Texte intégral
J.-J. Bourdin.- Notre invité ce matin, J.-F. Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, J.-F. Copé, bonjour. Merci d'être avec nous. C. Lagarde aurait présenté sa démission. Elle dément. Vous avez entendu parler de cela ?
R.- Pas du tout. Enfin, je l'ai entendu ce matin sur RMC, dans votre antenne...
Q.- Nos informations sont pourtant sûres, elle dément, bon ! C'est le jeu, c'est le jeu. Vous savez, les informations sont pourtant sûres, il peut arriver parfois que... enfin bon. Dites-moi J.-F. Copé, vous aimeriez être ministre de l'Economie et des Finances, non ?
R.- Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas du tout dans l'état d'esprit dans lequel je suis. Et je vous dis tout de suite que... en plus, j'ai écrit un livre un jour où je disais que je ne faisais plus de langue de bois, je vous le dis très sincèrement. J'ai été élu par mes amis députés président de groupe, je suis passionné par ma mission et je vous le dis très clairement, moi je pense que dans la vie, il faut être là où on pense qu'on est le plus utile. Et je pense que dans la mission qui est la mienne, je suis assez utile oui.
Q.- Oui, il faut que le ministre de l'Economie ait la main sur les finances pour que ce soit utile...
R.- Ça c'est autre chose, ça c'est du découpage gouvernemental, mais ça on pourrait en reparler mais... C'est une maison que je connais bien.
Q.- Remaniement. Faut-il un remaniement ?
R.- Je ne sais pas moi, je ne suis pas certain que ce soit toujours la réponse à tout.
Q.- Ce n'est pas la solution aux interrogations ?
R.- Non, je crois que... vous savez les Français en réalité, ils sont beaucoup moins accros qu'on ne le croit à ce type de chose, je ne dis pas qu'ils ne le regardent pas, évidemment que ça les intéresse de savoir qui est ministre de quoi. Mais ce qui compte pour eux, c'est surtout le résultat et aujourd'hui, ils voient bien que c'est au président de la République qui est... c'est lui qui porte l'ensemble de notre politique et je crois que c'est d'abord ça qu'ils regardent.
Q.- On va entrer dans le concret, j'ai quand même une question à vous poser puisqu'on parle de démission, à propos de C. Estrosi qui loue un avion privé pour se rendre à Washington, et ainsi ne pas rater un pot à l'Elysée. Ça coûte 138.000 euros au budget de l'Etat. Est-ce que quand on est ministre, secrétaire d'Etat, on doit se conduire de cette façon-là ? Est-ce qu'on ne doit pas ensuite proposer sa démission, justement ?
R.- Non, enfin d'abord je voudrais quand même dire que C. Estrosi a de lui-même parlé de cette affaire pour le regretter, et en disant - et je n'ai pas de raison de ne pas le croire - qu'il ignorait tous ces éléments et que s'il les avait sus, il ne l'aurait pas fait. Donc je trouve que c'est...
Q.- Quand on emprunte un avion privé, on sait que ça coûte cher pour aller à Washington, J.-F. Copé...
R.- Oui, oui...
Q.- Vous avez été ministre du Budget...
R.- Oui, ça j'ai été ministre du Budget, mais lui ne l'a pas été...
Q.- D'accord.
R.- Non écoutez, moi je ne retiens qu'une chose de cette histoire quand même, c'est qu'il a eu l'honnêteté intellectuelle de le regretter publiquement, ce n'est pas si fréquent qu'un ministre fasse cela et j'ai trouvé ça assez courageux. Je le dis d'autant plus qu'il était candidat contre moi à la présidence du groupe. Donc vous voyez, vraiment je dis ça de manière très dégagée...
Q.- Oui, enfin il y a eu une certaine légèreté peut-être alors...
R.- Peut-être que dans son cabinet, il y a eu un petit recadrage, enfin j'ose l'espérer.
