Texte intégral
Lors du séminaire sur les mutations économiques à Reims
Monsieur le Délégué interministériel, Monsieur le Préfet de région, Mesdames, Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur AUBERT, de m'avoir proposé d'introduire à cette session territoriale du séminaire sur les mutations économiques.
Cette formation que vous organisez depuis quelques années maintenant suscite toujours beaucoup d'intérêt auprès des participants potentiels. Vous recevez beaucoup plus de candidatures qu'il n'est possible d'en accepter. L'approche retenue pour ces sessions me semble présenter plusieurs caractéristiques originales qui expliquent le succès rencontré :
- Tout d'abord un séminaire de 4 ateliers de 2 jours sur 4 à 5 mois. La durée de ces sessions et leur périodicité contribuent à créer un esprit d'équipe entre les participants. Ils ont le temps de se connaître, de créer du lien entre eux et d'élargir leur réseau. Ce qui leur est ensuite bien utile lorsqu'ils sont confrontés aux difficiles sujets des mutations économiques dans leur travail quotidien.
- Par ailleurs ce séminaire est ouvert aussi bien à des fonctionnaires de l'État central territorial, à des collectivités, à des chefs d'entreprises, à des représentants du monde patronal et syndical, à des sociétés de conversion, à des associations C'est le seul cas à ma connaissance de formation, sur ce thème, élargie à tous les acteurs du territoire potentiellement concernés. Cela permet des échanges riches, sans langue de bois puisqu'il n'y a pas d'enjeu sur un dossier particulier.
Chacun apprend à mieux connaître les motivations des autres partenaires et, par là-même, à mieux les comprendre, ce qui facilite ensuite les négociations sur le terrain lorsqu'un cas concret doit être traité.
- Enfin, l'approche territoriale à laquelle vous consacrez toujours une session permet de voir grandeur nature comment les choses se vivent au quotidien.
La tenue à Reims de ce troisième atelier répond bien à cette préoccupation.
Nous sommes ici dans un bassin d'emploi en profonde mutation. Une grande partie des 1 500 emplois supprimés en 2004 dans le département ont eu lieu dans ce bassin et autant de suppressions d'emplois, hélas, sont annoncés pour 2005. Plusieurs entreprises connaissent en effet des restructurations importantes, voire ferment complètement leur site d'exploitation.
La loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005 permet au Préfet de négocier avec chaque société une convention de réactivation du bassin d'emploi mais, dans le cas précis de Reims, la multiplicité des conventions pourrait générer des difficultés de mise en uvre opérationnelle ; en effet, les différents intervenants risqueraient de démarcher les mêmes créateurs potentiels d'emplois, ce qui irait tout-à-fait à l'encontre des intérêts du territoire.
Le travail mené ici, notamment par le sous-préfet de Reims que je félicite, a permis de lever cette difficulté : je vais tout à l'heure signer les conventions relatives à ELECTROLUX et FUJIFILM mais ces conventions signées entre l'État et les entreprises seront accompagnées d'une convention interentreprises qui organise la cohérence entre les différents dispositifs.
Il est en effet indispensable que sur un territoire donné les services de l'Etat, les collectivités territoriales, les Unions Patronales, les Unions Syndicales, les partenaires économiques s'associent dans une réflexion commune pour analyser la situation locale en établissant un diagnostic en vue de définir des axes de développement pour l'économie locale.
Ce diagnostic doit permettre de s'interroger sur les points forts actuels du bassin de Reims, notamment sur la métallurgie et plus largement l'industrie. Il doit approfondir la première réflexion engagée autour de la définition du pôle de compétitivité sur la valorisation industrielle des produits agricoles et structurer le développement attendu grâce à l'arrivée du Train à Grande Vitesse. Ensuite, il conviendra de décider d'une stratégie partagée par tous les partenaires qui mettront en uvre ensemble les actions retenues.
