Texte intégral
Q- On n'en parle pas beaucoup ce matin, mais les députés voteront tout à l'heure la privatisation de Gaz de France, ce qui n'est pas rien. Il y avait 130.000 amendements et vous avez évité le 49-3, quel talent !
R- Non. Il y avait 137.000 amendements ; nous avons discuté de ces 17 articles pendant plus de 120 heures et finalement, un certain nombre d'amendements sont tombés, ont été votés rapidement et nous votons ce soir.
Q- Beaucoup de députés UMP manqueront-ils à l'appel, d'après vous ?
R- Je ne pense pas. Je crois que chacun a pu longuement s'expliquer, comprendre et se forger sa conviction. Je ne pense pas qu'il y aura beaucoup de défections.
Q- On parle beaucoup ces jours-ci des critiques que subit J. Chirac. V.Giscard d'Estaing dans un livre l'accuse de trahison. En 1981, il dit que J. Chirac a facilité la victoire de F. Mitterrand. Cela vous choque-t-il ?
R- Oui, tous ces livres me choquent. D'abord, je trouve fascinant pour le livre de Giscard que celui-ci aille rechercher les causes de sa défaite à l'extérieur et non pas à l'intérieur, c'est-à-dire que c'est aux autres que revient la responsabilité de son échec et non pas à lui.
Q- Mais est-ce qu'il dit vrai ? Est-ce que J. Chirac a facilité la victoire de F. Mitterrand ?
R- Non, je ne crois pas. Je crois qu'il faut regarder surtout l'évolution des rapports entre Chirac et Giscard pendant tout le septennat de Giscard. Ce sont des rapports qui se sont détériorés, un point c'est tout.
Q- F. Fillon, lui, dans un livre qui sortira cette semaine - c'est le conseiller
politique de N. Sarkozy - parle du "bonapartisme", de "l'absence de
réflexions politiques" et du "clanisme" de J. Chirac.
R- La seule question que je me pose à propos de ce livre, c'est : l'aurait-il écrit
s'il était encore au Gouvernement ?
Q- Et la réponse ?
R- La réponse est non. Et donc, je n'aime pas ces livres vengeance.
Q- Vous étiez, hier, aux Journées parlementaires de l'UMP...
R- C'est normal, oui.
Q- On vous a vu deviser, sourire avec N.Sarkozy et avec D. de Villepin. Vous êtes tous amis, maintenant !
R- Mais attendez : ce n'est pas parce qu'on a des visions différentes ou des positions différentes que tout doit se résumer à une agression. Chacun a ses ambitions, chacun a ses convictions mais on peut parler, on peut discuter. Qu'est-ce que cette vision de la politique ou de la vie politique, où tout ne doit être que violence, agression ?! C'est la même chose que je ressens à l'Assemblée nationale : On a eu ce débat sur Suez, personne ne comprend comment nous ne nous sommes pas tous tapés dessus. Non, chacun défend ses idées, tranquillement, sereinement. Hier, chacun s'est exprimé et cela s'est bien passé.
Q- Cela va donc bien entre N. Sarkozy et D. de Villepin ?
R- Mais je sais pas ! Regardez, observez, écoutez !
Q- C'est ce qu'on a fait hier.
R- Chacun défend une conception. Il y a eu deux grands discours ; l'un a parlé de lui, l'autre a parlé de la France. Ce sont deux tempéraments différents.
Q- Vous avez l'art de la vacherie !
R- Non, pas du tout...
Q- L'un a parlé de lui, c'est N. Sarkozy ; l'autre a parlé de la France, c'est D. de Villepin.
R- Je ne sais pas. C'est vous qui... Moi, je ne prononce pas de nom. Je dis que ce sont deux discours complémentaires. L'un parlait de lui -et c'est normal quand on est préoccupé par son avenir - et l'autre parlait de la France, et des problèmes de la France. Très bien.
Q- Et lequel des discours avez-vous préféré ?
R- J'ai trouvé que les deux étaient intéressants dans leur genre.
Q- Très bien. Il a été beaucoup question, dans les couloirs, du départ de N. Sarkozy du Gouvernement. Est-ce que ce serait souhaitable, pour qu'il puisse mener sa candidature aux présidentielles dans de bonnes conditions ?
R- Mais attendez : c'est son appréciation !
Q- Et la vôtre ?
R- Mais moi je pense que les deux sont compatibles. Il y a un moment où il faudra faire un peu attention à ne pas mêler les deux activités : une activité gouvernementale et une activité électorale. Mais le temps, pour moi, le temps de la campagne électorale n'est pas encore arrivé. Alors actuellement, vous savez, rien ne sert de partir trop tôt, il faut arriver à point, disait La Fontaine. Je crois qu'aujourd'hui, si nous pouvions faire preuve de moins d'agitation et plus de sérieux, si nous pouvions nous concentrer sur les deux ou trois mois qui nous séparent du début de la campagne présidentielle, cela serait bien et je crois que ce serait bien vu par les Français.
Q- Confirmez-vous que le statut pénal du chef de l'Etat, finalement, ne sera pas étudié par l'Assemblée nationale avant la fin de la législature ?
