Texte intégral
J.-M. Aphatie Vous connaissez bien la Chine, vous y allez depuis maintenant de nombreuses années. "Le premier mouvement devant la répression sanglante des manifestations au Tibet par les autorités chinoises, écrivait hier A. Juppé sur son blog, c'est tout naturellement la révolte et la condamnation". Etes-vous révolté ?
R.- Je suis très ému. Mais d'abord, je vais vous dire une chose en préalable : je ne veux pas participer au bal des hypocrites qui, aujourd'hui, se déroule sous nos yeux. Double hypocrisie : d'abord, tous ceux qui considèrent que finalement, quand on a choisi les Jeux de Pékin, c'était innocemment. Si on a choisi de faire les Jeux Olympiques à Pékin, c'est parce qu'on a une menace. La menace, c'est le nationalisme chinois et on veut, pour lutter contre le nationalisme chinois, l'ouverture de la Chine. Donc ça c'est un premier sujet. On savait très bien que la Chine n'était pas un modèle de démocratie occidentale.
Q.- Les Jeux Olympiques, c'était pour démocratiser la Chine ?
R.- C'était pour ouvrir la Chine sur le monde. Car ce qui menace la Chine, avec son 1 milliard 300 millions d'habitants, c'est le repli sur ellemême et le nationalisme qui, hélas, serait une menace pour le monde. L'ouverture de la Chine, c'est pour nous une sécurité. Et que la Chine ait choisi deux évènements occidentaux, les Jeux Olympiques et l'Exposition universelle, pour exprimer sa force, cela va plutôt dans le sens d'un apaisement. Deuxième hypocrisie : celle de Madame Royal, qui va sur la Muraille de Chine ...
Q.- Je parle d'A. Juppé, vous parlez de S. Royal !
R.- Ecoutez, franchement, vous avez entendu ça : elle va sur la Muraille de Chine, tout de blanc vêtue, parler ...
Q.- Il y a deux ans !
R.- Non, c'était avant l'élection présidentielle. Mais c'est là-bas qu'il fallait parler du Tibet parce qu'on en parlait déjà du Tibet ! On va chercher la crédibilité en Chine et quand on est en Chine, on fait des sourires. Et quand on est dans les grands hôtels parisiens, là on crie, voire on hurle.
Q.- A. Juppé, hypocrite ?
R.- Je dis clairement les choses aujourd'hui. Je suis allé en Chine très souvent depuis 76. J'ai appris une chose : on parle aux Chinois en Chine. Il faut leur parler droit dans les yeux.
Q.- Ce qu'on ne fait pas aujourd'hui ?
R.- Ce que le président de la République a engagé avec une lettre, cette lettre à son collègue Président de Chine, c'est comme ça qu'il faut parler aux Chinois, car les Chinois se méfient toujours de la parole occidentale. La parole occidentale est là-bas suspecte. Il faut donc, pour moi, prolonger ce qu'a fait le président de la République : envoyer un émissaire pour porter le message de la France. Qu'est-ce que le message de la France ? Le boycott, c'est toujours un échec de la diplomatie. La chaise vide, c'est un échec de la diplomatie. Qu'est-ce que nous demandons aux Chinois ? Nous demandons trois choses : le cessez-le-feu dans toutes les émeutes, premièrement. Deuxièmement, la reprise du dialogue avec les amis du Dalaï Lama. Et troisièmement, la liberté de circulation des journalistes pendant tous les Jeux Olympiques. Nous avons trois demandes très précises pour qu'on puisse aller vers un apaisement. Il faut faire en sorte que cette demande arrive aux dirigeants chinois, les yeux dans les yeux, et que cette parole vienne en Chine et non pas de Saint-Germain-des-Près.
Q.- Donc votre conseil, vous qui connaissez bien les Chinois, c'est qu'ils seraient sensibles à l'envoi d'un émissaire pour porter le message présidentiel ?
R.- Je pense qu'il faut préciser le message de la France et aller leur porter directement. Ce n'est pas sur les plateaux de télévision occidentale que l'on parle aux Chinois.
Q.- Vous feriez un bon émissaire, J.-P. Raffarin ?
R.- Je pense que le Président du Sénat qui, prochainement, doit aller en Chine, pourrait faire cet émissaire, si vous m'interrogez vraiment.
Q.- Monsieur Poncelet ?
R.- Monsieur Poncelet, par exemple.