Le rebond d'un bassin d'emploi ne peut réussir que dans ces conditions et je salue l'initiative prise ici par le Préfet, en collaboration avec la MIME, pour favoriser cette synergie. J'accompagne de mes vux la réussite de ce dispositif.
J'espère que chacun d'entre vous, qui aura à connaître des mutations économiques sur son territoire, s'inspirera largement de ce qui est mis en uvre ici.
De nouvelles dispositions seront prises prochainement au niveau européen pour favoriser le développement économique et l'emploi. Je participerai moi-même le 8 avril à un Conseil des Ministres européen informel, celui-ci nous permettra de préparer la séance de juin au cours de laquelle seront prises des décisions importantes en la matière.
Je vous souhaite une fructueuse journée rémoise.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 2 mai 2005)
Auprès des partenaires socio-économiques du bassin Remois
Madame la Ministre, Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général, Monsieur le Président de la Communauté d'agglomération de Reims, Mesdames, Messieurs,
C'est avec un grand plaisir mais aussi grand intérêt que j'ai répondu favorablement à l'invitation de Madame VAUTRIN pour contribuer au lancement de la démarche de revitalisation du bassin d'emploi de Reims. Je m'y étais engagé d'ailleurs en octobre 2004 en pleine fermeture de la filiale d'ELECTROLUX. J'ai été de nouveau sensibilisé aux menaces qui pesaient sur le bassin d'emploi rémois en janvier dernier quand j'ai rencontré la société HENKEL qui m'a fait part de son intention de fermer son unité à Reims. Enfin, j'avais également annoncé en mars dernier à Mme HAZAN, députée européenne, préoccupée par la situation de l'emploi à Reims, que je viendrai dans cette ville pour animer une table ronde sur l'emploi.
C'est dire que ma visite était hélas attendue et rendue nécessaire par les mutations rapides que connaît le bassin d'emploi de votre ville ! Une grande majorité des 1500 licenciements économiques déclarés à la direction du travail en 2004 dans le département de la Marne ont eu lieu dans ce bassin et autant sont attendus en 2005. Les entreprises de cette zone comme HENKEL FRANCE, BSN GLASSPACK, CHAUSSON OUTILLAGE, VALEO, SEYFERT CARTONNAGE connaissent des baisses d'activité ou sont en réelles difficultés financières. La situation est préoccupante et tranche avec l'essor du champagne qui a connu une année record de vente en 2004.
Cette désindustrialisation n'est pas spécifique à Reims et touche la France dans son ensemble et les autres pays occidentaux comme l'Angleterre ou l'Allemagne. Cette désindustrialisation a démarré il y a trente ans : l'industrie représentait 43 % de l'emploi total en 1973, 35 % en 1987 et plus que 27 % en 2001. Cette désindustrialisation s'explique en grande partie par une combinaison d'effets de la demande qui se reporte sur les services comme la santé, culture, loisirs, et des effets de l'offre qui a connu des gains de productivité phénoménaux. Ainsi, ARCELOR produit autant qu'il y a 20 ans avec 4 fois moins d'employés.
Mais avec l'ouverture des frontières, le phénomène de désindustrialisation s'est accéléré. Ainsi avec la fin des quotas d'importation du textile chinois au 1er janvier dernier, la Chine a exporté en France en janvier et février 2005 trois fois plus de pantalons que sur l'année 2004. En 2010, plus aucune télévision ne serait fabriquée dans l'Europe des 15 voire des 25 selon des experts.
Pour faire face à ces mutations économiques sans précédent, dans notre pays, le Gouvernement a engagé une réforme pour améliorer leur anticipation et mieux les accompagner au travers de la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. La réactivation des bassins d'emploi qui nous réunit aujourd'hui est bien entendu une des mesures phares de cette réforme. Elle s'applique aux entreprises de plus de 1 000 salariés qui impactent notablement un bassin d'emploi par les suppressions de poste qu'elles décident.
