Texte intégral
Je partage avec le Commissaire Busquin la conviction que la mise en place d'un " Espace européen " au service de la science et de l'innovation sera un jalon important pour la construction de l'Europe, et je souhaite voir se mettre en place les fondements d'un tel espace.
Dans la droite ligne des conclusions des Sommets de Lisbonne et de Feira, pour faire émerger l'espace européen de la recherche, je souhaite qu'une réflexion commune s'instaure sur la gestion de nos ressources humaines pour les sciences et la technologie. Confrontés au besoin de renouveler la génération des chercheurs qui avaient été engagés dans les années soixante sur une forte vague démographique, nous devons simultanément faire face à une forte désaffection des étudiants pour les études scientifiques. Un effort au niveau européen est nécessaire dans ce domaine et nous participerons ainsi à l'exercice "d'étalonnage" sur les ressources humaines proposées par la Commission.
J'insisterai particulièrement sur l'objectif d'accroître la "mobilité" : cette mobilité doit être encouragée, non seulement à l'intérieur de l'espace de la recherche par une mobilité entre laboratoires, mais aussi, afin de placer les chercheurs au cur de la société de la connaissance, notre deuxième objectif stratégique.
Pour les grandes infrastructures de recherche, nous organisons avec la Commission et la Fondation Européenne de la Science, une importante conférence à Strasbourg, dès le mois de septembre. Ce dont l'Europe a besoin, c'est d'un système souple pour une identification claire des besoins existants ou potentiels et une coordination précoce au service des Etats membres. Notre approche, conforme aux bonnes pratiques de la construction européenne, est de nous engager avec pragmatisme dans cette direction par l'intermédiaire de coopérations renforcées et en associant les acteurs concernés sans exclusion.
La création d'une Académie Européenne des Sciences et des Techniques, intégrant le champ des sciences humaines et sociales, me paraît particulièrement souhaitable. Elle seule sera capable d'organiser sur tous les sujets une expertise scientifique de haut niveau. Haute autorité indépendante, elle rendrait ses avis au Conseil, à la Commission et au Parlement Européen. Une évaluation, fondée sur des critères et une méthodologie communes à l'échelle européenne, pourrait être progressivement mise en place, afin de rendre pertinentes un certain nombre de comparaisons. Nous réunirons les experts européens à Lyon au début du mois d'octobre pour en discuter.
La même démarche prévaudra pour la mise en place d'un tableau de bord européen de l'innovation. L'innovation devient un atout essentiel dans la compétition mondiale. L'Europe doit donc améliorer systématiquement ses actions de transformation de la recherche en innovations technologiques. La Présidence française s'attachera à faire avancer les travaux sur la création du brevet communautaire de façon à ce qu'il puisse être mis en place rapidement conformément au vu du Sommet de Lisbonne.
La constitution d'un espace européen de la recherche suppose une diffusion de l'information scientifique plus large et mettant davantage en lumière les succès et les découvertes provenant de chercheurs européens. J'ai proposé de généraliser les semaines européennes de la science et d'organiser un grand forum international sur le développement de "l'intelligence publique de la science" en décembre à Paris. Je souhaite aussi lancer une Agence européenne de diffusion scientifique et technique. Cette Agence diffusera les résultats de la recherche européenne auprès des entreprises et des médias de nos quinze pays, dont les sources sont aujourd'hui essentiellement américaines.
Pendant la Présidence française, se mettront en place les premières mesures du plan d'action "eEurope". Pour donner une nouvelle impulsion aux capacités de recherche de l'Europe sur " l'Internet du futur ", nous mobiliserons tous les acteurs autour de priorités de recherche définies en concertation, en particulier dans le cadre du programme IST du PCRD qui réunira son grand forum en novembre à Nice.
En plein accord avec les priorités choisies par nos partenaires, nous considérons les sciences du vivant comme un des moteurs du développement économique de l'Europe. Elles sont essentielles pour notre compétitivité et nous soutiendrons activement leur développement.
L'année 2000 sera marquée par l'élaboration d'une stratégie spatiale européenne préparée conjointement par la Commission et l'Agence spatiale européenne.
