Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Sans aucun doute, la crise du Darfour aujourd'hui est la crise la plus inquiétante de l'ensemble du continent africain. Il y a trois risques : le risque humanitaire tout d'abord, vous en avez parlé, avec 300.000 morts, 2 millions et demis de personnes déplacées, 300.000 personnes qui ne peuvent pas avoir accès à l'aide humanitaire.
Un risque politique ensuite, qui devient de plus en plus fort. C'est le risque de la partition du Soudan, c'est la remise en cause des Accords du Sud. Je rappelle que les Accords du Sud ont été conclus en janvier 2004, après 20 années de guerre civile.
Un troisième risque, enfin, qui est encore plus important, celui de l'extension de la crise du Darfour à l'ensemble de la région.
Je rappelle que le Soudan est le pays d'Afrique le plus vaste, avec 9 pays voisins, dont en particulier le Tchad et la République centrafricaine.
Il y a une double urgence. Tout d'abord, la stabilisation de l'action que nous menons au Darfour et pour cela, l'Union africaine vient de décider à Abuja, le 30 novembre, que le mandat de l'AMIS serait prolongé de 6 mois.
Ce que nous avons obtenu, en particulier au Soudan, c'est d'avoir une force internationale hybride, qui repose sur l'Union africaine sur le terrain, avec une logistique et le soutien des Nations unies.
La seconde urgence, c'est la prévention de l'extension du conflit, en particulier au Tchad et en République centrafricaine.
C'est la raison pour laquelle la France a proposé une présence internationale aux frontières du Tchad et de la République centrafricaine avec le Soudan. Le président Deby en a accepté le principe à la suite de la visite du Premier ministre au Tchad.
Mais rien ne sera possible au Darfour s'il n'y a pas un accord politique. Les groupes rebelles doivent signer avec le gouvernement soudanais ce que l'on appelle l'Accord Abuja-plus. La France y travaille activement.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 décembre 2006