La réactivation se matérialise par une convention passée entre l'entreprise qui licencie et le préfet qui précise les mesures soutenues financièrement par cette entreprise pour revitaliser le bassin d'emploi impacté (prêt à la création d'entreprises, aide à l'embauche d'anciens salariés de l'entreprise, financement de structures de développement local,). Plus de 150 conventions de revitalisation ont aujourd'hui été signées à ma connaissance. Elles concernent principalement des grandes entreprises avec en moyenne 260 emplois supprimés et elles sont financées en moyenne à hauteur de 1,7 millions d'euros.
Mais, dans le cas de bassins d'emplois en difficulté comme, pour prendre des exemples récents, Reims, Vitré, le sud de la Seine-et-Marne, qui connaissent dans une même période de temps plusieurs restructurations importantes, la multiplicité des conventions de revitalisation associées à ces restructurations pourrait générer des difficultés de mise en uvre opérationnelle ; en effet, les différents intervenants risqueraient, par exemple, de démarcher les mêmes créateurs potentiels d'emplois, ce qui irait tout à fait à l'encontre des intérêts du territoire.
Le travail mené ici, notamment par le sous-préfet de Reims que je félicite, apporte une réponse pragmatique et pertinente permettant de lever cette difficulté. J'ai signé ce matin la convention de revitalisation relative à ELECTROLUX prévue par la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Mais, cette entreprise a accepté d'adhérer à un dispositif partenarial mis en place par l'Etat, le conseil régional Champagne Ardenne, le conseil général de la Marne et la communauté d'agglomération de Reims. Il va organiser la cohérence et la recherche de synergie entre les différentes opérations de revitalisation.
Ce dispositif partenarial, qui fera l'objet d'une convention signée prochainement par les quatre acteurs majeurs que j'ai cités, sera animé par plusieurs structures locales de développement économique comme Champagne-Ardenne Développement ou Reims Champagne Développement. Grâce à un fonds géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Reims, alimenté par les contributions des différentes entreprises volontaires comme ELECTROLUX, il financera des actions de création d'emplois, de soutien à la création d'entreprise ou à l'insertion par l'activité économique. L'objectif étant de créer un nombre d'emplois au moins équivalent à celui des emplois supprimés par les entreprises concernées.
Ce dispositif partenarial doit au préalable s'appuyer sur un diagnostic de la situation locale et une réflexion sur les axes de développement pour l'économie locale qui doivent associer tous les acteurs socio-économiques du bassin d'emploi rémois que sont les services de l'Etat, les collectivités territoriales, les Unions Patronales, les Unions Syndicales et les partenaires économiques.
Ce diagnostic doit permettre de s'interroger sur les points forts actuels du bassin de Reims, notamment sur la métallurgie et plus largement l'industrie. Il doit approfondir la première réflexion engagée autour de la définition du pôle de compétitivité sur la valorisation industrielle des produits agricoles et structurer le développement attendu grâce à l'arrivée du Train à Grande Vitesse. Ensuite, il conviendra de décider d'une stratégie partagée par tous les partenaires qui mettront en uvre ensemble les actions retenues.
J'invite, Monsieur le Préfet de région, à piloter l'élaboration de ce diagnostic. Mes services examineront avec lui les possibilités de le cofinancer. Je vous invite tous à participer activement à cette démarche. Le rebond du bassin d'emploi rémois ne peut réussir que dans ces conditions.
J'accompagne de mes vux la réussite de ce dispositif, que je suivrai très attentivement. En effet, mes services préparent un décret d'application de la loi de cohésion sociale sur le thème de la revitalisation des bassins d'emploi, qui pourrait s'inspirer largement de ce qui est mis en uvre ici. En outre, de nouvelles dispositions seront prises prochainement au niveau européen pour favoriser le développement économique et l'emploi. Je participerai moi-même le 8 avril prochain à un Conseil des Ministres européen informel et j'aurai à cur de présenter l'expérience française notamment en matière de revitalisation.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 2 mai 2005)
Monsieur le Délégué interministériel, Monsieur le Préfet de région, Mesdames, Messieurs,
Je tiens tout d'abord à vous remercier, Monsieur AUBERT, de m'avoir proposé d'introduire à cette session territoriale du séminaire sur les mutations économiques.
