Texte intégral
Question : Bonsoir, monsieur BAROIN
François Baroin (Réponse) : Bonsoir.
Question : Le Premier ministre a reçu aujourd'hui les responsables politiques de la majorité et de l'opposition au Parlement pour parler avec eux du terrorisme, il va les recevoir une fois par mois. On peut vraiment parler d'union nationale contre le terrorisme ?
François Baroin (Réponse) : Je crois, même si certains, pour quelques bénéfices électoraux, tentent au Parti socialiste d'essayer d'engranger sur la base de ce qui s'est passé de façon dramatique et terrifiante en Espagne, un gain inutile. Je crois que l'union nationale sur un sujet comme celui-ci suppose de la part des pouvoirs publics, ce que fait le gouvernement RAFFARIN, une absolue transparence, une absolue complémentarité avec les représentants de la Nation, que sont les groupes parlementaires. Je crois que là-dessus, sur un sujet qui inquiète, qui préoccupe et qui nécessite la seule réponse possible au terrorisme, qui est le courage individuel et collectif, une grande solidarité par-delà les clivages.
Question : Il y a tout de même des critiques comme celle de Noël MAMERE, par exemple, qui reproche au gouvernement de jouer sur la peur des Français pour obtenir des suffrages dimanche prochain.
François Baroin (Réponse) : Je serais tenté de renvoyer Noël MAMERE, comme Jack LANG d'ailleurs, je l'écoutais aujourd'hui sur une antenne, à une forme d'indignité parce qu'en la matière parler de cela, sur un sujet aussi grave, on ne peut pas reprocher à un gouvernement d'agir en transparence. Et en même temps, il y a une exigence de solidarité pour permettre à nos services de renseignements d'agir au niveau européen, de se constituer une vraie force de frappe européenne et internationale et de se mobiliser autour d'un intérêt qui s'appelle tout simplement la démocratie.
Question : Monsieur RAFFARIN ne s'est pas un peu trop dépêché l'autre jour de divulguer cette lettre ?
François Baroin (Réponse) : On ne peut pas tenir deux discours opposés dans le même mouvement. On ne peut pas, d'un côté, dire, AZNAR a eu tort de ne pas jouer la transparence et RAFFARIN a tort de jouer la transparence. Il faut choisir.
Question : Dans ses communiqués, Al-Qaïda menace avant tout les pays européens qui sont alliés des Etats-Unis en Irak. Est-ce qu'à long terme, ça pourrait éroder la solidarité européenne ?
François Baroin (Réponse) : Je ne le crois pas. Je crois que ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous divise. Je crois que la voix de la France, par la voix du président CHIRAC dans le concert international, c'est vrai, n'a pas été suivie par l'Italie, c'est vrai, n'a pas été suivie par l'Espagne, c'est vrai, n'a pas été suivie par la Grande-Bretagne. Mais le combat contre le terrorisme est un combat, au contraire, qui va renforcer les liens de l'Union européenne. Paris a demandé une réunion aux ministres des Affaires étrangères très tôt, a demandé une réunion des ministres des Affaires intérieures, un gros travail de renseignement, un gros travail d'union et, je dirais, de l'union.
Question : La France aussi est parfois menacée à cause de la loi contre le voile, vous avez été un des plus ardents promoteurs de cette loi. Vous le regrettez ?
François Baroin (Réponse) : Pas une seconde. Je dirais même L'information que vous avez donnée dans votre journal, c'est-à-dire que le numéro deux d'Al-Qaïda susceptible d'être arrêté par les autorités pakistanaises, avait lui-même en quelque sorte lancé une fatwa contre la France à travers cette loi pour la liberté, pour la laïcité et pas contre telle ou telle religion, ne fait que renforcer la conviction de ceux qui, parmi les premiers, ont dit que la laïcité n'est pas négociable. Car le pacte républicain n'est pas négociable, car la liberté de vivre son doute ou sa foi dans un espace, qui s'appelle l'Etat et qui est neutre, doit être totalement accompli. Et au contraire, je crois que cette loi, loin d'être un point d'arrivée, est un point de départ d'une reconquête républicaine.
