Texte intégral
Mes chers compagnons,
Parmi les grands objectifs de la politique française dans les années qui viennent, il y a l'Europe. Non pas l'Europe des incantations, des formules toutes faites, mais une Europe dynamique et réaliste à la fois.
Notre mouvement et la famille à laquelle nous appartenons ont toujours joué un grand rôle pour la construction de l'Europe, au temps du Général de GAULLE, au temps de Georges POMPIDOU, et tout récemment encore avec le gouvernement de Jacques CHIRAC.
Quelle ambition devons-nous avoir pour l'Europe, quelle ambition devons-nous () pouvons-nous faire partager notre conviction à l'ensemble de nos concitoyens et leur présenter un front uni de l'ensemble de l'opposition ? Telles sont les questions qui se posent à nous.
A ces questions notre Comité central a déjà répondu en adoptant le 17 décembre un rapport que je lui ai présenté et qui contient vingt propositions pour l'Europe.
Quelle est notre conviction ? C'est qu'il est artificiel, voire dangereux de séparer notre ambition pour l'Europe de notre ambition pour la France. Ce que nous voulons, c'est à la fois une Europe dynamique et prospère au sein de laquelle nous jouions, nous Français, tout notre rôle, mais également une France forte qui affirme sa place dans le () entre ces deux ambitions.
QUELLE EUROPE, et d'abord pourquoi l'EUROPE ?
Parce que nous savons bien que dans la compétition mondiale, face aux États-Unis et au Japon, les États européens pèseront davantage s'ils sont unis. C'est pourquoi nous avons approuvé et fait ratifier l'acte unique qui prévoit le 1er janvier 1993 l'ouverture d'un grand marché au sein duquel circuleront librement les biens et les hommes, les capitaux et les techniques.
Défions-nous des idées toutes faites et des schémas du passé. Nous ne voulons pas que l'Europe se réduise à un grand marché plus ou moins comparable à une () au cours des années 50. Nous ne voulons pas, non plus, d'une Europe qui serait un gigantesque organisme technocratique, un super-État, comme certains l'imaginaient dans les années 60.
L'Europe que nous voulons, c'est l'Europe des années 90, à la fois celle de l'imagination et du réalisme. Nous voulons construire un grand marché, mais, au-delà, nous voulons maintenir et développer des politiques communes, telle la politique agricole, harmoniser le plus possible les conditions juridiques, fiscales, de l'activité des hommes.
Ce que nous souhaitons, c'est une Europe qui soit une association d'États qui ont mis en commun une partie de leur souveraineté, mais qui, chacun, expriment les idéaux et les ambitions de nations vieilles de plusieurs siècles et () eux-mêmes.
Cette Europe ne sera elle-même que si elle est généreuse et ouverte au monde, que si elle s'emploie à sortir les peuples du Tiers monde de la misère et de l'endettement, que si elle sait dialoguer avec l'autre moitié de l'Europe encore dominée, que si elle veut devenir plus indépendante des super-puissances et organiser elle-même davantage sa propre défense.
Au sein de cette Europe la place de la France doit être affirmée. La France est au centre de l'Europe, elle en a inspiré la construction, elle doit en demeurer l'un des moteurs essentiels. Mais nous devons tous comprendre que pour la France, entrer dans l'Europe suppose une () crédible dans l'Europe, ce qui suppose qu'elle continue à développer la formation des hommes, qu'elle réduise les dépenses et les impôts, qu'elle libéralise son économie, qu'elle sache protéger ses intérêts en défendant les professions les plus concernées, qu'elle veille à ce que, dans tous les domaines, l'harmonisation entre les États européens ne lèse pas ses intérêts et ceux des Français.
