Texte intégral
J'ai beaucoup de plaisir à vous accueillir aujourd'hui à la Sorbonne, ce lieu d'excellence intellectuelle et scientifique, symbole avec d'autres de cette Europe de la connaissance que nous souhaitons bâtir ensemble aujourd'hui.
Présentant le programme de la présidence française le 12 juillet dernier devant le Parlement européen, j'ai souligné que notre pays attache une grande importance à la place des sciences humaines et sociales dans le dispositif européen de recherche.
Dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, j'ai donc pris l'initiative de cette conférence et d'une réflexion prospective en ce sens.
En liaison avec la Commission européenne et aussi avec la Conférence française des présidents d'université, j'entends en effet donner un nouvel élan à la participation des chercheurs et des universitaires en SHS à l'Europe de la recherche.
Parentes pauvres
Aujourd'hui, les SHS font une peu figure de parentes éloignées et de parentes pauvres dans l'espace européen de la recherche.
Parentes éloignées et peu considérées, d'abord. Traitées seulement comme des disciplines d'appoint, réduites à un rôle secondaire et instrumental. Un peu d'économie, un peu de sociologie sous l'angle surtout de la " recherche socio-économique finalisée ". Et guère plus.
Parentes pauvres, ensuite. Car, mêmes réduites à ce rôle subordonné, les SHS disposent de peu de crédits et sont presque réduites à la portion congrue.
Je voudrais citer, à cet égard, l'intéressant rapport adopté le 20 avril 2000 par la Conférence des présidents d'université sur "La recherche universitaire dans l'espace européen".
"Dans l'actuel PCRD, les SHS sont considérées pour leur apport possible à d'autres disciplines et non comme des disciplines devant développer leur propre problématique de recherche. Trois domaines leur sont concédés : participer à un projet pluridisciplinaire, démontrer l'utilité socio-économique d'une proposition et répondre à des questions en rapport direct avec certaines préoccupations de la Commission (conséquences de l'élargissement, changements socio-économiques, construction d'indicateurs, etc).
Si l'on souhaite construire un espace européen de la recherche, toutes ces disciplines doivent figurer dans leur intégralité, y compris en recherche fondamentale. "
Ou encore, cet autre passage du rapport de la CPU :
" Il existe incontestablement un malaise des SHS vis-à-vis de la recherche européenne. En premier lieu, les PCRD mettent en jeu de lourds mécanismes qui sont plutôt à la portée des structures les plus solides (les laboratoires des grandes industries ou les disciplines qui ont une structuration académique plus forte, avec des laboratoires très organisés).
En second lieu, elles s'estiment souvent considérées dans les programmes européens comme un instrument au service d'autres sciences et non comme des disciplines ayant leur propre problématique de recherche, y compris en recherche fondamentale. Cela explique en partie leur faible implication dans les programmes de recherche européens".
Il faut sortir les SHS de ce statut de disciplines d'appoint, de "disciplines ancillaires", pourrait-on dire, placées au service d'autres sciences.
Aujourd'hui, ni Sigmund Freud, ni Herbert Marcuse, ni même Marc Bloch ou Hans Kelsen ne pourraient bénéficier de crédits de recherche dans le cadre du PCRD.
Introduire les SHS dans le prochain PCRD
Il est indispensable d'introduire les SHS -à part entière, comme disciplines de plein exercice- dans le prochain PCRD.
Le 6ème PCRD ne pourra laisser les SHS pratiquement à sa porte.
D'une part, il faut considérablement élargir le champ des recherches socio-économiques, si éclairantes pour analyser les politiques publiques.
D'autre part -et surtout-, il est impératif que le PCRD s'ouvre à toutes les SHS, susceptibles d'apporter des éclairages réels sur l'Europe, qui n'est pas seulement le lieu de l'innovation industrielle et technologique, mais aussi celui où vivent, parlent, échangent, circulent 350 millions de citoyens européens.