Question : Dimanche, les élections, des sondages parlent de vote sanction possible contre le gouvernement. Vous le redoutez ?
François Baroin (Réponse) : D'abord, il faut se méfier des sondages, l'exemple espagnol est pertinent sur très peu de points, en tout cas celui qui doit nous faire réfléchir
Question : Mais enfin, il s'est passé un événement.
François Baroin (Réponse) : Oui, mais enfin, trois jours avant, il était élu. Par expérience, nous savons que les sondages au fond n'engagent que ceux qui veulent bien y croire. Ce ne sont pas les sondages qui vont faire l'élection, c'est la capacité que nous avons à nous mobiliser. En tout cas, la question qui est posée n'est pas de juger le gouvernement RAFFARIN, la question, ce n'est même pas la campagne régionale, ce sont les campagnes régionales
Question : Même monsieur DEBRE, président à l'Assemblée nationale, dit, c'est un enjeu, il y a un enjeu national.
François Baroin (Réponse) : Ce sont des campagnes régionales. Les questions qui se posent en Champagne-Ardenne ne sont pas les mêmes qui se posent en Aquitaine. L'ombre portée de l'Ile-de-France sur une région de proximité n'est pas le même qu'une région où il y a une façade atlantique. Donc, de toute façon, ce sont des campagnes régionales. Maintenant, que certains veulent nationaliser le débat, nous avons du répondant, nous n'avons pas à nous excuser de ce que nous avons fait.
Question : Oui, du répondant par rapport à la majorité, si j'en juge l'UDF, monsieur BAYROU dit, vous voyez ce qui s'est passé en Espagne, monsieur AZNAR, il voulait aussi un parti unique comme l'UMP en France, les électeurs lui ont expliqué que ce n'était pas bon.
François Baroin (Réponse) : Une fois encore l'exemple espagnol n'a pas de pertinence. Les élections espagnoles étaient des élections législatives, choix de gouvernement, chez nous, ce sont des élections régionales, choix d'exécutif de région. Les élections espagnoles, c'était la fin d'un cycle, AZNAR lui-même avait dit qu'il partait, qu'il quittait la vie politique. Et puis, il y a eu cet acte terrifiant qui nous alerte tous. S'agissant, et vous comprendrez qu'il y a un immense décalage entre ce sujet et les propos de monsieur BAYROU, il est à la tête d'une petite entreprise de démolition pour nourrir une trajectoire individuelle et présidentielle, c'est son choix. On le regrette, on le constate avec une certaine tristesse, pourquoi le taire, mais on ne peut pas s'y arrêter.
Question : Toujours la référence à l'Espagne, cette fois-ci vue du côté de François HOLLANDE, Premier secrétaire du PS, qui dit, en France aussi, il faut que les électeurs sanctionnent une dissimulation, celle du gouvernement concernant ses choix économiques et sociaux.
François Baroin (Réponse) : La plus belle des dissimulations, me semble-t-il, c'est celle de Jack LANG qui s'exprime avec le porte-parole du Parti socialiste pour lui dire : Nous n'avons pas d'équipe, nous n'avons pas de projet, nous n'avons pas d'alternative, nous n'avons pas réfléchi. Que je le dise en tant que porte-parole de l'UMP, ça n'a pas beaucoup d'importance, on dira, c'est l'expression d'un parti politique, que ce soit le porte-parole de la campagne du Parti socialiste pour ces régionales, je crois qu'on peut l'encourager à considérer qu'il a peut-être raison. Oui, ils n'ont pas réfléchi. Et d'ailleurs, la meilleure réponse, c'est qu'on ne parle pas de LANG, de STRAUSS-KAHN ou de FABIUS, on voit monsieur JOSPIN faire ses courses avec monsieur HUCHON
Question : Exactement, les petites visites de Lionel JOSPIN, ça vous gêne ? Vous avez l'impression que ça va vous faire perdre beaucoup de voix ?
