Texte intégral
F. Fillon : Je voulais, Monsieur le Premier ministre, d'abord vous dire toute la gratitude qui est la mienne et celle des six membres de mon gouvernement qui m'accompagnent, pour la chaleur de l'accueil que vous nous avez réservé cela ne nous étonne pas car le partenariat entre la France et le Maroc est à la fois ancien, dense, profond et sans cesse renouvelé. Nous avons voulu, à la suite de la visite du Président de la République au mois d'octobre dernier, vérifier que tous les accords qui avaient été pris, notamment toutes les décisions qui avaient été prises d'un commun accord entre nos deux gouvernements se mettaient bien en oeuvre. J'ai eu l'honneur de rencontrer le Roi il y a quelques instants, j'ai pu lui dire l'admiration qui était la mienne, comme je l'ai dit ce matin à mon homologue, Monsieur le Premier ministre, pour l'importance des réformes qui sont conduites au Maroc. J'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises que la France soutenait ces réformes et qu'elle souhaitait que sa coopération vienne les renforcer, les accompagner, les rendre encore plus faciles. Nous allons donc signer, Monsieur le Premier ministre, 17 accords. Je voudrais rappeler qu'en matière d'infrastructures de transport, la France a décidé d'accorder un don de 75 millions d'euros à l'assistance technique du projet de TGV, ce qui va permettre d'enclencher ce projet, dont le Roi nous a dit tout à l'heure qu'il souhaitait qu'il puisse être prolongé dans un objectif de long terme jusqu'à Marrakech. Nous sommes aussi engagés pour le tramway de Rabat. Deux entreprises françaises ont vu leur expertise reconnue à travers la signature d'importants contrats : Alstom pour la fourniture de matériel roulant et Colas Rail pour la construction des voies. En matière d'énergie, l'AFD va accorder un prêt de 50 millions d'euros au réseau à très haute tension de l'Office national d'électricité et c'est aussi dans cette perspective que nous avons marqué notre disposition à travailler avec le Maroc à la constitution d'une filière électronucléaire Une mission du commissaire à l'énergie atomique est venue, ici au Maroc, poser les premières bases de cette coopération et le ministre de l'Energie marocain viendra à Paris la semaine prochaine, où j'aurai l'occasion moi-même de le recevoir. L'AFD financera également des centres de formation, notamment dans le domaine de l'aéronautique, de la construction automobile ou du textile pour plus de 22 millions d'euros. Puis, nous avons eu la joie d'enregistrer l'acquisition par le Maroc d'une frégate multimissions strictement identique aux frégates qui équipent la marine nationale française, ce qui permettra d'ailleurs une meilleure coopération entre les deux marines et notamment en matière d'entraînement des équipages. Enfin, nous avons évoqué au cours de nos entretiens, naturellement, tous les dossiers qui concernent la place du Maroc dans le bassin méditerranéen, ses relations avec l'Europe et sa place dans le monde, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur ces sujets hier. Ce qui est finalement frappant, pour résumer les choses, c'est qu'il n'y a aucun sujet de désaccord entre le Maroc et la France, bien au contraire, une identité de vue parfaite.
Une journaliste (Le Matin) : Merci Monsieur le Premier ministre, merci pour votre visite. C'est pour le journal Le Matin. Nous réitérons de nouveau, pour notre part, la même admiration en ce temps de turbulences en France, puisque vous êtes lancé dans un grand programme de réformes que nous suivons et que vous arrivez à maintenir d'excellents sondages, Monsieur le Premier ministre. Monsieur Fillon, dans moins de 3 mois, la France va assumer la Présidence de l'Union européenne. C'est important pour nous, à cause du projet pour la Méditerranée bien sûr, mais aussi parce que la France n'assumera à nouveau cette présidence qu'en 2028, ce sera très loin, c'est un moment-clé pour nous. Monsieur le Premier ministre, ce projet pour l'Union de la Méditerranée n'a de sens que si en face de l'Europe, il y a une région cohérente qui s'appelle l'UMA. Du coté européen, qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer d'alléger un petit peu le carcan qui existe actuellement et, peut-être, pour rapprocher nos deux pays, le Maroc et l'Algérie ? Deuxième question Monsieur Fillon, rapidement, on craint un petit peu pour ce projet pour l'Union pour la Méditerranée, on craint un petit peu cet aspect sécuritaire et cet aspect un peu immigration et puis l'aspect sécurité, cordon sanitaire autour de l'Europe, est-ce qu'il y a d'autres secteurs, bien entendu ? On aimerait peut-être que vous puissiez un peu décliner ce projet ? Merci beaucoup.
