre la hausse de la taxe sur le gazole par exemple, ont trouvé un écho au sein de l'UMP. Ne méritent-elles pas d'être entendues ?
Le contexte économique oblige le gouvernement à des choix draconiens. Le problème avec M. Bayrou, c'est que rien ne trouve grâce à ses yeux ! Je ne vois pas comment il peut continuer à dire que l'UDF est l'un des "pôles" de la majorité et passer son temps à critiquer le gouvernement.
Allez-vous en tirer les conséquences dans le cadre de la préparation
des régionales ?
La position de l'UMP n'a pas varié : nous souhaitons un accord avec M. Bayrou, mais un accord général. Il ne peut pas ignorer qu'en plus des régionales nous allons devoir affronter en 2004 des élections cantonales et sénatoriales. Nous lui avons tendu la main. En renvoyant sa décision aux calendes grecques, il affaiblit globalement la majorité présidentielle. Tout ce que nous demandons, c'est qu'il assume ses responsabilités.
En Aquitaine, François Bayrou s'apprête à refuser de conduire une liste unique de la droite. Ce refus peut-il amener l'UMP à réviser l'accord qu'elle propose à l'UDF ?
Je constate qu'aujourd'hui l'UDF exerce la présidence d'une seule région : Rhône-Alpes. L'UMP a proposé à l'UDF un accord pour permettre à Anne-Marie Comparini de conserver son fauteuil, et elle est prête, en plus, à offrir la tête d'une liste d'union de la majorité à M. Bayrou en Aquitaine et à M. de Robien en Picardie. Trois régions, c'est une proposition honnête, loyale et sincère. A ce jour, nous attendons toujours une réponse.
(Source http://www.u-m-p.org, le 10 octobre 2003)
Jean-Claude GAUDIN. - François Bayrou tient des propos particulièrement durs, et à l'égard de tout le monde. Il s'exonère facilement de la responsabilité qui est la sienne. Faut-il une fois de plus lui rappeler que, si l'UDF a aujourd'hui un groupe à l'Assemblée, c'est parce qu'aux dernières législatives l'UMP s'est abstenue de présenter des candidats contre les siens dans une quarantaine de circonscriptions ? Autrement dit, les députés UDF ont aussi été élus grâce à des voix UMP. Cela devrait inciter M. Bayrou à plus de prudence. D'autant que, lorsqu'il exerçait lui-même des fonctions ministérielles, il ne faisait pas montre d'une indépendance particulière.
Que voulez-vous dire ?
Je veux dire qu'à l'époque il se rappelait que, sous la Ve République, c'est au premier ministre de conduire et de diriger la politique du gouvernement. François Bayrou conteste tout le monde et voudrait que le président gouverne : ce n'est pas son rôle !
Certaines critiques de l'UDF, contre la hausse de la taxe sur le gazole par exemple, ont trouvé un écho au sein de l'UMP. Ne méritent-elles pas d'être entendues ?
Le contexte économique oblige le gouvernement à des choix draconiens. Le problème avec M. Bayrou, c'est que rien ne trouve grâce à ses yeux ! Je ne vois pas comment il peut continuer à dire que l'UDF est l'un des "pôles" de la majorité et passer son temps à critiquer le gouvernement.
Allez-vous en tirer les conséquences dans le cadre de la préparation
des régionales ?
La position de l'UMP n'a pas varié : nous souhaitons un accord avec M. Bayrou, mais un accord général. Il ne peut pas ignorer qu'en plus des régionales nous allons devoir affronter en 2004 des élections cantonales et sénatoriales. Nous lui avons tendu la main. En renvoyant sa décision aux calendes grecques, il affaiblit globalement la majorité présidentielle. Tout ce que nous demandons, c'est qu'il assume ses responsabilités.
En Aquitaine, François Bayrou s'apprête à refuser de conduire une liste unique de la droite. Ce refus peut-il amener l'UMP à réviser l'accord qu'elle propose à l'UDF ?
Je constate qu'aujourd'hui l'UDF exerce la présidence d'une seule région : Rhône-Alpes. L'UMP a proposé à l'UDF un accord pour permettre à Anne-Marie Comparini de conserver son fauteuil, et elle est prête, en plus, à offrir la tête d'une liste d'union de la majorité à M. Bayrou en Aquitaine et à M. de Robien en Picardie. Trois régions, c'est une proposition honnête, loyale et sincère. A ce jour, nous attendons toujours une réponse.
(Source http://www.u-m-p.org, le 10 octobre 2003)