Texte intégral
Je remercie Niels Petersen de son accueil très cordial ici à Copenhague cet après-midi. Nous nous sommes rencontrés déjà très souvent dans les réunions européennes mais nous n'avions pas eu l'occasion encore de faire ce très large tour d'horizon, ici à Copenhague, de l'ensemble des sujets qui nous intéressent. Pour ma part, j'ai trouvé très utile que nous puissions approfondir les visions de chacun de nos deux pays, notamment sur les questions européennes, très importantes, qui sont à l'ordre du jour dans les prochains mois.
Et puis, je suis évidemment très heureux de découvrir le Groenland avec Niels dans les jours qui viennent. Voilà ce que je voulais simplement ajouter en attendant vos éventuelles questions.
Q - La situation au Kossovo est préoccupante. Cela ressemble de plus en plus à une épuration ethnique. La communauté internationale envisage-t-elle bientôt d'intervenir ?
R - En ce qui concerne le Kossovo, il y a une mobilisation constante depuis plusieurs mois maintenant de ce que l'on appelle le Groupe de contact, de tous les membres de l'Union européenne, des membres permanents du Conseil de sécurité et des pays voisins de l'ex-Yougoslavie. Tous ces pays considèrent le statu quo comme intolérable. Tous ces pays demandent l'arrêt de la répression. Aucun de ces pays ne soutient la demande d'indépendance du Kossovo qui déstabiliserait encore plus la région. Tous ces pays considèrent que la solution est une autonomie très substantielle qui doit être déterminée par la négociation. Donc, toutes les pressions sont exercées, de part et d'autre, pour obliger cette négociation à redémarrer. Toutes les formes de recours à la force doivent être condamnées de façon énergique. Ces dernières semaines, les pays de l'OTAN ont examiné toutes les situations et toutes les hypothèses de recours à la force. Toutes les options restent ouvertes à cet égard, aucune n'est écartée. Mais je rappelle que, naturellement, l'éventuel recours à la force doit faire l'objet d'une décision adéquate du Conseil de sécurité.
Q - Avez-vous abordé le sujet des essais nucléaires de l'Inde et du Pakistan cet été ?
R - La France, comme vous le savez, a également déploré ces essais, elle a appelé à l'arrêt immédiat de cette course aux armements. Elle a également appelé à une reprise du dialogue entre l'Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire qui est une des causes de ce phénomène. Nous ne cessons de dire à l'Inde et au Pakistan que, même s'ils ont des problèmes de sécurité, ils ne peuvent pas chercher à les résoudre en allant à contre-courant de tout ce que cherche à faire aujourd'hui la communauté internationale. A cet égard, nous regrettons profondément les incidents qui ont eu lieu à la frontière entre l'Inde et le Pakistan, et nous regrettons que la rencontre de Colombo n'ait pas donné plus de résultats.
Q - Sur le Kossovo, peut-on parler de crimes contre l'humanité et dans le cas d'une procédure judiciaire, qui est responsable ?
R. - Un mot pour dire que le problème principal n'est pas celui de la qualification juridique, ce n'est pas le rôle des ministres, en plus. Ce que nous devons faire c'est d'abord tout faire pour apaiser les souffrances des populations qui sont les victimes de ces affrontements. Il faut ensuite enrayer la logique du recours à la force, ce qui est vrai essentiellement, mais pas uniquement, du côté serbe. C'est pour cela que nous agissons de façon à renforcer l'autorité de M. Rugova. Ce que nous devons trouver ensuite, c'est une solution qui permette aux Albanais du Kossovo et aux Serbes de la Yougoslavie de cohabiter et c'est là où il faut trouver un arrangement politique, institutionnel, constitutionnel qui permette ce voisinage en faisant l'économie de nouveaux drames. C'est ce que nous recherchons tous, par tous les moyens.
Q - Sur l'élargissement de l'Union européenne, y a-t-il des limites dans ce mouvement et, lorsque les problèmes politiques de la Russie seront résolus, pourra-t-elle faire partie de ce mouvement ?
R - J'ai effectivement dit récemment à une revue franco-italienne qu'il me paraissait très important que l'Europe soit capable de définir ses propres limites. C'est très bien d'être dans une Europe en construction, mais à un moment donné il faut être capable de dire jusqu'où va aller cette construction, aussi bien en termes institutionnels qu'en termes géographiques. Donc, je souhaite qu'il y ait un débat sur ce sujet mais je ne prétends pas répondre tout seul à la question.
