Texte intégral
Le Journal du dimanche:
Impasse totale en Côte d'Ivoire. Après avoir limogé cette semaine trois ministres de l'opposition, le président Gbagbo refuse de reprendre le dialogue, malgré l'appel hier de son Premier ministre, Seydou Diarra. Ses extrémistes menacent ouvertement les 7 à 8.000 ressortissants français. Le JDD a demandé au ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, si leur évacuation était désormais envisagée.
Michèle Alliot-Marie:
Bien entendu, nous sommes très vigilants sur la sécurité de nos compatriotes. Elle représente notre première priorité. Si des débordements regrettables ont eu lieu en marge de manifestations ces derniers jours, la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire ne justifie pas aujourd'hui une évacuation des ressortissants français. Des mesures avaient été prises lors de ces incidents. Les écoles françaises avaient ainsi été fermées le mercredi 19 mai. La situation s'étant stabilisée, elles ont été réouvertes vendredi.
Mais le désarment prévu par les accords de paix n'a toujours pas commencé et en renvoyant des ministres; le président Gbagbo sonne le glas des accords de paix.
Quelle sera l'attitude des 4.000 soldats français de l'opération Licorne, en cas de reprise des affrontements ?
Le désarmement relève du dispositif d'interposition de FONU Celui-ci sera complètement en place vers la fin du mois de juin. C'est donc à partir de cette date qu'il pourra intervenir. Les forces françaises agiront alors en soutien de la force de maintien de la paix, qui a pour objectif de consolider les accords de Marcoussis. Quant aux mesures affectant la composition du gouvernement ivoirien, elles ne doivent pas porter atteinte au dialogue qui fonde ces accords de paix. C'est la forte conviction de toute la communauté internationale. Nous pensons tous qu'il n'y a pas d'autre solution que la stricte application de ces accords, qui définissent la voie vers la réconciliation nationale.
Cela a-t-il encore un sens de maintenir une force de paix dans un pays dont le président, condamné par l'ONU, multiplie les provocations et où les extrémistes annoncent qu'ils réservent à la France le sort de l'Amérique en Irak ?
Plus que jamais la présence d'une force de paix dans la République de Côte d'Ivoire est justifiée afin de prévenir un retour aux affrontements, de faire respecter les accords de Marcoussis et de permettre l'organisation, en 2005, d'une élection présidentielle transparente. En ce qui concerne le rapport de l'ONU sur les exactions. commises en mars, c'est au Conseil de sécurité d'en décider les suites. Quant aux déclarations d'extrémistes de tous bords, nous attendons des autorités ivoiriennes, qu'elles assument leurs responsabilités à cet égard.
Propos recueillis par Gilles Delafon
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 mai 2004)
Impasse totale en Côte d'Ivoire. Après avoir limogé cette semaine trois ministres de l'opposition, le président Gbagbo refuse de reprendre le dialogue, malgré l'appel hier de son Premier ministre, Seydou Diarra. Ses extrémistes menacent ouvertement les 7 à 8.000 ressortissants français. Le JDD a demandé au ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, si leur évacuation était désormais envisagée.
Michèle Alliot-Marie:
Bien entendu, nous sommes très vigilants sur la sécurité de nos compatriotes. Elle représente notre première priorité. Si des débordements regrettables ont eu lieu en marge de manifestations ces derniers jours, la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire ne justifie pas aujourd'hui une évacuation des ressortissants français. Des mesures avaient été prises lors de ces incidents. Les écoles françaises avaient ainsi été fermées le mercredi 19 mai. La situation s'étant stabilisée, elles ont été réouvertes vendredi.
Mais le désarment prévu par les accords de paix n'a toujours pas commencé et en renvoyant des ministres; le président Gbagbo sonne le glas des accords de paix.
Quelle sera l'attitude des 4.000 soldats français de l'opération Licorne, en cas de reprise des affrontements ?
Le désarmement relève du dispositif d'interposition de FONU Celui-ci sera complètement en place vers la fin du mois de juin. C'est donc à partir de cette date qu'il pourra intervenir. Les forces françaises agiront alors en soutien de la force de maintien de la paix, qui a pour objectif de consolider les accords de Marcoussis. Quant aux mesures affectant la composition du gouvernement ivoirien, elles ne doivent pas porter atteinte au dialogue qui fonde ces accords de paix. C'est la forte conviction de toute la communauté internationale. Nous pensons tous qu'il n'y a pas d'autre solution que la stricte application de ces accords, qui définissent la voie vers la réconciliation nationale.
Cela a-t-il encore un sens de maintenir une force de paix dans un pays dont le président, condamné par l'ONU, multiplie les provocations et où les extrémistes annoncent qu'ils réservent à la France le sort de l'Amérique en Irak ?
Plus que jamais la présence d'une force de paix dans la République de Côte d'Ivoire est justifiée afin de prévenir un retour aux affrontements, de faire respecter les accords de Marcoussis et de permettre l'organisation, en 2005, d'une élection présidentielle transparente. En ce qui concerne le rapport de l'ONU sur les exactions. commises en mars, c'est au Conseil de sécurité d'en décider les suites. Quant aux déclarations d'extrémistes de tous bords, nous attendons des autorités ivoiriennes, qu'elles assument leurs responsabilités à cet égard.
Propos recueillis par Gilles Delafon
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 25 mai 2004)