Texte intégral
Je voulais vous faire part de notre réaction concernant le projet de résolution américain sur l'Irak.
Vous le savez, une intense concertation avec tous les partenaires du Conseil de sécurité s'est déroulée au cours des derniers jours, sur le dernier texte, le troisième projet de résolution présenté lundi par les Etats-Unis.
Ce texte présentait des progrès par rapport aux projets précédents. Sur la base de ce texte, nous avons, avec nos partenaires allemands et russes, présenté hier des amendements communs portant à la fois sur le processus politique, sur le rôle de l'ONU et de son Secrétaire général. Les Américains ont pris en considération un certain nombre des amendements que nous avons présentés, en particulier sur le rôle du Secrétaire général de l'ONU.
Une nouvelle conférence téléphonique a eu lieu, tout à l'heure, entre le président de la République, le président Poutine et le chancelier allemand au terme de laquelle il a été reconnu que le nouveau projet de résolution constituait un pas dans la bonne direction.
Nous avons donc décidé de voter cet après-midi pour la résolution, ainsi amendée, et de privilégier l'unité du Conseil de sécurité. Dans le contexte d'engrenage de la violence et de terrorisme en Irak, dans le contexte d'extrême tension de l'ensemble du Moyen-Orient, nous prenons ensemble nos responsabilités.
A travers ce vote, la France veut adresser un triple message : un message aux Irakiens, de notre volonté de tout faire pour encourager la construction ; un message aux pays arabes de la région, sur la nécessité de se mobiliser pour travailler dans la même direction ; un message aux Américains et aux forces de la coalition, d'exigence et de lucidité, pour que les décisions prises soient à la mesure des aspirations du peuple irakien et de la situation sur le terrain, car nous sommes parfaitement conscients que le texte, tel qu'il est, n'est pas à la hauteur des enjeux.
Il s'agit d'une étape, d'un premier pas et nous voulons croire qu'il sera suivi d'autres qui, dans notre esprit, sont indispensables. Il nous est donc apparu essentiel de faire prévaloir l'esprit de responsabilité et l'exigence d'unité de la communauté internationale.
Ce projet de résolution, vous l'avez compris, ne va pas aussi loin que nous l'aurions souhaité. Nous aurions préféré, en particulier, que ce texte fixe des échéances plus contraignantes et plus rapprochées pour le transfert de responsabilités, ainsi que pour la transition politique.
Nous pensons que, pour permettre la reconstruction et la stabilisation, l'affirmation du principe de souveraineté et de la maîtrise de leur destin par les Irakiens constituent un point de départ nécessaire ; nécessaire pour redonner une perspective politique aux Irakiens ; Nécessaire pour marginaliser ceux qui, en Irak, font le choix de la violence ; nécessaire aussi pour mobiliser la communauté internationale en faveur de l'Irak.
La France continuera de soutenir, dans un esprit ouvert et constructif, les efforts en vue de favoriser la sécurité et la stabilité de l'Irak. Mais il va de soi que nous ne pouvons, dans le contexte actuel, les conditions politiques, de souveraineté et de responsabilités que j'ai évoquées n'étant pas réunies, envisager une contribution militaire ou matérielle.
C'est ce que le président de la République, le chancelier Schröder et le président Poutine ont décidé et qui fera l'objet cet après-midi d'une explication de vote commune.
Q - Avez-vous mis des conditions pour soutenir cette résolution, par exemple par rapport à votre participation financière ?
R - Je l'ai exprimé et je crois que c'est la position de nos trois pays. Et c'est pour cela que nous avons décidé cet après-midi d'avoir une explication de vote commune. Pour nous, vous le savez, le principe d'un calendrier, le principe d'un processus de transfert de responsabilités, le point de départ de la reconnaissance de la souveraineté irakienne constituent les conditions nécessaires pour une véritable reconstruction de l'Irak. Tout ceci n'est qu'en gestation dans la résolution, encore insuffisamment traité.
Nous voulons penser, nous voulons croire que l'exigence de lucidité et d'efficacité fera qu'au cours des prochaines semaines - les esprits évoluant et ces nécessités étant mieux partagées et peut-être mieux comprises - nous aurons d'autres occasions de faire rapidement avancer la capacité de la communauté internationale tout entière de répondre à ces nouveaux besoins.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez mentionné la nécessité de privilégier l'unité du Conseil de sécurité en raison de l'engrenage de violence sur le terrain, cet engrenage était d'autant plus prévisible que vous l'aviez vous-même prévu et donc pourquoi n'aurait-il pas fallu privilégier l'unité du Conseil de sécurité il y a déjà plusieurs mois ? Est-ce qu'on assiste aujourd'hui à une sorte de révision de la position française ?