L'apport de la géographie, de l'histoire, de la psychologie, de la linguistique ou des sciences juridiques, pour ne citer qu'elles, est indispensable pour mieux nous comprendre nous-mêmes et mieux éclairer nos choix. Il faut comprendre d'où nous venons et où nous en sommes pour mieux tracer les chemins du futur.
De plus, il existe aujourd'hui une forte demande sociétale à l'égard de la science. Cette expertise est particulièrement sollicitée en SHS, pour parvenir à une meilleure compréhension et maîtrise des enjeux sociaux : organisation du travail, vie en ville, environnement, transports, exclusion ou intégration.
La recherche peut donc aussi répondre à ces défis sociaux, avec des recherches à finalité sociale.
Nous parlons souvent d'un "modèle social européen", qui serait différent de celui d'autres continents développés. Ce "modèle social européen" peut-il se comprendre et se conforter sans l'apport des sciences sociales ?
Nous parlons souvent d'une "identité culturelle européenne", qui, là aussi, serait spécifique. Cette "identité culturelle européenne" peut-elle persister et se fortifier sans les humanités, sans les sciences humaines, sans la philosophie, sans les lettres, sans les langues européennes ?
Si l'Europe continue à se détourner des sciences humaines et sociales, elle ne sera plus l'Europe. En entendant par là un espace culturel particulier, une civilisation spécifique.
Le déclin des SHS serait aussi le déclin d'une certaine idée de l'Europe.
Les SHS, sciences citoyennes
En outre, les SHS sont, plus spontanément que d'autres, des sciences citoyennes. La force d'observation, de critique et de proposition des SHS contribue à éclairer les grands enjeux, les grands choix politiques.
L'espace public, et pour tout dire la démocratie, ont besoin des SHS. Ces sciences qui interrogent, qui interpellent, qui critiquent le réel au nom d'une réalité supérieure.
La demande d'éthique
Enfin, les SHS sont les mieux à même de répondre à la demande d'éthique, fortement exprimée par notre société. Face au bouleversement des sciences et des techniques, qui est perçu de manière ambivalente, comme étant à la fois un facteur de progrès et un facteur d'inquiétude.
Ainsi les découvertes sur le génome humain et la post-génomique auront des effets très positifs pour l'invention de nouvelles thérapies, les thérapies géniques, et de nouveaux médicaments. Mais, en même temps, elles font craindre parfois soit des manipulations de la substance vivante, avec le clonage reproductif, soit une commercialisation, une "marchandisation" du vivant.
De même, l'éventualité de recherches sur les cellules souches embryonnaires et les problèmes de bioéthique ouvrent un grand débat de société.
Les nouvelles découvertes seront bénéfiques si elles s'accompagnent d'un encadrement éthique adapté. Il faut dégager de nouvelles règles éthiques, puis juridiques, qui devraient être harmonisées au plan européen et international.
Il est important de faire réfléchir ensemble scientifiques et philosophes, sociologues, juristes. Pour rapprocher science et conscience. Pour conserver une société humaine. Voire pour dégager "un nouvel humanisme" adapté à la révolution scientifique et sociologique de notre temps.
L'espace européen de la recherche
Pour toutes ces raisons, il faut donc adapter "l'espace européen de la recherche", dont parlera le commissaire Philippe Busquin, à la spécificité des SHS. Ainsi, la mobilité des chercheurs, pour devenir réalité, doit tenir compte des capacités d'accueil respectives d'un grand laboratoire de physique nucléaire ou d'une faculté d'histoire, qui ne sont bien sûr pas les mêmes. Il vous faut donc formuler des propositions sur l'évaluation, les outils et les infrastructures nécessaires à l'échelon européen, et réfléchir à l'adaptation des procédures européennes à la taille des équipes de recherche en sciences de l'homme et de la société.
