Texte intégral
Mes Chers Compagnons, Mes chères Amies,
Il me revient d'ouvrir le débat de politique générale de notre Comité politique. Il est probable qu'il sera consacré pour une bonne part aux différents projets d'organisation de l'opposition, mais pour autant, cela ne doit pas nous empêcher d'aborder d'autres sujets qui, eux, portent sur les préoccupations de nos compatriotes.
Ainsi, les retraites, l'emploi, l'agriculture et la situation de l'élevage, les dépenses de santé, tous ces sujets sur lesquels les Français, lassés de l'immobilisme et de la démagogie du gouvernement Jospin, attendent de nous des propositions fortes, comme nous en avons fait sur la décentralisation lors du débat d'orientation à l'Assemblée mercredi dernier par la voix de François BAROIN et de François FILLON.
Le besoin d'union est avéré et tous nous le constatons à la base..
1° Les Français rejettent une certaine façon de faire de la politique. Moins satisfaits qu'on ne le dit de l'action, ou de l'inaction, du gouvernement, ils attendent des formations de l'opposition un projet d'alternance fort et ambitieux.
Ils sont convaincus qu'une opposition mieux unie serait plus à même de démultiplier la force de ses propositions et ses chances.
2° Les objectifs d'union renforcée sont aussi la réaction contre les forces centrifuges qui se manifestent ou se sont manifestées au sein de tous les mouvements de l'opposition, y compris au sein de notre mouvement.
Il existe chez les Français le sentiment confus mais profond que l'opposition n'est pas unie. Disons le, d'ailleurs, ce sentiment est alimenté par le fait que sont tenus au sein de l'opposition des propos qui ne sont pas toujours concordants.
3° N'oublions donc pas que ce sentiment de désunion vient plus du sommet que de la base. Or, c'est d'abord sur le terrain que l'Union se construit patiemment. Sur 258 villes de plus de 30000 habitants, 210 bénéficient d'une investiture commune, tandis que les négociations se poursuivent entre les instances locales dans celles où ne sont pas actées des primaires organisées?Je tiens à souligner les efforts faits par le RPR et ses représentants, au premier rang d'entre eux, Bernard ACCOYER, dont je salue ici l'ardeur et la ténacité, lors des négociations d'investitures avec nos partenaires pour les prochaines municipales.
Quelle union voulons-nous bâtir ? Ce ne doit pas être un cartel d'appareil, bricolant une apparence d'union pour masquer un néant de programme. Ce ne doit pas être non plus une sorte de guichet unique qui se contenterait de distribuer les investitures.
Gardons-nous du nominalisme trop souvent en usage aujourd'hui. On ne change pas les réalités en se contentant de changer les mots. Or, reconnaissons que le mot d'union peut renvoyer à des réalités différentes.
Evitons l'union soustraction, sorte d'amalgame rétrécissant, aboutissant malgré une débauche d'énergie à une déperdition de masse, qui laisserait l'opposition unie stagner autour de 30% des suffrages, concurrencée sur ses flancs par d'autres formations.
Le paradoxe est que cette forme d'union porterait en elle les germes de nouvelles divisions.
Ne nous contentons pas de l'union addition, juxtaposition formelle des appareils autour du plus petit dénominateur commun, sorte de " coexistence pacifique " sans souffle ni projet. Elle attendrait le succès beaucoup plus de la défaillance de ses adversaires que de son propre élan.
Sans projet, l'union serait de façade, comme une sorte de mariage blanc, un mariage sans amour, un " oui mais " timidement susurré. Faute d'être un courant de pensée, ce serait un courant d'arrières pensées.
Recherchons l'union multiplication, étrangère aux petites accommodements partisans, elle découlera, pour ainsi dire naturellement, du débat d'idées et du projet que nous élaborerons ensemble.
Le défi qui nous est lancé consiste à permettre l'expression de la diversité des traditions politiques de l'opposition, sans que celle-ci n'aboutisse à une balkanisation.
Les structures doivent être suffisamment fortes pour réunir tout en étant suffisamment souples pour éviter l'uniformisation.
