Texte intégral
N. Demorand.- Le troisième invité de ce « Sept/Dix » spécial, consacré au second tour des élections municipales, est le porte-parole du Gouvernement, maire depuis une semaine du Puy-en-Velay, dans la Haute-Loire, j'ai nommé L. Wauquiez. Bonjour.
R.- Bonjour.
Q.- Et bienvenue au micro de France Inter. Défaite donc pour la droite hier aux municipales. Comment l'expliquez-vous, L. Wauquiez ?
R.- Il y a deux manières de l'expliquer. La première c'est que c'est évidemment un rééquilibrage très net par rapport à 2001, et ce serait stupide de le contester. La deuxième, je pense, et qui est la réflexion aussi que nous, on doit avoir, c'est pourquoi est-ce que toute une partie des électeurs, et notamment ce que moi j'appelle les classes moyennes modestes, ne sont pas allées voter. Et ça, je crois qu'au niveau de la façon dont on mène notre politique au Gouvernement, la façon dont on établit nos priorités, il y a nécessairement un message à en retirer.
Q.- Donc c'est un problème de communication, pas un problème politique ?
R.- Non, pas du tout. C'est un problème politique. Ce serait stupide de dire que ça n'est qu'un problème de communication ou qu'on n'aurait pas suffisamment bien expliqué telle ou telle réforme. Mais ce que je crois qui est important, c'est juste de se dire : voilà, après un scrutin, il y a forcément un message qui est envoyé par les électeurs ; évidemment, c'est une élection locale, mais il y a un message qui est envoyé.
Q.- Si vous deviez le formuler ce message, L. Wauquiez, en peu de mots, ce serait quoi, exactement ?
R.- On veut voir les résultats dans la vie quotidienne plus vite.
Q.- Donc un encouragement, d'après vous, à continuer dans la même direction ?
R.- Non, pas seulement. A mon avis, il y a deux clés de lecture possibles sur un vote comme celui-là. Le premier, qui est celui que tente de développer la gauche, c'est : on instrumentalise, de façon un peu politicienne, en disant : du coup, on va faire barrage à tout ce que veut faire le Gouvernement, et tout le programme du Président, neuf mois après l'élection présidentielle. La deuxième lecture, c'est de dire : d'accord, vous avez pris des engagements au moment de l'élection présidentielle, il y a un certain nombre de ces engagements sur lesquels on suit, mais ce qu'on veut, c'est que ça se décline plus rapidement. Prenons un exemple simple : l'emploi. L'emploi, il y a un gros travail qui est en train d'être enclenché, au niveau par exemple de l'ANPE et de l'Urssaf, au niveau du meilleur suivi des demandeurs d'emploi, avec un suivi personnalisé. Mais concrètement, aujourd'hui, au bout de neuf mois, qu'est-ce qui a changé ? Certes, les chiffres de l'emploi sont bien meilleurs, mais dans le suivi personnalisé du demandeur d'emploi, ça n'a pas bougé suffisamment. Donc je crois que ces juxtapositions... on pourrait prendre aussi le Grenelle de l'Environnement. Grenelle de l'Environnement, les Français sont plutôt pour, mais ce qu'ils veulent maintenant, c'est voir les déclinaisons concrètes.
Q.- Bon. En tout cas, pas d'inflexion politique majeure, comme le réclame ce matin l'opposition, L. Wauquiez ?
R.- Eh bien, il y a un sondage qui est intéressant, qui est sorti là-dessus, sur lequel - qui a été fait juste dans la foulée hier - dans lequel on demande aux Français : est-ce que vous êtes favorable à ce que les réformes s'arrêtent ou à ce qu'elles continuent ? Et très majoritairement, les Français, avec un certain bon sens, parce que où irait ce pays si neuf mois après, la seule réclamation de l'opposition était de dire : on joue le match retour de la présidentielle au bout de neuf mois. Ce serait ridicule.
Q.- A. Montebourg parle ce matin au micro de France Inter, d'un "déni de démocratie" dans le fait que le Gouvernement n'infléchisse pas sa politique. Que lui répondez-vous L. Wauquiez ?