Vous êtes tous des scientifiques reconnus, qui vous intéressez à l'Europe et avez souvent réfléchi aux problèmes d'organisation de la recherche. Tous les pays européens, toutes les disciplines sont ici représentées. C'est-à-dire que vous incarnez la communauté européenne des chercheurs en sciences de l'homme et de la société : c'est en son nom que vous allez collectivement vous exprimer sur ces différents aspects.
Le rapport de synthèse de vos travaux sera remis à la Commission, et il sera largement diffusé auprès des chercheurs en sciences de l'homme et de la société en France, mais aussi dans toute la communauté européenne. Il pourra servir de base de réflexion aux Ministres de la Recherche et fera l'objet d'une communication au prochain Conseil Recherche, le 16 novembre.
Pour sensibiliser la communauté française, nous organiserons , avec la Conférence des Présidents d'Université, une manifestation plus spécifique en direction de la communauté des sciences humaines et sociales française.
Sur le plan européen, je sais que la présidence suédoise, dont je connais la très grande attention aux sciences humaines et sociales, prendra le relais.
Enfin, un comité de suivi sera organisé, afin que se développe ce lien nouveau entre les sciences de l'homme et de la société et la Commission européenne.
Mesdames et Messieurs, la communauté des chercheurs en sciences de l'homme et de la société doit se mobiliser.
Une science européenne, pratiquement amputée des sciences humaines et sociales, risquerait d'être une science sans conscience.
Ce n'est pas cela que nous voulons pour l'Europe du 21ème sciècle. De la place que tiendront les sciences humaines et sociales dans l'espace européen de la connaissance dépend, pour beaucoup, le visage qu'aura la société européenne du futur.
C'est dire tout le rôle qui est le vôtre pour contribuer à bâtir une société européenne, qui, certes, soit celle des sciences dures et des technologies, mais aussi celle des sciences humaines et de l'humanisme européen.
Quelle Europe voulons-nous ? Quelle Europe ferons-nous ? Quelle Europe vivrons- nous ? La réponse dépend pour beaucoup de la capacité qu'auront les sciences humaines et sociales à humaniser le futur et à civiliser notre civilisation.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 6 novembre 2000)
Présentant le programme de la présidence française le 12 juillet dernier devant le Parlement européen, j'ai souligné que notre pays attache une grande importance à la place des sciences humaines et sociales dans le dispositif européen de recherche.
Dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, j'ai donc pris l'initiative de cette conférence et d'une réflexion prospective en ce sens.
En liaison avec la Commission européenne et aussi avec la Conférence française des présidents d'université, j'entends en effet donner un nouvel élan à la participation des chercheurs et des universitaires en SHS à l'Europe de la recherche.
Parentes pauvres
Aujourd'hui, les SHS font une peu figure de parentes éloignées et de parentes pauvres dans l'espace européen de la recherche.
Parentes éloignées et peu considérées, d'abord. Traitées seulement comme des disciplines d'appoint, réduites à un rôle secondaire et instrumental. Un peu d'économie, un peu de sociologie sous l'angle surtout de la " recherche socio-économique finalisée ". Et guère plus.
Parentes pauvres, ensuite. Car, mêmes réduites à ce rôle subordonné, les SHS disposent de peu de crédits et sont presque réduites à la portion congrue.
Je voudrais citer, à cet égard, l'intéressant rapport adopté le 20 avril 2000 par la Conférence des présidents d'université sur "La recherche universitaire dans l'espace européen".
"Dans l'actuel PCRD, les SHS sont considérées pour leur apport possible à d'autres disciplines et non comme des disciplines devant développer leur propre problématique de recherche. Trois domaines leur sont concédés : participer à un projet pluridisciplinaire, démontrer l'utilité socio-économique d'une proposition et répondre à des questions en rapport direct avec certaines préoccupations de la Commission (conséquences de l'élargissement, changements socio-économiques, construction d'indicateurs, etc).
