Texte intégral
P. Lapousterle Vous êtes secrétaire général du RPR. C'est un poste apparemment envié, si je me fie en tout cas au nombre de gens qui se proposent pour vous remplacer depuis des semaines. Est-ce que vous voulez quitter votre fonction de secrétaire général du RPR ?
- "J'avais une espèce de contrat avec M. Alliot-Marie lorsqu'elle m'a demandé de venir assumer cette fonction en décembre 99. J'ai accepté pour un an. Lorsqu'en décembre 2000 je lui ai rappelé ce contrat, elle m'a demandé de rester jusqu'aux élections municipales. Je suis resté jusqu'aux élections municipales et, par un courrier que je lui ai envoyé au début du mois de mars, je lui ai rappelé que je souhaitais remettre ce poste à sa disposition."
Pourquoi ?
- "Cela me semble normal. C'était, je l'ai dis tout à l'heure, un contrat entre nous."
Un contrat à durée déterminée : un CDD.
- "C'est vrai, c'est une espèce de CDD. Vous avez parlé de poste envié, je ne suis pas sûr qu'il soit enviable mais c'est un poste dur, difficile. Je l'ai pris à un moment difficile puisque c'était après une élection interne dans notre mouvement, il s'agissait de rassembler tout le monde. Nous nous y sommes employés, M. Alliot-Marie et moi, et je pense que nous n'y avons pas trop mal réussi."
On dit : " M. Gouteyron était bien mais il manquait de poigne. " Vous n'avez pas manié la cravache avec
- "J'ai horreur de la cravache et puis ce n'est pas vraiment le style du mouvement. Il fallait rassembler. On ne rassemble pas les gens en cognant avec un bâton ou avec un sabre. J'ai essayé de rassembler, je crois y avoir réussi."
Le secrétaire général du RPR, poste éminent, est-il nommé ?
- "Il est nommé par la présidente du mouvement."
Pourquoi entend-on des candidats donner des interviews dans la presse ? Je pense à M. Fillon, à M. Copé qui s'autoproclament candidats au poste.
- "Je ne pense pas que ce soit exactement cela. Il n'y a pas eu de candidatures au sens où on peut employer ce mot là quand il y a élection. Il n'y a pas d'élection dans ce cas, puisque c'est une désignation par la présidente. Certains peuvent se positionner, comme on dit maintenant, mais je pense que rien n'est fait. La présidente n'a pas pris sa décision, j'en parlais, hier soir avec elle. Je pense néanmoins qu'elle la prendra rapidement."
Vous pensez que la nomination devrait intervenir rapidement ? C'est une question de jours ?
- "C'est une question de jours me semble-t-il. Je pense qu'il faut faire vite maintenant, nous entrons dans une phase nouvelle. A phase nouvelle, homme nouveau, cela me semble tout à fait naturel. En tout cas, je suis heureux d'avoir fait ce que j'ai fait."
Vous trouvez que c'est élégant pour ceux qui postulent à être secrétaire général du RPR d'expliquer dans la presse qu'ils veulent votre place ?
- "Je n'ai pas à juger ces attitudes."
Trouvez-vous cela normal ?
- "Ils n'ont peut-être pas dit cela exactement. Je rappelle qu'au sein de notre mouvement s'expriment différentes sensibilités, il faut les prendre en compte. Il n'est pas anormal que tel ou tel, exprimant justement telle ou telle sensibilité, éprouve le besoin de faire le point dans la presse. Je ne suis pas sûr que ce soit déterminant pour la nomination qui va suivre."
Mercredi va revenir en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale cette fameuse affaire de l'inversion du calendrier, c'est-à-dire le projet du Gouvernement de faire que le président soit élu avant les députés l'an prochain. Est-ce que vous pensez que c'est un acte grave que 25 députés de l'UDF, votre partenaire électoral, soutiennent ce projet ? Ou bien est-ce finalement la liberté de chaque député ?
- "Cela relève de la liberté, mais cela ne veut pas dire que l'acte ne soit pas grave. Seront-ils 25 ? Je n'en sais rien. Ils l'étaient. Resteront-ils 25 ? Je n'en sais rien, on verra. Il est certain que ce vote ne défavorisera pas M. Jospin qui le souhaite. Cela dit, il ne faut pas dramatiser. La liberté des parlementaires est entière et je ne pense pas que cela ait des conséquences considérables."
Alternance 2002, voilà une nouveauté qui est apparue dans le ciel politique récemment. Est-ce que vous pensez qu'il serait de la responsabilité de cette organisation à venir d'investir des candidats pour les élections législatives ? Ou bien est-ce la responsabilité stricte des partis qui existent déjà ?