R - Vous savez, nous prenons acte d'une situation qui est nouvelle. D'abord, nous ne pouvons pas comparer la situation actuelle et celle d'il y a quelques mois. La guerre a eu lieu. Cette guerre, c'est un fait. Il faut se tourner vers l'avenir. Nous sommes tous conscients des nouveaux défis qu'il faut relever en Irak et à partir de là, cette unité, aujourd'hui, face à la dégradation de la situation sur le terrain, constitue, pour la communauté internationale, une nécessité. Nous avons besoin de cette unité, nous l'affirmons. Nous pensons que c'est la meilleure façon d'aborder cette situation, d'autant que, vous le savez, la situation se dégrade en Irak et le Moyen-Orient montre sa fragilité.
Nous voyons le regain de tension dans l'ensemble de la région et c'est parce que nous sommes conscients de cette situation que nous pensons qu'il faut unir nos capacités, unir nos énergies. Donc, nous appuyons, évidemment, le rôle des Nations unies. Nous appuyons les efforts engagés par les Nations unies et nous soutenons les efforts de la communauté internationale. Tout ceci ne va pas assez vite, c'est en tout cas l'analyse que nous faisons. Nous estimons qu'il conviendrait d'aller plus vite, de tirer les conclusions plus rapidement de cette dégradation sur le terrain.
Nous n'allons pas, malgré tout, remettre en cause le fait qu'il s'agit d'un pas, qu'il s'agit de progrès que nous voulons conforter. Nous voulons encourager nos amis américains et les forces de la coalition à aller plus loin. Dans ce contexte, nous faisons preuve, au sens le plus strict du terme, d'un esprit ouvert et constructif. Et quelles que soient les réserves qui sont les nôtres, nous pensons qu'il faut malgré tout avancer. C'est dans cet esprit que nous voterons cette résolution. Une fois de plus, je le redis, nous ne sommes plus du tout dans les circonstances qui ont précédé la guerre, où il était alors question d'un autre enjeu, celui de la guerre ou de la paix. Nous sommes aujourd'hui dans une situation grave d'insécurité, de regain de violences et c'est, je crois, l'intérêt de l'Irak, de la région et de la communauté internationale, de se retrouver.
Q - Monsieur le Ministre, dans une semaine se déroulera la conférence des donateurs à Madrid. Est-ce que la France, maintenant, après le vote de la résolution de l'ONU, envisage une contribution nationale à la conférence ?
R - Je l'ai dit dans mon propos liminaire, nous estimons que les conditions aujourd'hui ne sont pas remplies pour qu'une aide de type matériel ou militaire puisse être évoquée par notre pays, comme d'ailleurs par les autres pays dont j'ai parlé, et c'est pour cela que nous adopterons cet après-midi une explication de vote commune. Nous estimons que, dans le contexte actuel, les conditions ne sont pas remplies. Nous participerons évidemment à la contribution de la Commission et nous soutenons cette proposition qui est faite, mais nous n'irons pas au-delà.
Q - Monsieur le Ministre, qu'est-ce qui a concrètement été ajouté par les Américains concernant le rôle du Secrétaire général de l'ONU dans la période, je crois, de transition. Quel est le "plus" qui vous a décidé quand même ?
R - Nous avons été en contact à plusieurs reprises avec Colin Powell, avec Igor Ivanov qui est en Malaisie, avec mon collègue chinois et bien évidemment avec nos collègues européens Joschka Fischer et Jack Straw puisque j'étais à Londres hier soir. Nous avons longuement essayé de faire avancer la discussion et la négociation sur un certain nombre de projets d'amendements. Vous verrez le texte final qui vous sera remis mais il prévoit de conférer plus de pouvoirs au Secrétaire général des Nations unies et aux Nations unies elles-mêmes et c'est sur cette base là que nous avons estimé, dans le cadre de la discussion que nous avons eue pendant la nuit, qu'il y avait de nouveaux progrès qui pouvaient légitimer ce vote. Une fois de plus je le redis : ce texte ne nous satisfait pas pleinement. Nous estimons qu'il n'est pas à la hauteur des enjeux mais qu'il constitue un pas dans la bonne direction et c'est ce que nous avons voulu marquer par ce vote conjoint et par l'explication de vote commune que nous ferons cet après-midi. Nous voulons encourager le mouvement, c'est une première étape. Et nous souhaitons qu'elle soit suivie d'autres, de façon à mieux répondre aux exigences de la situation sur le terrain.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que dans ce cas vous envisagerez de renforcer, par exemple, le rôle de l'OTAN en Irak ? Je comprends très bien que la contribution nationale française est exclue pour le moment mais est-ce que l'OTAN peut jouer un plus grand rôle en Irak ?
