Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée aux affaires européennes, sur le prix franco-allemand du journalisme, à Berlin le 28 juin 2004.

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Circonstance : Soirée Participation à la remise du prix franco-allemand de journalisme, à Berlin le 28 juin 2004

Texte intégral

Quelqu'un l'a dit tout à l'heure, dans la relation franco-allemande, il est de plus en plus fréquent que nos dirigeants se représentent mutuellement, Jacques Chirac parlant au nom de Gerhard Schröder, Gerhard Schröder parlant au nom de Jacques Chirac. Alors pour être très brève, je pourrais dire que Hans Martin Bury a tout dit en quelques mots de cette relation, de sa qualité.
Simplement, pour ajouter quelques mots, vous l'avez rappelé, dix-huit années que ce Prix existe, cela montre son ancienneté, sa renommée, la nécessité d'avoir de la reconnaissance pour ceux qui parlent de cette amitié, qui portent ce regard ; c'est vrai que le travail des journalistes a une importance considérable dans la compréhension entre nos deux pays, mais malgré tout, quarante ans après le Traité de l'Elysée, le chemin n'est pas encore complètement parcouru, les Français et les Allemands ont encore besoin de se découvrir mutuellement, d'apprendre les uns des autres. Il y a encore des clichés qui n'ont pas été effacés, encore des vigilances particulières, des attentions à avoir, et certains événements nous le rappellent quotidiennement, auprès des jeunes générations, afin que nous soyons tous concernés par le rapprochement des vues et des projets.
C'est vrai que nous sommes tous ici particulièrement heureux de la qualité des équipes qui sont récompensées, des productions très originales, parce qu'elles renouvellent le regard de chacun sur l'autre. Par exemple, Marseille vu par un des talentueux auteurs de "polars", Berlin, son histoire, sa culture à travers la lecture de ses façades. C'est une façon très particulière de découvrir. Je suis également très touchée par cette production, nous parlions d'Internet tout à l'heure, qui encourage les enfants à l'apprentissage de la langue. On le sait bien, avec Hans Martin Bury, et beaucoup le savent, c'est important d'apprendre la langue du partenaire. Cela nous tient particulièrement à coeur et nous y serons très attentifs. Et puis, je le disais, toutes les cicatrices n'ont pas encore disparu, il ne faut pas qu'elles disparaissent d'ailleurs ; il y a cette uvre d'une dimension toute particulière, soixante ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, qui nous rappelle ce sujet douloureux du traitement des prisonniers de guerre, qui continue à nous interpeller avec acuité.
Alors, nous sommes là pour essayer d'y répondre grâce au talent, à la créativité des journalistes, à leur liberté d'expression et leur curiosité, leur façon de voir les choses comme nous n'y aurions jamais pensé, pour faire vivre cette amitié entre la France et l'Allemagne. Nous vous félicitons et nous vous demandons surtout de conserver ce talent, cet enthousiasme et ce dynamisme au service de l'amitié entre la France et l'Allemagne.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 juin 2004)