Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, présidente du RPR, sur les actions du RPR, l'union de l'opposition et la préparation des élections municipales, Paris le 8 janvier 2001.

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Circonstance : Présentation des voeux à la presse, à Paris le 8 janvier 2000

Texte intégral

Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Merci d'avoir répondu à mon invitation à venir partager la galette des rois qui est aussi pour nous l'occasion d'échanger nos voeux, selon la tradition.
Cette tradition marque en général la rentrée politique après la trêve des fêtes. Je ne suis pas sûre que cette année, l'esprit de la trêve, ait été entièrement compris et
partagé par tous.
Les voeux sont d'abord pour moi l'occasion de vous parler de manière informelle, comme nous le ferons tout à l'heure. Ils sont, pour nous, finalement un moment, où
l'on peut se dire gentiment ce que l'on pense les uns des autres.
Il faut bien reconnaître que l'année n'a pas été simple, ni pour vous, ni pour moi.
Le temps des media n'est pas celui de la justice, on l'a beaucoup vu ces derniers mois. Il n'est pas non plus à mon sens celui de la politique lorsqu'elle se veut sereine
et déterminée. Le respect d'un certain nombre de procédures m'a amené à vous tenir en haleine, pour parfois vous décevoir, parfois aussi, c'est arrivé, pour avoir l'heur de vous plaire, en tout cas, toujours, pour avoir avec vous, une relation, sans concession. Eh bien, permettez-moi de vous dire : je n'ai pas l'intention de changer.
Je ne méconnais pas vos contraintes. Je sais que la construction d'une dépêche, d'un article, d'un sujet, d'un son, répond à des règles précises, inscrites dans des
délais souvent déments et que nous ne nous conformons pas toujours à tout cela.
C'est pourquoi, en réponse aux événements ponctuels, j'ai mis en place le point de presse hebdomadaire, que Patrick DEVEDJIAN et un certain nombre de
secrétaires nationaux, animent avec moi. Il nourrit utilement la chronique politique, du moins, je l'espère.
Au-delà de la forme, le fond a laissé, parfois, au cours des dix premiers mois de mon mandat, quelques-uns d'entre vous sur leur faim. Sur ce point, je l'ai déjà dit,
et je veux le redire, il s'agissait d'abord, pour mon équipe et moi, de remettre en route, sur pied et en état de marche, une machine, une entreprise, une maison.
Même les plus chagrins auront noté que depuis quelques mois la production d'idées et de projets est devenue plus visible.
Chaque domaine de la politique fait l'objet, semaine après semaine, de nos propositions concrètes pour réformer la vie quotidienne et moderniser la société. Ont
déjà été présentés plusieurs de nos projets sur l'environnement et particulièrement les transports, le logement social, nos analyses sur l'éducation et la modernisation du monde du travail. Dans les prochaines semaines, ce sont les questions de sécurité et de décentralisation qui seront évoquées.
A ceux qui douteraient du travail de nos secrétaires nationaux et experts, je propose de venir à des heures tardives, vous serez surpris en poussant les portes, de
trouver les salles de travail occupées et studieuses.
Nous allons à notre rythme. Nous avons bien en tête les échéances. Nous ne les confondons pas. Cette maison prépare un projet de gouvernement pour la France, à
mettre en oeuvre autour de Jacques CHIRAC. Nos différents supports de communication se préparent à ces échéances et à la diffusion de nos analyses et
propositions : le site Internet, vous avez pu le constater, mais aussi, la lettre de la Nation, adressée à nos 85.000 adhérents, qui incorpore dorénavant les cahiers de
l'Alternance. Les services de la formation et de l'animation sont à pied d'oeuvre.
Actuellement, c'est bien sûr la formation de nos candidats aux municipales
qui a la priorité.
Parallèlement, à la communication, on travaille à mieux mettre en lumière l'identité du RPR sur l'échiquier politique. Vous savez, que sur ce point, je ne suis pas
sans méconnaître un problème d'identification de nos propositions. J'ai donc lancé une étude qui aboutira dans quelques temps à une campagne de communication
sur ce qu'est notre Mouvement aujourd'hui.
J'ai déjà précisé, notamment, qu'il revient au RPR d'être le mouvement politique qui exprime le plus clairement le souci de l'Homme, de l'individu, de son
