Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur l'entreprise de construction navale, DCN, et le pôle de compétitivité Mer, à Toulon le 23 septembre 2005.

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Circonstance : Visite DCN-Pôle de compétitivité Mer, à Toulon (Var) le 23 septembre 2005

Texte intégral

C'est pour moi un grand plaisir d'être parmi vous à Toulon, ici à DCN.
J'éprouve une grande fierté à mesurer le chemin parcouru par DCN, qui est aujourd'hui à même de jouer un rôle moteur dans le pôle de compétitivité " Mer " de la région PACA.
Les pôles de compétitivité constituent un tournant décisif de la politique industrielle de la France et de sa capacité à innover.
Ils permettent la mise en commun des savoirs et des compétences.
Ils servent le rayonnement de la France dans les domaines technologiques et scientifiques.
Ils participent à la politique en faveur de l'emploi.
Le ministère de la Défense s'est investi dès l'évaluation des projets de pôles.
Grâce à ses écoles, ses centres de recherche ou aux entreprises du secteur défense présentes sur tout le territoire, il joue un rôle particulièrement actif dans plusieurs d'entre eux.
Si la Défense assume aujourd'hui une part déterminante de la nouvelle politique industrielle lancée par le gouvernement, c'est que nous lui en avons donné les moyens.
La loi de programmation militaire 2003-2008 nous permet une politique volontariste, et surtout d'une véritable vision de l'avenir.
J'ai voulu pour la Défense les moyens d'une véritable politique industrielle et d'un rôle stratégique au coeur de l'Etat.
Pour cela, j'ai confié une feuille de route à la DGA autour du concept d'autonomie compétitive.
Parce que relancer l'effort de recherche est une priorité pour construire la croissance de demain, j'ai sanctuarisé les crédits des études amont.
Une politique de défense doit être visionnaire et concrète.
Elle ne saurait l'être sans une industrie performante et compétitive.
J'y ai mis toute mon énergie, en engageant les nécessaires évolutions.
C'est ce qui a conduit à la transformation réussie de DCN.
C'est ce qui lui permet d'avoir un rôle leader dans ce pôle de compétitivité Mer et de regarder l'avenir avec confiance.
Ce pôle, c'est une opportunité d'ouverture, c'est une chance pour la région.
DCN : une transformation réussie et de nouvelles perspectives
La transformation de DCN en société est aujourd'hui une réalité et une réussite, grâce à l'Etat, mais avant tout la mobilisation de l'ensemble de ses personnels.
Les résultats économiques de l'entreprise sont très encourageants, avec un chiffre d'affaires 2004 en très forte augmentation.
L'entreprise est en avance sur sa feuille de route. Elle peut ainsi mettre en oeuvre le plan d'investissement et de R D nécessaire à son développement.
La loi votée fin 2004 en faveur de l'ouverture du capital, permet maintenant à DCN de préparer ses mouvements stratégiques et de développer des projets de partenariats en France et en Europe.
A cet égard, la perspective d'un rapprochement entre DCN et Thales reste une priorité du gouvernement.
Je veux que le dossier progresse rapidement pour aboutir à la présentation d'un projet solide de partenariat industriel qui fera de DCN un grand acteur, à part entière, du domaine naval au plan national et européen.
DCN à Toulon est exemplaire de ce tournant qu'a pris l'entreprise ces dernières années sur la voie du succès.
La qualité de ses activités " services " m'amène à saluer tout particulièrement son directeur, Bernard Planchais.
Sur le plan du maintien en condition opérationnelle, plus de 300 millions d'euros de contrats innovants ont été signés entre DCN et la Marine.
Ils garantissent à DCN une activité pour les trois années à venir.
Parallèlement, ils assurent à la Marine une amélioration sans précédent de la disponibilité de la flotte à des coûts moins élevés.
Le site du Mourillon, que j'ai visité aujourd'hui, est un modèle d'excellence technique. J'y ai croisé des personnels enthousiastes, motivés, déterminés à faire réussir leur entreprise.
Ces succès sont ceux des personnels.
Ils sont autant de motifs de confiance dans l'avenir.
Forte de son évolution, DCN a pris la pleine mesure de ses responsabilités, en tant qu'industriel structurant le paysage local.
Elle s'est ainsi mobilisée autour d'un nouveau projet, celui du pôle de compétitivité " Mer " de la région PACA.