Je souhaite que ce document permette d'affirmer une ambition politique pour l'Europe dans le domaine spatial à la hauteur des enjeux et des compétences que celles-ci a développées depuis le début des années 60. Sans ambition politique, l'Europe ne pourra en effet se maintenir au plus haut niveau dans ce domaine alors que l'effort public américain sur le spatial est cinq fois supérieur à celui de l'Europe.
Je souhaite que cet exercice nous permette de donner une forte priorité aux applications de l'espace au service de la société et du citoyen, dans le cadre du développement des technologies de l'information et au service du développement durable. Deux initiatives devraient notamment illustrer une telle stratégie :
Le programme GALILEO de localisation et de datation par satellites dont le passage en phase de développement est envisagé sous Présidence française ;
L'initiative GMES (Global Monitoring for Environment and Security) visant à permettre à l'Europe de se doter d'une capacité autonome d'analyse et de contrôle dans les domaines de la surveillance de l'environnement global, de la gestion des risques et des ressources naturelles.
L'espace européen de la recherche que nous construirons ensemble sera un espace ouvert et attractif pour le reste du monde. Il doit devenir une force d'attraction non seulement pour les chercheurs et les industriels européens, mais aussi pour les chercheurs du monde entier. Cette attirance doit s'exercer aussi bien vis-à-vis des grands pays développés que des pays émergents dont le développement doit être encouragé et soutenu dans une coopération à long terme, qui permettra à ces pays d'entrer dans la nouvelle économie mondiale. Parmi les mesures susceptibles d'accroître le rayonnement de la recherche et de l'innovation européenne hors de ses frontières, la France proposera de créer des structures communes européennes qui pourraient prendre la forme de "maisons européennes de la recherche", lieux d'accueil, d'informations et de recherche des chercheurs européens à l'étranger.
La volonté de la France est de fédérer les efforts des Etats-membres avant l'élargissement de l'Union, vers un seul objectif politique commun : celui de réduire au sein d'un espace européen du savoir, de l'innovation et de la recherche les inégalités sociales, géographiques et culturelles.
( source http://www.cordis.lu/france/fr, le 12 juillet 2000)
Dans la droite ligne des conclusions des Sommets de Lisbonne et de Feira, pour faire émerger l'espace européen de la recherche, je souhaite qu'une réflexion commune s'instaure sur la gestion de nos ressources humaines pour les sciences et la technologie. Confrontés au besoin de renouveler la génération des chercheurs qui avaient été engagés dans les années soixante sur une forte vague démographique, nous devons simultanément faire face à une forte désaffection des étudiants pour les études scientifiques. Un effort au niveau européen est nécessaire dans ce domaine et nous participerons ainsi à l'exercice "d'étalonnage" sur les ressources humaines proposées par la Commission.
J'insisterai particulièrement sur l'objectif d'accroître la "mobilité" : cette mobilité doit être encouragée, non seulement à l'intérieur de l'espace de la recherche par une mobilité entre laboratoires, mais aussi, afin de placer les chercheurs au cur de la société de la connaissance, notre deuxième objectif stratégique.
Pour les grandes infrastructures de recherche, nous organisons avec la Commission et la Fondation Européenne de la Science, une importante conférence à Strasbourg, dès le mois de septembre. Ce dont l'Europe a besoin, c'est d'un système souple pour une identification claire des besoins existants ou potentiels et une coordination précoce au service des Etats membres. Notre approche, conforme aux bonnes pratiques de la construction européenne, est de nous engager avec pragmatisme dans cette direction par l'intermédiaire de coopérations renforcées et en associant les acteurs concernés sans exclusion.
La création d'une Académie Européenne des Sciences et des Techniques, intégrant le champ des sciences humaines et sociales, me paraît particulièrement souhaitable. Elle seule sera capable d'organiser sur tous les sujets une expertise scientifique de haut niveau. Haute autorité indépendante, elle rendrait ses avis au Conseil, à la Commission et au Parlement Européen. Une évaluation, fondée sur des critères et une méthodologie communes à l'échelle européenne, pourrait être progressivement mise en place, afin de rendre pertinentes un certain nombre de comparaisons. Nous réunirons les experts européens à Lyon au début du mois d'octobre pour en discuter.
