Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre de l'outre-mer, sur les relations entre la France et le Surinam et sur la coopération en matière de gestion de l'immigration clandestine, Paris le 30 novembre 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Signature d'un accord de réadmission des personnes en situation irrégulière, entre la France et le Surinam, à Paris le 30 novembre 2004

Texte intégral

Madame la Ministre,

C'est un grand plaisir pour moi de vous recevoir aujourd'hui et c'est aussi un honneur car :
il s'agit en effet de la première visite officielle en France d'un ministre des Affaires étrangères du Surinam ;
le ministère de l'Outre-Mer est votre premier rendez-vous en terre française.

C'est dire l'importance de l'enjeu de la coopération entre la Guyane et le Surinam pour nos deux pays.
Les relations entre nos deux pays sont excellentes et vont en s'intensifiant. Les voyages tout récents de Messieurs Xavier Darcos et Léon Bertrand à Paramaribo ont en effet permis d'approfondir nos échanges et d'ouvrir de nouvelles perspectives de coopération mutuellement bénéfiques.
Mais ce qui nous réunit aujourd'hui, la signature d'un accord de réadmission, constitue à mes yeux un véritable élément fondateur de la relation franco-surinamaise.
Cet accord répond en effet à des préoccupations communes et aux intérêts des deux populations. Il concrétise une volonté partagée d'intensifier nos relations.
Il a pour objectif de permettre la réadmission des personnes en situation irrégulière dans un souci d'équilibre et d'intérêt mutuel.
Par ailleurs, il constitue un outil indispensable à une gestion humaine et coordonnée des flux de populations entre nos pays, quelquefois difficilement contrôlables, lorsqu'ils concernent en particulier l'immigration clandestine étrangère.
La sécurité au sens large constitue donc la pierre angulaire des nouvelles relations structurées entre la France et le Surinam, puisque la question de l'immigration y est aussi difficile à gérer d'un côté comme de l'autre du fleuve Maroni, notamment dans ses conséquences économiques et sociales pour nos populations.
Mais cet accord n'est qu'une étape vers une coopération plus étendue :
en matière de sécurité d'abord, avec d'autres actes forts tels que, comme je le souhaite, l'installation prochaine d'une antenne consulaire du Surinam à Saint-Laurent du Maroni où des locaux sont mis à la disposition des autorités de ce pays, ou encore la mise en place de patrouilles conjointes sur le fleuve ;

en matière d'environnement et de développement durable ensuite, qu'il s'agisse de la lutte contre l'orpaillage clandestin ou de la préservation des ressources ;

en matière d'infrastructures et de communication pour agir de concert sur la circulation fluviale ;

enfin, en matière de coopération régionale, dans l'éducation, la santé et, j'y tiens particulièrement, en matière d'échanges entre nos jeunes de Guyane et du Surinam.

Cette liste n'est pas exhaustive ; au contraire elle n'est qu'un aperçu des efforts que nous avons encore à accomplir.
Toutefois, elle est révélatrice d'une action plus engagée entre nos deux pays et dont la synergie ne manquera pas de profiter à l'ensemble de la région.
Je vous remercie, Madame la Ministre, d'avoir fait spécialement le déplacement vers Paris pour signer en personne cet accord qui en augure, j'en suis sûre, bien d'autres entre nos deux pays, pour que la Guyane serve de ciment entre le Surinam et la France.

(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 1e décembre 2004)