Q.- Les artisans taxis, vous confirmez : on ne touche pas à la déréglementation ?
R.- C'est-à-dire... enfin vous savez, la manière dont tout ça s'est fait...
Q.- On ne déréglemente pas ?
R.- La manière dont tout ça est arrivé avec le rapport Attali, vous ne pouvez pas aboutir à autre chose que cette conclusion. Moi j'approuve totalement la décision qui a été prise par le Gouvernement. Enfin compte tenu de la manière dont on a communiqué, dont le rapport Attali a été communiqué sur cette question des taxis, dans la catégorie « ambiance 1793 ! On met des têtes au bout des pics et grâce à ça, on a réglé les problèmes de la France », allons-y sur les taxis, je comprends...
Q.- C'est ça la commission Attali ? C'est cette ambiance-là ? Elle crée cette ambiance-là, anxiogène...
R.- Attendez, reprenons les choses dans l'ordre. On a un...
Q.- Je voudrais quand même rappeler, J.-F. Copé que c'est le président de la République qui l'a voulue, cette commission Attali, qui l'a demandée, qui l'a installée et qui a même dit qu'il appliquerait toutes les mesures, sauf 3.
R.- Oui, je vous donne mon sentiment...
Q.- Alors allez-y J.-F. Copé, allez-y.
R.- Comment résumer ? Si on devait résumer cette histoire, c'est l'art de renverser le lait, voilà ou de casser la poule aux oeufs d'or. On produit un rapport avec une commission d'experts qui est parmi les meilleures de France, dans tous les domaines, un rapport qui est une mine d'or en terme de propositions innovantes, originales, nouvelles et audacieuses. Par ailleurs, au passage, je trouve formidable que le président de cette commission, Monsieur Attali, homme de gauche, propose des choses aussi libérales en économie. Il y a là-dedans des choses formidables : flexibilité, modernisation de l'organisation du travail, emploi des seniors, mobilité professionnelle, évaluation des enseignants, socle éducatif... Il y a des tonnes de bonnes choses dans ce rapport. Ça c'est la première chose. Et puis, il y a J. Attali qui présente son rapport et qui dit : « moi je vous préviens tout de suite, c'est tout ou rien », c'est-à-dire on prend la totalité des 315 propositions sinon la France n'y arrivera pas. Alors je passe sur les injures où on nous explique que les députés, c'est la République des imbéciles, je passe même sur tout ça, vous voyez combien je suis content et heureux ce matin d'être avec vous. Mais au-delà de ça, on voit bien qu'en faisant ce genre de choses et en s'attaquant comme on fait à telle ou telle profession, sans expliquer, on oublie juste l'essentiel, c'est qu'on ne fait pas avancer les choses sans discuter avec les gens. Alors soyons positif parce que c'est ça l'objectif, quelle est mon idée ? On va essayer de rattraper le coup, on va essayer de sauver ce rapport parce qu'il y a là-dedans beaucoup de bonnes choses, et donc on va faire les choses autrement. Alors j'ai annoncé...
Q.- Donc vous dites à Attali « votre rapport très bien sur le fond, mais alors la forme c'est catastrophique, certaines mesures sont catastrophiques et il faut rattraper le coup » ?
R.- Je vais vous dire comment on va faire. On a décidé nous, les députés de l'UMP, de s'emparer de ce rapport. Donc j'ai crée, j'ai installé avant-hier 4 groupes de travail, on va peigner la totalité des 315 propositions. Il y en a 3 catégories pour aller vite : il y a celles qui sont juste inacceptables ; je vous donne un exemple, vous allez comprendre parce qu'elles touchent à nos valeurs. Un exemple : la mise sous condition de ressources des Allocations familiales, un truc de fou. Le modèle familial français, en terme de politique sociale, est ce qui marche le mieux en France depuis des années. On a le taux de natalité le plus élevé en Europe et on voudrait casser ça, je pense que ce n'est pas du tout une bonne idée. Donc ça, ça non. Il y a une deuxième catégorie...
