Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Permettez-moi de vous dire combien je suis heureux et honoré d'accueillir, ici au Sénat de la République française, l'ensemble des membres du corps diplomatique des pays d'Asie et d'Océanie.
Je suis heureux que vous ayez répondu aussi nombreux à mon invitation car cela me conforte dans ma conviction que la diplomatie parlementaire, dont j'ai fait l'une de mes priorités dès le début de ma présidence, répond à un besoin.
La diplomatie parlementaire est en effet un moyen parmi d'autres de rapprocher les peuples. Un moyen certes modeste, mais qui, parce qu'il est pragmatique et souple, peut donner -et a déjà donné- des résultats tangibles.
Tout simplement parce que les parlementaires ont une liberté de ton et de manuvre qui manque parfois aux Gouvernements ou aux diplomates.
C'est pourquoi je me félicite que ce déjeuner contribue à renforcer les liens entre les Ambassadeurs que vous êtes et les Sénateurs qui président les groupes interparlementaires travaillant avec vos pays.
Permettez-moi, à ce stade, d'ajouter que la diplomatie parlementaire est complémentaire de la diplomatie traditionnelle et non pas concurrente. Les parlementaires n'entendent ni se substituer à l'exécutif, ni gêner ses initiatives.
Ceci posé, j'aimerais maintenant faire quelques observations sur la région qui nous réunit aujourd'hui, votre région : l'Asie et l'Océanie.
Couvrant plus de la moitié du globe et abritant plus de 60% de la population mondiale, l'Asie et l'Océanie sont au cur de notre avenir. On l'oublie trop souvent, en Europe mais surtout en France.
Pourtant, vos atouts sont nombreux.
L'Asie et l'Océanie ont enregistré les plus hauts taux de croissance économique de ces dernières années, atteignant des niveaux à faire rêver tout Etat membre de l'Union européenne.
Cette croissance est bénéfique car elle a un effet d'entraînement pour les pays voisins mais de plus en plus aussi, dans un contexte de mondialisation, pour le reste du monde.
J'observe d'ailleurs, pour m'en réjouir, que votre continent a mieux que d'autres tiré parti de la mondialisation. Votre part dans le commerce mondial n'a cessé de croître, grâce notamment à une augmentation substantielle des échanges inter-asiatiques, aux effets stabilisateurs.
Votre capacité à absorber les chocs est également remarquable. Qu'il s'agisse de la crise économique et financière des années 1997/1998 ou de l'épidémie de pneumopathie atypique du printemps dernier -fort heureusement maîtrisée-, rien ne peut réellement freiner votre progrès. Nous nous en réjouissons, les uns comme les autres.
Rien ne peut arrêter votre marche en avant mais rien n'est pour autant acquis.
Certes, comparée à l'Afrique ou au Moyen-Orient, l'Asie est un îlot de paix.
Cependant, les sujets d'inquiétudes demeurent. L'avenir de la Corée du Nord reste lourd d'incertitudes. La situation en Afghanistan demeure préoccupante. Les relations indopakistanaises n'ont toujours pas la sérénité que l'on souhaiterait.
Quant à la question de la prolifération nucléaire, elle n'est pas réglée, pas plus que celle du trafic de stupéfiants, véritable plaie régionale, qui empoisonne le monde entier. Et je ne parle pas du terrorisme, notre commun ennemi à tous. Qui a oublié les attentats de Bali ? Qui peut méconnaître la force des réseaux talibans ?
Alors, assurément, le travail ne manque pas. Les défis à relever ensemble, pas davantage.
C'est ensemble, en effet, que nous pourrons construire un monde multipolaire, juste, harmonieux et équilibré.
Un monde en paix, où le droit l'emporte sur la force, le dialogue sur le monologue, l'ouverture sur le repli (autant d'aspirations qui conduisent, soit dit en passant, à une ouverture du Conseil de Sécurité et à une augmentation du nombre de ses membres permanents).
Un monde qui respecte la diversité culturelle, qui concilie développement économique -et donc progrès social- et respect de l'environnement.
Un monde qui corrige les inégalités les plus criantes, qui lutte efficacement contre la faim, les pandémies et la misère.
En un mot, un monde qui respecte l'homme, la seule querelle qui vaille, comme le disait le général de GAULLE.
Ce monde là, l'Europe élargie le souhaite ardemment. Mais elle arrivera d'autant mieux à le construire qu'elle saura nouer avec l'Asie et l'Océanie, avec l'avenir et le mouvement, des relations nouvelles et confiantes, durables et équilibrées.
Le mouvement est d'ailleurs lancé.
Je me félicite que la France y ait puissamment contribué, avec la création de l'ASEM -dont la prochaine réunion, la cinquième, se tiendra, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, au Vietnam, dans moins d'un an- ou avec la promotion du dialogue euro-chinois.
Les jalons sont là, tant en Europe qu'en France.
Alors, de même que nos talents, sachons les faire fructifier.
C'est l'intérêt du Monde.
