Texte intégral
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Secrétaires Généraux,
Mesdames,
Messieurs,
Cette réunion a pour objet principal de permettre à chacun d'entre vous d'exprimer son point de vue à la suite de la publication du rapport de la commission présidée par Monsieur Thélot. Je ne dirai donc que quelques mots, principalement sur la méthode de travail que je vous propose.
Le débat, mené depuis 13 mois sous l'égide de la commission, résumé dans le " Miroir ", puis le rapport de la Commission constituent une base très documentée à partir de laquelle le travail d'élaboration de la loi va s'engager. Il va maintenant se dérouler sans discontinuité jusqu'à son examen par le Parlement. Il ne s'agit donc pas d'amorcer un nouveau débat. Il s'agit plutôt de le conclure de manière aussi efficace que possible.
La responsabilité en incombe naturellement tout particulièrement au Ministère que j'ai l'honneur de diriger, et j'entends bien faire rapidement des propositions au Premier Ministre. Mais je ne le ferai pas sans consulter largement.
C'est l'objet de l'ouverture du site internet, permettant à chaque personne qui le souhaite de s'exprimer sur l'élaboration de la loi. Je ne crois pas en effet que le dialogue direct sur ce mode, ouvert par la commission, doive s'interrompre avec la fin des travaux de la commission.
J'entends aussi que se développe une suite de rencontres avec les représentants de la communauté éducative et ses partenaires. Au premier rang de ceux-ci je place les syndicats représentatifs des personnels.
J'invite donc les principales fédérations des syndicats représentatifs à 5 réunions thématiques qui pourraient être organisées d'ici la mi-novembre. Les thèmes que je vous propose sont les suivants :
o Les finalités de la scolarité obligatoire.
o l'ouverture de l'école sur le monde d'aujourd'hui.
o les premiers apprentissages
o les filières des lycées
o les métiers de l'éducation.
Je mesure combien il peut paraître artificiel de découper la discussion. Mais il y a bien une nécessité pratique pour que soient rassemblés les éléments venant de chaque organisation sur les grands sujets, à la lumière des conclusions de la commission. Grâce à cette démarche, je compte que s'ébauchent progressivement des orientations, si possible consensuelles, à inscrire dans le projet de loi.
Je souhaite enfin commenter en quelques mots les thèmes proposés.
Au titre des finalités de la scolarité obligatoire , on doit pouvoir évoquer tout à la fois l'ambition pour l'école, celle de la réussite pour tous les élèves, et les moyens d'y parvenir. La problématique du socle sera nécessairement présentée, mais pas seulement. Il nous appartient donc en fait de déterminer à partir des réflexions disponibles et de vos propositions, les voies et moyens d'une qualification élevée pour tous, à la mesure des aptitudes et des aspirations de chacun.
Le second thème, celui de l'ouverture , peut rassembler des questions très diverses tenant par exemple à l'enseignement des langues, à la culture scientifique, et à la découverte professionnelle qui sera proposée à la rentrée 2005 en 3 ème .
Il peut aussi renvoyer à une réflexion plus générale sur l'orientation, le débat ayant bien souligné les progrès que notre pays attend du système. La relation entre la scolarité et la capacité à se construire plus tard un parcours professionnel, y compris par la formation tout au long de la vie, doit aussi demeurer présente dans l'élaboration du projet.
Le thème des premiers apprentissages se réfère à l'école maternelle dont nous savons la réussite en France et qui ne saurait être absente du dossier. Il renvoie aussi à l'école primaire qui joue un rôle déterminant pour chacun.
Le 4 ème thème, celui des filières des lycées nous amènera à reprendre la problématique du lycée général et technologique avec ses 3 filières générales et ses séries technologiques, peut être trop nombreuses. Le lycée professionnel justifie aussi une analyse pratique, en relation avec les débouchés qui lui correspondent, pour en promouvoir les résultats et en valoriser toujours plus les perspectives.
Le dernier thème sur les métiers de l'éducation est le plus délicat sans doute au regard des exigences du dialogue social. Il importe cependant d'aller le plus loin possible ensemble dans la construction du projet. L'Education Nationale réussit et réussira grâce aux fonctionnaires qui la servent et pour lesquels l'engagement personnel dans le service public est chaque jour fortement vécu. Je souhaite donc porter la réforme avec eux. Je sais qu'elle peut susciter l'inquiétude. Mais je sais aussi que chacun ressent la nécessité d'aller de l'avant. Je voudrais donc qu'il soit possible de parler sans préjugé du métier d'enseignant, de conseiller principal d'éducation, de chef d'établissement, d'intendant, d'administratif, et bien sûr aussi des TOS qui demeureront membres à part entière de la communauté éducative après la décentralisation.
Les consultations que je suggère d'ici le 15 novembre devraient aussi impliquer les fédérations de parents , auxquelles j'accorde beaucoup d'importance, et les personnels de direction à travers le groupe ad hoc qui a déjà pris l'habitude de se réunir sur tous les sujets qui les intéressent.
Après la mi-novembre, je reviendrai personnellement vers chacun de vous avec mes propositions et nous en parlerons autant que nécessaire. Ensuite je me tournerai vers le Premier Ministre en lui demandant son arbitrage sur le projet. Il reviendra naturellement au CSE de se prononcer avant que le Conseil des Ministres ne soit saisi.
Le travail qui nous attend est lourd. Dès à présent j'écouterai avec intérêt et attention vos déclarations. Je souhaite que nous partagions tout au long des semaines à venir l'objectif d'une école plus efficace et plus juste, par-delà les différences qui ne manqueront pas de nourrir aussi nos débats.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 26 octobre 2004)