Texte intégral
Propos recueillis par Jean-Michel APHATIE
QUESTION : Bonjour François BAROIN. Heureusement que vous étiez avec nous ce matin parce que sinon Alain Duhamel vous aurait gâché le petit déjeuner.
François BAROIN (Réponse) : Non, non pas du tout. Au contraire j'apprécie toujours le commentaire d'Alain Duhamel.
QUESTION : "Il va falloir se décider à se décider", disait-il à propos du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. C'est pas un compliment ça.
François BAROIN (Réponse) : C'est-à-dire que les sujets d'actualité sont des sujets quand même compliqués, que ce soit sur la taxe professionnelle, que ce soit sur la TIPP, que ce soit sur l'impôt sur la fortune, que ce soit sur le plan concernant les licenciements ou la loi Evin, ce sont des sujets complexes. On n'est pas dans un monde parfait. Il n'y a pas de constats d'évidences. Il y a donc des choix à faire qui doivent être des choix équilibrés.
QUESTION : Mais avancer... reculer, c'est une méthode de gouvernement ?
François BAROIN (Réponse) : Je ne suis pas d'accord. Prenons, dans l'ordre si vous le permettez, le dossier qui de mon point de vue est peut-être le plus important, parce qu'il est le plus équilibré en termes de cohésion sociale, qui est la proposition Larcher pour l'équilibre sur les licenciements économiques. Quand je constate que les deux à monter au créneau sont la CGT et le Médef, eh bien je suis enclin à me dire que la proposition du gouvernement est stable.
QUESTION : Enfin, le Médef monte au créneau, comme vous dites, parce que ce qui avait été proposé dans un premier temps a été retiré dans un second. Il ne fallait peut-être pas le proposer.
François BAROIN (Réponse) : Ce qui avait été proposé ne pouvait pas être valablement acceptable à 100%. C'était d'officialiser par la loi l'effet de ciseaux intolérable entre le cours d'actions des entreprises et le licenciement économique, c'est-à-dire utiliser le personnel comme une variable d'ajustement. Ca n'est pas acceptable. Quand on a une certaine idée de la place de l'homme dans la société, de son devenir, eh bien on considère que l'homme est plus important que la structure, et que c'est à la structure de s'adapter aux perspectives humaines.
QUESTION : Peut-être ne le ressentez-vous pas comme ça François BAROIN. Mais enfin beaucoup de gens commencent à douter visiblement de l'autorité, peut-être du savoir gouverner de Jean-Pierre Raffarin.
François BAROIN (Réponse) : Vous savez, on le dit depuis la canicule, ça fait plus d'un an et demi.
QUESTION : C'est peut-être le problème.
François BAROIN (Réponse) : On peut le dire comme ça, et malgré tout, avec courage, avec détermination, le premier ministre à la fois assure sa mission de chef du gouvernement, d'animateur d'équipe, et puis engage les réformes, petit à petit, tranquillement, mais avec une ferme détermination. Le texte - je reviens sur cette affaire de dossier du licenciement- je crois qu'il est très important, tout le monde peut être rassuré. C'est-à-dire qu'une entreprise aura les conditions d'assurer sa productivité et son développement économique et dans le même mouvement, les salariés auront des protections. Je vous donne un exemple: au lieu de six mois, on passera à un an pour des procédures de contestation d'un plan social. Pour saisir un tribunal en référé, un comité d'entreprise aura la possibilité d'avoir une semaine de plus pour utiliser les voies de décision. Et plus important, la maîtrise de l'ordre du jour pour l'annonce d'un plan social sera codirigée par le président et le secrétaire du CE. Je crois que ce sont des avancées sociales qu'on ne peut pas balayer d'un revers de la main, parce que comme je le disais on n'est pas dans un monde parfait et qu'il faut bien trouver des compromis.
QUESTION : Les députés commenceront tout à l'heure l'examen du budget 2005, et tout le monde s'interroge déjà sur sa sincérité. A quoi ça sert de prévoir une croissance de 2,5% alors que le prix du pétrole est en train d'exploser.
François BAROIN (Réponse) : Ca c'est un autre sujet. La sincérité d'un budget c'est quand même, je dirais sa vertu la plus élémentaire.
QUESTION : Elle est présente là, dans la circonstance ?
