Texte intégral
Q - Etes-vous venu à Caen en visite officielle comme précédemment le Premier Ministre ou pour soutenir officiellement Luc Duncombe, candidat à la mairie de Caen face à la candidate de l'UMP dont vous êtes également partenaire au gouvernement? Quel(s) message(s) souhaitez-vous faire passer aux électeurs caennais ?
R - Les élections municipales, c'est pour sa ville le choix d'un maire, qui à mon sens a un rapport très particulier avec les électeurs. C'est le chef de la tribu au sens gaulois du terme. Celui qui est responsable de sa ville, mais également celui qui partage avec ses concitoyens tous les moments de joie et de peine de la vie, c'est celui qui pour sa ville est capable d'avoir une vision, de dessiner les grands projets, et mettre toute son énergie au service de ses idées. Je suis venu le 4 mars pour dire aux Caennais, que Luc Duncombe a toutes les qualités pour faire un très bon chef de la tribu de Caen.
Q - Le Parti Nouveau Centre dont vous êtes le président n'est pas parvenu à fédérer les autres candidats (Modem et apparentés) du Centre pour le premier tour. Comment expliquez-vous cette situation, alors même que Luc Duncombe, président de la Communauté d'Agglomération de Caen la Mer, est reconnu comme un fédérateur ?
R - Caen est une ville, une terre profondément enracinée au centre, centre-droit. Il y a une lignée de grands élus du centre et du centre droit de la ville, je pense à Jean-Marie Girault. Dix de ses anciens adjoints et conseillers municipaux ont choisit d'être sur la liste de Luc Duncombe.
Les valeurs du centre et du centre droit sont très fortes à Caen. Pensez que les caennais ont voté oui à près de 55% au referendum sur l'Europe ! La liste qui porte ces valeurs européennes libérales et humanistes, c'est celle de Luc Duncombe. Il a voulu le rassemblement du centre dans cette élection, mais les rancoeurs parisiennes l'ont empêché.
Q - ... Et que dites-vous à vos anciens camarades de feu UDF pour réussir le rassemblement que Luc Duncombe semble appeler de ses voeux ?
R - L'ambition du Nouveau Centre est de reconstruire la maison UDF. Cette famille politique profondément enracinée dans notre pays, dans son histoire et sa culture politique, cette famille de centre et de centre-droit, qui à côté de la droite conservatrice, constitue un pilier plus moderne et réformateur. Cette famille politique a été abandonnée en rase campagne, lâchée par un homme qui a préféré privilégier son ambition pour 2012. Le Modem glisse progressivement et de plus en plus dans la confusion et dans l'embrouille. La reconstruction de la maison UDF passe par le Nouveau Centre.
Q - Certains sondages ne sont pas favorables à votre candidat Nouveau Centre. Que comptez-vous faire si au soir du 1er tour, le Nouveau Centre arrivait en 3e position ? Pourriez-vous vous prononcer déjà pour une alliance avec la liste UMP ou préconiseriez-vous le maintien de la liste Nouveau Centre au second tour ?
R - Comme les cours de la bourse, les sondages, ce sont des tendances. En démocratie, ce qui compte, c'est le score au jour de l'élection. Nous sommes dans une primaire loyale, parce que le Nouveau Centre estime que le meilleur candidat pour battre la gauche à Caen est Luc Duncombe. En partenaire loyal, nous ferons tout pour battre la gauche, et la fusion avec la liste de droite au second tour, est naturelle car nous sommes dans la majorité.
Q - En tout état de cause, comment envisagez-vous l'avenir du Nouveau Centre en France, en tant force politique : à côté de l'UMP ? face à l'UMP ? Et par rapport au Modem ?
R - Le Nouveau Centre est un parti fondé dans l'entre deux tours de l'élection présidentielle, pour faire revivre l'UDF. Personne aujourd'hui n'incarne le projet libéral. Les libertés, personnelles, politiques, intellectuelles, les libertés locales, les libertés économiques, les libertés qui garantissent la récompense de l'effort et du risque, de l'innovation, de la production de richesses. Cette société de libertés, nous la voulons fondée sur une morale de la responsabilité : pour empêcher les abus et contenir les dévoiements, il faut des principes, des institutions et des mécanismes. Aucune société libérale n'est possible sans la régulation par le droit.
Et surtout, il y a l'Europe : le Nouveau Centre est le seul parti clairement européen, qui défend un modèle d'Europe qui soit à la fois une "Europe protection" dans le cadre de la mondialisation, et une "Europe projection" d'un modèle de société qui demeure le meilleur sur la planète. C'était cela l'UDF et c'est le projet politique que nous défendons. Au Nouveau Centre, nous espérons le succès de la majorité, et nous sommes engagés pour que les réformes voulues par les Français aboutissent. Dans la majorité, nous sommes l'aimant de tous ceux qui veulent conjuguer liberté et modernité avec l'idéal européen.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 10 mars 2008