R - Nous n'avons pas envisagé cette hypothèse, donc je ne ferai pas de commentaires, à ce stade, sur cette question. Merci infiniment.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2003)
Vous le savez, une intense concertation avec tous les partenaires du Conseil de sécurité s'est déroulée au cours des derniers jours, sur le dernier texte, le troisième projet de résolution présenté lundi par les Etats-Unis.
Ce texte présentait des progrès par rapport aux projets précédents. Sur la base de ce texte, nous avons, avec nos partenaires allemands et russes, présenté hier des amendements communs portant à la fois sur le processus politique, sur le rôle de l'ONU et de son Secrétaire général. Les Américains ont pris en considération un certain nombre des amendements que nous avons présentés, en particulier sur le rôle du Secrétaire général de l'ONU.
Une nouvelle conférence téléphonique a eu lieu, tout à l'heure, entre le président de la République, le président Poutine et le chancelier allemand au terme de laquelle il a été reconnu que le nouveau projet de résolution constituait un pas dans la bonne direction.
Nous avons donc décidé de voter cet après-midi pour la résolution, ainsi amendée, et de privilégier l'unité du Conseil de sécurité. Dans le contexte d'engrenage de la violence et de terrorisme en Irak, dans le contexte d'extrême tension de l'ensemble du Moyen-Orient, nous prenons ensemble nos responsabilités.
A travers ce vote, la France veut adresser un triple message : un message aux Irakiens, de notre volonté de tout faire pour encourager la construction ; un message aux pays arabes de la région, sur la nécessité de se mobiliser pour travailler dans la même direction ; un message aux Américains et aux forces de la coalition, d'exigence et de lucidité, pour que les décisions prises soient à la mesure des aspirations du peuple irakien et de la situation sur le terrain, car nous sommes parfaitement conscients que le texte, tel qu'il est, n'est pas à la hauteur des enjeux.
Il s'agit d'une étape, d'un premier pas et nous voulons croire qu'il sera suivi d'autres qui, dans notre esprit, sont indispensables. Il nous est donc apparu essentiel de faire prévaloir l'esprit de responsabilité et l'exigence d'unité de la communauté internationale.
Ce projet de résolution, vous l'avez compris, ne va pas aussi loin que nous l'aurions souhaité. Nous aurions préféré, en particulier, que ce texte fixe des échéances plus contraignantes et plus rapprochées pour le transfert de responsabilités, ainsi que pour la transition politique.
Nous pensons que, pour permettre la reconstruction et la stabilisation, l'affirmation du principe de souveraineté et de la maîtrise de leur destin par les Irakiens constituent un point de départ nécessaire ; nécessaire pour redonner une perspective politique aux Irakiens ; Nécessaire pour marginaliser ceux qui, en Irak, font le choix de la violence ; nécessaire aussi pour mobiliser la communauté internationale en faveur de l'Irak.
La France continuera de soutenir, dans un esprit ouvert et constructif, les efforts en vue de favoriser la sécurité et la stabilité de l'Irak. Mais il va de soi que nous ne pouvons, dans le contexte actuel, les conditions politiques, de souveraineté et de responsabilités que j'ai évoquées n'étant pas réunies, envisager une contribution militaire ou matérielle.
C'est ce que le président de la République, le chancelier Schröder et le président Poutine ont décidé et qui fera l'objet cet après-midi d'une explication de vote commune.
Q - Avez-vous mis des conditions pour soutenir cette résolution, par exemple par rapport à votre participation financière ?
R - Je l'ai exprimé et je crois que c'est la position de nos trois pays. Et c'est pour cela que nous avons décidé cet après-midi d'avoir une explication de vote commune. Pour nous, vous le savez, le principe d'un calendrier, le principe d'un processus de transfert de responsabilités, le point de départ de la reconnaissance de la souveraineté irakienne constituent les conditions nécessaires pour une véritable reconstruction de l'Irak. Tout ceci n'est qu'en gestation dans la résolution, encore insuffisamment traité.
Nous voulons penser, nous voulons croire que l'exigence de lucidité et d'efficacité fera qu'au cours des prochaines semaines - les esprits évoluant et ces nécessités étant mieux partagées et peut-être mieux comprises - nous aurons d'autres occasions de faire rapidement avancer la capacité de la communauté internationale tout entière de répondre à ces nouveaux besoins.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez mentionné la nécessité de privilégier l'unité du Conseil de sécurité en raison de l'engrenage de violence sur le terrain, cet engrenage était d'autant plus prévisible que vous l'aviez vous-même prévu et donc pourquoi n'aurait-il pas fallu privilégier l'unité du Conseil de sécurité il y a déjà plusieurs mois ? Est-ce qu'on assiste aujourd'hui à une sorte de révision de la position française ?