Je crois qu'elle est d'une certaine manière plus présente aujourd'hui qu'elle ne l'était auparavant. Parce que, là aussi, entre les dépenses et les recettes on essaie de tenir les engagements internationaux avec une réduction des déficits, d'équilibre de dépenses, avec un taux de croissance qui n'est pas supérieur à celui de l'inflation, et puis des priorités qui sont affirmées, des priorités pour relancer l'économie, ce qu'avait souhaité le président de la République, et des priorités pour irriguer autant que faire se peut quelques sujets symboliques c'est vrai que l'on ressort comme ça de manière spectaculaire, mais ce budget ça ne sera pas le grand soir tous les jours, mais ce sera un budget qui permettra à chacun de s'y retrouver.
QUESTION : Mais peu de gens pensent que 2,5% de croissance dans le contexte international tel qu'il est, on les aura l'année prochaine. Alors c'est assez virtuel sans doute de vous proposer de vous prononcer sur ce budget.
François BAROIN (Réponse) : On est dans un contexte incertain. Il y a huit mois on nous expliquait qu'on était dans une crise profonde, une rupture de croissance. Quelques mois plus tard on nous annonce une relance de la croissance. Aujourd'hui, on a des indicateurs à la consommation qui sont un peu plus préoccupants. Bref, on rentre dans une crise beaucoup plus rapidement que précédemment, mais on sort d'une crise également dans une logique de rebond beaucoup plus rapidement que précédemment. Ca veut dire que là aussi on ne peut pas faire je crois des coupes sombres, avec des angles extraordinairement tranchés.
QUESTION : Vous avez beaucoup parlé de l'impôt sur la fortune durant cette discussion budgétaire, et quelques amendements vont visiblement être acceptés comme une augmentation de l'abattement sur la résidence principale. A quoi ça sert l'impôt sur la fortune? C'est un impôt utile pour vous François BAROIN ?
François BAROIN (Réponse) : C'est un impôt utile parce que c'est un geste de solidarité. Même si, il faut le reconnaître, certains pays l'ont remis en cause. La France est un des derniers pays au sein de l'Union Européenne à en disposer. Il en existe d'autres mais ce n'est pas le même barème.
QUESTION : Et il faut le garder. C'est important de le garder.
François BAROIN (Réponse) : Il faut le garder, parce qu'on est dans la part du symbole. On doit la vérité de dire que ce n'est pas l'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat qui est le plus important et qui permet d'abonder et de financer nos dépenses. Mais on va le garder. Néanmoins on doit s'adapter.
QUESTION : C'est tabou ça? Demander sa disparition, c'est un tabou hein ?
François BAROIN (Réponse) : Oui, sauf qu'on n'est pas dans l'idéologie. Je vous donne un exemple, me semble t-il peut-être le plus spectaculaire: Jospin et Aubry ont géré les 35 heures avec idéologie. Ils ont fait une loi qu'ils ont imposée à tout le monde, et ils ont dit : tout le monde travaille de la même façon, dans l'entreprise, dans l'industrie, dans les services, dans une multinationale ou dans une PME. L'ISF, on est pragmatique, c'est ce que l'on constate. Un: un alignement sur le coût de la vie, ça parait une évidence. Deuxièmement, le marché de l'immobilier a explosé depuis 1995, et donc vous avez plusieurs dizaines, plusieurs milliers de personnes qui sont rentrées dans l'ISF, et on ne peut pas dire qu'elles soient fortunées. C'est la raison pour laquelle on a rétorqué l'intégration à 100% de la défiscalisation de la résidence principale, mais qu'on remonte la déduction de 20 à 30% dans ce barème. Et enfin, là aussi, peut-être une exception française, on va plafonner à 85%. C'est-à-dire que quelqu'un qui gagne tellement d'argent, qui va payer 85% d'impôts, eh bien on n'ira pas au-delà. Cela étant, regardez ce que vont faire les tribunaux - je vous alerte là-dessus - vous aurez peut-être des jurisprudences qui risquent de montrer du doigt cet impôt en France, à l'échelle européenne, comme spoliateur.
QUESTION : Le tribunal fera peut-être le travail que les responsables politiques ne veulent pas faire.
François BAROIN (Réponse) : Et il est possible que les magistrats créent la jurisprudence oui.
QUESTION : Vous présidiez mercredi dernier, en tant que vice-président de l'Assemblée Nationale, la fameuse séance au cours de laquelle...