Dans ce débat qui est d'abord un débat d'idées, le Rassemblement doit apporter sa contribution. Elle doit être forte et exprimer la modernité et l'originalité de notre message.?Comment ne pas remarquer que les diverses propositions sur " l'union " surviennent au moment où notre mouvement voit s'améliorer son image dans l'opinion.
Le Rassemblement a ainsi progressé de 5 points dans le baromètre Ipsos-Le Point du mois de janvier sur l'image des partis politiques.
On prend souvent en référence et en modèle certains pays européens. N'oublions pas que les spécificités de la situation française. Notre système politique est caractérisé, entre autres, par l'élection présidentielle au suffrage universel et par le scrutin majoritaire à deux tours pour les élections législatives.
Dans aucun des grands pays européens n'existe une telle situation. C'est pourquoi les comparaisons souvent intéressantes avec l'Espagne ou le Royaume-Uni doivent être utilisées avec précaution.
Je voudrais terminer par trois remarques.
Du fait de la force de ses structures, de son assise politique et de son poids électoral, le RPR est forcément au coeur des réflexions sur l'organisation de l'opposition.
Il se doit donc de jouer derrière Michèle ALLIOT-MARIE un rôle moteur.
Deuxième remarque : Nous ne sommes pas qu'un parti de notables. Aussi devons-nous associer le plus largement les militants et l'ensemble des électeurs des différentes formations de l'opposition au débat sur sa future organisation.
N'oublions pas que les militants de la RPR représentent pour l'opposition un formidable atout. Notre richesse militante, notre implantation sur tout le territoire sont une force pour l'opposition toute entière. Elle ne doit pas s'en priver.
Enfin, nous devons préserver un acquis fort dans notre mouvement, la démocratie interne que nos présidents successifs ont promu, depuis 10 ans par nos présidents successifs, et dont l'élection du Président du Rassemblement au suffrage des militants a constitué un aboutissement.
*
En conclusion, mes Chers Compagnons, méditons cette citation biblique tirée du Livre des Proverbes : " Les projets de l'homme diligent ne mènent qu'à l'abondance, mais celui qui agit avec précipitation n'arrive qu'à la disette ".
(Source http://www.rpr.fr, le 07 février 2001).
Il me revient d'ouvrir le débat de politique générale de notre Comité politique. Il est probable qu'il sera consacré pour une bonne part aux différents projets d'organisation de l'opposition, mais pour autant, cela ne doit pas nous empêcher d'aborder d'autres sujets qui, eux, portent sur les préoccupations de nos compatriotes.
Ainsi, les retraites, l'emploi, l'agriculture et la situation de l'élevage, les dépenses de santé, tous ces sujets sur lesquels les Français, lassés de l'immobilisme et de la démagogie du gouvernement Jospin, attendent de nous des propositions fortes, comme nous en avons fait sur la décentralisation lors du débat d'orientation à l'Assemblée mercredi dernier par la voix de François BAROIN et de François FILLON.
Le besoin d'union est avéré et tous nous le constatons à la base..
1° Les Français rejettent une certaine façon de faire de la politique. Moins satisfaits qu'on ne le dit de l'action, ou de l'inaction, du gouvernement, ils attendent des formations de l'opposition un projet d'alternance fort et ambitieux.
Ils sont convaincus qu'une opposition mieux unie serait plus à même de démultiplier la force de ses propositions et ses chances.
2° Les objectifs d'union renforcée sont aussi la réaction contre les forces centrifuges qui se manifestent ou se sont manifestées au sein de tous les mouvements de l'opposition, y compris au sein de notre mouvement.
Il existe chez les Français le sentiment confus mais profond que l'opposition n'est pas unie. Disons le, d'ailleurs, ce sentiment est alimenté par le fait que sont tenus au sein de l'opposition des propos qui ne sont pas toujours concordants.
3° N'oublions donc pas que ce sentiment de désunion vient plus du sommet que de la base. Or, c'est d'abord sur le terrain que l'Union se construit patiemment. Sur 258 villes de plus de 30000 habitants, 210 bénéficient d'une investiture commune, tandis que les négociations se poursuivent entre les instances locales dans celles où ne sont pas actées des primaires organisées?Je tiens à souligner les efforts faits par le RPR et ses représentants, au premier rang d'entre eux, Bernard ACCOYER, dont je salue ici l'ardeur et la ténacité, lors des négociations d'investitures avec nos partenaires pour les prochaines municipales.