Si l'on souhaite construire un espace européen de la recherche, toutes ces disciplines doivent figurer dans leur intégralité, y compris en recherche fondamentale. "
Ou encore, cet autre passage du rapport de la CPU :
" Il existe incontestablement un malaise des SHS vis-à-vis de la recherche européenne. En premier lieu, les PCRD mettent en jeu de lourds mécanismes qui sont plutôt à la portée des structures les plus solides (les laboratoires des grandes industries ou les disciplines qui ont une structuration académique plus forte, avec des laboratoires très organisés).
En second lieu, elles s'estiment souvent considérées dans les programmes européens comme un instrument au service d'autres sciences et non comme des disciplines ayant leur propre problématique de recherche, y compris en recherche fondamentale. Cela explique en partie leur faible implication dans les programmes de recherche européens".
Il faut sortir les SHS de ce statut de disciplines d'appoint, de "disciplines ancillaires", pourrait-on dire, placées au service d'autres sciences.
Aujourd'hui, ni Sigmund Freud, ni Herbert Marcuse, ni même Marc Bloch ou Hans Kelsen ne pourraient bénéficier de crédits de recherche dans le cadre du PCRD.
Introduire les SHS dans le prochain PCRD
Il est indispensable d'introduire les SHS -à part entière, comme disciplines de plein exercice- dans le prochain PCRD.
Le 6ème PCRD ne pourra laisser les SHS pratiquement à sa porte.
D'une part, il faut considérablement élargir le champ des recherches socio-économiques, si éclairantes pour analyser les politiques publiques.
D'autre part -et surtout-, il est impératif que le PCRD s'ouvre à toutes les SHS, susceptibles d'apporter des éclairages réels sur l'Europe, qui n'est pas seulement le lieu de l'innovation industrielle et technologique, mais aussi celui où vivent, parlent, échangent, circulent 350 millions de citoyens européens.
L'apport de la géographie, de l'histoire, de la psychologie, de la linguistique ou des sciences juridiques, pour ne citer qu'elles, est indispensable pour mieux nous comprendre nous-mêmes et mieux éclairer nos choix. Il faut comprendre d'où nous venons et où nous en sommes pour mieux tracer les chemins du futur.
De plus, il existe aujourd'hui une forte demande sociétale à l'égard de la science. Cette expertise est particulièrement sollicitée en SHS, pour parvenir à une meilleure compréhension et maîtrise des enjeux sociaux : organisation du travail, vie en ville, environnement, transports, exclusion ou intégration.
La recherche peut donc aussi répondre à ces défis sociaux, avec des recherches à finalité sociale.
Nous parlons souvent d'un "modèle social européen", qui serait différent de celui d'autres continents développés. Ce "modèle social européen" peut-il se comprendre et se conforter sans l'apport des sciences sociales ?
Nous parlons souvent d'une "identité culturelle européenne", qui, là aussi, serait spécifique. Cette "identité culturelle européenne" peut-elle persister et se fortifier sans les humanités, sans les sciences humaines, sans la philosophie, sans les lettres, sans les langues européennes ?
Si l'Europe continue à se détourner des sciences humaines et sociales, elle ne sera plus l'Europe. En entendant par là un espace culturel particulier, une civilisation spécifique.
Le déclin des SHS serait aussi le déclin d'une certaine idée de l'Europe.
Les SHS, sciences citoyennes
En outre, les SHS sont, plus spontanément que d'autres, des sciences citoyennes. La force d'observation, de critique et de proposition des SHS contribue à éclairer les grands enjeux, les grands choix politiques.
L'espace public, et pour tout dire la démocratie, ont besoin des SHS. Ces sciences qui interrogent, qui interpellent, qui critiquent le réel au nom d'une réalité supérieure.
La demande d'éthique
Enfin, les SHS sont les mieux à même de répondre à la demande d'éthique, fortement exprimée par notre société. Face au bouleversement des sciences et des techniques, qui est perçu de manière ambivalente, comme étant à la fois un facteur de progrès et un facteur d'inquiétude.