François BAROIN (Réponse) : Ca ne m'avait pas échappé.
QUESTION : Un amendement à la loi Evin a été adopté. Ce qui ne m'a pas échappé c'est que, du coup, vous ne vous êtes pas prononcé, puisque vous étiez vice-président vous n'avez pas voté.
François BAROIN (Réponse) : Ah c'est normal, la présidence est neutre.
QUESTION : Alors ce matin, si vous deviez voter cet amendement, vous le voteriez ou vous ne le voteriez pas?
François BAROIN (Réponse) : Je le voterais. J'ai écouté l'argument d'Alain Duhamel, on peut dire: il y a un télescopage insupportable entre la priorité en matière de sécurité routière, et d'autre part la relance de la publicité pour la consommation de l'alcool. Je ne le crois pas. Je crois que là aussi on doit épouser les formes de notre société, en fonction de l'évolution économique. Produire du vin, c'est de l'économie, c'est de l'investissement, c'est en plus une certaine part de l'identité française. Depuis une dizaine d'années, la concurrence internationale est très lourde. Vous avez des vins d'Australie qui sont de qualité qui arrivent sur le marché. Vous avez des vins et des cépages aux Etats-Unis qui se développent, et qui sont également de qualité. On doit aussi donner les moyens à des acteurs économiques d'assurer leur développement, et je rappelle que l'amendement, il est quand même très modeste!
QUESTION : Et il faut aller jusqu'au bout. Il faut que l'UMP tienne bon, et qu'en deuxième lecture cet amendement soit voté.
François BAROIN (Réponse) : C'est la volonté de l'UMP. Le ministre de la Santé résiste, et il est dans son rôle. Il y a aussi une réalité économique.
QUESTION : Et alors l'UMP doit aller jusqu'au bout François BAROIN. Il ne faut pas céder au gouvernement.
François BAROIN (Réponse) : Il est très modeste cet amendement et dire que c'est une remise en cause de la loi Evin, est un mensonge.
QUESTION : François BAROIN, qui aurait voté l'amendement, il l'a dit au micro d'RTL.
François BAROIN (Réponse) : François BAROIN (Réponse) : Il l'a dit.
(Source http://www.u-m-p.org, le 19 octobre 2004)
QUESTION : Bonjour François BAROIN. Heureusement que vous étiez avec nous ce matin parce que sinon Alain Duhamel vous aurait gâché le petit déjeuner.
François BAROIN (Réponse) : Non, non pas du tout. Au contraire j'apprécie toujours le commentaire d'Alain Duhamel.
QUESTION : "Il va falloir se décider à se décider", disait-il à propos du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. C'est pas un compliment ça.
François BAROIN (Réponse) : C'est-à-dire que les sujets d'actualité sont des sujets quand même compliqués, que ce soit sur la taxe professionnelle, que ce soit sur la TIPP, que ce soit sur l'impôt sur la fortune, que ce soit sur le plan concernant les licenciements ou la loi Evin, ce sont des sujets complexes. On n'est pas dans un monde parfait. Il n'y a pas de constats d'évidences. Il y a donc des choix à faire qui doivent être des choix équilibrés.
QUESTION : Mais avancer... reculer, c'est une méthode de gouvernement ?
François BAROIN (Réponse) : Je ne suis pas d'accord. Prenons, dans l'ordre si vous le permettez, le dossier qui de mon point de vue est peut-être le plus important, parce qu'il est le plus équilibré en termes de cohésion sociale, qui est la proposition Larcher pour l'équilibre sur les licenciements économiques. Quand je constate que les deux à monter au créneau sont la CGT et le Médef, eh bien je suis enclin à me dire que la proposition du gouvernement est stable.
QUESTION : Enfin, le Médef monte au créneau, comme vous dites, parce que ce qui avait été proposé dans un premier temps a été retiré dans un second. Il ne fallait peut-être pas le proposer.
François BAROIN (Réponse) : Ce qui avait été proposé ne pouvait pas être valablement acceptable à 100%. C'était d'officialiser par la loi l'effet de ciseaux intolérable entre le cours d'actions des entreprises et le licenciement économique, c'est-à-dire utiliser le personnel comme une variable d'ajustement. Ca n'est pas acceptable. Quand on a une certaine idée de la place de l'homme dans la société, de son devenir, eh bien on considère que l'homme est plus important que la structure, et que c'est à la structure de s'adapter aux perspectives humaines.
