Texte intégral
Q - Dans quel état est la majorité après la crise du CPE ?
Jean-Claude Gaudin : Elle aurait dû s'interroger plus activement sur ce contrat car il contenait une disposition contraire à notre idéal politique : le licenciement à tout moment et sans motif. Le Parlement aurait dû s'en rendre compte. A partir du moment où la jeunesse s'était braquée contre nous, j'étais de ceux qui disaient terminons-en le plus vite possible. Je ne sentais pas le CPE.
Q - Nicolas Sarkozy est-il toujours pour vous le meilleur candidat de la droite en 2007 ?
Jean-Claude Gaudin : Bien entendu. Surtout protégeons-le ! Nos espoirs reposent sur lui. S'il n'était plus là, comment ferions-nous ? Qui pourrait être notre candidat à la présidentielle avec des chances de succès ? Les candidats crédibles qui ont les capacités de courage, de conviction, de persuasion nécessaires ne se trouvent pas si facilement.
Q - Ségolène Royal serait-elle une adversaire dangereuse ?
Jean-Claude Gaudin : Je ne sais pas. C'est trop tôt pour juger. Mais je suis surpris de l'enthousiasme qu'elle provoque. Il ne faut jamais confondre popularité et élections. Serez-vous à nouveau candidat aux élections municipales de 2008 ? Oui, c'est mon souhait. Je désire me représenter à nouveau pour mener à bien les chantiers en cours et en ouvrir d'autres. Et puis, sur un plan plus politique, toutes les indications montrent que je suis le meilleur pour conserver cette ville à l'intérieur de mon camp. J'aimerais donc pouvoir faire un troisième mandat. Après quoi, nous verrons.
Q - Quel sera le partage des rôles avec votre premier adjoint, Renaud Muselier ?
Jean-Claude Gaudin : Nous en discuterons le moment venu. Renaud Muselier a été d'un total dévouement à l'égard de Marseille, d'une totale loyauté à l'égard de son maire. Il est président d'Euroméditerranée et pilote le dossier du tramway et d'extension du métro. Il joue un rôle d'alter ego avec moi que je n'ai jamais contesté depuis onze ans. Peut-être faudra-t-il regarder comment faire un partage futur.
Q - Quel bilan faites-vous de vos onze années à la tête de Marseille ?
Jean-Claude Gaudin : Depuis 1995, j'ai eu une majorité soudée et unie, c'est la base de tous les succès. A notre arrivée, la ville avait une mauvaise image. Elle perdait 10 000 habitants par an, les entreprises la fuyaient. Depuis, et notamment grâce au Mondial de football de 1998, une autre image s'est installée. Même si dernièrement elle a été écornée par les grèves et ces règlements de comptes entre voyous. Depuis 1995, on a brisé la spirale du déclin. Le chômage a reculé de 21,6 % à 14,5 %. Bien entendu, c'est encore trop. Mais nous avançons.
Q - Est-ce plus difficile d'être maire de Marseille que de Lyon ou de Bordeaux ?
Jean-Claude Gaudin : Marseille, deuxième ville de France, est une ville pauvre. La moitié de la population, suite à des choix de Gaston Defferre, ne paie pas de taxe d'habitation. Ici, on tire le diable par la queue. Je suis obligé de prendre en compte l'héritage du passé. Je pourrais dire le « fini, parti » *, c'est terminé. J'aurai une grève interminable. Et puis je l'ai dit à Gladys, qui fait la grève de la faim sous mes fenêtres pour obtenir des navettes entre le Vieux-Port et le Frioul : le maire d'aujourd'hui n'est plus le même qu'il y a vingt ans quand il décidait de tout.
* Tradition pour le ramassage des ordures à Marseille qui veut qu'une fois celui-ci fini, la journée de travail est terminée !