Cette formation que vous organisez depuis quelques années maintenant suscite toujours beaucoup d'intérêt auprès des participants potentiels. Vous recevez beaucoup plus de candidatures qu'il n'est possible d'en accepter. L'approche retenue pour ces sessions me semble présenter plusieurs caractéristiques originales qui expliquent le succès rencontré :
- Tout d'abord un séminaire de 4 ateliers de 2 jours sur 4 à 5 mois. La durée de ces sessions et leur périodicité contribuent à créer un esprit d'équipe entre les participants. Ils ont le temps de se connaître, de créer du lien entre eux et d'élargir leur réseau. Ce qui leur est ensuite bien utile lorsqu'ils sont confrontés aux difficiles sujets des mutations économiques dans leur travail quotidien.
- Par ailleurs ce séminaire est ouvert aussi bien à des fonctionnaires de l'État central territorial, à des collectivités, à des chefs d'entreprises, à des représentants du monde patronal et syndical, à des sociétés de conversion, à des associations C'est le seul cas à ma connaissance de formation, sur ce thème, élargie à tous les acteurs du territoire potentiellement concernés. Cela permet des échanges riches, sans langue de bois puisqu'il n'y a pas d'enjeu sur un dossier particulier.
Chacun apprend à mieux connaître les motivations des autres partenaires et, par là-même, à mieux les comprendre, ce qui facilite ensuite les négociations sur le terrain lorsqu'un cas concret doit être traité.
- Enfin, l'approche territoriale à laquelle vous consacrez toujours une session permet de voir grandeur nature comment les choses se vivent au quotidien.
La tenue à Reims de ce troisième atelier répond bien à cette préoccupation.
Nous sommes ici dans un bassin d'emploi en profonde mutation. Une grande partie des 1 500 emplois supprimés en 2004 dans le département ont eu lieu dans ce bassin et autant de suppressions d'emplois, hélas, sont annoncés pour 2005. Plusieurs entreprises connaissent en effet des restructurations importantes, voire ferment complètement leur site d'exploitation.
La loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005 permet au Préfet de négocier avec chaque société une convention de réactivation du bassin d'emploi mais, dans le cas précis de Reims, la multiplicité des conventions pourrait générer des difficultés de mise en uvre opérationnelle ; en effet, les différents intervenants risqueraient de démarcher les mêmes créateurs potentiels d'emplois, ce qui irait tout-à-fait à l'encontre des intérêts du territoire.
Le travail mené ici, notamment par le sous-préfet de Reims que je félicite, a permis de lever cette difficulté : je vais tout à l'heure signer les conventions relatives à ELECTROLUX et FUJIFILM mais ces conventions signées entre l'État et les entreprises seront accompagnées d'une convention interentreprises qui organise la cohérence entre les différents dispositifs.
Il est en effet indispensable que sur un territoire donné les services de l'Etat, les collectivités territoriales, les Unions Patronales, les Unions Syndicales, les partenaires économiques s'associent dans une réflexion commune pour analyser la situation locale en établissant un diagnostic en vue de définir des axes de développement pour l'économie locale.
Ce diagnostic doit permettre de s'interroger sur les points forts actuels du bassin de Reims, notamment sur la métallurgie et plus largement l'industrie. Il doit approfondir la première réflexion engagée autour de la définition du pôle de compétitivité sur la valorisation industrielle des produits agricoles et structurer le développement attendu grâce à l'arrivée du Train à Grande Vitesse. Ensuite, il conviendra de décider d'une stratégie partagée par tous les partenaires qui mettront en uvre ensemble les actions retenues.