Q.- Mais ces experts ont divagué alors ?
R.- Je ne sais pas, mais enfin en tout cas ce qui est bien, c'est que les experts...
Q.- Ce sont les meilleurs de France.
R.- Mais il ne faut pas se tromper, et c'est en ça que je veux vous dire les choses. Les députés que nous sommes, on est très preneurs de tout : propositions, idées, conseils, etc., mais ensuite on est en responsabilité. Alors la première catégorie, on laisse tomber. La deuxième, c'est toutes celles dans lesquelles, j'ai envie de dire « il faut un dialogue social maximal avec les gens concernés » ; ça concerne par exemple les professions réglementées, je ne dis pas qu'il ne faut pas bouger dans ce domaine, mais enfin on en parle avec eux, on parle avec les notaires, avec les pharmaciens, avec les taxis, on discute. Et d'ailleurs, ils ne sont pas hostiles à moderniser la profession, mais enfin ça se regarde un peu. On ne jette pas comme ça les gens aux piranhas en 2 minutes parce qu'on pense que c'est comme ça qu'on règle le truc. Vous imaginez si on faisait ça sur les journalistes, vous seriez comme des fous, tous, J.-J. Bourdin en premier. 3ème catégorie, les propositions qu'on va améliorer, et il y en a toute une série pour la croissance : l'éducation, la formation. Bref, notre idée à nous, députés de l'UMP, c'est de remettre au Gouvernement mi-avril toute une série de propositions dans l'esprit du rapport Attali qui vont dépoter.
Q.- Mais alors pourquoi le président de la République... vous savez nous ici, journalistes, on aime bien faire avancer les choses J.-F. Copé, alors le président de la République a dit « tout est bien sauf 3, 3 propositions ». Alors pourquoi, il s'est avancé lui aussi un petit peu ?
R.- Non, mais je crois encore une fois qu'à travers la petite classification que je vous ai proposée-là, on n'est pas très loin...
Q.- Vous recadrez tout le monde.
R.- On n'est pas très loin de ce que dit N. Sarkozy. En réalité... c'est pour ça que moi, j'ai regretté beaucoup la communication d'Attali, parce qu'elle était à la fois agressive sur la forme et à l'évidence, pardon de le dire, un peu égocentrée...
Q.- Il a tout faux, quoi ? Ou presque tout faux !
R.- Non, parce que les propositions sont excellentes...
Q.-...Certaines sont excellentes, certaines...
R.- Mais non, mais attendez, pas certaines, je pense qu'il y en a énormément qui sont bonnes. C'est pour ça que je dis qu'il a un peu cassé la poule aux oeufs d'or et que nous, nous voulons maintenant rattraper le coup parce que ce qu'on veut, c'est aller dans l'esprit de ce que demandait N. Sarkozy, c'est-à-dire...
Q.- Vous allez rendre votre rapport Attali, si je puis dire, votre rapport Copé ou votre rapport je ne sais trop qui...
R.- Non, comptez sur moi pour ne pas faire comme ça en terme de communication, sûrement pas.
Q.- Quand ?
R.- L'idée, c'est de le faire dans la deuxième quinzaine d'avril, voilà, c'est-à-dire que ça coïncide avec le projet de loi sur la modernisation de l'économie.
8h41, voilà des informations que nous donne J.-F. Copé, notre invité ce matin. On se retrouve dans 2 minutes...
R.- Mon idée d'ailleurs, c'est de solliciter un certain nombre de membres de la commission Attali, qui sont de haut niveau et qui ont travaillé ces propositions, pour qu'ils nous expliquent comment ils en sont arrivés là, pour qu'on rebondisse dessus de manière positive.
Q.- Attali va être content, tiens !
