Texte intégral
Monsieur le Président de la République, Nous sommes heureux, mon épouse et moi-même, de vous accueillir aujourd'hui à Paris ainsi que la délégation qui vous accompagne dans cette maison. Nous venons de faire il y a quelques instants la preuve que cette maison est un peu plus jeune que les accords passés entre la France et le Liberia. En effet, ceux-ci étaient de 1852 alors que cette maison ne fut construite qu'en 1856. Pourtant, nous avons le sentiment qu'elle s'inscrit depuis longtemps dans le paysage parisien.
Monsieur le Président de la République, nous sommes sensibles au fait que vous ayez choisi la France pour effectuer votre première visite officielle dans un pays occidental. Le chef d'un Etat dont le nom et l'histoire, symbolisent la quête de plus de liberté et de plus de justice ; le Président d'un Liberia revenu à la paix après tant d'années de souffrances et de destructions ; le Président d'un pays situé dans une zone à laquelle nous sommes historiquement liés et à la stabilité - ainsi qu'à la prospérité - de laquelle nous sommes particulièrement attachés.
Monsieur le Président,
Le Liberia est célèbre dans le monde entier pour l'importance de sa flotte marchande. Il est aussi connu pour avoir accédé très tôt à l'indépendance, dès 1847. Il a été, en conséquence, pendant plus de cent ans, le seul Etat du continent africain maître de sa destinée.
Enfin, la longue lutte menée au Liberia depuis le début de cette décennie, n'est ignorée par personne. Les Français, en particulier, la connaissent bien et savent quelles ont été les souffrances de votre peuple et les sacrifices qu'il a dû consentir et qu'il continue de consentir par voie de conséquence.
Vous avez justement accepté que ce combat se poursuive, non par la voie des armes, mais par celle des urnes et vous l'avez finalement emporté.
L'instauration de la démocratie qui en a résulté et à laquelle l'ONU et la CEDEAO, mais aussi l'Union européenne et la France ont pris leur part, est un témoignage de la sagesse et de la maturité du peuple libérien. C'est aussi un témoignage de votre propre volonté d'imprimer votre marque à l'histoire de votre pays tout en laissant la population décider de son avenir.
Monsieur le Président, vous vous êtes engagés à conduire les affaires de votre pays dans un souci de réconciliation nationale, dans le respect des libertés publiques et de la bonne gouvernance. Nous saluons cette ambition et formons des voeux pour que grâce à votre détermination elle s'enracine dans la réalité libérienne, car il n'y a pas de développement véritable sans démocratie et respect des Droits de l'Homme. Je suis convaincu que cette même détermination vous guide lorsque vous vous prononcez en faveur de la stabilité de la région et de bonnes relations avec vos voisins. La situation en Sierra Leone en particulier requiert qu'aucun des pays de la région ne ménage ses efforts, avec l'aide de la communauté internationale, pour la normaliser. A cet égard, le Liberia se trouve aux avant-postes.
Vos engagements en faveur de l'intégrité territoriale de la Sierra Leone ont été très appréciés et nous ne doutons pas qu'ils seront suivis d'effets.
La France est particulièrement attentive à tout ce qui peut constituer un facteur de tension en Afrique et particulièrement à l'ouest du continent. C'est pourquoi nous pensons comme vous, que la présence de l'ECOMOG dans votre pays doit être réévaluée et que l'embargo sur les armes imposé à votre pays doit être réexaminé. Je tiens à vous dire que vous pouvez compter sur l'appui de la France au sein des instances qui suivent ces questions importantes pour la souveraineté de votre pays.
Monsieur le Président, Le Liberia est doté d'un potentiel économique et humain que beaucoup peuvent lui envier, et la France est bien décidée à jouer son rôle pour sa réhabilitation, que ce soit par le biais de sa coopération - qui demeure indispensable à nos yeux ici comme ailleurs - ou par celui de ses entreprises. Leur expertise est bien connue, vous le savez, dans un certain nombre de secteurs stratégiques, tels que l'eau, l'énergie, la communication, les transports.
Des solutions restent cependant à trouver pour le traitement de l'importante dette dont votre administration a hérité. Notre appui au sein des institutions de Bretton Woods et du Club de Paris, dont la France assure le secrétariat, vous est acquis. Vous n'ignorez pas non plus que la France contribue pour le quart des importantes sommes engagées par la Commission de Bruxelles pour le relèvement de votre économie et la réinstallation des réfugiés et déplacés notamment.
