Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur Othily,
Vous l'avez signalé, effectivement la situation en Haïti s'est dégradée, au point de devenir insurrectionnelle comme c'est le cas notamment dans la ville des Gonaïves où le pouvoir n'a pas rétabli son autorité. C'est un pays qui souffre et la flambée de violences de ces dernières semaines se traduit par des actes inhumains et de barbarie que la communauté internationale ne peut accepter. Elle fait en outre peser sur les populations civiles le risque d'une très grave crise humanitaire.
Vous l'avez indiqué, malgré de nombreuses tentatives de médiation de la communauté internationale, le président Aristide ne respecte pas les nombreux engagements qu'il avait pris en vue de créer les conditions d'un dialogue, selon nous indispensable, avec l'opposition et avec la société civile. De son côté, l'opposition demande la démission du président Aristide dont le mandat se termine en principe en 2006. Enfin, faute d'élections législatives, il n'y pas plus d'assemblée nationale depuis le 12 janvier dernier. Quelle est la position de la France ? La France, pour sa part, n'a cessé d'appeler à l'arrêt immédiat de toutes les violences, de tous les actes de barbarie et elle entend, croyez-le bien, les membres de l'opposition haïtienne lorsqu'ils condamnent dans la même ligne les violences commises par des bandes armées incontrôlées. Nous restons néanmoins convaincus que le dialogue entre les parties reste la voie qui peut permettre de parvenir à un règlement de cette crise d'une exceptionnelle gravité et nous considérons que la résolution 822 de l'OEA constitue un cadre encore approprié. Dans ces conditions, selon nous, les efforts de la Communauté des Etats des Caraïbes, la Caricom, en vue de mettre en oeuvre cette résolution, doivent être soutenus. Dans le cadre des Nations unies, avec nos principaux partenaires - notamment les Etats-Unis - nous nous mobilisons activement pour parvenir à un règlement de cette crise. Et nous n'avons pas l'intention de ne pas oeuvrer dans cette voie. Il est bien entendu que si les violences actuelles se perpétuaient, une aide humanitaire d'urgence serait consentie par la communauté internationale.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 février 2004)