QUESTION : Peut-être ne le ressentez-vous pas comme ça François BAROIN. Mais enfin beaucoup de gens commencent à douter visiblement de l'autorité, peut-être du savoir gouverner de Jean-Pierre Raffarin.
François BAROIN (Réponse) : Vous savez, on le dit depuis la canicule, ça fait plus d'un an et demi.
QUESTION : C'est peut-être le problème.
François BAROIN (Réponse) : On peut le dire comme ça, et malgré tout, avec courage, avec détermination, le premier ministre à la fois assure sa mission de chef du gouvernement, d'animateur d'équipe, et puis engage les réformes, petit à petit, tranquillement, mais avec une ferme détermination. Le texte - je reviens sur cette affaire de dossier du licenciement- je crois qu'il est très important, tout le monde peut être rassuré. C'est-à-dire qu'une entreprise aura les conditions d'assurer sa productivité et son développement économique et dans le même mouvement, les salariés auront des protections. Je vous donne un exemple: au lieu de six mois, on passera à un an pour des procédures de contestation d'un plan social. Pour saisir un tribunal en référé, un comité d'entreprise aura la possibilité d'avoir une semaine de plus pour utiliser les voies de décision. Et plus important, la maîtrise de l'ordre du jour pour l'annonce d'un plan social sera codirigée par le président et le secrétaire du CE. Je crois que ce sont des avancées sociales qu'on ne peut pas balayer d'un revers de la main, parce que comme je le disais on n'est pas dans un monde parfait et qu'il faut bien trouver des compromis.
QUESTION : Les députés commenceront tout à l'heure l'examen du budget 2005, et tout le monde s'interroge déjà sur sa sincérité. A quoi ça sert de prévoir une croissance de 2,5% alors que le prix du pétrole est en train d'exploser.
François BAROIN (Réponse) : Ca c'est un autre sujet. La sincérité d'un budget c'est quand même, je dirais sa vertu la plus élémentaire.
QUESTION : Elle est présente là, dans la circonstance ?
Je crois qu'elle est d'une certaine manière plus présente aujourd'hui qu'elle ne l'était auparavant. Parce que, là aussi, entre les dépenses et les recettes on essaie de tenir les engagements internationaux avec une réduction des déficits, d'équilibre de dépenses, avec un taux de croissance qui n'est pas supérieur à celui de l'inflation, et puis des priorités qui sont affirmées, des priorités pour relancer l'économie, ce qu'avait souhaité le président de la République, et des priorités pour irriguer autant que faire se peut quelques sujets symboliques c'est vrai que l'on ressort comme ça de manière spectaculaire, mais ce budget ça ne sera pas le grand soir tous les jours, mais ce sera un budget qui permettra à chacun de s'y retrouver.
QUESTION : Mais peu de gens pensent que 2,5% de croissance dans le contexte international tel qu'il est, on les aura l'année prochaine. Alors c'est assez virtuel sans doute de vous proposer de vous prononcer sur ce budget.
François BAROIN (Réponse) : On est dans un contexte incertain. Il y a huit mois on nous expliquait qu'on était dans une crise profonde, une rupture de croissance. Quelques mois plus tard on nous annonce une relance de la croissance. Aujourd'hui, on a des indicateurs à la consommation qui sont un peu plus préoccupants. Bref, on rentre dans une crise beaucoup plus rapidement que précédemment, mais on sort d'une crise également dans une logique de rebond beaucoup plus rapidement que précédemment. Ca veut dire que là aussi on ne peut pas faire je crois des coupes sombres, avec des angles extraordinairement tranchés.
QUESTION : Vous avez beaucoup parlé de l'impôt sur la fortune durant cette discussion budgétaire, et quelques amendements vont visiblement être acceptés comme une augmentation de l'abattement sur la résidence principale. A quoi ça sert l'impôt sur la fortune? C'est un impôt utile pour vous François BAROIN ?
François BAROIN (Réponse) : C'est un impôt utile parce que c'est un geste de solidarité. Même si, il faut le reconnaître, certains pays l'ont remis en cause. La France est un des derniers pays au sein de l'Union Européenne à en disposer. Il en existe d'autres mais ce n'est pas le même barème.
QUESTION : Et il faut le garder. C'est important de le garder.