Q.- Il connaît les Chinois, lui ?
R.- C'est au président de la République de s'exprimer. C'est le deuxième personnage de l'Etat, Monsieur Aphatie.
Q.- En tout cas, N. Sarkozy n'a pas exclu, hier, justement, un boycott de la cérémonie d'ouverture. Il a tort de procéder comme ça, d'après vous ?
R.- Je pense que toutes les options doivent être ouvertes mais il faut bien dire les choses clairement. Le boycott est possible mais pour moi, il n'est pas souhaitable, le boycott est un échec. Il faut surtout ne pas priver le peuple chinois de cette ouverture que sont les Jeux Olympiques. Faisons très attention. Un jeune Français qui manifeste, il ne risque rien pour sa vie ; un jeune Tibétain qui manifeste, il risque beaucoup pour sa vie. Alors n'encourageons pas forcément nos amis du peuple chinois, du peuple chinois, de se mettre en danger.
Q.- Votre successeur à l'Hôtel Matignon, F. Fillon, donne une interview importante dans L'Express où il annonce que la croissance sera moins importante que prévu en France, et les déficits publics plus importants que prévu. Pour dire la vérité aux Français, peut-on dire que la politique de rigueur revient ?
R.- Je pense que le mot "rigueur" est inadapté, mais c'est le mot "sérieux". C'est vrai que F. Fillon ...
Q.- Il est inadapté mais c'est le mot "sérieux" ; qu'est-ce que vous voulez dire ?
R.- Parce qu'aujourd'hui la situation est sérieuse. La situation internationale est sérieuse, les Etats-Unis sont entrés en récession. Nous avons une crise financière qui est très préoccupante, je pense qu'elle n'est pas achevée. Elle n'est peut-être même pas à sa moitié. Donc nous sommes aujourd'hui dans une situation où la crise va continuer de se développer : crise financière et donc, récession aux Etats Unis. Et donc pour nous, un certain nombre de difficultés. Pas des difficultés extrêmes puisque, grosso modo, la crise est d'abord financière et que les entreprises françaises sont peu endettées. Mais naturellement, on risque d'avoir, à la Bourse par exemple, une situation globalement assez faible, durablement. Auquel cas, nous avons une vraie situation de nos finances publiques, une vraie situation de la croissance en France, et le Premier ministre, avec lucidité, a reconnu cette situation.
Q.- Et donc, les baisses des impôts promises, N. Sarkozy en avait promis beaucoup pendant sa campagne, c'est fini ?
R.- Je pense qu'en effet, il était urgent de pouvoir rétablir les finances publiques, ce qui, dans cette rentrée parlementaire, me paraît très importante.
Q.- C'est la priorité ?
R.- C'est de bien clarifier les priorités. Pour moi, il y en a trois : le rétablissement des finances publiques, le rétablissement des finances sociales et la réforme du code du travail.
Q.- Et ça, vous n'appelez pas ça la rigueur ?
R.- J'appelle ça du sérieux, parce qu'il faut faire face à nos échéances et notamment à celles de l'Union européenne, car il faut que nos comptes publics soient bien orientés pour que la présidence française ait de l'autorité à partir du mois de juillet prochain.
Q.- La CFDT, hier, a rejoint FO et la CGT dans le refus de voir le nombre d'années de cotisations augmenter pour la retraite. Elle devrait passer de 40 à 41 ans, et maintenant, il y a un front du refus syndical, ça vous inquiète ?
R.- C'est assez préoccupant. Je crois qu'il faut prolonger la discussion avec la CFDT qui avait accepté cette échéance de 2008 pour le passage aux 41 ans. Ce sont les conditions de ce passage qu'il faut négocier. Je pense que la négociation est encore possible. Il faut discuter, re-discuter encore, mais je pense qu'il est nécessaire, au cours de l'année 2008, de passer à 41 ans.
Q.- Donc, il n'y a pas de négociations, alors ?
R.- Mais si, mais il faut voir les conditions. Moi, j'avais négocié avec la CFDT et ça avait marché. Nous avions négocié les carrières longues. Si aujourd'hui, des gens partent à la retraite quand ils ont commencé à travailler jeunes, à 14, 15 ou 16 ans, c'est grâce notamment à la CFDT qui s'est battue sur cette cause-là.
Q.- Et ça coûte très cher, et on n'a sans doute plus les moyens de refaire quelque chose comme ça ?
