Texte intégral
Je remercie sincèrement le comité d'organisation d'avoir bien voulu me convier à ces 6èmes Journées Scientifiques des Equipes d'Urgence Médico-Psychologique et je suis très sensible à vos mots d'accueil.
La création d'un secrétariat d'Etat dédié à la cause des victimes, comme ma présence ici - et en tout lieu où la défense de leurs intérêts l'exigera - témoignent de la volonté de l'Etat de prendre en compte la condition de nos concitoyens souvent démunis face aux vicissitudes les plus graves de la vie. Il est nécessaire aujourd'hui de mieux reconnaître, développer, préserver durablement leurs droits, bref, d'élaborer une véritable politique publique en leur faveur.
Mais que l'on entende bien le message du Gouvernement délivré à l'occasion de cette création européenne et certainement mondiale : l'idée n'est pas d'instituer une " république des victimes ", pas plus que de créer un " ministère de l'assistanat ". Elle est simplement de reconnaître ce qui a été longtemps nié : l'indifférence, la solitude, voire l'abandon et la détresse dans lesquels se trouvent bien souvent et durablement les victimes ou leurs proches. La cohésion sociale exige en effet qu'aucun citoyen de la République, à commencer par ceux qui souffrent dans leur chair ou dans leur âme, ne soit tenu en lisière de l'attention et de la protection de l'Etat. Il s'agit, conformément à la tradition française de promotion, de respect et de sauvegarde des droits de l'Homme, d'un geste éminemment politique et républicain qui s'adresse aux victimes, à toutes les victimes, sans distinction ni exclusive, qu'elles soient directes ou indirectes, présentes ou potentielles.
Chaque jour qui passe nous confirme que nous appartenons désormais à cette " société du risque ", que décrit Ulrich BECK. Individuellement ou collectivement, nous pouvons, aujourd'hui ou demain, devenir des victimes directes ou indirectes de désastres sanitaires, d'épidémies ou de pandémies, de contaminations ou d'infections de masse, d'accidents thérapeutiques, de catastrophes naturelles ou écologiques, d'accidents biologiques ou nucléaires, de faits de guerre ou d'actes de terrorisme, mais aussi d'accidents de la route, de phénomènes discriminatoires ou sectaires, de disparitions inexpliquées.
Ma présence parmi vous aujourd'hui est liée au fait que, depuis ma nomination comme Secrétaire d'Etat aux droits des victimes, j'ai choisi d'aller à la rencontre non seulement des victimes, mais aussi des professionnels de terrain ; professionnels, qui par leur travail admirable et souvent méconnu aident les victimes à sortir de leur état de victimes.
C'est notre objectif commun.
La prise en charge du psycho-traumatisme des victimes lors d'événements catastrophiques ou collectifs est un sujet sur lequel, vous le savez, le Président de la République s'est investi dès 1995 quand il a chargé le Docteur Xavier Emmanuelli, alors ministre, de créer le Réseau de l'Urgence Médicopsychologique.
Ma visite à cette journée scientifique des équipes de l'Urgence Médico-Psychologique se situe dans le droit fil de cet acte fondateur.
Très motivée par la prise en charge globale des victimes, j'ai demandé à mes collaborateurs de contacter le cabinet de Monsieur Douste-Blazy afin de travailler ensemble à une prochaine relance du Comité National de l'Urgence Médicopsychologique, qui selon mes informations, n'est plus fonctionnel actuellement (bien que sur le terrain les prises en charge soient toujours effectives).
Je tiens à cette remise " en marche "afin que les différents chantiers qui étaient en cours en 2002 soient réactivés, tels la mise en place de conventions nationales à décliner localement (urgence médicopsychologique et INAVEM, ainsi qu'avec les autres associations de secours, type Croix Rouge Française, Secours Catholique, et l'Education Nationale, les Transports, la Défense etc.) par le biais du Comité National, instance évidemment inter-ministérielle.
De nouvelles cellules permanentes ont été récemment installées, ou devraient l'être prochainement dans certains bassins de population et de risques qui en étaient dépourvus jusqu'à présent.
Les budgets, vous le savez, sont limités : l'idée est d'une part de fédérer les moyens existants et d'autre part de procéder" transversalement ". C'est dans ce sens que je vous incite à évoluer dans votre domaine, à l'instar de l'impulsion que je donne aux travaux de mon Cabinet.
Notre gouvernement, au sein duquel a été crée ce Secrétariat d'Etat aux droits des victimes, est très attentif, comme le démontre ma présence aujourd'hui, à l'évolution de ce réseau national - maillon essentiel dans la chaîne des secours portés aux victimes.
Vous êtes des précurseurs qui pratiquez le " debriefing à la française " qui diffère, je l'ai compris, des autres pratiques européennes ou américaines.
Je vous encourage, au nom du Gouvernement, à poursuivre vos travaux et recherches, même si le chemin n'est pas toujours facileEn effet ce réseau est encore jeune, mais intégré à tous les plans de secours et donc reconnu au plus haut niveau.
La France aujourd'hui exposée, comme d'autres pays occidentaux, aux risques et aux menaces que vous connaissez, se doit d'être munie de dispositifs préventifs et de prise en charge efficaces.