Propos recueillis par Philippe Duley, Jean-Louis Pacull et Ludovic Vigogne
source http://www.u-m-p.org, le 24 avril 2006
Jean-Claude Gaudin : Elle aurait dû s'interroger plus activement sur ce contrat car il contenait une disposition contraire à notre idéal politique : le licenciement à tout moment et sans motif. Le Parlement aurait dû s'en rendre compte. A partir du moment où la jeunesse s'était braquée contre nous, j'étais de ceux qui disaient terminons-en le plus vite possible. Je ne sentais pas le CPE.
Q - Nicolas Sarkozy est-il toujours pour vous le meilleur candidat de la droite en 2007 ?
Jean-Claude Gaudin : Bien entendu. Surtout protégeons-le ! Nos espoirs reposent sur lui. S'il n'était plus là, comment ferions-nous ? Qui pourrait être notre candidat à la présidentielle avec des chances de succès ? Les candidats crédibles qui ont les capacités de courage, de conviction, de persuasion nécessaires ne se trouvent pas si facilement.
Q - Ségolène Royal serait-elle une adversaire dangereuse ?
Jean-Claude Gaudin : Je ne sais pas. C'est trop tôt pour juger. Mais je suis surpris de l'enthousiasme qu'elle provoque. Il ne faut jamais confondre popularité et élections. Serez-vous à nouveau candidat aux élections municipales de 2008 ? Oui, c'est mon souhait. Je désire me représenter à nouveau pour mener à bien les chantiers en cours et en ouvrir d'autres. Et puis, sur un plan plus politique, toutes les indications montrent que je suis le meilleur pour conserver cette ville à l'intérieur de mon camp. J'aimerais donc pouvoir faire un troisième mandat. Après quoi, nous verrons.
Q - Quel sera le partage des rôles avec votre premier adjoint, Renaud Muselier ?
Jean-Claude Gaudin : Nous en discuterons le moment venu. Renaud Muselier a été d'un total dévouement à l'égard de Marseille, d'une totale loyauté à l'égard de son maire. Il est président d'Euroméditerranée et pilote le dossier du tramway et d'extension du métro. Il joue un rôle d'alter ego avec moi que je n'ai jamais contesté depuis onze ans. Peut-être faudra-t-il regarder comment faire un partage futur.
Q - Quel bilan faites-vous de vos onze années à la tête de Marseille ?
Jean-Claude Gaudin : Depuis 1995, j'ai eu une majorité soudée et unie, c'est la base de tous les succès. A notre arrivée, la ville avait une mauvaise image. Elle perdait 10 000 habitants par an, les entreprises la fuyaient. Depuis, et notamment grâce au Mondial de football de 1998, une autre image s'est installée. Même si dernièrement elle a été écornée par les grèves et ces règlements de comptes entre voyous. Depuis 1995, on a brisé la spirale du déclin. Le chômage a reculé de 21,6 % à 14,5 %. Bien entendu, c'est encore trop. Mais nous avançons.
Q - Est-ce plus difficile d'être maire de Marseille que de Lyon ou de Bordeaux ?
Jean-Claude Gaudin : Marseille, deuxième ville de France, est une ville pauvre. La moitié de la population, suite à des choix de Gaston Defferre, ne paie pas de taxe d'habitation. Ici, on tire le diable par la queue. Je suis obligé de prendre en compte l'héritage du passé. Je pourrais dire le « fini, parti » *, c'est terminé. J'aurai une grève interminable. Et puis je l'ai dit à Gladys, qui fait la grève de la faim sous mes fenêtres pour obtenir des navettes entre le Vieux-Port et le Frioul : le maire d'aujourd'hui n'est plus le même qu'il y a vingt ans quand il décidait de tout.
* Tradition pour le ramassage des ordures à Marseille qui veut qu'une fois celui-ci fini, la journée de travail est terminée !
Propos recueillis par Philippe Duley, Jean-Louis Pacull et Ludovic Vigogne
source http://www.u-m-p.org, le 24 avril 2006