R.- Je crois qu'effectivement il y a un risque de déni de démocratie, mais ce risque de déni de démocratie, il est pour la gauche. Et où est-ce qu'il est ? Je veux le situer très clairement. Si le but de la gauche est d'instrumentaliser chaque mairie, comme autant de fortins, chaque région comme autant de fortins, chaque département comme autant de places fortes, pour s'opposer à la politique de l'Etat, alors je crois qu'effectivement il y aurait un risque de déni de démocratie. Enfin, voilà. Moi, j'ai été élu au Puy-en-Velay dans ma mairie, mon but n'est pas de faire du Puy-en-Velay soit une place forte de la majorité, soit une place forte contre l'Etat. Mon but est de gérer correctement la ville avec le mandat pour lequel les gens m'ont fait confiance. Et je pense qu'il faut beaucoup se méfier, je ne conteste pas du tout l'existence d'un message national, je dis juste : attention, si jamais votre seul but était de conquérir des villes pour en faire des leviers ou des instruments dans votre main contre l'Etat, gros danger pour la République.
Q.- A. Montebourg citait également les informations du site Internet « mediapart.fr », qui décrivaient notamment la grande révision des politiques publiques, et A. Montebourg en a conclu que le fameux plan de rigueur était désormais en route, et que les choses étaient dites noir sur blanc. Vous démentez cette analyse ?
R.- Oui, c'est le vieux fantasme qu'essaie de cultiver le Parti socialiste sur le "plan de rigueur". Il y aurait un "plan de rigueur" caché, il y aurait un plan B caché. Voilà. J'ai envie de dire : essayons d'être un tout petit peu matures en terme de démocratie. N'essayons pas d'interpréter uniquement en négatif, en démolition ce scrutin, il y a aussi des messages positifs, il y a des exigences qui sont attendues par les électeurs sur ce que doit faire le Gouvernement. C'est plus intéressant et plus exigeant pour les politiques d'essayer de comprendre ce qu'attendent les Français plutôt que d'avoir uniquement un discours consistant à dire : on va s'opposer, on va faire blocage.
Q.- Y aura-t-il remaniement ministériel, et quand, et de quelle ampleur ?
R.- Je crois que ce n'est pas seulement une question d'hommes, de la même manière que ce n'est pas seulement une question de tactique politicienne, ça n'est pas seulement une question d'hommes. Ce qui est le plus important, c'est qu'on se pose, qu'on réfléchisse en se disant : voilà sans doute les priorités les plus importantes par rapport au message exprimé par les Français ; voilà aussi les domaines où on n'a pas de résultats suffisamment tangibles en terme de vie quotidienne et qu'on essaie, juste ensuite, de voir les ajustements qu'il faut éventuellement faire au niveau de l'équipe gouvernementale. Et ça...
Q.- Donc oui, oui, sur le remaniement ?
R.- Je pense que le président de la République ne s'en est pas caché en disant qu'il tiendrait compte du message exprimé par les Français. Mais la clé de lecture n'est pas un remaniement, voilà. Encore une fois, posons-nous, juste deux secondes, la démocratie deviendrait folle si neuf mois après une élection présidentielle, sur un scrutin qui est municipal, on se remet à tout chambouler dans tous les sens.
Q.- Donc remaniement mineur, on peut au moins s'entendre sur cette expression-là, L. Wauquiez ?
R.- Oui, en tout cas, évidemment, des ajustements, essayer de tirer les leçons pour voir comment être plus efficace au service des Français.
Q.- On parle de vous pour le portefeuille des nouvelles technologies. Vous confirmez ou non ? (Rire) "Economie numérique", pour reprendre le terme exact qui circule dans la presse...
R.- Non, vous savez, même si je comprends qu'on a toujours des questions de journalistes là-dessus, en général, ce n'est pas le genre de choses qu'on annonce à un micro. Et puis ça relève de la responsabilité du président de la République. Mais voilà, je pense que... et j'aimerais juste, et y compris pour moi, prendre ce temps un tout petit peu de la distance et de l'analyse, voilà. Posons-nous et essayons de voir quel est le message, l'exigence constructive qu'ont exprimés les Français.
Q.- A quelle date - dernière question de journaliste, vous allez me dire là encore, mais on aime bien avoir des faits...
R.- Non, non, non, mais c'est normal, bien sûr...
Q.- A quelle date aura, aurait lieu ce remaniement mineur ?
R.- Enfin, là encore, je ne pense pas qu'il faille beaucoup attendre. Je pense qu'il faut...
Q.- Aujourd'hui ?
