Texte intégral
QUESTION : Faut-il à tout prix protéger Danone, dans le cadre de cette mondialisation accélérée ?
Nicolas SARKOZY : La mondialisation, il faut la maîtriser et cela commence par refuser le fatalisme. Lorsque l'on a la chance d'avoir en France, une grande entreprise internationale comme Danone, on ne peut pas rester inactif face à une OPA hostile, qui risque de la transformer en filiale d'un conglomérat dont les intérêts ont peu de chances de passer demain par notre pays. Ma conviction de la politique, c'est que le gouvernement français n'a pas vocation à regarder passer les trains et à ramasser les morceaux quand il y a de la casse. Souvenons-nous du rachat de Péchiney par Alcan.
QUESTION : Comment le gouvernement français doit-il, comme l'a déclaré M. de Villepin, "défendre les intérêts de la France", dans le cadre de l'OPA hostile sur Danone ?
Nicolas SARKOZY : Si une OPA hostile est déclenchée contre Danone, les pouvoirs publics devront mettre tout en uvre avec les actionnaires de référence, dont la Caisse des Dépôts et Consignations, et mobiliser leur capacité de conviction pour bloquer cette offensive. Notre engagement, en accord avec la direction de Danone, durera jusqu'à ce que nous ayons trouvé une solution garantissant la pérennité de cette entreprise, de son savoir-faire et de ses emplois.
QUESTION : Ne craignez-vous pas certaines réticences de la part de Bruxelles ?
Nicolas SARKOZY : Je pense avec Alstom avoir montré que le gouvernement pouvait aider une grande entreprise à surmonter une difficulté transitoire, dans le respect de la concurrence et des règles européennes. Je crois que les autorités communautaires et nos partenaires sont aujourd'hui en mesure de comprendre la nécessité d'une stratégie industrielle plus volontariste.
QUESTION : Faut-il constituer pour cela des "noyaux durs" d'actionnaires, autour de la Caisse des dépôts et consignations ?
Nicolas SARKOZY : Il n'est pas question de s'engager dans une nationalisation rampante de l'économie française. Cette époque là est révolue. Mais il est important que l'on sache que l'Etat n'a pas renoncé et ne renoncera pas à utiliser tous les moyens puissants dont il dispose pour protéger les intérêts économiques et sociaux de la France.
QUESTION : La loi de décembre 2004 protégeant les entreprises françaises contre des investisseurs étrangers est-elle suffisante ?
Nicolas SARKOZY : Ce texte que j'ai soutenu lorsque j'étais ministre de l'économie, des finances et de l'industrie répond à un objectif de sécurité nationale. La loi vise en effet à éviter des investissements étrangers suspects dans des entreprises françaises dont les activités pourraient porter atteinte à la sécurité publique ou aux intérêts de la défense nationale. Cette loi n'est manifestement pas applicable au cas du groupe Danone.
QUESTION : Que cette affaire révèle-t-elle ? La faiblesse de la France et de ses fleurons industriels ?
Nicolas SARKOZY : Cette affaire révèle une fois encore les failles de notre politique industrielle, non seulement en France mais aussi en Europe. Dans l'agro-alimentaire, toutes les entreprises européennes, sauf Nestlé, sont d'une taille inférieure à celle de leurs concurrents internationaux et leurs bonnes performances en font des cibles de choix pour les investisseurs étrangers. Nous devons mettre en uvre une stratégie européenne pour faire émerger et conforter les champions industriels de demain. C'est ce que nous avons fait, avec un certain succès, je crois, dans le cas d'EADS ou du rapprochement entre Sanofi et Aventis.
(Source http://www.u-m-p.org, le 22 juillet 2005)
Nicolas SARKOZY : La mondialisation, il faut la maîtriser et cela commence par refuser le fatalisme. Lorsque l'on a la chance d'avoir en France, une grande entreprise internationale comme Danone, on ne peut pas rester inactif face à une OPA hostile, qui risque de la transformer en filiale d'un conglomérat dont les intérêts ont peu de chances de passer demain par notre pays. Ma conviction de la politique, c'est que le gouvernement français n'a pas vocation à regarder passer les trains et à ramasser les morceaux quand il y a de la casse. Souvenons-nous du rachat de Péchiney par Alcan.
QUESTION : Comment le gouvernement français doit-il, comme l'a déclaré M. de Villepin, "défendre les intérêts de la France", dans le cadre de l'OPA hostile sur Danone ?
Nicolas SARKOZY : Si une OPA hostile est déclenchée contre Danone, les pouvoirs publics devront mettre tout en uvre avec les actionnaires de référence, dont la Caisse des Dépôts et Consignations, et mobiliser leur capacité de conviction pour bloquer cette offensive. Notre engagement, en accord avec la direction de Danone, durera jusqu'à ce que nous ayons trouvé une solution garantissant la pérennité de cette entreprise, de son savoir-faire et de ses emplois.
QUESTION : Ne craignez-vous pas certaines réticences de la part de Bruxelles ?
Nicolas SARKOZY : Je pense avec Alstom avoir montré que le gouvernement pouvait aider une grande entreprise à surmonter une difficulté transitoire, dans le respect de la concurrence et des règles européennes. Je crois que les autorités communautaires et nos partenaires sont aujourd'hui en mesure de comprendre la nécessité d'une stratégie industrielle plus volontariste.
QUESTION : Faut-il constituer pour cela des "noyaux durs" d'actionnaires, autour de la Caisse des dépôts et consignations ?
Nicolas SARKOZY : Il n'est pas question de s'engager dans une nationalisation rampante de l'économie française. Cette époque là est révolue. Mais il est important que l'on sache que l'Etat n'a pas renoncé et ne renoncera pas à utiliser tous les moyens puissants dont il dispose pour protéger les intérêts économiques et sociaux de la France.
QUESTION : La loi de décembre 2004 protégeant les entreprises françaises contre des investisseurs étrangers est-elle suffisante ?
Nicolas SARKOZY : Ce texte que j'ai soutenu lorsque j'étais ministre de l'économie, des finances et de l'industrie répond à un objectif de sécurité nationale. La loi vise en effet à éviter des investissements étrangers suspects dans des entreprises françaises dont les activités pourraient porter atteinte à la sécurité publique ou aux intérêts de la défense nationale. Cette loi n'est manifestement pas applicable au cas du groupe Danone.
QUESTION : Que cette affaire révèle-t-elle ? La faiblesse de la France et de ses fleurons industriels ?
Nicolas SARKOZY : Cette affaire révèle une fois encore les failles de notre politique industrielle, non seulement en France mais aussi en Europe. Dans l'agro-alimentaire, toutes les entreprises européennes, sauf Nestlé, sont d'une taille inférieure à celle de leurs concurrents internationaux et leurs bonnes performances en font des cibles de choix pour les investisseurs étrangers. Nous devons mettre en uvre une stratégie européenne pour faire émerger et conforter les champions industriels de demain. C'est ce que nous avons fait, avec un certain succès, je crois, dans le cas d'EADS ou du rapprochement entre Sanofi et Aventis.
(Source http://www.u-m-p.org, le 22 juillet 2005)