Texte intégral
S. Paoli La baisse du chômage au mois de janvier - 2,1 %, contre 0,5% en décembre dernier - profite-t-elle à toutes les catégories de sans-emploi - jeunes, chômeurs de longue durée, chômeurs âgés de plus de 50 ans ? En tendance, le chômage continue de baisser régulièrement : un million de chômeurs en moins depuis juin 1997, date de la reprise économique. Enfin, il y a encore 2 119 000 de demandeurs d'emploi aujourd'hui. 2,1%, c'est beaucoup mieux qu'en décembre, où on s'était inquiété avec seulement 0,5 % de baisse.
- "En décembre, il y avait eu une compensation par rapport au mois précédent qui avait été très fort. Nous avons 44 500 chômeurs de moins au mois de janvier, ce qui nous fait franchir un cap : plus d'1 million de chômeurs de moins depuis juin 1997, 1017000 exactement."
On est à 9 % de chômage maintenant.
- "Le taux de chômage est redescendu de 12,6 % en juin 1997 à 9 % aujourd'hui. Ce qui est bien, c'est que depuis juin 1997, la baisse a touché toutes les catégories de chômeurs : moins 40 % pour le chômage des jeunes, moins 38 % pour le chômage de longue durée, moins 40 % pour les licenciements économiques. C'est en effet un très bon résultat qui tient à la croissance qui a bénéficié à tous les pays européens, mais aussi aux politiques menées par le Gouvernement, puisqu'il y a eu 292 000 emplois-jeunes créés à la fin de l'année dernière, 310 000 emplois créés ou préservés par la réduction du temps de la durée du travail. On peut donc dire que ce sont les politiques du Gouvernement qui expliquent cette forte baisse du chômage. Vous avez raison de dire en même temps qu'il reste beaucoup à faire, parce que nous avons encore 2 119 700 chômeurs. Ce qui est un souci pour moi, la priorité des priorités, c'est d'amener ces personnes qui sont éloignées de l'emploi à avoir un accompagnement personnalisé pour qu'elles puissent justement retrouver un emploi dans les meilleures conditions."
Avant de voir à qui profite cette reprise, tout de même un petit mot sur ce qui se passe aux Etats-Unis et sur la bourse de Tokyo qui a plongé ce matin comme on ne l'avait pas vu depuis plus de quinze ans. Avez-vous peur d'un trou d'air et donc de ses effets sur le chômage, y compris en Europe et donc chez nous ?
- "Nous sommes bien sûr très attentifs à ce qui se passe aux Etats-Unis mais nous observons que la croissance reste très soutenue en Europe. Les chiffres de croissance sur 2000 ont montré que nous avons dépassé 3 %. Et nous pensons également - c'est d'ailleurs l'avis de tous les prévisionnistes américains -, que l'activité devrait repartir aux Etats-Unis à partir du deuxième semestre. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, il y a très peu d'épargne. Donc, dès que la Banque centrale relève les taux d'intérêt, cela a un effet immédiat. Les taux d'intérêt ont été détendus, les prévisionnistes attendent donc une amélioration au deuxième semestre. Nous restons très vigilants. On observe aussi que la zone euro nous protège quand même relativement des chocs extérieurs et nous sommes donc confiants sur la bonne tenue de la croissance en Europe et en France pour cette année et l'année prochaine."
Chez nous, concernant les jeunes, cela s'est assez bien arrangé : moins 41 % de chômage en trois ans et demi. Mais qu'allez-vous faire des emplois-jeunes qui étaient des emplois sur cinq ans ? Comment les transformer en CDI et faire en sorte que là aussi on gagne beaucoup de terrain ?
- "D'abord, beaucoup d'entre eux se sont déjà transformés en emploi durable, puisque beaucoup de jeunes ont passé les concours de la Fonction publique, en particulier dans la police où les adjoints de sécurité partent même trop vite. Au bout d'un an ou un an et demi, ils réussissent aux concours dans la police. Il est vrai qu'à l'Education nationale, nous avons à faire un effort, parce que beaucoup de jeunes ont été recrutés à Bac ou Bac +2 et que la majorité des concours de l'Education nationale est à Bac +3. Il y a donc un effort de formation à faire, ce que nous faisons et ce que nous allons intensifier. Il y aussi plus de la moitié des emplois-jeunes créés dans les associations qui sont déjà solvabilisés, dans ce qu'on appelle le "tiers secteur", dans des secteurs à mi-chemin entre l'économie marchande et les services. Notre effort sera pour pérenniser les emplois qui aujourd'hui remplissent des fonctions de service public. Des décisions seront prises dans les semaines qui viennent à cet égard, un travail interministériel étant en cours."