R.- Non, enfin, je n'en ai sincèrement aucune idée, donc je vous répondrais dans le vide, mais je crois qu'en tout cas, il faut... voilà, c'est une des leçons aussi de ce scrutin, c'est qu'on voit que même, en essayant d'agir vite, l'inertie du système de décision et du système politique fait que les résultats mettent toujours trop longtemps à arriver. Donc c'est aussi, pas une course contre la montre, mais la nécessité d'agir rapidement pour que les Français voient dans leur vie quotidienne ce qui va bouger.
Q.- Il est toujours difficile de faire l'exégèse d'un scrutin, L. Wauquiez, mais est-ce que vous pensez qu'il y a une part du message politique qui s'adresse plus particulièrement au président de la République, quelques mois après son accession au pouvoir ?
R.- Non, je ne crois pas. Je crois qu'il y a une part du message politique qui s'adresse à l'ensemble du Gouvernement, qui s'adresse aussi à la majorité, qui a des leçons à tirer en terme de divisions, aussi des leçons à tirer en terme d'un message qui soit équilibré. Moi, je viens d'une famille politique qui est plutôt de sensibilité de la droite sociale, et je suis attaché à ce que la droite et le centre dans ce pays n'oublient pas ces messages.
Q.- Dernier mot de politique étrangère - vous êtes porte-parole du Gouvernement - la situation a dégénéré au Tibet. On apprend ce matin que le président du Comité international olympique se dit très inquiet de la répression chinoise. Quelle est la position du Gouvernement sur ce dossier ?
R.- Vous savez, bon, en la matière, le président de la République a été très clair quand il est allé en Chine, avec des... enfin, pas des exigences, mais en tout cas, voilà, il a mis sur la table clairement les dossiers des Droits de l'Homme. N'oublions pas non plus que, par exemple, les JO à Moscou avaient été l'occasion d'enclencher finalement un processus d'ouverture politique et démocratique du pays, essayons de faire le même souhait pour la Chine.
Q.- Boycott ?
R.- Non, je pense que... enfin, je ne suis jamais - mais c'est aussi une attitude personnelle, et là, je ne m'exprime pas au nom du Gouvernement - mais je ne suis pas favorable aux postures qui sont des postures de faire obstruction. Je trouve que les JO de Moscou sont assez intéressants de ce point de vue.
Q.- Merci, L. Wauquiez, d'avoir été avec nous dans ce « Sept/Dix » spécial, consacré aux élections municipales.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 mars 2008
R.- Bonjour.
Q.- Et bienvenue au micro de France Inter. Défaite donc pour la droite hier aux municipales. Comment l'expliquez-vous, L. Wauquiez ?
R.- Il y a deux manières de l'expliquer. La première c'est que c'est évidemment un rééquilibrage très net par rapport à 2001, et ce serait stupide de le contester. La deuxième, je pense, et qui est la réflexion aussi que nous, on doit avoir, c'est pourquoi est-ce que toute une partie des électeurs, et notamment ce que moi j'appelle les classes moyennes modestes, ne sont pas allées voter. Et ça, je crois qu'au niveau de la façon dont on mène notre politique au Gouvernement, la façon dont on établit nos priorités, il y a nécessairement un message à en retirer.
Q.- Donc c'est un problème de communication, pas un problème politique ?
R.- Non, pas du tout. C'est un problème politique. Ce serait stupide de dire que ça n'est qu'un problème de communication ou qu'on n'aurait pas suffisamment bien expliqué telle ou telle réforme. Mais ce que je crois qui est important, c'est juste de se dire : voilà, après un scrutin, il y a forcément un message qui est envoyé par les électeurs ; évidemment, c'est une élection locale, mais il y a un message qui est envoyé.
Q.- Si vous deviez le formuler ce message, L. Wauquiez, en peu de mots, ce serait quoi, exactement ?
R.- On veut voir les résultats dans la vie quotidienne plus vite.
Q.- Donc un encouragement, d'après vous, à continuer dans la même direction ?