Le rebond d'un bassin d'emploi ne peut réussir que dans ces conditions et je salue l'initiative prise ici par le Préfet, en collaboration avec la MIME, pour favoriser cette synergie. J'accompagne de mes vux la réussite de ce dispositif.
J'espère que chacun d'entre vous, qui aura à connaître des mutations économiques sur son territoire, s'inspirera largement de ce qui est mis en uvre ici.
De nouvelles dispositions seront prises prochainement au niveau européen pour favoriser le développement économique et l'emploi. Je participerai moi-même le 8 avril à un Conseil des Ministres européen informel, celui-ci nous permettra de préparer la séance de juin au cours de laquelle seront prises des décisions importantes en la matière.
Je vous souhaite une fructueuse journée rémoise.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 2 mai 2005)
Auprès des partenaires socio-économiques du bassin Remois
Madame la Ministre, Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil général, Monsieur le Président de la Communauté d'agglomération de Reims, Mesdames, Messieurs,
C'est avec un grand plaisir mais aussi grand intérêt que j'ai répondu favorablement à l'invitation de Madame VAUTRIN pour contribuer au lancement de la démarche de revitalisation du bassin d'emploi de Reims. Je m'y étais engagé d'ailleurs en octobre 2004 en pleine fermeture de la filiale d'ELECTROLUX. J'ai été de nouveau sensibilisé aux menaces qui pesaient sur le bassin d'emploi rémois en janvier dernier quand j'ai rencontré la société HENKEL qui m'a fait part de son intention de fermer son unité à Reims. Enfin, j'avais également annoncé en mars dernier à Mme HAZAN, députée européenne, préoccupée par la situation de l'emploi à Reims, que je viendrai dans cette ville pour animer une table ronde sur l'emploi.
C'est dire que ma visite était hélas attendue et rendue nécessaire par les mutations rapides que connaît le bassin d'emploi de votre ville ! Une grande majorité des 1500 licenciements économiques déclarés à la direction du travail en 2004 dans le département de la Marne ont eu lieu dans ce bassin et autant sont attendus en 2005. Les entreprises de cette zone comme HENKEL FRANCE, BSN GLASSPACK, CHAUSSON OUTILLAGE, VALEO, SEYFERT CARTONNAGE connaissent des baisses d'activité ou sont en réelles difficultés financières. La situation est préoccupante et tranche avec l'essor du champagne qui a connu une année record de vente en 2004.
Cette désindustrialisation n'est pas spécifique à Reims et touche la France dans son ensemble et les autres pays occidentaux comme l'Angleterre ou l'Allemagne. Cette désindustrialisation a démarré il y a trente ans : l'industrie représentait 43 % de l'emploi total en 1973, 35 % en 1987 et plus que 27 % en 2001. Cette désindustrialisation s'explique en grande partie par une combinaison d'effets de la demande qui se reporte sur les services comme la santé, culture, loisirs, et des effets de l'offre qui a connu des gains de productivité phénoménaux. Ainsi, ARCELOR produit autant qu'il y a 20 ans avec 4 fois moins d'employés.
Mais avec l'ouverture des frontières, le phénomène de désindustrialisation s'est accéléré. Ainsi avec la fin des quotas d'importation du textile chinois au 1er janvier dernier, la Chine a exporté en France en janvier et février 2005 trois fois plus de pantalons que sur l'année 2004. En 2010, plus aucune télévision ne serait fabriquée dans l'Europe des 15 voire des 25 selon des experts.
Pour faire face à ces mutations économiques sans précédent, dans notre pays, le Gouvernement a engagé une réforme pour améliorer leur anticipation et mieux les accompagner au travers de la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. La réactivation des bassins d'emploi qui nous réunit aujourd'hui est bien entendu une des mesures phares de cette réforme. Elle s'applique aux entreprises de plus de 1 000 salariés qui impactent notablement un bassin d'emploi par les suppressions de poste qu'elles décident.