R- Mais je ne peux pas vous confirmer ça, puisque...
Q- C'était dans Le Monde d'hier, en disant que la décision était prise.
R- Je lis avec beaucoup d'attention Le Monde, mais jusqu'à présent, c'est pas encore le Journal Officiel.
Q- Mais il disait que la décision était prise.
R- Mais je ne sais pas. Le Gouvernement a dit qu'il saisirait l'Assemblée nationale. Je n'ai pas encore été saisi, eh bien j'attends.
Q- Il y a peu de chance que cela se fasse ?
R- C'est vous que le dites...
Q- C'est moi qui le dis, oui c'est vrai. L'Assemblée nationale est-elle déjà non fumeur ?
R- Non, malheureusement, et je me bats pour qu'elle devienne non fumeur et je vais d'ailleurs fermer à partir du début janvier, le bureau de tabac qui est à l'intérieur de l'Assemblée nationale parce que je trouve que nous devons montrer l'exemple.
Q- Ca, c'est une information, tiens !
R- Oui, pour ceux qui fument.
Q- Pour ceux qui fument, oui. Et vous, vous ne fumez pas ?
R- Non.
Q- Est-ce que vous êtes favorable donc au décret que le Gouvernement s'apprête à prendre, le 1er septembre 2007, sur interdiction de... ?
R- Oui ! Je pense qu'en ce domaine, à partir du moment où l'on connaît aujourd'hui les conséquences du tabac pour ceux qui fument mais aussi et surtout pour ceux qui ne fument pas, eh bien le Gouvernement doit faire ce qui s'est fait dans les autres pays européens : interdire de fumer dans les lieux publics.
Q- Est-ce que nous parlons, ce matin, au futur président du Conseil constitutionnel ?
R- A qui vous vous adressez ? Non, pas du tout. Non, moi, je suis président de
l'Assemblée nationale et surtout député et maire d'Evreux, et cela me va
très bien.
Q- Et vous êtes prêt à soutenir N. Sarkozy pour la prochaine élection
présidentielle ?
R- Mais je vous ai dit... Vous êtes terrible ! Vous êtes terrible ! Vous voulez
toujours avoir le dernier mot...
Q- Non, pas du tout.
R- Si. Vous voulez toujours avoir le dernier mot. Moi, je vous dis simplement que le temps de la campagne électorale n'est pas venu et je voudrais que nous profitions de cette période pour voter les lois indispensables pour le redressement de notre pays. Voilà, c'est tout !
Q- J.-L. Debré qui vient d'avoir le dernier mot...
R- Mais oui !
... était l'invité de RTL ce matin.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 octobre 2006
R- Non. Il y avait 137.000 amendements ; nous avons discuté de ces 17 articles pendant plus de 120 heures et finalement, un certain nombre d'amendements sont tombés, ont été votés rapidement et nous votons ce soir.
Q- Beaucoup de députés UMP manqueront-ils à l'appel, d'après vous ?
R- Je ne pense pas. Je crois que chacun a pu longuement s'expliquer, comprendre et se forger sa conviction. Je ne pense pas qu'il y aura beaucoup de défections.
Q- On parle beaucoup ces jours-ci des critiques que subit J. Chirac. V.Giscard d'Estaing dans un livre l'accuse de trahison. En 1981, il dit que J. Chirac a facilité la victoire de F. Mitterrand. Cela vous choque-t-il ?
R- Oui, tous ces livres me choquent. D'abord, je trouve fascinant pour le livre de Giscard que celui-ci aille rechercher les causes de sa défaite à l'extérieur et non pas à l'intérieur, c'est-à-dire que c'est aux autres que revient la responsabilité de son échec et non pas à lui.
Q- Mais est-ce qu'il dit vrai ? Est-ce que J. Chirac a facilité la victoire de F. Mitterrand ?
R- Non, je ne crois pas. Je crois qu'il faut regarder surtout l'évolution des rapports entre Chirac et Giscard pendant tout le septennat de Giscard. Ce sont des rapports qui se sont détériorés, un point c'est tout.
Q- F. Fillon, lui, dans un livre qui sortira cette semaine - c'est le conseiller
politique de N. Sarkozy - parle du "bonapartisme", de "l'absence de
réflexions politiques" et du "clanisme" de J. Chirac.
R- La seule question que je me pose à propos de ce livre, c'est : l'aurait-il écrit
s'il était encore au Gouvernement ?
Q- Et la réponse ?
R- La réponse est non. Et donc, je n'aime pas ces livres vengeance.
Q- Vous étiez, hier, aux Journées parlementaires de l'UMP...
R- C'est normal, oui.
Q- On vous a vu deviser, sourire avec N.Sarkozy et avec D. de Villepin. Vous êtes tous amis, maintenant !