François Baroin (Réponse) : Je crois qu'ils n'ont rien appris et rien oublié. Ils pensent que la défaite du 21 avril, c'est parce qu'il y a eu CHEVENEMENT et l'éclatement de la gauche. Ils n'ont pas compris que c'était les 35 heures autoritaires et obligatoires pendant cinq ans, ils n'ont pas compris que c'était une économie administrée avec une certaine idéologie appliquée à la gestion de l'Etat, ils n'ont pas compris que les emplois financés par l'Etat, c'était un temps qui était derrière nous et ils n'ont pas compris que la liberté, elle est d'abord individuelle et qu'elle ne s'impose pas au nom d'une certaine idée de la politique.
Question : Alors, dites-moi, voter UMP dimanche, qu'est-ce que ça va changer dans une région ?
François Baroin (Réponse) : Pour celles qui sont en place, c'est la garantie d'avoir probablement une bonne gestion, le classement d'un hebdomadaire que je ne citerais pas pour ne pas faire de publicité mensongère et puis le CSA pourrait vous le reprocher, a montré que globalement les régions gérées à droite étaient des régions qui avaient baissé la fiscalité. Je prends deux exemples, ceux que j'ai cités, Champagne-Ardenne : moins 4 % de fiscalité, région la mieux gérée, Aquitaine : région gérée à gauche, plus 40 % de point de fiscalité
Question : Mais la gauche a une action sur l'emploi, vous, on vous reproche de ne pas vous en occuper.
François Baroin (Réponse) : La gauche, qui se drape dans sa vertu concernant la décentralisation en essayant de toucher des droits d'auteur sur les lois DEFFERRE de 1982, c'était il y a longtemps, vous le reconnaîtrez, la gauche ne veut pas voir que cette loi de décentralisation va placer la région au cur de la politique de l'emploi. Hier, c'était les lycées, les routes, l'enseignement supérieur, demain, c'est l'emploi
Question : Mais, ils sont déjà là-dessus ! Ils sont déjà là-dessus, ils disent, c'est nous qui nous occupons de l'emploi tandis que la droite ne s'en occupe pas.
François Baroin (Réponse) : Voilà pourquoi la région, dans trois jours, c'est l'emploi, d'après-demain. Or, c'est vrai, la priorité aujourd'hui numéro un, c'est l'emploi parce que l'autorité de l'Etat en matière de sécurité a été restaurée depuis deux ans. C'est nous qui l'avons fait, ce n'est pas eux.
Question : Les électeurs semblent peu passionnés, qu'est-ce que vous pouvez leur dire, à ceux qui disent, attendez, nous, entre les responsabilités des villes, les communautés de villes, les cantons, les conseils généraux et les conseils régionaux, franchement, c'est à y perdre son latin ?
François Baroin (Réponse) : On peut comprendre que l'électeur n'y retrouve pas les siens et que DESCARTES ne retrouve pas non plus ses petits. C'est vrai que c'est compliqué. Je crois aussi que les responsables politiques doivent se regarder sur l'expression de sincérité par rapport aux engagements, nous avons beaucoup de progrès, nous, responsables politiques, toutes générations confondues, à produire pour réconcilier l'électeur avec sa classe politique. Je crois tout de même que si on ne peut pas dire qui va gagner dimanche, on peut dire qui perd, celui qui perd, c'est celui qui s'abstient, qui ne va pas voter. Il perd un droit et il perd une part de démocratie.
Question : Un gouvernement affaibli par un mauvais score, c'est possible ? Ca remettrait en cause ses projets sur l'assurance maladie, sur la Sécurité sociale, le service minimum, la loi sur l'emploi ?
François Baroin (Réponse) : Je ne le crois pas. Parce que la détermination de ce gouvernement s'appuie sur une majorité, qui n'est pas en cause, elle est là pour cinq ans, que ça plaise ou que ça ne plaise pas, elle est là pour cinq ans. Le printemps législatif annoncé par Jean-Pierre RAFFARIN est devant nous, c'est la santé, c'est l'emploi, c'est l'Education nationale
Question : Ca se fera, quel que soit le score ?
François Baroin (Réponse) : Ca se fera évidemment. Notre pays ne peut pas faire autrement que de se réformer.