La réactivation se matérialise par une convention passée entre l'entreprise qui licencie et le préfet qui précise les mesures soutenues financièrement par cette entreprise pour revitaliser le bassin d'emploi impacté (prêt à la création d'entreprises, aide à l'embauche d'anciens salariés de l'entreprise, financement de structures de développement local,). Plus de 150 conventions de revitalisation ont aujourd'hui été signées à ma connaissance. Elles concernent principalement des grandes entreprises avec en moyenne 260 emplois supprimés et elles sont financées en moyenne à hauteur de 1,7 millions d'euros.
Mais, dans le cas de bassins d'emplois en difficulté comme, pour prendre des exemples récents, Reims, Vitré, le sud de la Seine-et-Marne, qui connaissent dans une même période de temps plusieurs restructurations importantes, la multiplicité des conventions de revitalisation associées à ces restructurations pourrait générer des difficultés de mise en uvre opérationnelle ; en effet, les différents intervenants risqueraient, par exemple, de démarcher les mêmes créateurs potentiels d'emplois, ce qui irait tout à fait à l'encontre des intérêts du territoire.
Le travail mené ici, notamment par le sous-préfet de Reims que je félicite, apporte une réponse pragmatique et pertinente permettant de lever cette difficulté. J'ai signé ce matin la convention de revitalisation relative à ELECTROLUX prévue par la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Mais, cette entreprise a accepté d'adhérer à un dispositif partenarial mis en place par l'Etat, le conseil régional Champagne Ardenne, le conseil général de la Marne et la communauté d'agglomération de Reims. Il va organiser la cohérence et la recherche de synergie entre les différentes opérations de revitalisation.
Ce dispositif partenarial, qui fera l'objet d'une convention signée prochainement par les quatre acteurs majeurs que j'ai cités, sera animé par plusieurs structures locales de développement économique comme Champagne-Ardenne Développement ou Reims Champagne Développement. Grâce à un fonds géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Reims, alimenté par les contributions des différentes entreprises volontaires comme ELECTROLUX, il financera des actions de création d'emplois, de soutien à la création d'entreprise ou à l'insertion par l'activité économique. L'objectif étant de créer un nombre d'emplois au moins équivalent à celui des emplois supprimés par les entreprises concernées.
Ce dispositif partenarial doit au préalable s'appuyer sur un diagnostic de la situation locale et une réflexion sur les axes de développement pour l'économie locale qui doivent associer tous les acteurs socio-économiques du bassin d'emploi rémois que sont les services de l'Etat, les collectivités territoriales, les Unions Patronales, les Unions Syndicales et les partenaires économiques.
Ce diagnostic doit permettre de s'interroger sur les points forts actuels du bassin de Reims, notamment sur la métallurgie et plus largement l'industrie. Il doit approfondir la première réflexion engagée autour de la définition du pôle de compétitivité sur la valorisation industrielle des produits agricoles et structurer le développement attendu grâce à l'arrivée du Train à Grande Vitesse. Ensuite, il conviendra de décider d'une stratégie partagée par tous les partenaires qui mettront en uvre ensemble les actions retenues.
J'invite, Monsieur le Préfet de région, à piloter l'élaboration de ce diagnostic. Mes services examineront avec lui les possibilités de le cofinancer. Je vous invite tous à participer activement à cette démarche. Le rebond du bassin d'emploi rémois ne peut réussir que dans ces conditions.
J'accompagne de mes vux la réussite de ce dispositif, que je suivrai très attentivement. En effet, mes services préparent un décret d'application de la loi de cohésion sociale sur le thème de la revitalisation des bassins d'emploi, qui pourrait s'inspirer largement de ce qui est mis en uvre ici. En outre, de nouvelles dispositions seront prises prochainement au niveau européen pour favoriser le développement économique et l'emploi. Je participerai moi-même le 8 avril prochain à un Conseil des Ministres européen informel et j'aurai à cur de présenter l'expérience française notamment en matière de revitalisation.
(Source http://www.travail.gouv.fr, le 2 mai 2005)