Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question au sujet de la conférence de presse du Président de la République sur son programme de gouvernement et de réformes, à l'Assemblée nationale le 8 janvier 2008.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Je veux vous dire l'émotion et la douleur que j'ai, comme chacun d'entre vous, ressentie à l'annonce du décès de Raymond Forni et j'aurai l'occasion dans un instant au nom du Gouvernement, de répondre à l'éloge funèbre du président de votre assemblée.
Puisque c'est la première fois que j'ai l'occasion de prendre la parole devant l'Assemblée nationale en ce début d'année 2008, permettez-moi aussi de souhaiter à chacun d'entre vous une excellente année.
Le président de la République a en effet, monsieur le président du groupe UMP, fixé ce matin le cap de l'année 2008. Il l'a fait d'abord en nous proposant de poursuivre l'adaptation de notre pays au changement du monde, ces changements que pendant si longtemps nous avons refusé d'admettre parce qu'ils venaient contrarier nos certitudes, parce qu'ils venaient surtout remettre en cause les rentes qui étaient celles des pays riches. Il nous a proposé de poursuivre la libération du travail, pour qu'enfin disparaisse ce carcan des 35 heures qui fut une des erreurs économiques et sociales les plus graves qui aient été commises dans notre pays depuis vingt-cinq ans. Il nous a proposé d'élever le niveau de formation de tous nos concitoyens en agissant de manière prioritaire sur l'école primaire, sur l'enseignement supérieur, notamment en engageant une dizaine de grands chantiers de modernisation de campus universitaires, et enfin sur la formation professionnelle, en particulier en proposant aux jeunes de nos quartiers, de façon systématique, une deuxième chance avec une formation longue débouchant sur un emploi. Il nous a proposé d'accroître la concurrence pour peser sur les prix des biens et des services et ainsi améliorer de façon vertueuse le pouvoir d'achat des Français.
Mais le président de la République nous a aussi proposé d'inscrire l'action réformatrice du Gouvernement dans une perspective de long terme, dans un dessein de civilisation. Il s'agit d'abord, mesdames et messieurs les députés, de renforcer la démocratie dans notre pays. La France a pendant longtemps été un pays en avance ; il faut bien dire que depuis une vingtaine d'années, elle a plutôt pris du retard. Nous allons, en 2008, moderniser nos institutions. Cette réforme institutionnelle se traduira pour l'essentiel par un accroissement des pouvoirs du Parlement. Mais le président de la République a proposé aussi qu'on ajoute à la déclaration des Droits de l'homme de 1789 et au préambule de 1946 un nouveau préambule qui sera une étape dans la construction des Droits de l'homme et qui intégrera en particulier le droit à la diversité, l'égalité entre les hommes et les femmes ou encore les règles liées au développement des activités dans le domaine de la bioéthique.
Le président de la République a proposé que nous partagions de façon plus équitable les fruits de la croissance, en augmentant de façon considérable l'intéressement et la participation ; en mettant en place des obligations en matière de distribution de stock-options qui élargissent à l'ensemble des salariés la répartition des résultats de l'entreprise.
Le président de la République a proposé une réforme profonde du service public de l'audiovisuel, parce que c'est une question fondamentale pour le développement de notre culture et de la création française. La gauche l'avait rêvée, nous allons le faire ; la télévision publique ne dépendra plus des contraintes commerciales de la publicité.
Le président de la République nous a proposé une politique maîtrisée d'accueil et d'intégration des étrangers dans notre pays qui verra le Parlement chaque année définir des objectifs et des quotas pour faire en sorte que l'intégration des étrangers soit rendue possible par les capacités d'accueil en matière de logement et en matière d'emploi de la France dans le cadre de son développement.
Enfin, il nous a proposé de moderniser la gouvernance mondiale, en engageant la réforme du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et en élargissant le Conseil de sécurité des Nations unies et le G 8 à l'Inde, à la Chine, à l'Afrique du Sud ou encore au Brésil.
Mesdames et Messieurs les députés, je suis convaincu que les Français n'ont pas peur de ces changements. En réalité, les Français sont seulement impatients d'en mesurer les effets. Eh bien avec votre aide, avec votre soutien, tous ces engagements seront tenus en 2008."source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 10 janvier 2008