R.- Non, pas seulement. A mon avis, il y a deux clés de lecture possibles sur un vote comme celui-là. Le premier, qui est celui que tente de développer la gauche, c'est : on instrumentalise, de façon un peu politicienne, en disant : du coup, on va faire barrage à tout ce que veut faire le Gouvernement, et tout le programme du Président, neuf mois après l'élection présidentielle. La deuxième lecture, c'est de dire : d'accord, vous avez pris des engagements au moment de l'élection présidentielle, il y a un certain nombre de ces engagements sur lesquels on suit, mais ce qu'on veut, c'est que ça se décline plus rapidement. Prenons un exemple simple : l'emploi. L'emploi, il y a un gros travail qui est en train d'être enclenché, au niveau par exemple de l'ANPE et de l'Urssaf, au niveau du meilleur suivi des demandeurs d'emploi, avec un suivi personnalisé. Mais concrètement, aujourd'hui, au bout de neuf mois, qu'est-ce qui a changé ? Certes, les chiffres de l'emploi sont bien meilleurs, mais dans le suivi personnalisé du demandeur d'emploi, ça n'a pas bougé suffisamment. Donc je crois que ces juxtapositions... on pourrait prendre aussi le Grenelle de l'Environnement. Grenelle de l'Environnement, les Français sont plutôt pour, mais ce qu'ils veulent maintenant, c'est voir les déclinaisons concrètes.
Q.- Bon. En tout cas, pas d'inflexion politique majeure, comme le réclame ce matin l'opposition, L. Wauquiez ?
R.- Eh bien, il y a un sondage qui est intéressant, qui est sorti là-dessus, sur lequel - qui a été fait juste dans la foulée hier - dans lequel on demande aux Français : est-ce que vous êtes favorable à ce que les réformes s'arrêtent ou à ce qu'elles continuent ? Et très majoritairement, les Français, avec un certain bon sens, parce que où irait ce pays si neuf mois après, la seule réclamation de l'opposition était de dire : on joue le match retour de la présidentielle au bout de neuf mois. Ce serait ridicule.
Q.- A. Montebourg parle ce matin au micro de France Inter, d'un "déni de démocratie" dans le fait que le Gouvernement n'infléchisse pas sa politique. Que lui répondez-vous L. Wauquiez ?
R.- Je crois qu'effectivement il y a un risque de déni de démocratie, mais ce risque de déni de démocratie, il est pour la gauche. Et où est-ce qu'il est ? Je veux le situer très clairement. Si le but de la gauche est d'instrumentaliser chaque mairie, comme autant de fortins, chaque région comme autant de fortins, chaque département comme autant de places fortes, pour s'opposer à la politique de l'Etat, alors je crois qu'effectivement il y aurait un risque de déni de démocratie. Enfin, voilà. Moi, j'ai été élu au Puy-en-Velay dans ma mairie, mon but n'est pas de faire du Puy-en-Velay soit une place forte de la majorité, soit une place forte contre l'Etat. Mon but est de gérer correctement la ville avec le mandat pour lequel les gens m'ont fait confiance. Et je pense qu'il faut beaucoup se méfier, je ne conteste pas du tout l'existence d'un message national, je dis juste : attention, si jamais votre seul but était de conquérir des villes pour en faire des leviers ou des instruments dans votre main contre l'Etat, gros danger pour la République.
Q.- A. Montebourg citait également les informations du site Internet « mediapart.fr », qui décrivaient notamment la grande révision des politiques publiques, et A. Montebourg en a conclu que le fameux plan de rigueur était désormais en route, et que les choses étaient dites noir sur blanc. Vous démentez cette analyse ?
R.- Oui, c'est le vieux fantasme qu'essaie de cultiver le Parti socialiste sur le "plan de rigueur". Il y aurait un "plan de rigueur" caché, il y aurait un plan B caché. Voilà. J'ai envie de dire : essayons d'être un tout petit peu matures en terme de démocratie. N'essayons pas d'interpréter uniquement en négatif, en démolition ce scrutin, il y a aussi des messages positifs, il y a des exigences qui sont attendues par les électeurs sur ce que doit faire le Gouvernement. C'est plus intéressant et plus exigeant pour les politiques d'essayer de comprendre ce qu'attendent les Français plutôt que d'avoir uniquement un discours consistant à dire : on va s'opposer, on va faire blocage.
Q.- Y aura-t-il remaniement ministériel, et quand, et de quelle ampleur ?
R.- Je crois que ce n'est pas seulement une question d'hommes, de la même manière que ce n'est pas seulement une question de tactique politicienne, ça n'est pas seulement une question d'hommes. Ce qui est le plus important, c'est qu'on se pose, qu'on réfléchisse en se disant : voilà sans doute les priorités les plus importantes par rapport au message exprimé par les Français ; voilà aussi les domaines où on n'a pas de résultats suffisamment tangibles en terme de vie quotidienne et qu'on essaie, juste ensuite, de voir les ajustements qu'il faut éventuellement faire au niveau de l'équipe gouvernementale. Et ça...