La même démarche prévaudra pour la mise en place d'un tableau de bord européen de l'innovation. L'innovation devient un atout essentiel dans la compétition mondiale. L'Europe doit donc améliorer systématiquement ses actions de transformation de la recherche en innovations technologiques. La Présidence française s'attachera à faire avancer les travaux sur la création du brevet communautaire de façon à ce qu'il puisse être mis en place rapidement conformément au vu du Sommet de Lisbonne.
La constitution d'un espace européen de la recherche suppose une diffusion de l'information scientifique plus large et mettant davantage en lumière les succès et les découvertes provenant de chercheurs européens. J'ai proposé de généraliser les semaines européennes de la science et d'organiser un grand forum international sur le développement de "l'intelligence publique de la science" en décembre à Paris. Je souhaite aussi lancer une Agence européenne de diffusion scientifique et technique. Cette Agence diffusera les résultats de la recherche européenne auprès des entreprises et des médias de nos quinze pays, dont les sources sont aujourd'hui essentiellement américaines.
Pendant la Présidence française, se mettront en place les premières mesures du plan d'action "eEurope". Pour donner une nouvelle impulsion aux capacités de recherche de l'Europe sur " l'Internet du futur ", nous mobiliserons tous les acteurs autour de priorités de recherche définies en concertation, en particulier dans le cadre du programme IST du PCRD qui réunira son grand forum en novembre à Nice.
En plein accord avec les priorités choisies par nos partenaires, nous considérons les sciences du vivant comme un des moteurs du développement économique de l'Europe. Elles sont essentielles pour notre compétitivité et nous soutiendrons activement leur développement.
L'année 2000 sera marquée par l'élaboration d'une stratégie spatiale européenne préparée conjointement par la Commission et l'Agence spatiale européenne.
Je souhaite que ce document permette d'affirmer une ambition politique pour l'Europe dans le domaine spatial à la hauteur des enjeux et des compétences que celles-ci a développées depuis le début des années 60. Sans ambition politique, l'Europe ne pourra en effet se maintenir au plus haut niveau dans ce domaine alors que l'effort public américain sur le spatial est cinq fois supérieur à celui de l'Europe.
Je souhaite que cet exercice nous permette de donner une forte priorité aux applications de l'espace au service de la société et du citoyen, dans le cadre du développement des technologies de l'information et au service du développement durable. Deux initiatives devraient notamment illustrer une telle stratégie :
Le programme GALILEO de localisation et de datation par satellites dont le passage en phase de développement est envisagé sous Présidence française ;
L'initiative GMES (Global Monitoring for Environment and Security) visant à permettre à l'Europe de se doter d'une capacité autonome d'analyse et de contrôle dans les domaines de la surveillance de l'environnement global, de la gestion des risques et des ressources naturelles.
L'espace européen de la recherche que nous construirons ensemble sera un espace ouvert et attractif pour le reste du monde. Il doit devenir une force d'attraction non seulement pour les chercheurs et les industriels européens, mais aussi pour les chercheurs du monde entier. Cette attirance doit s'exercer aussi bien vis-à-vis des grands pays développés que des pays émergents dont le développement doit être encouragé et soutenu dans une coopération à long terme, qui permettra à ces pays d'entrer dans la nouvelle économie mondiale. Parmi les mesures susceptibles d'accroître le rayonnement de la recherche et de l'innovation européenne hors de ses frontières, la France proposera de créer des structures communes européennes qui pourraient prendre la forme de "maisons européennes de la recherche", lieux d'accueil, d'informations et de recherche des chercheurs européens à l'étranger.
La volonté de la France est de fédérer les efforts des Etats-membres avant l'élargissement de l'Union, vers un seul objectif politique commun : celui de réduire au sein d'un espace européen du savoir, de l'innovation et de la recherche les inégalités sociales, géographiques et culturelles.
( source http://www.cordis.lu/france/fr, le 12 juillet 2000)