R.- Ecoutez, je n'en sais rien. Je crois que c'est bien qu'il se rappelle de ce qu'a été son expérience de conseiller de président, il le fut il y a une vingtaine d'années.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 février 2008
R.- Pas du tout. Enfin, je l'ai entendu ce matin sur RMC, dans votre antenne...
Q.- Nos informations sont pourtant sûres, elle dément, bon ! C'est le jeu, c'est le jeu. Vous savez, les informations sont pourtant sûres, il peut arriver parfois que... enfin bon. Dites-moi J.-F. Copé, vous aimeriez être ministre de l'Economie et des Finances, non ?
R.- Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas du tout dans l'état d'esprit dans lequel je suis. Et je vous dis tout de suite que... en plus, j'ai écrit un livre un jour où je disais que je ne faisais plus de langue de bois, je vous le dis très sincèrement. J'ai été élu par mes amis députés président de groupe, je suis passionné par ma mission et je vous le dis très clairement, moi je pense que dans la vie, il faut être là où on pense qu'on est le plus utile. Et je pense que dans la mission qui est la mienne, je suis assez utile oui.
Q.- Oui, il faut que le ministre de l'Economie ait la main sur les finances pour que ce soit utile...
R.- Ça c'est autre chose, ça c'est du découpage gouvernemental, mais ça on pourrait en reparler mais... C'est une maison que je connais bien.
Q.- Remaniement. Faut-il un remaniement ?
R.- Je ne sais pas moi, je ne suis pas certain que ce soit toujours la réponse à tout.
Q.- Ce n'est pas la solution aux interrogations ?
R.- Non, je crois que... vous savez les Français en réalité, ils sont beaucoup moins accros qu'on ne le croit à ce type de chose, je ne dis pas qu'ils ne le regardent pas, évidemment que ça les intéresse de savoir qui est ministre de quoi. Mais ce qui compte pour eux, c'est surtout le résultat et aujourd'hui, ils voient bien que c'est au président de la République qui est... c'est lui qui porte l'ensemble de notre politique et je crois que c'est d'abord ça qu'ils regardent.
Q.- On va entrer dans le concret, j'ai quand même une question à vous poser puisqu'on parle de démission, à propos de C. Estrosi qui loue un avion privé pour se rendre à Washington, et ainsi ne pas rater un pot à l'Elysée. Ça coûte 138.000 euros au budget de l'Etat. Est-ce que quand on est ministre, secrétaire d'Etat, on doit se conduire de cette façon-là ? Est-ce qu'on ne doit pas ensuite proposer sa démission, justement ?
R.- Non, enfin d'abord je voudrais quand même dire que C. Estrosi a de lui-même parlé de cette affaire pour le regretter, et en disant - et je n'ai pas de raison de ne pas le croire - qu'il ignorait tous ces éléments et que s'il les avait sus, il ne l'aurait pas fait. Donc je trouve que c'est...
Q.- Quand on emprunte un avion privé, on sait que ça coûte cher pour aller à Washington, J.-F. Copé...
R.- Oui, oui...
Q.- Vous avez été ministre du Budget...
R.- Oui, ça j'ai été ministre du Budget, mais lui ne l'a pas été...
Q.- D'accord.
R.- Non écoutez, moi je ne retiens qu'une chose de cette histoire quand même, c'est qu'il a eu l'honnêteté intellectuelle de le regretter publiquement, ce n'est pas si fréquent qu'un ministre fasse cela et j'ai trouvé ça assez courageux. Je le dis d'autant plus qu'il était candidat contre moi à la présidence du groupe. Donc vous voyez, vraiment je dis ça de manière très dégagée...
Q.- Oui, enfin il y a eu une certaine légèreté peut-être alors...
R.- Peut-être que dans son cabinet, il y a eu un petit recadrage, enfin j'ose l'espérer.
Q.- Les artisans taxis, vous confirmez : on ne touche pas à la déréglementation ?