épanouissement dans la société moderne. Il lui revient de redonner aux Français l'envie de construire un destin commun. C'est bien l'esprit du propos du Président de
la République, lors des voeux.
Proposer aux Français les réformes nécessaires à un fonctionnement moderne de notre société, à une réconciliation, devient, en effet, une urgence. Le climat
social se dégrade, même si, la période aidant, on ne s'en rend pas forcément compte. Face à cela, la méthode de gouvernement s'enferme dans la rigidité et dans
l'opposition artificielle des intérêts. Il nous revient d'offrir une autre vision de la société, une société plus souple, une société où chacun retrouve l'envie et les
moyens d'oeuvrer à un destin commun.
C'est pourquoi, nous affirmons que la loi des 35 heures, doit évidemment être assouplie, notamment dans son application aux petites et moyennes entreprises.
C'est pourquoi aussi, nous voulons, en matière de retraites, étendre aux salariés du privé les bénéfices accordés au secteur public pour se construire un complément de retraites. Dans le même domaine, nous voulons assouplir les conditions des départs à la retraite pour qu'il y ait un véritable choix de la part des salariés.
Sur tous ces sujets, nous serons prêts avec nos partenaires de l'opposition à engager les vraies réformes dont le pays a besoin pour construire une France et une
République moderne.
Les Français n'acceptent plus de voir dans la politique l'unique aboutissement d'ambitions personnelles plus ou moins grandes, plus ou moins nationales. Les
Français attendent des politiques qu'ils leur parlent, avec sincérité, avec générosité et passion. C'est aussi, je le crois, que nous redonnerons aux gens et singulièrement aux jeunes, l'espoir de la réussite, le sentiment d'appartenance à un destin commun et le sens de l'intérêt général, l'envie de participer à une République moderne.
Cet état d'esprit, je ne souhaite pas le faire vivre à l'intérieur d'un cadre partisan fermé. J'entends le mettre au service de l'union de l'opposition.
Je suis comme vous, j'entends beaucoup parler ces temps-ci de la nécessité d'unir l'opposition. Je vois aussi fleurir un certain nombre de propositions souvent théoriques, parfois à vocation pratique, sur les formes que cette union devrait prendre.
J'ai lu aussi ici ou là que je serais réticente à l'union de l'opposition. Je savais que j'avais quelques problèmes de communication, j'ignorais qu'ils allaient jusque-là ;
Non seulement, je veux l'union de l'opposition, mais moi, je l'ai prouvé à maintes reprises. Je l'ai démontré depuis mon arrivée à la tête de ce Mouvement et parfois
dans des conditions difficiles. Parce que je suis pragmatique, je suis pour l'union au quotidien, pas l'union qui se décrète mais celle qui se construit dans les villes, dans les conseils généraux, conseils régionaux et dans les circonscriptions comme au Parlement. C'est cette union là que les Français, qui sont proches de nous, attendent.
En tant que responsable du premier parti de l'opposition, j'ai la volonté de prendre toute ma part pour que ce grand dessein d'aujourd'hui devienne demain une réalité de terrain, pour que nous menions tous ensemble les combats pour l'alternance. Je serai donc très attentive au détail des propositions des uns et des autres et je continuerai à engager notre Mouvement dans cette voie.
En tout état de cause, ce sont les idées et les projets de société qui seront proposés aux Français le moment venu qui détermineront leurs choix et non les simples
structures.
Au-delà du cadre national, le RPR poursuit sa coopération intense avec les autres grands partis européens de notre famille politique. C'est dans ce cadre que je serai mercredi et jeudi à Berlin pour le double congrès de l'Union Démocratique Européenne et du Parti Populaire Européen. J'y travaillerai notamment avec mes amis Angela MERKEL, présidente de la CDU, Jose Marie AZNAR, président du partido popular, William HAGUE, président du parti conservateur britannique, Wielfried MARTENS, ancien ministre belge qui préside le PPE ou encore Silvio
BERLUSCONI, le président de Forza Italia.
Voilà, mesdames et messieurs, mes chers amis, les quelques considérations que je voulais vous faire partager, avant de former pour vous-même et pour vos proches, des vux de bonheur et de santé et pour vos entreprises et pour vos projets, des voeux de prospérité, bref comme a dit le Président, une année utile.
(Source http://www.rpr.fr, le 12 janvier 2001).