En outre, la France a, dans le monde, une mission qu'elle entend bien continuer à assurer. Elle ne doit pas cesser d'affirmer, comme le fit le Général de Gaulle, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit à exister et à se développer. Elle ne doit pas cesser de revendiquer le rôle qui doit être le sien en Afrique. Elle ne doit pas cesser de prôner le rapprochement entre les deux ()
Pour continuer de jouer son rôle, la France doit conserver une défense qui soit indépendante parce que fondée sur la dissuasion nucléaire. Elle doit avoir les moyens économiques et financiers de sa diplomatie, tout en développant la coopération avec l'ensemble des pays européens pour des actions communes dans le monde.
Ne nous laissons pas enfermer dans les débats du passé, il n'y a aucune incompatibilité entre une Europe forte et une France forte décidée à demeurer elle-même.
L'Europe ne se bâtira pas sur des sentiments nationaux piétinés, elle se renforcera du maintien des identités () nations.
Cette conception qui est la nôtre est, j'en suis sûr, celle d'une grande majorité de Français et notamment celle de la plupart des électeurs de l'opposition.
Il n'y a pas entre nous de différences qui vaillent la peine d'être relevées, ni mises en exergue. Mieux, notre devoir à nous tous dans l'opposition est de rassembler l'ensemble des Français au service d'une idée de l'Europe qui leur soit commune à tous.
Nous allons voter au mois de juin 1988 et cette élection nationale sera la dernière avant quatre ans. Si nous savons être tous unis, nous saurons démontrer que l'opposition est la force politique la plus importante dans notre pays. Si, en revanche nous sommes () compatriotes le découragement et nous ferons la preuve que nous n'avons pas tiré toutes les leçons des expériences passées. Tous nos électeurs veulent l'union.
Alors, je vous le dis, mes chers compagnons, dans le respect de nos traditions, de l'attachement à notre identité, dans notre désir de créer l'Europe, dans notre souci que notre nation reste elle-même, nous devons tout mettre en uvre pour que l'ensemble de l'opposition présente aux Français, dès le mois de juin 1988, une alternative crédible qui ne concerne pas seulement la politique européenne, mais qui concerne aussi l'ensemble de la politique française.
Oui, le moment est venu, () d'offrir une espérance aux Français, une ambition à la France et à l'Europe.
Parmi les grands objectifs de la politique française dans les années qui viennent, il y a l'Europe. Non pas l'Europe des incantations, des formules toutes faites, mais une Europe dynamique et réaliste à la fois.
Notre mouvement et la famille à laquelle nous appartenons ont toujours joué un grand rôle pour la construction de l'Europe, au temps du Général de GAULLE, au temps de Georges POMPIDOU, et tout récemment encore avec le gouvernement de Jacques CHIRAC.
Quelle ambition devons-nous avoir pour l'Europe, quelle ambition devons-nous () pouvons-nous faire partager notre conviction à l'ensemble de nos concitoyens et leur présenter un front uni de l'ensemble de l'opposition ? Telles sont les questions qui se posent à nous.
A ces questions notre Comité central a déjà répondu en adoptant le 17 décembre un rapport que je lui ai présenté et qui contient vingt propositions pour l'Europe.
Quelle est notre conviction ? C'est qu'il est artificiel, voire dangereux de séparer notre ambition pour l'Europe de notre ambition pour la France. Ce que nous voulons, c'est à la fois une Europe dynamique et prospère au sein de laquelle nous jouions, nous Français, tout notre rôle, mais également une France forte qui affirme sa place dans le () entre ces deux ambitions.
QUELLE EUROPE, et d'abord pourquoi l'EUROPE ?
Parce que nous savons bien que dans la compétition mondiale, face aux États-Unis et au Japon, les États européens pèseront davantage s'ils sont unis. C'est pourquoi nous avons approuvé et fait ratifier l'acte unique qui prévoit le 1er janvier 1993 l'ouverture d'un grand marché au sein duquel circuleront librement les biens et les hommes, les capitaux et les techniques.
Défions-nous des idées toutes faites et des schémas du passé. Nous ne voulons pas que l'Europe se réduise à un grand marché plus ou moins comparable à une () au cours des années 50. Nous ne voulons pas, non plus, d'une Europe qui serait un gigantesque organisme technocratique, un super-État, comme certains l'imaginaient dans les années 60.