Q.- Donc oui, oui, sur le remaniement ?
R.- Je pense que le président de la République ne s'en est pas caché en disant qu'il tiendrait compte du message exprimé par les Français. Mais la clé de lecture n'est pas un remaniement, voilà. Encore une fois, posons-nous, juste deux secondes, la démocratie deviendrait folle si neuf mois après une élection présidentielle, sur un scrutin qui est municipal, on se remet à tout chambouler dans tous les sens.
Q.- Donc remaniement mineur, on peut au moins s'entendre sur cette expression-là, L. Wauquiez ?
R.- Oui, en tout cas, évidemment, des ajustements, essayer de tirer les leçons pour voir comment être plus efficace au service des Français.
Q.- On parle de vous pour le portefeuille des nouvelles technologies. Vous confirmez ou non ? (Rire) "Economie numérique", pour reprendre le terme exact qui circule dans la presse...
R.- Non, vous savez, même si je comprends qu'on a toujours des questions de journalistes là-dessus, en général, ce n'est pas le genre de choses qu'on annonce à un micro. Et puis ça relève de la responsabilité du président de la République. Mais voilà, je pense que... et j'aimerais juste, et y compris pour moi, prendre ce temps un tout petit peu de la distance et de l'analyse, voilà. Posons-nous et essayons de voir quel est le message, l'exigence constructive qu'ont exprimés les Français.
Q.- A quelle date - dernière question de journaliste, vous allez me dire là encore, mais on aime bien avoir des faits...
R.- Non, non, non, mais c'est normal, bien sûr...
Q.- A quelle date aura, aurait lieu ce remaniement mineur ?
R.- Enfin, là encore, je ne pense pas qu'il faille beaucoup attendre. Je pense qu'il faut...
Q.- Aujourd'hui ?
R.- Non, enfin, je n'en ai sincèrement aucune idée, donc je vous répondrais dans le vide, mais je crois qu'en tout cas, il faut... voilà, c'est une des leçons aussi de ce scrutin, c'est qu'on voit que même, en essayant d'agir vite, l'inertie du système de décision et du système politique fait que les résultats mettent toujours trop longtemps à arriver. Donc c'est aussi, pas une course contre la montre, mais la nécessité d'agir rapidement pour que les Français voient dans leur vie quotidienne ce qui va bouger.
Q.- Il est toujours difficile de faire l'exégèse d'un scrutin, L. Wauquiez, mais est-ce que vous pensez qu'il y a une part du message politique qui s'adresse plus particulièrement au président de la République, quelques mois après son accession au pouvoir ?
R.- Non, je ne crois pas. Je crois qu'il y a une part du message politique qui s'adresse à l'ensemble du Gouvernement, qui s'adresse aussi à la majorité, qui a des leçons à tirer en terme de divisions, aussi des leçons à tirer en terme d'un message qui soit équilibré. Moi, je viens d'une famille politique qui est plutôt de sensibilité de la droite sociale, et je suis attaché à ce que la droite et le centre dans ce pays n'oublient pas ces messages.
Q.- Dernier mot de politique étrangère - vous êtes porte-parole du Gouvernement - la situation a dégénéré au Tibet. On apprend ce matin que le président du Comité international olympique se dit très inquiet de la répression chinoise. Quelle est la position du Gouvernement sur ce dossier ?
R.- Vous savez, bon, en la matière, le président de la République a été très clair quand il est allé en Chine, avec des... enfin, pas des exigences, mais en tout cas, voilà, il a mis sur la table clairement les dossiers des Droits de l'Homme. N'oublions pas non plus que, par exemple, les JO à Moscou avaient été l'occasion d'enclencher finalement un processus d'ouverture politique et démocratique du pays, essayons de faire le même souhait pour la Chine.
Q.- Boycott ?
R.- Non, je pense que... enfin, je ne suis jamais - mais c'est aussi une attitude personnelle, et là, je ne m'exprime pas au nom du Gouvernement - mais je ne suis pas favorable aux postures qui sont des postures de faire obstruction. Je trouve que les JO de Moscou sont assez intéressants de ce point de vue.
Q.- Merci, L. Wauquiez, d'avoir été avec nous dans ce « Sept/Dix » spécial, consacré aux élections municipales.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 mars 2008