Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec la Télévision portugaise "RTP", sur les négociations concernant le financement de l'Union européenne et la PAC, à Lisbonne le 14 novembre 2005.

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Circonstance : Déplacement à Lisbonne (Portugal)-entretien avec le Premier ministre du Portugal, M. José Socrates, le 14 novembre 2005

Média : RTP : Radio et Télévision du Portugal

Texte intégral

Nous avons parlé d'abord des questions européennes parce que la France et le Portugal sont deux pays qui veulent voir l'Europe avancer. Depuis quelques mois maintenant, nous avons eu tous des difficultés à prendre ensemble, à 25, des décisions, et il nous a semblé très important que le Conseil européen du mois de décembre permette tout de même à l'Union européenne de reprendre un peu sa marche en avant en commençant par le budget. Le Premier Ministre disait au dernier Conseil européen, celui de Hampton Court, que nous avons tous besoin d'une Europe qui marche, et, dans le monde globalisé qui est le nôtre, il nous faut davantage d'Europe et pas moins d'Europe. Si nous sommes unis, seule l'Europe peut nous permettre de relever nos différents défis.
Q - Est-il possible de mener une réforme de la politique agricole commune, qui est un très un grand problème au sein des perspectives financières de l'Union européenne ?
R - Le principal problème aujourd'hui pour parvenir à un accord sur le futur budget de l'Union européenne, ce n'est pas la politique agricole commune. Sa part dans le budget baisse. Elle a par ailleurs été réformée profondément et elle ne peut pas être modifiée jusqu'en 2013. Le principal problème est que chacun doit contribuer équitablement au financement de l'Union élargie et, en particulier, que la Grande-Bretagne doit payer sa juste part de l'élargissement. Il lui reste à faire des efforts, elle est en présidence, elle a donc une responsabilité particulière. Pour notre part, nous sommes prêts à confirmer les efforts supplémentaires que nous avions fait au mois de juin pour accepter la proposition luxembourgeoise, comme le Portugal, comme 20 autres pays l'avaient fait, mais nous le ferons dans le cadre d'un accord global.
Q - La Politique agricole commune (PAC) est une politique du passé. L'Union européenne doit miser sur la nouvelle technologie, sur la science, comme la stratégie de Lisbonne ?
R - Non, la politique agricole commune ce n'est pas une politique du passé. C'est une politique qui assure à l'Union européenne et à ses habitants l'autosuffisance alimentaire et même des exportations, des emplois, la sécurité alimentaire des technologies pour demain, aussi bien la recherche agronomique que les biocarburants. C'est aussi une politique qui est un succès à laquelle nous consacrons comme pourcentage de la richesse européenne, 0,4 % de notre richesse en tant qu'Européens, c'est-à-dire cinq fois moins que pour les dépenses de recherche. Alors je voudrais, quand on parle de la PAC, qu'on dise quelle est la réalité et non pas quelles sont les critiques ou les caricatures faites et que je considère comme étant d'un ancien temps et pas d'aujourd'hui.
Q - Avez-vous parlé de la violence à Paris ?
R - Nous avons évoqué ces questions comme je l'ai fait aussi avec mon collègue M. Neves. Nous n'avons pas eu d'incidents à déplorer jusqu'ici, tant mieux, touchant, affectant des ressortissants portugais ou des citoyens français d'origine portugaise. Les choses reviennent progressivement vers la normale, bien qu'il faille rester très vigilants. Aujourd'hui, de nouvelles mesures ont été prises pour permettre d'assurer le retour au calme et le respect de la légalité.
Merci.(Source http://www,diplomatie,gouv,fr, le 24 novembre 2005)