Quelle union voulons-nous bâtir ? Ce ne doit pas être un cartel d'appareil, bricolant une apparence d'union pour masquer un néant de programme. Ce ne doit pas être non plus une sorte de guichet unique qui se contenterait de distribuer les investitures.
Gardons-nous du nominalisme trop souvent en usage aujourd'hui. On ne change pas les réalités en se contentant de changer les mots. Or, reconnaissons que le mot d'union peut renvoyer à des réalités différentes.
Evitons l'union soustraction, sorte d'amalgame rétrécissant, aboutissant malgré une débauche d'énergie à une déperdition de masse, qui laisserait l'opposition unie stagner autour de 30% des suffrages, concurrencée sur ses flancs par d'autres formations.
Le paradoxe est que cette forme d'union porterait en elle les germes de nouvelles divisions.
Ne nous contentons pas de l'union addition, juxtaposition formelle des appareils autour du plus petit dénominateur commun, sorte de " coexistence pacifique " sans souffle ni projet. Elle attendrait le succès beaucoup plus de la défaillance de ses adversaires que de son propre élan.
Sans projet, l'union serait de façade, comme une sorte de mariage blanc, un mariage sans amour, un " oui mais " timidement susurré. Faute d'être un courant de pensée, ce serait un courant d'arrières pensées.
Recherchons l'union multiplication, étrangère aux petites accommodements partisans, elle découlera, pour ainsi dire naturellement, du débat d'idées et du projet que nous élaborerons ensemble.
Le défi qui nous est lancé consiste à permettre l'expression de la diversité des traditions politiques de l'opposition, sans que celle-ci n'aboutisse à une balkanisation.
Les structures doivent être suffisamment fortes pour réunir tout en étant suffisamment souples pour éviter l'uniformisation.
Dans ce débat qui est d'abord un débat d'idées, le Rassemblement doit apporter sa contribution. Elle doit être forte et exprimer la modernité et l'originalité de notre message.?Comment ne pas remarquer que les diverses propositions sur " l'union " surviennent au moment où notre mouvement voit s'améliorer son image dans l'opinion.
Le Rassemblement a ainsi progressé de 5 points dans le baromètre Ipsos-Le Point du mois de janvier sur l'image des partis politiques.
On prend souvent en référence et en modèle certains pays européens. N'oublions pas que les spécificités de la situation française. Notre système politique est caractérisé, entre autres, par l'élection présidentielle au suffrage universel et par le scrutin majoritaire à deux tours pour les élections législatives.
Dans aucun des grands pays européens n'existe une telle situation. C'est pourquoi les comparaisons souvent intéressantes avec l'Espagne ou le Royaume-Uni doivent être utilisées avec précaution.
Je voudrais terminer par trois remarques.
Du fait de la force de ses structures, de son assise politique et de son poids électoral, le RPR est forcément au coeur des réflexions sur l'organisation de l'opposition.
Il se doit donc de jouer derrière Michèle ALLIOT-MARIE un rôle moteur.
Deuxième remarque : Nous ne sommes pas qu'un parti de notables. Aussi devons-nous associer le plus largement les militants et l'ensemble des électeurs des différentes formations de l'opposition au débat sur sa future organisation.
N'oublions pas que les militants de la RPR représentent pour l'opposition un formidable atout. Notre richesse militante, notre implantation sur tout le territoire sont une force pour l'opposition toute entière. Elle ne doit pas s'en priver.
Enfin, nous devons préserver un acquis fort dans notre mouvement, la démocratie interne que nos présidents successifs ont promu, depuis 10 ans par nos présidents successifs, et dont l'élection du Président du Rassemblement au suffrage des militants a constitué un aboutissement.
*
En conclusion, mes Chers Compagnons, méditons cette citation biblique tirée du Livre des Proverbes : " Les projets de l'homme diligent ne mènent qu'à l'abondance, mais celui qui agit avec précipitation n'arrive qu'à la disette ".
(Source http://www.rpr.fr, le 07 février 2001).