(source http://www.u-m-p.org, le 22 mars 2004)
François Baroin (Réponse) : Bonsoir.
Question : Le Premier ministre a reçu aujourd'hui les responsables politiques de la majorité et de l'opposition au Parlement pour parler avec eux du terrorisme, il va les recevoir une fois par mois. On peut vraiment parler d'union nationale contre le terrorisme ?
François Baroin (Réponse) : Je crois, même si certains, pour quelques bénéfices électoraux, tentent au Parti socialiste d'essayer d'engranger sur la base de ce qui s'est passé de façon dramatique et terrifiante en Espagne, un gain inutile. Je crois que l'union nationale sur un sujet comme celui-ci suppose de la part des pouvoirs publics, ce que fait le gouvernement RAFFARIN, une absolue transparence, une absolue complémentarité avec les représentants de la Nation, que sont les groupes parlementaires. Je crois que là-dessus, sur un sujet qui inquiète, qui préoccupe et qui nécessite la seule réponse possible au terrorisme, qui est le courage individuel et collectif, une grande solidarité par-delà les clivages.
Question : Il y a tout de même des critiques comme celle de Noël MAMERE, par exemple, qui reproche au gouvernement de jouer sur la peur des Français pour obtenir des suffrages dimanche prochain.
François Baroin (Réponse) : Je serais tenté de renvoyer Noël MAMERE, comme Jack LANG d'ailleurs, je l'écoutais aujourd'hui sur une antenne, à une forme d'indignité parce qu'en la matière parler de cela, sur un sujet aussi grave, on ne peut pas reprocher à un gouvernement d'agir en transparence. Et en même temps, il y a une exigence de solidarité pour permettre à nos services de renseignements d'agir au niveau européen, de se constituer une vraie force de frappe européenne et internationale et de se mobiliser autour d'un intérêt qui s'appelle tout simplement la démocratie.
Question : Monsieur RAFFARIN ne s'est pas un peu trop dépêché l'autre jour de divulguer cette lettre ?
François Baroin (Réponse) : On ne peut pas tenir deux discours opposés dans le même mouvement. On ne peut pas, d'un côté, dire, AZNAR a eu tort de ne pas jouer la transparence et RAFFARIN a tort de jouer la transparence. Il faut choisir.
Question : Dans ses communiqués, Al-Qaïda menace avant tout les pays européens qui sont alliés des Etats-Unis en Irak. Est-ce qu'à long terme, ça pourrait éroder la solidarité européenne ?
François Baroin (Réponse) : Je ne le crois pas. Je crois que ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous divise. Je crois que la voix de la France, par la voix du président CHIRAC dans le concert international, c'est vrai, n'a pas été suivie par l'Italie, c'est vrai, n'a pas été suivie par l'Espagne, c'est vrai, n'a pas été suivie par la Grande-Bretagne. Mais le combat contre le terrorisme est un combat, au contraire, qui va renforcer les liens de l'Union européenne. Paris a demandé une réunion aux ministres des Affaires étrangères très tôt, a demandé une réunion des ministres des Affaires intérieures, un gros travail de renseignement, un gros travail d'union et, je dirais, de l'union.
Question : La France aussi est parfois menacée à cause de la loi contre le voile, vous avez été un des plus ardents promoteurs de cette loi. Vous le regrettez ?
François Baroin (Réponse) : Pas une seconde. Je dirais même L'information que vous avez donnée dans votre journal, c'est-à-dire que le numéro deux d'Al-Qaïda susceptible d'être arrêté par les autorités pakistanaises, avait lui-même en quelque sorte lancé une fatwa contre la France à travers cette loi pour la liberté, pour la laïcité et pas contre telle ou telle religion, ne fait que renforcer la conviction de ceux qui, parmi les premiers, ont dit que la laïcité n'est pas négociable. Car le pacte républicain n'est pas négociable, car la liberté de vivre son doute ou sa foi dans un espace, qui s'appelle l'Etat et qui est neutre, doit être totalement accompli. Et au contraire, je crois que cette loi, loin d'être un point d'arrivée, est un point de départ d'une reconquête républicaine.