Il y a un vraiment un point faible : les plus de 50 ans. En plus, c'est paradoxal parce qu'on est dans une pénurie de main-d'oeuvre et de savoir-faire. Or, les chômeurs de plus de 50 ans sont sur le carreau aujourd'hui, alors qu'on a ce besoin de qualification.
- "C'est un paradoxe. Il faut que les entreprises, en particulier le patronat, se rendent compte qu'il est absolument contre-productif de mettre en préretraite des gens encore très jeunes et qui ont une grande capacité d'expérience. Il est paradoxal, au moment où on dit qu'il faut rétablir l'équilibre des régimes de retraites, de faire partir des salariés qui ont beaucoup de compétences et d'expérience, avant l'âge normal de la retraite, c'est-à-dire avant 60 ans. Il y a un effort réel à faire. D'ailleurs, dans les politiques publiques aujourd'hui, nous ne soutenons plus par des fonds publics les départs en préretraite, sauf dans des cas exceptionnels."
Concernant les RMIstes, là non plus cela ne va pas fort : reprise d'emploi très faible, moins de 4,5 %. C'est vraiment ridicule...
- "Depuis deux ou trois mois, pour la première fois depuis que le RMI a été créé, nous avons une poursuite de la diminution des RMIstes. Mais vous avez parfaitement raison de dire que nous avons maintenant besoin de mettre l'accent et d'accorder une priorité absolue aux personnes les plus défavorisées, à celles qui sont en situation plus marginale, d'exclusion, pour ramener ces personnes vers l'emploi. Les priorités de ma politique de l'emploi seront justement de dégager des fonds publics pour faire un accompagnement personnalisé, qui demande des moyens humains et des personnes formées, pour approcher ces personnes qui n'ont non seulement pas de travail, mais qui ont souvent des problèmes de logement, des problèmes quelquefois psychologiques pour avoir été si longtemps en dehors du travail, des problèmes personnels quelquefois graves. Il faut que nous puissions avoir des procédures permettant d'approcher la totalité de la personne. Nous travaillons beaucoup avec les associations de lutte contre l'exclusion, nous rénovons les méthodes de travail de nos services, pour avoir par exemple des guichets uniques. Je crois beaucoup à la notion de maison de la solidarité, pour pouvoir recevoir en un seul lieu ces personnes qui ont besoin de conseils globaux. Nous avons le devoir de progresser dans cette voie, parce que plus on diminuera le chômage et plus ce sera au noyau dur des personnes éloignées de l'emploi à qui il faudra essayer de reproposer un travail."
J. Delors, président du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale, recommande des aides plus fortes pour résorber le sous-emploi et pour promouvoir l'accès à l'emploi, même à temps partiel. Cela vous paraît être une piste intéressante ?
- "Je trouve ce rapport très intéressant. Il dit au fond qu'on ne peut pas simplement proposer aux personnes les plus éloignées de l'emploi, de l'argent ou des primes pour revenir à l'emploi. C'est exactement ce que je vous disais il y a un instant : il faut d'autres politiques d'accompagnement, parce qu'il faut traiter d'autres problèmes de ces personnes. Ce n'est pas qu'elles ne veulent pas revenir au travail : elles ont accumulé trop de difficultés de diverses sortes pour pouvoir faire seules cette démarche de retour au travail."
Continuons avec les inquiets - en l'occurrence les inquiètes : les infirmières. On a l'impression qu'on n'avance pas beaucoup.
- "Si, on avance énormément."
Elles sont inquiètes, elles vous le montrent, elles vous le disent.
- "Je comprends les revendications des infirmières, parce ce qu'elles ont un métier extrêmement stressant. D'autre part, elles ont des responsabilités très importantes. J'ai trouvé tout à fait normal qu'elles demandent une revalorisation de leur salaire. Mais le Gouvernement a fait des propositions qui sont sans précédent. Pour les infirmières de soins généraux, cela représentera un gain de près de 1 000 francs net mensuels ; pour les infirmières de bloc opératoire, 1 400 francs net mensuels ; pour les infirmières anesthésistes, 1 800 francs net mensuels en plus ; et pour les cadres de santé, entre 2 000 et 2 800 francs net mensuels. Coût total pour le budget de l'Etat : 2,2 milliards de francs, dont 1,8 milliards pour les seules professions paramédicales, c'est-à-dire les infirmières. Le Gouvernement fait donc un effort considérable. Ce sont les propositions qui ont été faites vendredi dernier aux syndicats qui sont en train de les examiner. J'espère que nous pourrons avoir un accords sur ces bases."
