Déclaration de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, en réponse à une question sur la situation en Côte d'Ivoire, à l'Assemblée nationale le 17 mai 2000.

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Depuis le renversement, à la veille de Noël, du président Bédié, la France n'a eu de cesse de demander aux autorités de fait comment elles entendaient refonder la démocratie en Côte d'Ivoire - et le faire aussi vite que possible, dans l'intérêt des Ivoiriens eux-mêmes et afin que leur pays retrouve la confiance de ses partenaires ainsi que des institutions financières internationales, dont la contribution au redressement économique sera décisive.
Le général Gueï a chargé une commission nationale consultative de rédiger un projet de Constitution. La question délicate de la nationalité des candidats, qui avait pollué la vie politique ivoirienne tout au long de l'année dernière et contribué à la crise dont le dénouement est intervenu en décembre, a été tranchée par le général Gueï lui-même, après consultation des principaux dirigeants politiques. Des deux conditions posées, l'une va dans le sens de l'ouverture : il ne sera plus nécessaire d'avoir deux parents ivoiriens, mais au moins un. L'autre, en revanche, est restrictive : elle exclut les candidats qui se seraient prévalus d'une autre nationalité pour postuler à un emploi public, et les partisans de M. Ouattara y voient naturellement une disposition dirigée contre ce dernier. Reste que, pour la première fois, l'arbitrage sera rendu par le peuple ivoirien lui-même, et nous nous emploierons, avec nos partenaires de l'Union européenne, à ce qu'il prenne la claire mesure de l'enjeu et à ce que les scrutins suivants se déroulent dans une parfaite transparence, afin que les futures autorités en tirent la légitimité dont elles ont besoin. La France suit naturellement de très près une évolution qui demeure fragile et préoccupante, notamment quant au maintien de l'ordre public dans la capitale./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2000)