Question : Dimanche, les élections, des sondages parlent de vote sanction possible contre le gouvernement. Vous le redoutez ?
François Baroin (Réponse) : D'abord, il faut se méfier des sondages, l'exemple espagnol est pertinent sur très peu de points, en tout cas celui qui doit nous faire réfléchir
Question : Mais enfin, il s'est passé un événement.
François Baroin (Réponse) : Oui, mais enfin, trois jours avant, il était élu. Par expérience, nous savons que les sondages au fond n'engagent que ceux qui veulent bien y croire. Ce ne sont pas les sondages qui vont faire l'élection, c'est la capacité que nous avons à nous mobiliser. En tout cas, la question qui est posée n'est pas de juger le gouvernement RAFFARIN, la question, ce n'est même pas la campagne régionale, ce sont les campagnes régionales
Question : Même monsieur DEBRE, président à l'Assemblée nationale, dit, c'est un enjeu, il y a un enjeu national.
François Baroin (Réponse) : Ce sont des campagnes régionales. Les questions qui se posent en Champagne-Ardenne ne sont pas les mêmes qui se posent en Aquitaine. L'ombre portée de l'Ile-de-France sur une région de proximité n'est pas le même qu'une région où il y a une façade atlantique. Donc, de toute façon, ce sont des campagnes régionales. Maintenant, que certains veulent nationaliser le débat, nous avons du répondant, nous n'avons pas à nous excuser de ce que nous avons fait.
Question : Oui, du répondant par rapport à la majorité, si j'en juge l'UDF, monsieur BAYROU dit, vous voyez ce qui s'est passé en Espagne, monsieur AZNAR, il voulait aussi un parti unique comme l'UMP en France, les électeurs lui ont expliqué que ce n'était pas bon.
François Baroin (Réponse) : Une fois encore l'exemple espagnol n'a pas de pertinence. Les élections espagnoles étaient des élections législatives, choix de gouvernement, chez nous, ce sont des élections régionales, choix d'exécutif de région. Les élections espagnoles, c'était la fin d'un cycle, AZNAR lui-même avait dit qu'il partait, qu'il quittait la vie politique. Et puis, il y a eu cet acte terrifiant qui nous alerte tous. S'agissant, et vous comprendrez qu'il y a un immense décalage entre ce sujet et les propos de monsieur BAYROU, il est à la tête d'une petite entreprise de démolition pour nourrir une trajectoire individuelle et présidentielle, c'est son choix. On le regrette, on le constate avec une certaine tristesse, pourquoi le taire, mais on ne peut pas s'y arrêter.
Question : Toujours la référence à l'Espagne, cette fois-ci vue du côté de François HOLLANDE, Premier secrétaire du PS, qui dit, en France aussi, il faut que les électeurs sanctionnent une dissimulation, celle du gouvernement concernant ses choix économiques et sociaux.
François Baroin (Réponse) : La plus belle des dissimulations, me semble-t-il, c'est celle de Jack LANG qui s'exprime avec le porte-parole du Parti socialiste pour lui dire : Nous n'avons pas d'équipe, nous n'avons pas de projet, nous n'avons pas d'alternative, nous n'avons pas réfléchi. Que je le dise en tant que porte-parole de l'UMP, ça n'a pas beaucoup d'importance, on dira, c'est l'expression d'un parti politique, que ce soit le porte-parole de la campagne du Parti socialiste pour ces régionales, je crois qu'on peut l'encourager à considérer qu'il a peut-être raison. Oui, ils n'ont pas réfléchi. Et d'ailleurs, la meilleure réponse, c'est qu'on ne parle pas de LANG, de STRAUSS-KAHN ou de FABIUS, on voit monsieur JOSPIN faire ses courses avec monsieur HUCHON
Question : Exactement, les petites visites de Lionel JOSPIN, ça vous gêne ? Vous avez l'impression que ça va vous faire perdre beaucoup de voix ?