R.- Mais c'est pour ça que la réforme des retraites était juste et c'est pour ça que c'était possible.
Q.- Et vous êtes surpris de voir la CFDT rejoindre la CGT et FO sur cette proposition ?
R.- Je pense qu'il faut prolonger le dialogue avec la CFDT. On a besoin de la CFDT pour faire cette réforme.
Q.- Vous aviez délassé le lundi de Pentecôte, il était chômé, il n'était plus férié ; puis, il va redevenir férié. Décidément, vous aviez pris une mauvaise décision !
R.- Je n'ai pas pris une mauvaise décision parce qu'un jour férié, ça rapporte un peu plus de 2 milliards, 2,1 milliards quand c'est travaillé. Et donc, on a généré ainsi pour les personnes âgées, pour les personnes handicapées... Figurez-vous que mes prédécesseurs socialistes n'avaient pas financé l'allocation pour les personnes âgées, qu'ils l'avaient créée mais ne l'avaient pas financée ; grâce à cette Journée de solidarité, nous l'avons financée. Alors, moi j'avais montré comme ça qu'on ne finance le social que par le Travail. Maintenant, c'est aux syndicats et aux partenaires sociaux de choisir la méthode. J'avais choisi le lundi de Pentecôte, visiblement, ce n'est pas la meilleure idée que j'ai pu avoir puisque sur ce sujet, je n'ai pas été suivi.
Q.- Petite auto-critique !
R.- Mais bien sûr ! En tout cas, ce qui est important, c'est qu'il y ait une journée de travail pour les personnes âgées. Cela s'appelle la solidarité nationale. Et ça, figurez-vous, j'en suis fier.
Q.- En tout cas, le prochain lundi de Pentecôte, vous pourrez vous reposer puisqu'il sera férié.
R.- Et puis, on pourra aller aux corridas !
Q.- Dernier mot : Qu'est-ce que vous pensez du parachute doré de G.- M. Benamou, ex-conseiller de l'Elysée, qui se retrouve à la Villa Médicis à Rome, ce qui n'est pas mal ?
R.- Les mitterrandiens sont bien traités.
Q.- Trop ?
R.- Bien.
Q.- Voilà... Bien traités, ce n'est pas trop bien traités, mais bien traités quand même ! J.-P. Raffarin, ancien Premier ministre, était invité de RTL ce matin.
Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 mars 2008
R.- Je suis très ému. Mais d'abord, je vais vous dire une chose en préalable : je ne veux pas participer au bal des hypocrites qui, aujourd'hui, se déroule sous nos yeux. Double hypocrisie : d'abord, tous ceux qui considèrent que finalement, quand on a choisi les Jeux de Pékin, c'était innocemment. Si on a choisi de faire les Jeux Olympiques à Pékin, c'est parce qu'on a une menace. La menace, c'est le nationalisme chinois et on veut, pour lutter contre le nationalisme chinois, l'ouverture de la Chine. Donc ça c'est un premier sujet. On savait très bien que la Chine n'était pas un modèle de démocratie occidentale.
Q.- Les Jeux Olympiques, c'était pour démocratiser la Chine ?
R.- C'était pour ouvrir la Chine sur le monde. Car ce qui menace la Chine, avec son 1 milliard 300 millions d'habitants, c'est le repli sur ellemême et le nationalisme qui, hélas, serait une menace pour le monde. L'ouverture de la Chine, c'est pour nous une sécurité. Et que la Chine ait choisi deux évènements occidentaux, les Jeux Olympiques et l'Exposition universelle, pour exprimer sa force, cela va plutôt dans le sens d'un apaisement. Deuxième hypocrisie : celle de Madame Royal, qui va sur la Muraille de Chine ...
Q.- Je parle d'A. Juppé, vous parlez de S. Royal !
R.- Ecoutez, franchement, vous avez entendu ça : elle va sur la Muraille de Chine, tout de blanc vêtue, parler ...
Q.- Il y a deux ans !
R.- Non, c'était avant l'élection présidentielle. Mais c'est là-bas qu'il fallait parler du Tibet parce qu'on en parlait déjà du Tibet ! On va chercher la crédibilité en Chine et quand on est en Chine, on fait des sourires. Et quand on est dans les grands hôtels parisiens, là on crie, voire on hurle.
Q.- A. Juppé, hypocrite ?