R- Mais attendez : ce n'est pas parce qu'on a des visions différentes ou des positions différentes que tout doit se résumer à une agression. Chacun a ses ambitions, chacun a ses convictions mais on peut parler, on peut discuter. Qu'est-ce que cette vision de la politique ou de la vie politique, où tout ne doit être que violence, agression ?! C'est la même chose que je ressens à l'Assemblée nationale : On a eu ce débat sur Suez, personne ne comprend comment nous ne nous sommes pas tous tapés dessus. Non, chacun défend ses idées, tranquillement, sereinement. Hier, chacun s'est exprimé et cela s'est bien passé.
Q- Cela va donc bien entre N. Sarkozy et D. de Villepin ?
R- Mais je sais pas ! Regardez, observez, écoutez !
Q- C'est ce qu'on a fait hier.
R- Chacun défend une conception. Il y a eu deux grands discours ; l'un a parlé de lui, l'autre a parlé de la France. Ce sont deux tempéraments différents.
Q- Vous avez l'art de la vacherie !
R- Non, pas du tout...
Q- L'un a parlé de lui, c'est N. Sarkozy ; l'autre a parlé de la France, c'est D. de Villepin.
R- Je ne sais pas. C'est vous qui... Moi, je ne prononce pas de nom. Je dis que ce sont deux discours complémentaires. L'un parlait de lui -et c'est normal quand on est préoccupé par son avenir - et l'autre parlait de la France, et des problèmes de la France. Très bien.
Q- Et lequel des discours avez-vous préféré ?
R- J'ai trouvé que les deux étaient intéressants dans leur genre.
Q- Très bien. Il a été beaucoup question, dans les couloirs, du départ de N. Sarkozy du Gouvernement. Est-ce que ce serait souhaitable, pour qu'il puisse mener sa candidature aux présidentielles dans de bonnes conditions ?
R- Mais attendez : c'est son appréciation !
Q- Et la vôtre ?
R- Mais moi je pense que les deux sont compatibles. Il y a un moment où il faudra faire un peu attention à ne pas mêler les deux activités : une activité gouvernementale et une activité électorale. Mais le temps, pour moi, le temps de la campagne électorale n'est pas encore arrivé. Alors actuellement, vous savez, rien ne sert de partir trop tôt, il faut arriver à point, disait La Fontaine. Je crois qu'aujourd'hui, si nous pouvions faire preuve de moins d'agitation et plus de sérieux, si nous pouvions nous concentrer sur les deux ou trois mois qui nous séparent du début de la campagne présidentielle, cela serait bien et je crois que ce serait bien vu par les Français.
Q- Confirmez-vous que le statut pénal du chef de l'Etat, finalement, ne sera pas étudié par l'Assemblée nationale avant la fin de la législature ?
R- Mais je ne peux pas vous confirmer ça, puisque...
Q- C'était dans Le Monde d'hier, en disant que la décision était prise.
R- Je lis avec beaucoup d'attention Le Monde, mais jusqu'à présent, c'est pas encore le Journal Officiel.
Q- Mais il disait que la décision était prise.
R- Mais je ne sais pas. Le Gouvernement a dit qu'il saisirait l'Assemblée nationale. Je n'ai pas encore été saisi, eh bien j'attends.
Q- Il y a peu de chance que cela se fasse ?
R- C'est vous que le dites...
Q- C'est moi qui le dis, oui c'est vrai. L'Assemblée nationale est-elle déjà non fumeur ?
R- Non, malheureusement, et je me bats pour qu'elle devienne non fumeur et je vais d'ailleurs fermer à partir du début janvier, le bureau de tabac qui est à l'intérieur de l'Assemblée nationale parce que je trouve que nous devons montrer l'exemple.
Q- Ca, c'est une information, tiens !
R- Oui, pour ceux qui fument.
Q- Pour ceux qui fument, oui. Et vous, vous ne fumez pas ?
R- Non.
Q- Est-ce que vous êtes favorable donc au décret que le Gouvernement s'apprête à prendre, le 1er septembre 2007, sur interdiction de... ?
R- Oui ! Je pense qu'en ce domaine, à partir du moment où l'on connaît aujourd'hui les conséquences du tabac pour ceux qui fument mais aussi et surtout pour ceux qui ne fument pas, eh bien le Gouvernement doit faire ce qui s'est fait dans les autres pays européens : interdire de fumer dans les lieux publics.
Q- Est-ce que nous parlons, ce matin, au futur président du Conseil constitutionnel ?
R- A qui vous vous adressez ? Non, pas du tout. Non, moi, je suis président de
l'Assemblée nationale et surtout député et maire d'Evreux, et cela me va
très bien.
Q- Et vous êtes prêt à soutenir N. Sarkozy pour la prochaine élection
présidentielle ?
R- Mais je vous ai dit... Vous êtes terrible ! Vous êtes terrible ! Vous voulez
toujours avoir le dernier mot...
Q- Non, pas du tout.
R- Si. Vous voulez toujours avoir le dernier mot. Moi, je vous dis simplement que le temps de la campagne électorale n'est pas venu et je voudrais que nous profitions de cette période pour voter les lois indispensables pour le redressement de notre pays. Voilà, c'est tout !
Q- J.-L. Debré qui vient d'avoir le dernier mot...
R- Mais oui !
... était l'invité de RTL ce matin.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 octobre 2006