Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur le conflit au Soudan et au Darfour, à l'Assemblée nationale le 18 octobre 2006.

Prononcé le

Circonstance : Réponse de Ph. Douste-Blazy à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le Darfour à Paris le 18 octobre 2006

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Le conflit au Soudan et au Darfour est, sans aucun doute, le plus grave de tous les conflits du continent africain, au carrefour entre le monde arabe et le monde africain. Il y a trois risques :
Vous avez rappelé le risque humanitaire, vous avez rappelé les chiffres, 300.000 morts déjà, plus de 2 millions de personnes déplacées - un tiers de la population du Darfour - et surtout, maintenant, près de 300.000 réfugiés au Tchad.
Le deuxième risque est politique : la possible partition du Soudan, avec la remise en cause de l'accord du Sud signé en 2004, après 20 ans de guerre civile.
Enfin, il y a un risque d'instabilité régionale. Je rappelle que le Soudan est le plus grand pays africain, avec 9 pays limitrophes. On risque en particulier une déstabilisation régionale au niveau de l'Ouganda, du Tchad et de la Centrafrique.
Le Conseil de sécurité a agi de manière rapide et ferme en votant une résolution à l'unanimité, la résolution 1706, qui a décidé de la plus grande opération de maintien de la paix jamais autorisée par l'ONU, avec 17.000 casques bleus.
Les autorités de Khartoum, le président Béchir en particulier, refusent l'arrivée des Nations unies au Soudan. Il nous paraît évident qu'il faut aujourd'hui conforter l'Union africaine - qui a décidé, à New York, au mois de septembre, à l'Assemblée générale des Nations unies, de rester au Soudan jusqu'à la fin décembre -, afin d'augmenter son efficacité.
Il faut également aller le plus vite possible à Khartoum. Le président Obasanjo, le président Bongo et le président Wade vont s'y rendre pour demander au président Béchir d'accepter l'entrée des Nations unies au Soudan, dans le respect de la souveraineté de ce pays.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2006