(Source http://www.senat.fr, le 22 décembre 2003)
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Permettez-moi de vous dire combien je suis heureux et honoré d'accueillir, ici au Sénat de la République française, l'ensemble des membres du corps diplomatique des pays d'Asie et d'Océanie.
Je suis heureux que vous ayez répondu aussi nombreux à mon invitation car cela me conforte dans ma conviction que la diplomatie parlementaire, dont j'ai fait l'une de mes priorités dès le début de ma présidence, répond à un besoin.
La diplomatie parlementaire est en effet un moyen parmi d'autres de rapprocher les peuples. Un moyen certes modeste, mais qui, parce qu'il est pragmatique et souple, peut donner -et a déjà donné- des résultats tangibles.
Tout simplement parce que les parlementaires ont une liberté de ton et de manuvre qui manque parfois aux Gouvernements ou aux diplomates.
C'est pourquoi je me félicite que ce déjeuner contribue à renforcer les liens entre les Ambassadeurs que vous êtes et les Sénateurs qui président les groupes interparlementaires travaillant avec vos pays.
Permettez-moi, à ce stade, d'ajouter que la diplomatie parlementaire est complémentaire de la diplomatie traditionnelle et non pas concurrente. Les parlementaires n'entendent ni se substituer à l'exécutif, ni gêner ses initiatives.
Ceci posé, j'aimerais maintenant faire quelques observations sur la région qui nous réunit aujourd'hui, votre région : l'Asie et l'Océanie.
Couvrant plus de la moitié du globe et abritant plus de 60% de la population mondiale, l'Asie et l'Océanie sont au cur de notre avenir. On l'oublie trop souvent, en Europe mais surtout en France.
Pourtant, vos atouts sont nombreux.
L'Asie et l'Océanie ont enregistré les plus hauts taux de croissance économique de ces dernières années, atteignant des niveaux à faire rêver tout Etat membre de l'Union européenne.
Cette croissance est bénéfique car elle a un effet d'entraînement pour les pays voisins mais de plus en plus aussi, dans un contexte de mondialisation, pour le reste du monde.
J'observe d'ailleurs, pour m'en réjouir, que votre continent a mieux que d'autres tiré parti de la mondialisation. Votre part dans le commerce mondial n'a cessé de croître, grâce notamment à une augmentation substantielle des échanges inter-asiatiques, aux effets stabilisateurs.
Votre capacité à absorber les chocs est également remarquable. Qu'il s'agisse de la crise économique et financière des années 1997/1998 ou de l'épidémie de pneumopathie atypique du printemps dernier -fort heureusement maîtrisée-, rien ne peut réellement freiner votre progrès. Nous nous en réjouissons, les uns comme les autres.
Rien ne peut arrêter votre marche en avant mais rien n'est pour autant acquis.
Certes, comparée à l'Afrique ou au Moyen-Orient, l'Asie est un îlot de paix.
Cependant, les sujets d'inquiétudes demeurent. L'avenir de la Corée du Nord reste lourd d'incertitudes. La situation en Afghanistan demeure préoccupante. Les relations indopakistanaises n'ont toujours pas la sérénité que l'on souhaiterait.
Quant à la question de la prolifération nucléaire, elle n'est pas réglée, pas plus que celle du trafic de stupéfiants, véritable plaie régionale, qui empoisonne le monde entier. Et je ne parle pas du terrorisme, notre commun ennemi à tous. Qui a oublié les attentats de Bali ? Qui peut méconnaître la force des réseaux talibans ?
Alors, assurément, le travail ne manque pas. Les défis à relever ensemble, pas davantage.
C'est ensemble, en effet, que nous pourrons construire un monde multipolaire, juste, harmonieux et équilibré.
Un monde en paix, où le droit l'emporte sur la force, le dialogue sur le monologue, l'ouverture sur le repli (autant d'aspirations qui conduisent, soit dit en passant, à une ouverture du Conseil de Sécurité et à une augmentation du nombre de ses membres permanents).
Un monde qui respecte la diversité culturelle, qui concilie développement économique -et donc progrès social- et respect de l'environnement.
Un monde qui corrige les inégalités les plus criantes, qui lutte efficacement contre la faim, les pandémies et la misère.
En un mot, un monde qui respecte l'homme, la seule querelle qui vaille, comme le disait le général de GAULLE.
Ce monde là, l'Europe élargie le souhaite ardemment. Mais elle arrivera d'autant mieux à le construire qu'elle saura nouer avec l'Asie et l'Océanie, avec l'avenir et le mouvement, des relations nouvelles et confiantes, durables et équilibrées.
Le mouvement est d'ailleurs lancé.
Je me félicite que la France y ait puissamment contribué, avec la création de l'ASEM -dont la prochaine réunion, la cinquième, se tiendra, au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, au Vietnam, dans moins d'un an- ou avec la promotion du dialogue euro-chinois.
Les jalons sont là, tant en Europe qu'en France.
Alors, de même que nos talents, sachons les faire fructifier.
C'est l'intérêt du Monde.
(Source http://www.senat.fr, le 22 décembre 2003)