S'il en était besoin, l'intérêt des entreprises françaises à l'égard du Liberia vous a été démontré par les entretiens que vous avez eus ce matin avec nombre de leurs représentants au sein du Conseil national du Patronat français et du Conseil des Investisseurs en Afrique subsaharienne (CIAN). Pour la plupart, ils sont présents ici ce soir et vous me permettrez de les saluer.
Monsieur le Président, La France est également prête à apporter sa coopération pour vous aider à réussir votre insertion dans un environnement francophone, dont vous avez pu mesurer l'importance, insertion qui paraît indispensable pour que le Liberia participe aux projets d'intégration régionale dont l'effet bénéfique est avéré pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.
Comme vous le savez, la France a toujours été aux côtés du Liberia. Elle l'a été pour soulager les souffrances de la population durant le conflit, promouvoir une solution pacifique à celui-ci et favoriser l'instauration de la démocratie. Elle souhaite pouvoir l'assister directement dans le relèvement de son économie et partant, dans l'engagement d'un véritable développement en faveur du peuple libérien.
Nous nous réjouissons, Monsieur le Président, que vous ayez répondu positivement à l'invitation du président de la République de participer au prochain sommet des chefs d'Etats d'Afrique et de France à Paris, du 26 au 28 novembre, dont le thème central est celui de la sécurité en Afrique, thème sur lequel vos réflexions, nourries de votre expérience, enrichiront les débats.
Je voudrais vous assurer aujourd'hui que les liens d'amitié entre Libériens et Français, que votre visite vient d'illustrer, permettront le développement de nos relations dans tous les domaines. Cette visite a permis de mieux nous connaître et d'apprécier ce que nous pouvons les uns et les autres nous apporter en partenaires responsables. Je m'emploierai, pour ma part, à renforcer ce nouveau dialogue.
Ce dialogue, il nous faudra le poursuivre aussi dans le cadre des futurs accords Europe-ACP à la réunion de demain à Bruxelles dont les ministres européens et africains concernés souligneront tout à la fois l'importance mais aussi l'actualité.
Dans un monde secoué par les convulsions du système monétaire international, la meilleure solidarité que l'Europe puisse offrir aux pays en développement est bien de partager avec eux la stabilité que les institutions européennes et singulièrement l'euro permettent d'espérer
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2001)
Monsieur le Président de la République, nous sommes sensibles au fait que vous ayez choisi la France pour effectuer votre première visite officielle dans un pays occidental. Le chef d'un Etat dont le nom et l'histoire, symbolisent la quête de plus de liberté et de plus de justice ; le Président d'un Liberia revenu à la paix après tant d'années de souffrances et de destructions ; le Président d'un pays situé dans une zone à laquelle nous sommes historiquement liés et à la stabilité - ainsi qu'à la prospérité - de laquelle nous sommes particulièrement attachés.
Monsieur le Président,
Le Liberia est célèbre dans le monde entier pour l'importance de sa flotte marchande. Il est aussi connu pour avoir accédé très tôt à l'indépendance, dès 1847. Il a été, en conséquence, pendant plus de cent ans, le seul Etat du continent africain maître de sa destinée.
Enfin, la longue lutte menée au Liberia depuis le début de cette décennie, n'est ignorée par personne. Les Français, en particulier, la connaissent bien et savent quelles ont été les souffrances de votre peuple et les sacrifices qu'il a dû consentir et qu'il continue de consentir par voie de conséquence.
Vous avez justement accepté que ce combat se poursuive, non par la voie des armes, mais par celle des urnes et vous l'avez finalement emporté.
L'instauration de la démocratie qui en a résulté et à laquelle l'ONU et la CEDEAO, mais aussi l'Union européenne et la France ont pris leur part, est un témoignage de la sagesse et de la maturité du peuple libérien. C'est aussi un témoignage de votre propre volonté d'imprimer votre marque à l'histoire de votre pays tout en laissant la population décider de son avenir.