Q - Sur la possibilité de l'adhésion de la Russie à l'Union européenne ?
R - Il me semble que la question des relations entre l'Union européenne et la Russie ne se pose pas en ces termes.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2001)
Et puis, je suis évidemment très heureux de découvrir le Groenland avec Niels dans les jours qui viennent. Voilà ce que je voulais simplement ajouter en attendant vos éventuelles questions.
Q - La situation au Kossovo est préoccupante. Cela ressemble de plus en plus à une épuration ethnique. La communauté internationale envisage-t-elle bientôt d'intervenir ?
R - En ce qui concerne le Kossovo, il y a une mobilisation constante depuis plusieurs mois maintenant de ce que l'on appelle le Groupe de contact, de tous les membres de l'Union européenne, des membres permanents du Conseil de sécurité et des pays voisins de l'ex-Yougoslavie. Tous ces pays considèrent le statu quo comme intolérable. Tous ces pays demandent l'arrêt de la répression. Aucun de ces pays ne soutient la demande d'indépendance du Kossovo qui déstabiliserait encore plus la région. Tous ces pays considèrent que la solution est une autonomie très substantielle qui doit être déterminée par la négociation. Donc, toutes les pressions sont exercées, de part et d'autre, pour obliger cette négociation à redémarrer. Toutes les formes de recours à la force doivent être condamnées de façon énergique. Ces dernières semaines, les pays de l'OTAN ont examiné toutes les situations et toutes les hypothèses de recours à la force. Toutes les options restent ouvertes à cet égard, aucune n'est écartée. Mais je rappelle que, naturellement, l'éventuel recours à la force doit faire l'objet d'une décision adéquate du Conseil de sécurité.
Q - Avez-vous abordé le sujet des essais nucléaires de l'Inde et du Pakistan cet été ?
R - La France, comme vous le savez, a également déploré ces essais, elle a appelé à l'arrêt immédiat de cette course aux armements. Elle a également appelé à une reprise du dialogue entre l'Inde et le Pakistan sur la question du Cachemire qui est une des causes de ce phénomène. Nous ne cessons de dire à l'Inde et au Pakistan que, même s'ils ont des problèmes de sécurité, ils ne peuvent pas chercher à les résoudre en allant à contre-courant de tout ce que cherche à faire aujourd'hui la communauté internationale. A cet égard, nous regrettons profondément les incidents qui ont eu lieu à la frontière entre l'Inde et le Pakistan, et nous regrettons que la rencontre de Colombo n'ait pas donné plus de résultats.
Q - Sur le Kossovo, peut-on parler de crimes contre l'humanité et dans le cas d'une procédure judiciaire, qui est responsable ?
R. - Un mot pour dire que le problème principal n'est pas celui de la qualification juridique, ce n'est pas le rôle des ministres, en plus. Ce que nous devons faire c'est d'abord tout faire pour apaiser les souffrances des populations qui sont les victimes de ces affrontements. Il faut ensuite enrayer la logique du recours à la force, ce qui est vrai essentiellement, mais pas uniquement, du côté serbe. C'est pour cela que nous agissons de façon à renforcer l'autorité de M. Rugova. Ce que nous devons trouver ensuite, c'est une solution qui permette aux Albanais du Kossovo et aux Serbes de la Yougoslavie de cohabiter et c'est là où il faut trouver un arrangement politique, institutionnel, constitutionnel qui permette ce voisinage en faisant l'économie de nouveaux drames. C'est ce que nous recherchons tous, par tous les moyens.
Q - Sur l'élargissement de l'Union européenne, y a-t-il des limites dans ce mouvement et, lorsque les problèmes politiques de la Russie seront résolus, pourra-t-elle faire partie de ce mouvement ?
R - J'ai effectivement dit récemment à une revue franco-italienne qu'il me paraissait très important que l'Europe soit capable de définir ses propres limites. C'est très bien d'être dans une Europe en construction, mais à un moment donné il faut être capable de dire jusqu'où va aller cette construction, aussi bien en termes institutionnels qu'en termes géographiques. Donc, je souhaite qu'il y ait un débat sur ce sujet mais je ne prétends pas répondre tout seul à la question.
Q - Sur la possibilité de l'adhésion de la Russie à l'Union européenne ?
R - Il me semble que la question des relations entre l'Union européenne et la Russie ne se pose pas en ces termes.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 octobre 2001)