François Baroin (Réponse) : Je crois qu'ils n'ont rien appris et rien oublié. Ils pensent que la défaite du 21 avril, c'est parce qu'il y a eu CHEVENEMENT et l'éclatement de la gauche. Ils n'ont pas compris que c'était les 35 heures autoritaires et obligatoires pendant cinq ans, ils n'ont pas compris que c'était une économie administrée avec une certaine idéologie appliquée à la gestion de l'Etat, ils n'ont pas compris que les emplois financés par l'Etat, c'était un temps qui était derrière nous et ils n'ont pas compris que la liberté, elle est d'abord individuelle et qu'elle ne s'impose pas au nom d'une certaine idée de la politique.
Question : Alors, dites-moi, voter UMP dimanche, qu'est-ce que ça va changer dans une région ?
François Baroin (Réponse) : Pour celles qui sont en place, c'est la garantie d'avoir probablement une bonne gestion, le classement d'un hebdomadaire que je ne citerais pas pour ne pas faire de publicité mensongère et puis le CSA pourrait vous le reprocher, a montré que globalement les régions gérées à droite étaient des régions qui avaient baissé la fiscalité. Je prends deux exemples, ceux que j'ai cités, Champagne-Ardenne : moins 4 % de fiscalité, région la mieux gérée, Aquitaine : région gérée à gauche, plus 40 % de point de fiscalité
Question : Mais la gauche a une action sur l'emploi, vous, on vous reproche de ne pas vous en occuper.
François Baroin (Réponse) : La gauche, qui se drape dans sa vertu concernant la décentralisation en essayant de toucher des droits d'auteur sur les lois DEFFERRE de 1982, c'était il y a longtemps, vous le reconnaîtrez, la gauche ne veut pas voir que cette loi de décentralisation va placer la région au cur de la politique de l'emploi. Hier, c'était les lycées, les routes, l'enseignement supérieur, demain, c'est l'emploi
Question : Mais, ils sont déjà là-dessus ! Ils sont déjà là-dessus, ils disent, c'est nous qui nous occupons de l'emploi tandis que la droite ne s'en occupe pas.
François Baroin (Réponse) : Voilà pourquoi la région, dans trois jours, c'est l'emploi, d'après-demain. Or, c'est vrai, la priorité aujourd'hui numéro un, c'est l'emploi parce que l'autorité de l'Etat en matière de sécurité a été restaurée depuis deux ans. C'est nous qui l'avons fait, ce n'est pas eux.
Question : Les électeurs semblent peu passionnés, qu'est-ce que vous pouvez leur dire, à ceux qui disent, attendez, nous, entre les responsabilités des villes, les communautés de villes, les cantons, les conseils généraux et les conseils régionaux, franchement, c'est à y perdre son latin ?
François Baroin (Réponse) : On peut comprendre que l'électeur n'y retrouve pas les siens et que DESCARTES ne retrouve pas non plus ses petits. C'est vrai que c'est compliqué. Je crois aussi que les responsables politiques doivent se regarder sur l'expression de sincérité par rapport aux engagements, nous avons beaucoup de progrès, nous, responsables politiques, toutes générations confondues, à produire pour réconcilier l'électeur avec sa classe politique. Je crois tout de même que si on ne peut pas dire qui va gagner dimanche, on peut dire qui perd, celui qui perd, c'est celui qui s'abstient, qui ne va pas voter. Il perd un droit et il perd une part de démocratie.
Question : Un gouvernement affaibli par un mauvais score, c'est possible ? Ca remettrait en cause ses projets sur l'assurance maladie, sur la Sécurité sociale, le service minimum, la loi sur l'emploi ?
François Baroin (Réponse) : Je ne le crois pas. Parce que la détermination de ce gouvernement s'appuie sur une majorité, qui n'est pas en cause, elle est là pour cinq ans, que ça plaise ou que ça ne plaise pas, elle est là pour cinq ans. Le printemps législatif annoncé par Jean-Pierre RAFFARIN est devant nous, c'est la santé, c'est l'emploi, c'est l'Education nationale
Question : Ca se fera, quel que soit le score ?
François Baroin (Réponse) : Ca se fera évidemment. Notre pays ne peut pas faire autrement que de se réformer.
(source http://www.u-m-p.org, le 22 mars 2004)