Inquiète encore, vous peut-être à Avignon ? J.-M. Le Pen serait très heureux de vous faire battre et fait un clin d'oeil au RPR.
- "C'est plus qu'un clin d'oeil : il y a probablement des tractations puisque monsieur Le Pen dit depuis la semaine dernière qu'il veut me faire battre à Avignon. Cela veut dire qu'il propose un pacte et une alliance à la droite locale. Jusqu'à présent - cela fait quand même une semaine que cela dure -, il n'y a eu aucun démenti. Cela veut dire que s'inscrit de plus en plus dans la réalité ce que nous soupçonnons depuis longtemps : des alliances sont en train de se forger entre mon adversaire et monsieur Le Pen. J'attends évidemment un démenti de madame Roig."
Le débat de ce soir, juste à deux, vous paraît-il être un vrai débat républicain ? Cela ne vous choque-t-il pas qu'on n'entende pas les autres ?
- "On peut les entendre. Ce que l'on attend, c'est que les deux principaux adversaires, ceux qui sont en situation de gagner ou pas, débattent de leur projet parce que c'est ce qui est important. On insiste trop sur les duels de personnes : ce n'est pas ce qui est en jeu dans ces élections municipales !"
C'est le contenu...
"C'est le contenu, c'est de savoir quels bilans il y a. Quel est le bilan de la droite à Paris, quel est le bilan de la droite à Avignon, et quels sont les projets ? C'est cela que les Parisiens et les habitants et habitantes des différentes villes attendent. Je le vois à Avignon, ils attendent qu'on leur dise ce qu'il va se passer dans les six années qui viennent ; comment nous allons traiter le problème de l'insécurité ; le problème de la circulation absolument asphyxiante ; comment nous allons baisser les impôts qui étouffent notamment les familles les plus modestes ; baisser prix de l'eau... Voilà les questions qui sont posées, pas autre chose ! On aurait tort de réduire ces débats à des questions de personnes. En tout cas, j'essaie de ne pas le faire."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2001)
- "En décembre, il y avait eu une compensation par rapport au mois précédent qui avait été très fort. Nous avons 44 500 chômeurs de moins au mois de janvier, ce qui nous fait franchir un cap : plus d'1 million de chômeurs de moins depuis juin 1997, 1017000 exactement."
On est à 9 % de chômage maintenant.
- "Le taux de chômage est redescendu de 12,6 % en juin 1997 à 9 % aujourd'hui. Ce qui est bien, c'est que depuis juin 1997, la baisse a touché toutes les catégories de chômeurs : moins 40 % pour le chômage des jeunes, moins 38 % pour le chômage de longue durée, moins 40 % pour les licenciements économiques. C'est en effet un très bon résultat qui tient à la croissance qui a bénéficié à tous les pays européens, mais aussi aux politiques menées par le Gouvernement, puisqu'il y a eu 292 000 emplois-jeunes créés à la fin de l'année dernière, 310 000 emplois créés ou préservés par la réduction du temps de la durée du travail. On peut donc dire que ce sont les politiques du Gouvernement qui expliquent cette forte baisse du chômage. Vous avez raison de dire en même temps qu'il reste beaucoup à faire, parce que nous avons encore 2 119 700 chômeurs. Ce qui est un souci pour moi, la priorité des priorités, c'est d'amener ces personnes qui sont éloignées de l'emploi à avoir un accompagnement personnalisé pour qu'elles puissent justement retrouver un emploi dans les meilleures conditions."
Avant de voir à qui profite cette reprise, tout de même un petit mot sur ce qui se passe aux Etats-Unis et sur la bourse de Tokyo qui a plongé ce matin comme on ne l'avait pas vu depuis plus de quinze ans. Avez-vous peur d'un trou d'air et donc de ses effets sur le chômage, y compris en Europe et donc chez nous ?