R - Vous savez, nous prenons acte d'une situation qui est nouvelle. D'abord, nous ne pouvons pas comparer la situation actuelle et celle d'il y a quelques mois. La guerre a eu lieu. Cette guerre, c'est un fait. Il faut se tourner vers l'avenir. Nous sommes tous conscients des nouveaux défis qu'il faut relever en Irak et à partir de là, cette unité, aujourd'hui, face à la dégradation de la situation sur le terrain, constitue, pour la communauté internationale, une nécessité. Nous avons besoin de cette unité, nous l'affirmons. Nous pensons que c'est la meilleure façon d'aborder cette situation, d'autant que, vous le savez, la situation se dégrade en Irak et le Moyen-Orient montre sa fragilité.
Nous voyons le regain de tension dans l'ensemble de la région et c'est parce que nous sommes conscients de cette situation que nous pensons qu'il faut unir nos capacités, unir nos énergies. Donc, nous appuyons, évidemment, le rôle des Nations unies. Nous appuyons les efforts engagés par les Nations unies et nous soutenons les efforts de la communauté internationale. Tout ceci ne va pas assez vite, c'est en tout cas l'analyse que nous faisons. Nous estimons qu'il conviendrait d'aller plus vite, de tirer les conclusions plus rapidement de cette dégradation sur le terrain.
Nous n'allons pas, malgré tout, remettre en cause le fait qu'il s'agit d'un pas, qu'il s'agit de progrès que nous voulons conforter. Nous voulons encourager nos amis américains et les forces de la coalition à aller plus loin. Dans ce contexte, nous faisons preuve, au sens le plus strict du terme, d'un esprit ouvert et constructif. Et quelles que soient les réserves qui sont les nôtres, nous pensons qu'il faut malgré tout avancer. C'est dans cet esprit que nous voterons cette résolution. Une fois de plus, je le redis, nous ne sommes plus du tout dans les circonstances qui ont précédé la guerre, où il était alors question d'un autre enjeu, celui de la guerre ou de la paix. Nous sommes aujourd'hui dans une situation grave d'insécurité, de regain de violences et c'est, je crois, l'intérêt de l'Irak, de la région et de la communauté internationale, de se retrouver.
Q - Monsieur le Ministre, dans une semaine se déroulera la conférence des donateurs à Madrid. Est-ce que la France, maintenant, après le vote de la résolution de l'ONU, envisage une contribution nationale à la conférence ?
R - Je l'ai dit dans mon propos liminaire, nous estimons que les conditions aujourd'hui ne sont pas remplies pour qu'une aide de type matériel ou militaire puisse être évoquée par notre pays, comme d'ailleurs par les autres pays dont j'ai parlé, et c'est pour cela que nous adopterons cet après-midi une explication de vote commune. Nous estimons que, dans le contexte actuel, les conditions ne sont pas remplies. Nous participerons évidemment à la contribution de la Commission et nous soutenons cette proposition qui est faite, mais nous n'irons pas au-delà.
Q - Monsieur le Ministre, qu'est-ce qui a concrètement été ajouté par les Américains concernant le rôle du Secrétaire général de l'ONU dans la période, je crois, de transition. Quel est le "plus" qui vous a décidé quand même ?
R - Nous avons été en contact à plusieurs reprises avec Colin Powell, avec Igor Ivanov qui est en Malaisie, avec mon collègue chinois et bien évidemment avec nos collègues européens Joschka Fischer et Jack Straw puisque j'étais à Londres hier soir. Nous avons longuement essayé de faire avancer la discussion et la négociation sur un certain nombre de projets d'amendements. Vous verrez le texte final qui vous sera remis mais il prévoit de conférer plus de pouvoirs au Secrétaire général des Nations unies et aux Nations unies elles-mêmes et c'est sur cette base là que nous avons estimé, dans le cadre de la discussion que nous avons eue pendant la nuit, qu'il y avait de nouveaux progrès qui pouvaient légitimer ce vote. Une fois de plus je le redis : ce texte ne nous satisfait pas pleinement. Nous estimons qu'il n'est pas à la hauteur des enjeux mais qu'il constitue un pas dans la bonne direction et c'est ce que nous avons voulu marquer par ce vote conjoint et par l'explication de vote commune que nous ferons cet après-midi. Nous voulons encourager le mouvement, c'est une première étape. Et nous souhaitons qu'elle soit suivie d'autres, de façon à mieux répondre aux exigences de la situation sur le terrain.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que dans ce cas vous envisagerez de renforcer, par exemple, le rôle de l'OTAN en Irak ? Je comprends très bien que la contribution nationale française est exclue pour le moment mais est-ce que l'OTAN peut jouer un plus grand rôle en Irak ?
R - Nous n'avons pas envisagé cette hypothèse, donc je ne ferai pas de commentaires, à ce stade, sur cette question. Merci infiniment.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2003)