R.- C'est-à-dire... enfin vous savez, la manière dont tout ça s'est fait...
Q.- On ne déréglemente pas ?
R.- La manière dont tout ça est arrivé avec le rapport Attali, vous ne pouvez pas aboutir à autre chose que cette conclusion. Moi j'approuve totalement la décision qui a été prise par le Gouvernement. Enfin compte tenu de la manière dont on a communiqué, dont le rapport Attali a été communiqué sur cette question des taxis, dans la catégorie « ambiance 1793 ! On met des têtes au bout des pics et grâce à ça, on a réglé les problèmes de la France », allons-y sur les taxis, je comprends...
Q.- C'est ça la commission Attali ? C'est cette ambiance-là ? Elle crée cette ambiance-là, anxiogène...
R.- Attendez, reprenons les choses dans l'ordre. On a un...
Q.- Je voudrais quand même rappeler, J.-F. Copé que c'est le président de la République qui l'a voulue, cette commission Attali, qui l'a demandée, qui l'a installée et qui a même dit qu'il appliquerait toutes les mesures, sauf 3.
R.- Oui, je vous donne mon sentiment...
Q.- Alors allez-y J.-F. Copé, allez-y.
R.- Comment résumer ? Si on devait résumer cette histoire, c'est l'art de renverser le lait, voilà ou de casser la poule aux oeufs d'or. On produit un rapport avec une commission d'experts qui est parmi les meilleures de France, dans tous les domaines, un rapport qui est une mine d'or en terme de propositions innovantes, originales, nouvelles et audacieuses. Par ailleurs, au passage, je trouve formidable que le président de cette commission, Monsieur Attali, homme de gauche, propose des choses aussi libérales en économie. Il y a là-dedans des choses formidables : flexibilité, modernisation de l'organisation du travail, emploi des seniors, mobilité professionnelle, évaluation des enseignants, socle éducatif... Il y a des tonnes de bonnes choses dans ce rapport. Ça c'est la première chose. Et puis, il y a J. Attali qui présente son rapport et qui dit : « moi je vous préviens tout de suite, c'est tout ou rien », c'est-à-dire on prend la totalité des 315 propositions sinon la France n'y arrivera pas. Alors je passe sur les injures où on nous explique que les députés, c'est la République des imbéciles, je passe même sur tout ça, vous voyez combien je suis content et heureux ce matin d'être avec vous. Mais au-delà de ça, on voit bien qu'en faisant ce genre de choses et en s'attaquant comme on fait à telle ou telle profession, sans expliquer, on oublie juste l'essentiel, c'est qu'on ne fait pas avancer les choses sans discuter avec les gens. Alors soyons positif parce que c'est ça l'objectif, quelle est mon idée ? On va essayer de rattraper le coup, on va essayer de sauver ce rapport parce qu'il y a là-dedans beaucoup de bonnes choses, et donc on va faire les choses autrement. Alors j'ai annoncé...
Q.- Donc vous dites à Attali « votre rapport très bien sur le fond, mais alors la forme c'est catastrophique, certaines mesures sont catastrophiques et il faut rattraper le coup » ?
R.- Je vais vous dire comment on va faire. On a décidé nous, les députés de l'UMP, de s'emparer de ce rapport. Donc j'ai crée, j'ai installé avant-hier 4 groupes de travail, on va peigner la totalité des 315 propositions. Il y en a 3 catégories pour aller vite : il y a celles qui sont juste inacceptables ; je vous donne un exemple, vous allez comprendre parce qu'elles touchent à nos valeurs. Un exemple : la mise sous condition de ressources des Allocations familiales, un truc de fou. Le modèle familial français, en terme de politique sociale, est ce qui marche le mieux en France depuis des années. On a le taux de natalité le plus élevé en Europe et on voudrait casser ça, je pense que ce n'est pas du tout une bonne idée. Donc ça, ça non. Il y a une deuxième catégorie...