Ainsi les découvertes sur le génome humain et la post-génomique auront des effets très positifs pour l'invention de nouvelles thérapies, les thérapies géniques, et de nouveaux médicaments. Mais, en même temps, elles font craindre parfois soit des manipulations de la substance vivante, avec le clonage reproductif, soit une commercialisation, une "marchandisation" du vivant.
De même, l'éventualité de recherches sur les cellules souches embryonnaires et les problèmes de bioéthique ouvrent un grand débat de société.
Les nouvelles découvertes seront bénéfiques si elles s'accompagnent d'un encadrement éthique adapté. Il faut dégager de nouvelles règles éthiques, puis juridiques, qui devraient être harmonisées au plan européen et international.
Il est important de faire réfléchir ensemble scientifiques et philosophes, sociologues, juristes. Pour rapprocher science et conscience. Pour conserver une société humaine. Voire pour dégager "un nouvel humanisme" adapté à la révolution scientifique et sociologique de notre temps.
L'espace européen de la recherche
Pour toutes ces raisons, il faut donc adapter "l'espace européen de la recherche", dont parlera le commissaire Philippe Busquin, à la spécificité des SHS. Ainsi, la mobilité des chercheurs, pour devenir réalité, doit tenir compte des capacités d'accueil respectives d'un grand laboratoire de physique nucléaire ou d'une faculté d'histoire, qui ne sont bien sûr pas les mêmes. Il vous faut donc formuler des propositions sur l'évaluation, les outils et les infrastructures nécessaires à l'échelon européen, et réfléchir à l'adaptation des procédures européennes à la taille des équipes de recherche en sciences de l'homme et de la société.
Vous êtes tous des scientifiques reconnus, qui vous intéressez à l'Europe et avez souvent réfléchi aux problèmes d'organisation de la recherche. Tous les pays européens, toutes les disciplines sont ici représentées. C'est-à-dire que vous incarnez la communauté européenne des chercheurs en sciences de l'homme et de la société : c'est en son nom que vous allez collectivement vous exprimer sur ces différents aspects.
Le rapport de synthèse de vos travaux sera remis à la Commission, et il sera largement diffusé auprès des chercheurs en sciences de l'homme et de la société en France, mais aussi dans toute la communauté européenne. Il pourra servir de base de réflexion aux Ministres de la Recherche et fera l'objet d'une communication au prochain Conseil Recherche, le 16 novembre.
Pour sensibiliser la communauté française, nous organiserons , avec la Conférence des Présidents d'Université, une manifestation plus spécifique en direction de la communauté des sciences humaines et sociales française.
Sur le plan européen, je sais que la présidence suédoise, dont je connais la très grande attention aux sciences humaines et sociales, prendra le relais.
Enfin, un comité de suivi sera organisé, afin que se développe ce lien nouveau entre les sciences de l'homme et de la société et la Commission européenne.
Mesdames et Messieurs, la communauté des chercheurs en sciences de l'homme et de la société doit se mobiliser.
Une science européenne, pratiquement amputée des sciences humaines et sociales, risquerait d'être une science sans conscience.
Ce n'est pas cela que nous voulons pour l'Europe du 21ème sciècle. De la place que tiendront les sciences humaines et sociales dans l'espace européen de la connaissance dépend, pour beaucoup, le visage qu'aura la société européenne du futur.
C'est dire tout le rôle qui est le vôtre pour contribuer à bâtir une société européenne, qui, certes, soit celle des sciences dures et des technologies, mais aussi celle des sciences humaines et de l'humanisme européen.
Quelle Europe voulons-nous ? Quelle Europe ferons-nous ? Quelle Europe vivrons- nous ? La réponse dépend pour beaucoup de la capacité qu'auront les sciences humaines et sociales à humaniser le futur et à civiliser notre civilisation.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 6 novembre 2000)