- "Nous sommes bien sûr très attentifs à ce qui se passe aux Etats-Unis mais nous observons que la croissance reste très soutenue en Europe. Les chiffres de croissance sur 2000 ont montré que nous avons dépassé 3 %. Et nous pensons également - c'est d'ailleurs l'avis de tous les prévisionnistes américains -, que l'activité devrait repartir aux Etats-Unis à partir du deuxième semestre. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, il y a très peu d'épargne. Donc, dès que la Banque centrale relève les taux d'intérêt, cela a un effet immédiat. Les taux d'intérêt ont été détendus, les prévisionnistes attendent donc une amélioration au deuxième semestre. Nous restons très vigilants. On observe aussi que la zone euro nous protège quand même relativement des chocs extérieurs et nous sommes donc confiants sur la bonne tenue de la croissance en Europe et en France pour cette année et l'année prochaine."
Chez nous, concernant les jeunes, cela s'est assez bien arrangé : moins 41 % de chômage en trois ans et demi. Mais qu'allez-vous faire des emplois-jeunes qui étaient des emplois sur cinq ans ? Comment les transformer en CDI et faire en sorte que là aussi on gagne beaucoup de terrain ?
- "D'abord, beaucoup d'entre eux se sont déjà transformés en emploi durable, puisque beaucoup de jeunes ont passé les concours de la Fonction publique, en particulier dans la police où les adjoints de sécurité partent même trop vite. Au bout d'un an ou un an et demi, ils réussissent aux concours dans la police. Il est vrai qu'à l'Education nationale, nous avons à faire un effort, parce que beaucoup de jeunes ont été recrutés à Bac ou Bac +2 et que la majorité des concours de l'Education nationale est à Bac +3. Il y a donc un effort de formation à faire, ce que nous faisons et ce que nous allons intensifier. Il y aussi plus de la moitié des emplois-jeunes créés dans les associations qui sont déjà solvabilisés, dans ce qu'on appelle le "tiers secteur", dans des secteurs à mi-chemin entre l'économie marchande et les services. Notre effort sera pour pérenniser les emplois qui aujourd'hui remplissent des fonctions de service public. Des décisions seront prises dans les semaines qui viennent à cet égard, un travail interministériel étant en cours."
Il y a un vraiment un point faible : les plus de 50 ans. En plus, c'est paradoxal parce qu'on est dans une pénurie de main-d'oeuvre et de savoir-faire. Or, les chômeurs de plus de 50 ans sont sur le carreau aujourd'hui, alors qu'on a ce besoin de qualification.
- "C'est un paradoxe. Il faut que les entreprises, en particulier le patronat, se rendent compte qu'il est absolument contre-productif de mettre en préretraite des gens encore très jeunes et qui ont une grande capacité d'expérience. Il est paradoxal, au moment où on dit qu'il faut rétablir l'équilibre des régimes de retraites, de faire partir des salariés qui ont beaucoup de compétences et d'expérience, avant l'âge normal de la retraite, c'est-à-dire avant 60 ans. Il y a un effort réel à faire. D'ailleurs, dans les politiques publiques aujourd'hui, nous ne soutenons plus par des fonds publics les départs en préretraite, sauf dans des cas exceptionnels."
Concernant les RMIstes, là non plus cela ne va pas fort : reprise d'emploi très faible, moins de 4,5 %. C'est vraiment ridicule...
- "Depuis deux ou trois mois, pour la première fois depuis que le RMI a été créé, nous avons une poursuite de la diminution des RMIstes. Mais vous avez parfaitement raison de dire que nous avons maintenant besoin de mettre l'accent et d'accorder une priorité absolue aux personnes les plus défavorisées, à celles qui sont en situation plus marginale, d'exclusion, pour ramener ces personnes vers l'emploi. Les priorités de ma politique de l'emploi seront justement de dégager des fonds publics pour faire un accompagnement personnalisé, qui demande des moyens humains et des personnes formées, pour approcher ces personnes qui n'ont non seulement pas de travail, mais qui ont souvent des problèmes de logement, des problèmes quelquefois psychologiques pour avoir été si longtemps en dehors du travail, des problèmes personnels quelquefois graves. Il faut que nous puissions avoir des procédures permettant d'approcher la totalité de la personne. Nous travaillons beaucoup avec les associations de lutte contre l'exclusion, nous rénovons les méthodes de travail de nos services, pour avoir par exemple des guichets uniques. Je crois beaucoup à la notion de maison de la solidarité, pour pouvoir recevoir en un seul lieu ces personnes qui ont besoin de conseils globaux. Nous avons le devoir de progresser dans cette voie, parce que plus on diminuera le chômage et plus ce sera au noyau dur des personnes éloignées de l'emploi à qui il faudra essayer de reproposer un travail."
