Interview de M. Philippe Douste-Blazy, secrétaire général de l'UMP, dans "Le Journal du Dimanche" du 14 mars 2004, sur les élections régionales et les attentats à Madrid.

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Média : Le Journal du Dimanche

Texte intégral

Quelles sont les bonnes raisons de voter pour l'UMP ?
Parce que nous soutenons l'idée d'une République décentralisée. De plus, listes sont profondément renouvelées, 40 % des candidats ne sont pas des sortants, et leur moyenne d'âge est de 19 ans. Il y a aussi le bilan présenté par nos présidents de région sortants. Si l'on compare leur gestion à celle des présidents de gauche, on constate que leurs régions ont investi 6,5 % de plus, qu'elles dépensent près de 25 % de moins en gestion du personnel, qu'elles connaissent une pression fiscale bien inférieure, moins de 25 %, et que leur endettement est de 26,5 % moins élevé. Si vous regardez le classement des régions dans l'effort porté sur la formation professionnelle et l'aide à l'apprentissage, ce sont les régions détenues par nos candidats sortants qui occupent les huit premières places!
Vous étiez à la mobilisation de Madrid vendredi pour représenter l'UMP, est-ce que les attentats peuvent peser sur le scrutin des régionales ?
Les attentats pèsent d'abord sur le destin de nos démocraties. Il faut donc qu'à la haine aveugle, à la lâcheté et à la barbarie réponde notre détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes. Ces dramatiques et ignobles attentats nous rappellent, s'il en était besoin, à notre devoir de citoyen: celui du vote, qui est l'expression de la liberté de choix de chacun dans une démocratie. L'abstention ne peut être en aucun cas une réponse citoyenne. Il faut avoir pleine conscience de cette responsabilité de citoyen: notre seule arme républicaine est plus que jamais le bulletin de vote.
Quelles sont vos craintes pour ces élections ?
Tout d'abord, l'abstention, dont je viens de parler. Appelons au réveil républicain ! Il faut à tout prix éviter une crise du vote au moment même où notre République décentralisée connaît un nouveau départ. Evitons aussi la confusion des genres: cessons, pour des raisons de politique intérieure (les socialistes sont décidemment impatients d'être candidats à l'élection présidentielle, ils se trompent d'élection), de nationaliser un enjeu qui est d'abord et avant tout régional.
Mettons fin au manque de lisibilité des compétences de nos régions: à nos candidats de faire preuve de pédagogie et de montrer combien les transports collectifs, l'aménagement du territoire, la formation, les lycées, le tourisme, l'attractivité économique, l'environnement sont au cur de leur vie quotidienne.
Enfin, n'oublions pas les élections cantonales, qui engagent l'avenir de nos départements.
Quels sont vos espoirs ?
Je vis tous les jours à Toulouse l'efficacité d'une décentralisation vivante, au plus près de nos concitoyens. Celle-ci doit s'appuyer sur un Etat fort dans ses missions, respectueux de la capacité des élus à innover. Mes espoirs ? Que ces élections donnent à la République décentralisée des régions gouvernables. Rompre avec la tradition centralisatrice en démontrant que nous sommes le parti de la démocratie de proximité. Donner un nouveau souffle, celui de la République des territoires et toujours mieux convaincre nos concitoyens que le destin d'une démocratie forte est d'abord entre leurs mains. Enfin, faire prendre conscience du destin européen de nos régions: regroupées, elles seront au nombre de huit lors des prochaines élections européennes. Donnons à ce rassemblement prochain des régions la cohérence de l'action.

(source http://www.u-m-p.org, le 18 mars 2004)