L'Europe que nous voulons, c'est l'Europe des années 90, à la fois celle de l'imagination et du réalisme. Nous voulons construire un grand marché, mais, au-delà, nous voulons maintenir et développer des politiques communes, telle la politique agricole, harmoniser le plus possible les conditions juridiques, fiscales, de l'activité des hommes.
Ce que nous souhaitons, c'est une Europe qui soit une association d'États qui ont mis en commun une partie de leur souveraineté, mais qui, chacun, expriment les idéaux et les ambitions de nations vieilles de plusieurs siècles et () eux-mêmes.
Cette Europe ne sera elle-même que si elle est généreuse et ouverte au monde, que si elle s'emploie à sortir les peuples du Tiers monde de la misère et de l'endettement, que si elle sait dialoguer avec l'autre moitié de l'Europe encore dominée, que si elle veut devenir plus indépendante des super-puissances et organiser elle-même davantage sa propre défense.
Au sein de cette Europe la place de la France doit être affirmée. La France est au centre de l'Europe, elle en a inspiré la construction, elle doit en demeurer l'un des moteurs essentiels. Mais nous devons tous comprendre que pour la France, entrer dans l'Europe suppose une () crédible dans l'Europe, ce qui suppose qu'elle continue à développer la formation des hommes, qu'elle réduise les dépenses et les impôts, qu'elle libéralise son économie, qu'elle sache protéger ses intérêts en défendant les professions les plus concernées, qu'elle veille à ce que, dans tous les domaines, l'harmonisation entre les États européens ne lèse pas ses intérêts et ceux des Français.
En outre, la France a, dans le monde, une mission qu'elle entend bien continuer à assurer. Elle ne doit pas cesser d'affirmer, comme le fit le Général de Gaulle, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit à exister et à se développer. Elle ne doit pas cesser de revendiquer le rôle qui doit être le sien en Afrique. Elle ne doit pas cesser de prôner le rapprochement entre les deux ()
Pour continuer de jouer son rôle, la France doit conserver une défense qui soit indépendante parce que fondée sur la dissuasion nucléaire. Elle doit avoir les moyens économiques et financiers de sa diplomatie, tout en développant la coopération avec l'ensemble des pays européens pour des actions communes dans le monde.
Ne nous laissons pas enfermer dans les débats du passé, il n'y a aucune incompatibilité entre une Europe forte et une France forte décidée à demeurer elle-même.
L'Europe ne se bâtira pas sur des sentiments nationaux piétinés, elle se renforcera du maintien des identités () nations.
Cette conception qui est la nôtre est, j'en suis sûr, celle d'une grande majorité de Français et notamment celle de la plupart des électeurs de l'opposition.
Il n'y a pas entre nous de différences qui vaillent la peine d'être relevées, ni mises en exergue. Mieux, notre devoir à nous tous dans l'opposition est de rassembler l'ensemble des Français au service d'une idée de l'Europe qui leur soit commune à tous.
Nous allons voter au mois de juin 1988 et cette élection nationale sera la dernière avant quatre ans. Si nous savons être tous unis, nous saurons démontrer que l'opposition est la force politique la plus importante dans notre pays. Si, en revanche nous sommes () compatriotes le découragement et nous ferons la preuve que nous n'avons pas tiré toutes les leçons des expériences passées. Tous nos électeurs veulent l'union.
Alors, je vous le dis, mes chers compagnons, dans le respect de nos traditions, de l'attachement à notre identité, dans notre désir de créer l'Europe, dans notre souci que notre nation reste elle-même, nous devons tout mettre en uvre pour que l'ensemble de l'opposition présente aux Français, dès le mois de juin 1988, une alternative crédible qui ne concerne pas seulement la politique européenne, mais qui concerne aussi l'ensemble de la politique française.
Oui, le moment est venu, () d'offrir une espérance aux Français, une ambition à la France et à l'Europe.