R.- Je dis clairement les choses aujourd'hui. Je suis allé en Chine très souvent depuis 76. J'ai appris une chose : on parle aux Chinois en Chine. Il faut leur parler droit dans les yeux.
Q.- Ce qu'on ne fait pas aujourd'hui ?
R.- Ce que le président de la République a engagé avec une lettre, cette lettre à son collègue Président de Chine, c'est comme ça qu'il faut parler aux Chinois, car les Chinois se méfient toujours de la parole occidentale. La parole occidentale est là-bas suspecte. Il faut donc, pour moi, prolonger ce qu'a fait le président de la République : envoyer un émissaire pour porter le message de la France. Qu'est-ce que le message de la France ? Le boycott, c'est toujours un échec de la diplomatie. La chaise vide, c'est un échec de la diplomatie. Qu'est-ce que nous demandons aux Chinois ? Nous demandons trois choses : le cessez-le-feu dans toutes les émeutes, premièrement. Deuxièmement, la reprise du dialogue avec les amis du Dalaï Lama. Et troisièmement, la liberté de circulation des journalistes pendant tous les Jeux Olympiques. Nous avons trois demandes très précises pour qu'on puisse aller vers un apaisement. Il faut faire en sorte que cette demande arrive aux dirigeants chinois, les yeux dans les yeux, et que cette parole vienne en Chine et non pas de Saint-Germain-des-Près.
Q.- Donc votre conseil, vous qui connaissez bien les Chinois, c'est qu'ils seraient sensibles à l'envoi d'un émissaire pour porter le message présidentiel ?
R.- Je pense qu'il faut préciser le message de la France et aller leur porter directement. Ce n'est pas sur les plateaux de télévision occidentale que l'on parle aux Chinois.
Q.- Vous feriez un bon émissaire, J.-P. Raffarin ?
R.- Je pense que le Président du Sénat qui, prochainement, doit aller en Chine, pourrait faire cet émissaire, si vous m'interrogez vraiment.
Q.- Monsieur Poncelet ?
R.- Monsieur Poncelet, par exemple.
Q.- Il connaît les Chinois, lui ?
R.- C'est au président de la République de s'exprimer. C'est le deuxième personnage de l'Etat, Monsieur Aphatie.
Q.- En tout cas, N. Sarkozy n'a pas exclu, hier, justement, un boycott de la cérémonie d'ouverture. Il a tort de procéder comme ça, d'après vous ?
R.- Je pense que toutes les options doivent être ouvertes mais il faut bien dire les choses clairement. Le boycott est possible mais pour moi, il n'est pas souhaitable, le boycott est un échec. Il faut surtout ne pas priver le peuple chinois de cette ouverture que sont les Jeux Olympiques. Faisons très attention. Un jeune Français qui manifeste, il ne risque rien pour sa vie ; un jeune Tibétain qui manifeste, il risque beaucoup pour sa vie. Alors n'encourageons pas forcément nos amis du peuple chinois, du peuple chinois, de se mettre en danger.
Q.- Votre successeur à l'Hôtel Matignon, F. Fillon, donne une interview importante dans L'Express où il annonce que la croissance sera moins importante que prévu en France, et les déficits publics plus importants que prévu. Pour dire la vérité aux Français, peut-on dire que la politique de rigueur revient ?
R.- Je pense que le mot "rigueur" est inadapté, mais c'est le mot "sérieux". C'est vrai que F. Fillon ...
Q.- Il est inadapté mais c'est le mot "sérieux" ; qu'est-ce que vous voulez dire ?
R.- Parce qu'aujourd'hui la situation est sérieuse. La situation internationale est sérieuse, les Etats-Unis sont entrés en récession. Nous avons une crise financière qui est très préoccupante, je pense qu'elle n'est pas achevée. Elle n'est peut-être même pas à sa moitié. Donc nous sommes aujourd'hui dans une situation où la crise va continuer de se développer : crise financière et donc, récession aux Etats Unis. Et donc pour nous, un certain nombre de difficultés. Pas des difficultés extrêmes puisque, grosso modo, la crise est d'abord financière et que les entreprises françaises sont peu endettées. Mais naturellement, on risque d'avoir, à la Bourse par exemple, une situation globalement assez faible, durablement. Auquel cas, nous avons une vraie situation de nos finances publiques, une vraie situation de la croissance en France, et le Premier ministre, avec lucidité, a reconnu cette situation.
