Texte intégral
L'engagement de la France sur le continent africain repose sur une triple conviction.
D'abord, l'urgence des situations. Près de la moitié des Etats africains sont aujourd'hui en guerre. Ils conjuguent des menaces anciennes et des menaces nouvelles, ce qui crée bien sûr pour l'ensemble des régions de l'Afrique des menaces importantes. Il ne pourra y avoir de progrès durables en Afrique qui ne prennent en compte à la fois le développement, la démocratie et en même temps la paix.
L'Afrique dispose d'atouts importants et trop souvent passés sous silence. C'est un continent jeune, avec un potentiel économique considérable, avec une croissance forte et un patrimoine naturel immense.
L'Afrique est une chance pour la France. Elle élargit à la fois notre horizon et notre ambition sur la scène internationale. C'est vrai sur le plan diplomatique, c'est vrai sur le plan économique et c'est vrai sur le plan culturel.
Cet engagement repose sur une volonté de dialogue et sur des principes clairs. Tout d'abord, l'exigence de la légitimité concernant les conditions d'accession au pouvoir mais aussi concernant l'exercice du pouvoir en Afrique, c'est-à-dire le respect des Droits de l'Homme et le refus de toute impunité.
Le second principe : la défense de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de la stabilité régionale ainsi que l'appui aux médiations africaines qui sont une condition à la fois de l'efficacité et de la légitimité. La Côte d'Ivoire en fournit un très bon exemple avec l'appui donné à la France, à la CEDEAO, à l'Union africaine et au Conseil de sécurité des Nations unies.
Telle est la politique que nous menons sur l'ensemble des crises. Vous avez rappelé Madagascar, la Côte d'Ivoire ; vous avez rappelé aussi la Centrafrique ou le Congo. Cela se traduit à chaque fois de façon concrète en termes militaires lorsque c'est nécessaire, par un engagement politique fort et dans la durée visant à mobiliser la communauté internationale au service de la paix comme du développement.
Enfin, nous continuons à marquer notre volonté d'un engagement fort de l'aide publique au développement avec une priorité accordée à la volonté africaine des pays eux-mêmes dans le cadre du NEPAD.
Ainsi la France veut marquer à la fois sa volonté de fidélité, de solidarité ainsi que son ambition pour l'Afrique.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juin 2003)