J. Delors, président du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale, recommande des aides plus fortes pour résorber le sous-emploi et pour promouvoir l'accès à l'emploi, même à temps partiel. Cela vous paraît être une piste intéressante ?
- "Je trouve ce rapport très intéressant. Il dit au fond qu'on ne peut pas simplement proposer aux personnes les plus éloignées de l'emploi, de l'argent ou des primes pour revenir à l'emploi. C'est exactement ce que je vous disais il y a un instant : il faut d'autres politiques d'accompagnement, parce qu'il faut traiter d'autres problèmes de ces personnes. Ce n'est pas qu'elles ne veulent pas revenir au travail : elles ont accumulé trop de difficultés de diverses sortes pour pouvoir faire seules cette démarche de retour au travail."
Continuons avec les inquiets - en l'occurrence les inquiètes : les infirmières. On a l'impression qu'on n'avance pas beaucoup.
- "Si, on avance énormément."
Elles sont inquiètes, elles vous le montrent, elles vous le disent.
- "Je comprends les revendications des infirmières, parce ce qu'elles ont un métier extrêmement stressant. D'autre part, elles ont des responsabilités très importantes. J'ai trouvé tout à fait normal qu'elles demandent une revalorisation de leur salaire. Mais le Gouvernement a fait des propositions qui sont sans précédent. Pour les infirmières de soins généraux, cela représentera un gain de près de 1 000 francs net mensuels ; pour les infirmières de bloc opératoire, 1 400 francs net mensuels ; pour les infirmières anesthésistes, 1 800 francs net mensuels en plus ; et pour les cadres de santé, entre 2 000 et 2 800 francs net mensuels. Coût total pour le budget de l'Etat : 2,2 milliards de francs, dont 1,8 milliards pour les seules professions paramédicales, c'est-à-dire les infirmières. Le Gouvernement fait donc un effort considérable. Ce sont les propositions qui ont été faites vendredi dernier aux syndicats qui sont en train de les examiner. J'espère que nous pourrons avoir un accords sur ces bases."
Inquiète encore, vous peut-être à Avignon ? J.-M. Le Pen serait très heureux de vous faire battre et fait un clin d'oeil au RPR.
- "C'est plus qu'un clin d'oeil : il y a probablement des tractations puisque monsieur Le Pen dit depuis la semaine dernière qu'il veut me faire battre à Avignon. Cela veut dire qu'il propose un pacte et une alliance à la droite locale. Jusqu'à présent - cela fait quand même une semaine que cela dure -, il n'y a eu aucun démenti. Cela veut dire que s'inscrit de plus en plus dans la réalité ce que nous soupçonnons depuis longtemps : des alliances sont en train de se forger entre mon adversaire et monsieur Le Pen. J'attends évidemment un démenti de madame Roig."
Le débat de ce soir, juste à deux, vous paraît-il être un vrai débat républicain ? Cela ne vous choque-t-il pas qu'on n'entende pas les autres ?
- "On peut les entendre. Ce que l'on attend, c'est que les deux principaux adversaires, ceux qui sont en situation de gagner ou pas, débattent de leur projet parce que c'est ce qui est important. On insiste trop sur les duels de personnes : ce n'est pas ce qui est en jeu dans ces élections municipales !"
C'est le contenu...
"C'est le contenu, c'est de savoir quels bilans il y a. Quel est le bilan de la droite à Paris, quel est le bilan de la droite à Avignon, et quels sont les projets ? C'est cela que les Parisiens et les habitants et habitantes des différentes villes attendent. Je le vois à Avignon, ils attendent qu'on leur dise ce qu'il va se passer dans les six années qui viennent ; comment nous allons traiter le problème de l'insécurité ; le problème de la circulation absolument asphyxiante ; comment nous allons baisser les impôts qui étouffent notamment les familles les plus modestes ; baisser prix de l'eau... Voilà les questions qui sont posées, pas autre chose ! On aurait tort de réduire ces débats à des questions de personnes. En tout cas, j'essaie de ne pas le faire."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 28 février 2001)