Q.- Mais ces experts ont divagué alors ?
R.- Je ne sais pas, mais enfin en tout cas ce qui est bien, c'est que les experts...
Q.- Ce sont les meilleurs de France.
R.- Mais il ne faut pas se tromper, et c'est en ça que je veux vous dire les choses. Les députés que nous sommes, on est très preneurs de tout : propositions, idées, conseils, etc., mais ensuite on est en responsabilité. Alors la première catégorie, on laisse tomber. La deuxième, c'est toutes celles dans lesquelles, j'ai envie de dire « il faut un dialogue social maximal avec les gens concernés » ; ça concerne par exemple les professions réglementées, je ne dis pas qu'il ne faut pas bouger dans ce domaine, mais enfin on en parle avec eux, on parle avec les notaires, avec les pharmaciens, avec les taxis, on discute. Et d'ailleurs, ils ne sont pas hostiles à moderniser la profession, mais enfin ça se regarde un peu. On ne jette pas comme ça les gens aux piranhas en 2 minutes parce qu'on pense que c'est comme ça qu'on règle le truc. Vous imaginez si on faisait ça sur les journalistes, vous seriez comme des fous, tous, J.-J. Bourdin en premier. 3ème catégorie, les propositions qu'on va améliorer, et il y en a toute une série pour la croissance : l'éducation, la formation. Bref, notre idée à nous, députés de l'UMP, c'est de remettre au Gouvernement mi-avril toute une série de propositions dans l'esprit du rapport Attali qui vont dépoter.
Q.- Mais alors pourquoi le président de la République... vous savez nous ici, journalistes, on aime bien faire avancer les choses J.-F. Copé, alors le président de la République a dit « tout est bien sauf 3, 3 propositions ». Alors pourquoi, il s'est avancé lui aussi un petit peu ?
R.- Non, mais je crois encore une fois qu'à travers la petite classification que je vous ai proposée-là, on n'est pas très loin...
Q.- Vous recadrez tout le monde.
R.- On n'est pas très loin de ce que dit N. Sarkozy. En réalité... c'est pour ça que moi, j'ai regretté beaucoup la communication d'Attali, parce qu'elle était à la fois agressive sur la forme et à l'évidence, pardon de le dire, un peu égocentrée...
Q.- Il a tout faux, quoi ? Ou presque tout faux !
R.- Non, parce que les propositions sont excellentes...
Q.-...Certaines sont excellentes, certaines...
R.- Mais non, mais attendez, pas certaines, je pense qu'il y en a énormément qui sont bonnes. C'est pour ça que je dis qu'il a un peu cassé la poule aux oeufs d'or et que nous, nous voulons maintenant rattraper le coup parce que ce qu'on veut, c'est aller dans l'esprit de ce que demandait N. Sarkozy, c'est-à-dire...
Q.- Vous allez rendre votre rapport Attali, si je puis dire, votre rapport Copé ou votre rapport je ne sais trop qui...
R.- Non, comptez sur moi pour ne pas faire comme ça en terme de communication, sûrement pas.
Q.- Quand ?
R.- L'idée, c'est de le faire dans la deuxième quinzaine d'avril, voilà, c'est-à-dire que ça coïncide avec le projet de loi sur la modernisation de l'économie.
8h41, voilà des informations que nous donne J.-F. Copé, notre invité ce matin. On se retrouve dans 2 minutes...
R.- Mon idée d'ailleurs, c'est de solliciter un certain nombre de membres de la commission Attali, qui sont de haut niveau et qui ont travaillé ces propositions, pour qu'ils nous expliquent comment ils en sont arrivés là, pour qu'on rebondisse dessus de manière positive.
Q.- Attali va être content, tiens !
R.- Ecoutez, je n'en sais rien. Je crois que c'est bien qu'il se rappelle de ce qu'a été son expérience de conseiller de président, il le fut il y a une vingtaine d'années.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 8 février 2008