Monsieur le Président, vous vous êtes engagés à conduire les affaires de votre pays dans un souci de réconciliation nationale, dans le respect des libertés publiques et de la bonne gouvernance. Nous saluons cette ambition et formons des voeux pour que grâce à votre détermination elle s'enracine dans la réalité libérienne, car il n'y a pas de développement véritable sans démocratie et respect des Droits de l'Homme. Je suis convaincu que cette même détermination vous guide lorsque vous vous prononcez en faveur de la stabilité de la région et de bonnes relations avec vos voisins. La situation en Sierra Leone en particulier requiert qu'aucun des pays de la région ne ménage ses efforts, avec l'aide de la communauté internationale, pour la normaliser. A cet égard, le Liberia se trouve aux avant-postes.
Vos engagements en faveur de l'intégrité territoriale de la Sierra Leone ont été très appréciés et nous ne doutons pas qu'ils seront suivis d'effets.
La France est particulièrement attentive à tout ce qui peut constituer un facteur de tension en Afrique et particulièrement à l'ouest du continent. C'est pourquoi nous pensons comme vous, que la présence de l'ECOMOG dans votre pays doit être réévaluée et que l'embargo sur les armes imposé à votre pays doit être réexaminé. Je tiens à vous dire que vous pouvez compter sur l'appui de la France au sein des instances qui suivent ces questions importantes pour la souveraineté de votre pays.
Monsieur le Président, Le Liberia est doté d'un potentiel économique et humain que beaucoup peuvent lui envier, et la France est bien décidée à jouer son rôle pour sa réhabilitation, que ce soit par le biais de sa coopération - qui demeure indispensable à nos yeux ici comme ailleurs - ou par celui de ses entreprises. Leur expertise est bien connue, vous le savez, dans un certain nombre de secteurs stratégiques, tels que l'eau, l'énergie, la communication, les transports.
Des solutions restent cependant à trouver pour le traitement de l'importante dette dont votre administration a hérité. Notre appui au sein des institutions de Bretton Woods et du Club de Paris, dont la France assure le secrétariat, vous est acquis. Vous n'ignorez pas non plus que la France contribue pour le quart des importantes sommes engagées par la Commission de Bruxelles pour le relèvement de votre économie et la réinstallation des réfugiés et déplacés notamment.
S'il en était besoin, l'intérêt des entreprises françaises à l'égard du Liberia vous a été démontré par les entretiens que vous avez eus ce matin avec nombre de leurs représentants au sein du Conseil national du Patronat français et du Conseil des Investisseurs en Afrique subsaharienne (CIAN). Pour la plupart, ils sont présents ici ce soir et vous me permettrez de les saluer.
Monsieur le Président, La France est également prête à apporter sa coopération pour vous aider à réussir votre insertion dans un environnement francophone, dont vous avez pu mesurer l'importance, insertion qui paraît indispensable pour que le Liberia participe aux projets d'intégration régionale dont l'effet bénéfique est avéré pour l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.
Comme vous le savez, la France a toujours été aux côtés du Liberia. Elle l'a été pour soulager les souffrances de la population durant le conflit, promouvoir une solution pacifique à celui-ci et favoriser l'instauration de la démocratie. Elle souhaite pouvoir l'assister directement dans le relèvement de son économie et partant, dans l'engagement d'un véritable développement en faveur du peuple libérien.
Nous nous réjouissons, Monsieur le Président, que vous ayez répondu positivement à l'invitation du président de la République de participer au prochain sommet des chefs d'Etats d'Afrique et de France à Paris, du 26 au 28 novembre, dont le thème central est celui de la sécurité en Afrique, thème sur lequel vos réflexions, nourries de votre expérience, enrichiront les débats.
Je voudrais vous assurer aujourd'hui que les liens d'amitié entre Libériens et Français, que votre visite vient d'illustrer, permettront le développement de nos relations dans tous les domaines. Cette visite a permis de mieux nous connaître et d'apprécier ce que nous pouvons les uns et les autres nous apporter en partenaires responsables. Je m'emploierai, pour ma part, à renforcer ce nouveau dialogue.
Ce dialogue, il nous faudra le poursuivre aussi dans le cadre des futurs accords Europe-ACP à la réunion de demain à Bruxelles dont les ministres européens et africains concernés souligneront tout à la fois l'importance mais aussi l'actualité.
Dans un monde secoué par les convulsions du système monétaire international, la meilleure solidarité que l'Europe puisse offrir aux pays en développement est bien de partager avec eux la stabilité que les institutions européennes et singulièrement l'euro permettent d'espérer
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2001)