- "Ce sont les partis qui investissent, mais cela ne signifie pas que l'association dont vous parlez ne puisse pas être utile. Elle peut représenter une valeur ajoutée. Encore faut-il, pour que ce soit le cas, que cette initiative n'introduise pas de malentendus, de divisions supplémentaires. J'espère que ce ne sera pas le cas. Il faut bien entendu que tout le monde se rassemble. Des labels ont existé dans le passé : rappelez-vous, il y avait l'Union pour la France, l'UPS, qui en quelque sorte ajoutait son label à l'investiture donnée par les partis. Mais ce sont les partis"
Cela n'a pas laissé de souvenirs inoubliables...
- "Non mais je m'en souviens quand même, j'ai quelques souvenirs précis. Les partis ont évidemment la responsabilité d'investir et d'ailleurs, hier, nous avons eu une réunion de nos cadres pour faire le point"
A Paris ?
- "...après les élections municipales, que nous avons gagnées largement. Cette réunion nous a permis de constater que nous avons souvent remportées des victoires grâce à nos militants et grâce au travail, sur le terrain, de gens qui sont impliqués dans la vie locale depuis longtemps. Je veux quand même signaler aussi que ces élections ont été l'occasion de faire émerger de nouveaux talents et beaucoup de femmes. Nous avons entendu hier des femmes faire état de leur expérience, du combat qu'elles viennent de mener. C'était vraiment très satisfaisant."
Si j'ai bien compris, Alternance 2002 ne doit en aucun cas provoquer une dissolution des partis existants ?
- "Certainement pas ! Je ne pense pas d'ailleurs qu'elle y prétende. J'espère simplement que ce sera un moyen de dynamiser l'opposition nationale, mais l'opposition nationale continuera à s'appuyer sur les partis structurels, forts, qui donnent les"
A quoi cela servirait-il alors, si les investitures sont données par les partis, qu'il y ait une espèce de cénacle supplémentaire ?
- "C'est un endroit où l'on se retrouve et c'est un moyen d'affirmer notre volonté d'union."
Vous trouvez cela intéressant et indispensable ?
- "Indispensable, je n'en sais rien, intéressant sûrement. Ce que je constate, c'est que nous venons de gagner les élections municipales, il faut donc maintenant tirer partie"
Sauf à Paris et à Lyon.
- "Sauf à Paris et à Lyon. Encore faut-il rappeler quand même qu'à Paris et à Lyon, nous avons gagné en voix, et que si nous avons perdu les sièges de maire c'est parce qu'une loi, votée en 82 ou 83 je crois, avait été votée justement pour permettre, à M. Defferre de garder son siège. Nous avons gagné en voix à Paris et à Lyon, comme d'ailleurs à Marseille."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 26 mars 2001)
- "J'avais une espèce de contrat avec M. Alliot-Marie lorsqu'elle m'a demandé de venir assumer cette fonction en décembre 99. J'ai accepté pour un an. Lorsqu'en décembre 2000 je lui ai rappelé ce contrat, elle m'a demandé de rester jusqu'aux élections municipales. Je suis resté jusqu'aux élections municipales et, par un courrier que je lui ai envoyé au début du mois de mars, je lui ai rappelé que je souhaitais remettre ce poste à sa disposition."
Pourquoi ?
- "Cela me semble normal. C'était, je l'ai dis tout à l'heure, un contrat entre nous."
Un contrat à durée déterminée : un CDD.
- "C'est vrai, c'est une espèce de CDD. Vous avez parlé de poste envié, je ne suis pas sûr qu'il soit enviable mais c'est un poste dur, difficile. Je l'ai pris à un moment difficile puisque c'était après une élection interne dans notre mouvement, il s'agissait de rassembler tout le monde. Nous nous y sommes employés, M. Alliot-Marie et moi, et je pense que nous n'y avons pas trop mal réussi."
On dit : " M. Gouteyron était bien mais il manquait de poigne. " Vous n'avez pas manié la cravache avec
- "J'ai horreur de la cravache et puis ce n'est pas vraiment le style du mouvement. Il fallait rassembler. On ne rassemble pas les gens en cognant avec un bâton ou avec un sabre. J'ai essayé de rassembler, je crois y avoir réussi."
Le secrétaire général du RPR, poste éminent, est-il nommé ?
- "Il est nommé par la présidente du mouvement."
Pourquoi entend-on des candidats donner des interviews dans la presse ? Je pense à M. Fillon, à M. Copé qui s'autoproclament candidats au poste.
- "Je ne pense pas que ce soit exactement cela. Il n'y a pas eu de candidatures au sens où on peut employer ce mot là quand il y a élection. Il n'y a pas d'élection dans ce cas, puisque c'est une désignation par la présidente. Certains peuvent se positionner, comme on dit maintenant, mais je pense que rien n'est fait. La présidente n'a pas pris sa décision, j'en parlais, hier soir avec elle. Je pense néanmoins qu'elle la prendra rapidement."
Vous pensez que la nomination devrait intervenir rapidement ? C'est une question de jours ?