Q.- Et donc, les baisses des impôts promises, N. Sarkozy en avait promis beaucoup pendant sa campagne, c'est fini ?
R.- Je pense qu'en effet, il était urgent de pouvoir rétablir les finances publiques, ce qui, dans cette rentrée parlementaire, me paraît très importante.
Q.- C'est la priorité ?
R.- C'est de bien clarifier les priorités. Pour moi, il y en a trois : le rétablissement des finances publiques, le rétablissement des finances sociales et la réforme du code du travail.
Q.- Et ça, vous n'appelez pas ça la rigueur ?
R.- J'appelle ça du sérieux, parce qu'il faut faire face à nos échéances et notamment à celles de l'Union européenne, car il faut que nos comptes publics soient bien orientés pour que la présidence française ait de l'autorité à partir du mois de juillet prochain.
Q.- La CFDT, hier, a rejoint FO et la CGT dans le refus de voir le nombre d'années de cotisations augmenter pour la retraite. Elle devrait passer de 40 à 41 ans, et maintenant, il y a un front du refus syndical, ça vous inquiète ?
R.- C'est assez préoccupant. Je crois qu'il faut prolonger la discussion avec la CFDT qui avait accepté cette échéance de 2008 pour le passage aux 41 ans. Ce sont les conditions de ce passage qu'il faut négocier. Je pense que la négociation est encore possible. Il faut discuter, re-discuter encore, mais je pense qu'il est nécessaire, au cours de l'année 2008, de passer à 41 ans.
Q.- Donc, il n'y a pas de négociations, alors ?
R.- Mais si, mais il faut voir les conditions. Moi, j'avais négocié avec la CFDT et ça avait marché. Nous avions négocié les carrières longues. Si aujourd'hui, des gens partent à la retraite quand ils ont commencé à travailler jeunes, à 14, 15 ou 16 ans, c'est grâce notamment à la CFDT qui s'est battue sur cette cause-là.
Q.- Et ça coûte très cher, et on n'a sans doute plus les moyens de refaire quelque chose comme ça ?
R.- Mais c'est pour ça que la réforme des retraites était juste et c'est pour ça que c'était possible.
Q.- Et vous êtes surpris de voir la CFDT rejoindre la CGT et FO sur cette proposition ?
R.- Je pense qu'il faut prolonger le dialogue avec la CFDT. On a besoin de la CFDT pour faire cette réforme.
Q.- Vous aviez délassé le lundi de Pentecôte, il était chômé, il n'était plus férié ; puis, il va redevenir férié. Décidément, vous aviez pris une mauvaise décision !
R.- Je n'ai pas pris une mauvaise décision parce qu'un jour férié, ça rapporte un peu plus de 2 milliards, 2,1 milliards quand c'est travaillé. Et donc, on a généré ainsi pour les personnes âgées, pour les personnes handicapées... Figurez-vous que mes prédécesseurs socialistes n'avaient pas financé l'allocation pour les personnes âgées, qu'ils l'avaient créée mais ne l'avaient pas financée ; grâce à cette Journée de solidarité, nous l'avons financée. Alors, moi j'avais montré comme ça qu'on ne finance le social que par le Travail. Maintenant, c'est aux syndicats et aux partenaires sociaux de choisir la méthode. J'avais choisi le lundi de Pentecôte, visiblement, ce n'est pas la meilleure idée que j'ai pu avoir puisque sur ce sujet, je n'ai pas été suivi.
Q.- Petite auto-critique !
R.- Mais bien sûr ! En tout cas, ce qui est important, c'est qu'il y ait une journée de travail pour les personnes âgées. Cela s'appelle la solidarité nationale. Et ça, figurez-vous, j'en suis fier.
Q.- En tout cas, le prochain lundi de Pentecôte, vous pourrez vous reposer puisqu'il sera férié.
R.- Et puis, on pourra aller aux corridas !
Q.- Dernier mot : Qu'est-ce que vous pensez du parachute doré de G.- M. Benamou, ex-conseiller de l'Elysée, qui se retrouve à la Villa Médicis à Rome, ce qui n'est pas mal ?
R.- Les mitterrandiens sont bien traités.
Q.- Trop ?
R.- Bien.
Q.- Voilà... Bien traités, ce n'est pas trop bien traités, mais bien traités quand même ! J.-P. Raffarin, ancien Premier ministre, était invité de RTL ce matin.
Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 mars 2008