François BAROIN (Réponse) : Il faut le garder, parce qu'on est dans la part du symbole. On doit la vérité de dire que ce n'est pas l'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat qui est le plus important et qui permet d'abonder et de financer nos dépenses. Mais on va le garder. Néanmoins on doit s'adapter.
QUESTION : C'est tabou ça? Demander sa disparition, c'est un tabou hein ?
François BAROIN (Réponse) : Oui, sauf qu'on n'est pas dans l'idéologie. Je vous donne un exemple, me semble t-il peut-être le plus spectaculaire: Jospin et Aubry ont géré les 35 heures avec idéologie. Ils ont fait une loi qu'ils ont imposée à tout le monde, et ils ont dit : tout le monde travaille de la même façon, dans l'entreprise, dans l'industrie, dans les services, dans une multinationale ou dans une PME. L'ISF, on est pragmatique, c'est ce que l'on constate. Un: un alignement sur le coût de la vie, ça parait une évidence. Deuxièmement, le marché de l'immobilier a explosé depuis 1995, et donc vous avez plusieurs dizaines, plusieurs milliers de personnes qui sont rentrées dans l'ISF, et on ne peut pas dire qu'elles soient fortunées. C'est la raison pour laquelle on a rétorqué l'intégration à 100% de la défiscalisation de la résidence principale, mais qu'on remonte la déduction de 20 à 30% dans ce barème. Et enfin, là aussi, peut-être une exception française, on va plafonner à 85%. C'est-à-dire que quelqu'un qui gagne tellement d'argent, qui va payer 85% d'impôts, eh bien on n'ira pas au-delà. Cela étant, regardez ce que vont faire les tribunaux - je vous alerte là-dessus - vous aurez peut-être des jurisprudences qui risquent de montrer du doigt cet impôt en France, à l'échelle européenne, comme spoliateur.
QUESTION : Le tribunal fera peut-être le travail que les responsables politiques ne veulent pas faire.
François BAROIN (Réponse) : Et il est possible que les magistrats créent la jurisprudence oui.
QUESTION : Vous présidiez mercredi dernier, en tant que vice-président de l'Assemblée Nationale, la fameuse séance au cours de laquelle...
François BAROIN (Réponse) : Ca ne m'avait pas échappé.
QUESTION : Un amendement à la loi Evin a été adopté. Ce qui ne m'a pas échappé c'est que, du coup, vous ne vous êtes pas prononcé, puisque vous étiez vice-président vous n'avez pas voté.
François BAROIN (Réponse) : Ah c'est normal, la présidence est neutre.
QUESTION : Alors ce matin, si vous deviez voter cet amendement, vous le voteriez ou vous ne le voteriez pas?
François BAROIN (Réponse) : Je le voterais. J'ai écouté l'argument d'Alain Duhamel, on peut dire: il y a un télescopage insupportable entre la priorité en matière de sécurité routière, et d'autre part la relance de la publicité pour la consommation de l'alcool. Je ne le crois pas. Je crois que là aussi on doit épouser les formes de notre société, en fonction de l'évolution économique. Produire du vin, c'est de l'économie, c'est de l'investissement, c'est en plus une certaine part de l'identité française. Depuis une dizaine d'années, la concurrence internationale est très lourde. Vous avez des vins d'Australie qui sont de qualité qui arrivent sur le marché. Vous avez des vins et des cépages aux Etats-Unis qui se développent, et qui sont également de qualité. On doit aussi donner les moyens à des acteurs économiques d'assurer leur développement, et je rappelle que l'amendement, il est quand même très modeste!
QUESTION : Et il faut aller jusqu'au bout. Il faut que l'UMP tienne bon, et qu'en deuxième lecture cet amendement soit voté.
François BAROIN (Réponse) : C'est la volonté de l'UMP. Le ministre de la Santé résiste, et il est dans son rôle. Il y a aussi une réalité économique.
QUESTION : Et alors l'UMP doit aller jusqu'au bout François BAROIN. Il ne faut pas céder au gouvernement.
François BAROIN (Réponse) : Il est très modeste cet amendement et dire que c'est une remise en cause de la loi Evin, est un mensonge.
QUESTION : François BAROIN, qui aurait voté l'amendement, il l'a dit au micro d'RTL.
François BAROIN (Réponse) : François BAROIN (Réponse) : Il l'a dit.
(Source http://www.u-m-p.org, le 19 octobre 2004)