- "C'est une question de jours me semble-t-il. Je pense qu'il faut faire vite maintenant, nous entrons dans une phase nouvelle. A phase nouvelle, homme nouveau, cela me semble tout à fait naturel. En tout cas, je suis heureux d'avoir fait ce que j'ai fait."
Vous trouvez que c'est élégant pour ceux qui postulent à être secrétaire général du RPR d'expliquer dans la presse qu'ils veulent votre place ?
- "Je n'ai pas à juger ces attitudes."
Trouvez-vous cela normal ?
- "Ils n'ont peut-être pas dit cela exactement. Je rappelle qu'au sein de notre mouvement s'expriment différentes sensibilités, il faut les prendre en compte. Il n'est pas anormal que tel ou tel, exprimant justement telle ou telle sensibilité, éprouve le besoin de faire le point dans la presse. Je ne suis pas sûr que ce soit déterminant pour la nomination qui va suivre."
Mercredi va revenir en deuxième lecture à l'Assemblée Nationale cette fameuse affaire de l'inversion du calendrier, c'est-à-dire le projet du Gouvernement de faire que le président soit élu avant les députés l'an prochain. Est-ce que vous pensez que c'est un acte grave que 25 députés de l'UDF, votre partenaire électoral, soutiennent ce projet ? Ou bien est-ce finalement la liberté de chaque député ?
- "Cela relève de la liberté, mais cela ne veut pas dire que l'acte ne soit pas grave. Seront-ils 25 ? Je n'en sais rien. Ils l'étaient. Resteront-ils 25 ? Je n'en sais rien, on verra. Il est certain que ce vote ne défavorisera pas M. Jospin qui le souhaite. Cela dit, il ne faut pas dramatiser. La liberté des parlementaires est entière et je ne pense pas que cela ait des conséquences considérables."
Alternance 2002, voilà une nouveauté qui est apparue dans le ciel politique récemment. Est-ce que vous pensez qu'il serait de la responsabilité de cette organisation à venir d'investir des candidats pour les élections législatives ? Ou bien est-ce la responsabilité stricte des partis qui existent déjà ?
- "Ce sont les partis qui investissent, mais cela ne signifie pas que l'association dont vous parlez ne puisse pas être utile. Elle peut représenter une valeur ajoutée. Encore faut-il, pour que ce soit le cas, que cette initiative n'introduise pas de malentendus, de divisions supplémentaires. J'espère que ce ne sera pas le cas. Il faut bien entendu que tout le monde se rassemble. Des labels ont existé dans le passé : rappelez-vous, il y avait l'Union pour la France, l'UPS, qui en quelque sorte ajoutait son label à l'investiture donnée par les partis. Mais ce sont les partis"
Cela n'a pas laissé de souvenirs inoubliables...
- "Non mais je m'en souviens quand même, j'ai quelques souvenirs précis. Les partis ont évidemment la responsabilité d'investir et d'ailleurs, hier, nous avons eu une réunion de nos cadres pour faire le point"
A Paris ?
- "...après les élections municipales, que nous avons gagnées largement. Cette réunion nous a permis de constater que nous avons souvent remportées des victoires grâce à nos militants et grâce au travail, sur le terrain, de gens qui sont impliqués dans la vie locale depuis longtemps. Je veux quand même signaler aussi que ces élections ont été l'occasion de faire émerger de nouveaux talents et beaucoup de femmes. Nous avons entendu hier des femmes faire état de leur expérience, du combat qu'elles viennent de mener. C'était vraiment très satisfaisant."
Si j'ai bien compris, Alternance 2002 ne doit en aucun cas provoquer une dissolution des partis existants ?
- "Certainement pas ! Je ne pense pas d'ailleurs qu'elle y prétende. J'espère simplement que ce sera un moyen de dynamiser l'opposition nationale, mais l'opposition nationale continuera à s'appuyer sur les partis structurels, forts, qui donnent les"
A quoi cela servirait-il alors, si les investitures sont données par les partis, qu'il y ait une espèce de cénacle supplémentaire ?
- "C'est un endroit où l'on se retrouve et c'est un moyen d'affirmer notre volonté d'union."
Vous trouvez cela intéressant et indispensable ?
- "Indispensable, je n'en sais rien, intéressant sûrement. Ce que je constate, c'est que nous venons de gagner les élections municipales, il faut donc maintenant tirer partie"
Sauf à Paris et à Lyon.
- "Sauf à Paris et à Lyon. Encore faut-il rappeler quand même qu'à Paris et à Lyon, nous avons gagné en voix, et que si nous avons perdu les sièges de maire c'est parce qu'une loi, votée en 82 ou 83 je crois, avait été votée justement pour permettre, à M. Defferre de garder son siège. Nous avons gagné en voix à Paris et à Lyon, comme d'ailleurs à Marseille."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 26 mars 2001)