La Défense a vocation à jouer un rôle moteur dans le pôle de compétitivité " Mer " de la région
Le thème de la sécurité maritime, au coeur du projet de pôle, est étroitement lié à l'action de l'Etat en mer.
Le terrorisme, les trafics de toute nature, les pollutions volontaires ou non, le contrôle de l'immigration sont autant de défis collectifs pour les Etats et pour les industriels.
Les partenaires du pôle autour de DCN et Thales ont l'ambition commune de jouer un rôle mondial sur le marché du " Homeland Security ", en forte croissance dans sa dimension maritime.
En matière d'ingénierie navale, il s'agit de pérenniser et développer les compétences de haute technologie dont la Marine a besoin.
Le ministère de la défense est intéressé à la fois par les développements de hautes technologies liées aux ressources énergétiques sous-marines, et par l'amélioration de la connaissance de l'environnement maritime.
Dans ce cadre, il est essentiel pour le ministère de la Défense de disposer en région PACA (Toulon étant le port d'attache de la force d'action navale) comme en région Bretagne (Brest étant le port d'attache des SNLE), d'un tissu industriel dynamique et innovant.
C'est ce constat qui a guidé l'implication forte de la Défense dans le pôle mer aux côtés des autres acteurs mobilisés.
Je ne viendrais pas parmi vous si cette implication n'était que posture politique.
Notre implication est bien réelle.
Elle est visible sur le terrain.
Ses modalités sont multiples.
En amont, la DIRD s'est très largement impliquée dans la mise en place du pôle.
Pour le financement des projets, le ministère de la défense s'engage à soutenir globalement l'ensemble des pôles de compétitivité à hauteur de 15 millions d'euros par an, pendant trois ans.
Le pôle Mer devra faire valoir ses atouts pour bénéficier d'une partie de cette enveloppe.
Des programmes d'études amont d'importance contribueront de façon directe ou indirecte à plusieurs projets du pôle.
J'ai souhaité qu'une attention toute particulière soit portée aux PME-PMI, qui sont un vivier d'innovation.
Vous savez que j'ai voulu qu'elles soient représentées au Conseil Défense-Industrie.
J'ai tenu à ce qu'elles aient accès également à notre soutien.
Elles peuvent pour cela s'appuyer sur une procédure plus réactive, dite "recherche exploratoire et innovation", qui permet de répondre, dans des délais accélérés, à une proposition spontanée de l'industrie.
Plusieurs établissements et centres de la défense seront associés à vos projets technologiques au travers de leur expertise, en mettant à disposition des moyens d'expérimentation et d'essais, ou en participant à la formation professionnelle nécessaire au pôle.
Je pense au Centre Technique des Systèmes Navals (CTSN), au Centre d'Instruction Navale de Saint Mandrier, à l'Atelier Industriel Aéronautique de Cuers.
Le succès du pôle mer, ce sera le résultat de la mobilisation de nombreux acteurs de la région PACA.
Plus de 100 entreprises, représentant près de 85% du chiffre d'affaires industriel de la région, seront au cur de ce pôle.
Plus de 50 laboratoires, écoles et universités y seront source d'innovation scientifique et technologique.
Je tiens également à saluer les élus qui se sont investis en faveur de ce projet, et tout particulièrement Hubert Falco.
L'ambition est de taille : pérenniser 5000 emplois, en créer 3000 dans les 3 à 5 ans, investir 200 millions d'euros en 5 ans, pour un pôle dont le potentiel est à l'échelle européenne.
C'est le signe que la région toulonnaise, après des années de restructurations, se mobilise pour son activité industrielle, se tourne vers l'avenir avec des projets de haute technologie pour se positionner sur des marchés mondiaux très porteurs.
Le pôle mer, ce n'est pas que la région PACA, c'est aussi la Bretagne.
Il importe que ces deux territoires travaillent de manière coordonnée et complémentaire pour tirer parti de cette formidable opportunité.
J'y veillerai personnellement en liaison avec les préfets concernés.
La France est une grande nation maritime.
Le pôle " Mer " permet à la Défense et aux acteurs de la région de valoriser les atouts scientifiques et techniques dont nous disposons.
Ensemble, nous relèverons ainsi le défi de la compétitivité et nous renforcerons la visibilité internationale des activités industrielles de la France.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 septembre 2005)