Je vous remercie.
(Source http://www.justice.gouv.fr, le 9 décembre 2004)
La création d'un secrétariat d'Etat dédié à la cause des victimes, comme ma présence ici - et en tout lieu où la défense de leurs intérêts l'exigera - témoignent de la volonté de l'Etat de prendre en compte la condition de nos concitoyens souvent démunis face aux vicissitudes les plus graves de la vie. Il est nécessaire aujourd'hui de mieux reconnaître, développer, préserver durablement leurs droits, bref, d'élaborer une véritable politique publique en leur faveur.
Mais que l'on entende bien le message du Gouvernement délivré à l'occasion de cette création européenne et certainement mondiale : l'idée n'est pas d'instituer une " république des victimes ", pas plus que de créer un " ministère de l'assistanat ". Elle est simplement de reconnaître ce qui a été longtemps nié : l'indifférence, la solitude, voire l'abandon et la détresse dans lesquels se trouvent bien souvent et durablement les victimes ou leurs proches. La cohésion sociale exige en effet qu'aucun citoyen de la République, à commencer par ceux qui souffrent dans leur chair ou dans leur âme, ne soit tenu en lisière de l'attention et de la protection de l'Etat. Il s'agit, conformément à la tradition française de promotion, de respect et de sauvegarde des droits de l'Homme, d'un geste éminemment politique et républicain qui s'adresse aux victimes, à toutes les victimes, sans distinction ni exclusive, qu'elles soient directes ou indirectes, présentes ou potentielles.
Chaque jour qui passe nous confirme que nous appartenons désormais à cette " société du risque ", que décrit Ulrich BECK. Individuellement ou collectivement, nous pouvons, aujourd'hui ou demain, devenir des victimes directes ou indirectes de désastres sanitaires, d'épidémies ou de pandémies, de contaminations ou d'infections de masse, d'accidents thérapeutiques, de catastrophes naturelles ou écologiques, d'accidents biologiques ou nucléaires, de faits de guerre ou d'actes de terrorisme, mais aussi d'accidents de la route, de phénomènes discriminatoires ou sectaires, de disparitions inexpliquées.
Ma présence parmi vous aujourd'hui est liée au fait que, depuis ma nomination comme Secrétaire d'Etat aux droits des victimes, j'ai choisi d'aller à la rencontre non seulement des victimes, mais aussi des professionnels de terrain ; professionnels, qui par leur travail admirable et souvent méconnu aident les victimes à sortir de leur état de victimes.
C'est notre objectif commun.
La prise en charge du psycho-traumatisme des victimes lors d'événements catastrophiques ou collectifs est un sujet sur lequel, vous le savez, le Président de la République s'est investi dès 1995 quand il a chargé le Docteur Xavier Emmanuelli, alors ministre, de créer le Réseau de l'Urgence Médicopsychologique.
Ma visite à cette journée scientifique des équipes de l'Urgence Médico-Psychologique se situe dans le droit fil de cet acte fondateur.
Très motivée par la prise en charge globale des victimes, j'ai demandé à mes collaborateurs de contacter le cabinet de Monsieur Douste-Blazy afin de travailler ensemble à une prochaine relance du Comité National de l'Urgence Médicopsychologique, qui selon mes informations, n'est plus fonctionnel actuellement (bien que sur le terrain les prises en charge soient toujours effectives).
Je tiens à cette remise " en marche "afin que les différents chantiers qui étaient en cours en 2002 soient réactivés, tels la mise en place de conventions nationales à décliner localement (urgence médicopsychologique et INAVEM, ainsi qu'avec les autres associations de secours, type Croix Rouge Française, Secours Catholique, et l'Education Nationale, les Transports, la Défense etc.) par le biais du Comité National, instance évidemment inter-ministérielle.
De nouvelles cellules permanentes ont été récemment installées, ou devraient l'être prochainement dans certains bassins de population et de risques qui en étaient dépourvus jusqu'à présent.
Les budgets, vous le savez, sont limités : l'idée est d'une part de fédérer les moyens existants et d'autre part de procéder" transversalement ". C'est dans ce sens que je vous incite à évoluer dans votre domaine, à l'instar de l'impulsion que je donne aux travaux de mon Cabinet.
Notre gouvernement, au sein duquel a été crée ce Secrétariat d'Etat aux droits des victimes, est très attentif, comme le démontre ma présence aujourd'hui, à l'évolution de ce réseau national - maillon essentiel dans la chaîne des secours portés aux victimes.
Vous êtes des précurseurs qui pratiquez le " debriefing à la française " qui diffère, je l'ai compris, des autres pratiques européennes ou américaines.
Je vous encourage, au nom du Gouvernement, à poursuivre vos travaux et recherches, même si le chemin n'est pas toujours facileEn effet ce réseau est encore jeune, mais intégré à tous les plans de secours et donc reconnu au plus haut niveau.
La France aujourd'hui exposée, comme d'autres pays occidentaux, aux risques et aux menaces que vous connaissez, se doit d'être munie de dispositifs préventifs et de prise en charge efficaces.
Je vous remercie.
(Source http://www.justice.gouv.fr, le 9 décembre 2004)