F. Fillon : D'abord, je vous remercie de la manière excellente dont vous avez posé votre question. J'invite les journalistes français à prendre exemple sur cette façon d'aborder les choses de manière positive. D'abord, je voudrais vous dire que pendant la présidence française de l'Union européenne, nous avons prévu avec le Président de la République, avec Bernard Kouchner, de faire tous nos efforts pour permettre l'aboutissement d'une demande très forte du Maroc que la France a toujours soutenu, qui est celle du partenariat avancé. Il y a le projet de l'Union de la Méditerranée mais il y aussi les relations directes du Maroc avec l'Union européenne. Le Maroc représente un exemple de développement grâce aux réformes qui ont été faites, notamment sur le plan politique, sur le plan institutionnel. Nous souhaitons que cet effort aboutisse à un statut particulier du Maroc par rapport à l'Union européenne et nous allons tout faire, pendant la présidence française, pour que ce dossier puisse avancer. Ensuite, l'Union pour la Méditerranée, ce n'est pas un projet sécuritaire, cela n'a même rien à voir avec un projet sécuritaire. L'Union pour la Méditerranée, c'est l'idée qu'il faut que la coopération entre les deux rives de la Méditerranée soit plus puissante, plus forte, plus profonde qu'elle n'a été jusqu'à maintenant. Donc, nous voulons créer une vraie coopération entre, d'un côté, tous les pays de l'Union européenne et, de l'autre côté, tous les pays, sans exception, du bassin méditerranéen. Avec naturellement des dossiers concrets d'investissements en matière d'environnement, en matière de développement durable, avec un objectif qui est d'apporter plus de prospérité et plus de paix dans cette région du monde. C'est important pour l'Europe, pour son développement ; c'est important pour le bassin méditerranéen. C'est un processus qui vient, au fond, s'ajouter à celui de Barcelone, avec l'idée que les chefs d'Etats seront plus concernés par la mise en oeuvre du projet que ce qui était le cas dans le cadre du processus de Barcelone. C'est d'ailleurs pour cela que le Président de la République française attache beaucoup d'importance à ce que le 13 juillet, lorsque nous allons lancer l'Union pour la Méditerranée à Paris, tous les chefs d'Etats soient présents, des deux côtés de la Méditerranée. Quant au problème de coopération entre les pays du Maghreb, je pense que c'est plus au Premier ministre marocain de répondre, ce que je peux simplement dire, c'est que nous, la France et l'Union européenne, naturellement, sommes disponibles et d'ailleurs, nous agissons dans ce sens pour essayer de convaincre les uns et les autres que c'est par de bonnes relations, avec des intentions pacifiques, qu'on peut construire le développement et la prospérité. De ce point de vue-là, je reviens au point de départ de mon propos, le Maroc est un exemple parce que le Maroc a des résultats sur le plan économique alors même que c'est un pays qui n'a pas de ressources naturelles, qui n'a pas les mêmes richesses que certains de ses voisins, il réussit particulièrement bien. Il faut en tirer les conséquences.
K. Ranson (Maghreb Confidentiel) : Toujours au sujet de l'Union de la Méditerranée. Est-ce que, lors de l'audience en fin de matinée avec le Roi, le sujet du futur siège de l'Organisation a été évoqué. Et également, est-ce que a été évoqué le premier projet qui marquera le lancement concret de l'Union de la Méditerranée ?
F. Fillon : Nous avons évoqué la question du siège du secrétariat. La position de la France est simple : il faut que ce siège soit dans un pays de la rive Sud. Il y a une discussion qui est en cours, elle n'est pas pour le moment abouti, mais naturellement, pour nous ce qui est important c'est que ce soit un pays de la rive Sud qui accueille ce secrétariat. Et d'ailleurs, d'une manière générale, par rapport au processus de Barcelone, si nous avons voulu prendre cette initiative c'est parce que nous pensons que la coopération doit être plus équilibrée, que les pays de la rive Sud doivent avoir une part plus importante dans la conduite des projets. Par ailleurs, nous n'avons pas évoqué les premiers projets qui pourraient être retenus, on n'en est pas encore là. On est en train de mettre en place les structures, nous en avons parlé avec sa Majesté. Le 13 juillet, il y aura des discussions importantes sur ce point.
S. Loué (Agence Reuter) : Monsieur le Premier ministre, permettez-moi de revenir sur ce que ma consoeur du Matin a nommé "turbulences", je m'en remets à son jugement. Certaines des propositions du Livre Blanc sur la fonction publique suscitent l'inquiétude des syndicats. Est-ce que le gouvernement français a pour projet de faciliter (inaud.) des fonctionnaires ?
F. Fillon : J'ai beaucoup de respect pour vous, mais là je suis à Rabat, en compagnie du Premier ministre marocain, et donc on va parler si vous le voulez bien des relations entre la France et le Maroc. Et nous trouverons certainement dans les semaines qui viennent, dans les jours qui viennent, d'autres occasions pour parler de la fonction publique en France.
Y. Traïatel Oula (Chaîne nationale marocaine) : Je voudrais juste revenir sur la coopération France-Maroc. C'est un partenariat gagnant-gagnant. Et je voudrais savoir si vous pensez reconsidérer le risque au niveau de la COFACE afin d'améliorer les financements bancaires pour pouvoir mener à bien des projets structurants, comme le TGV ou autres ?
F. Fillon : Ecoutez, l'importance des accords que nous avons conclus montre que nous avons une pleine confiance dans le Maroc et dans son économie. Et donc, en permanence, nous allons réévaluer les risque au fur et à mesure du développement des coopérations, au fur et à mesure du développement de l'économie marocaine. Mais enfin, l'important pour le jour, ce sont les efforts que la France fait elle-même pour venir en soutien au développement du Maroc. J'ai évoqué tout à l'heure, par exemple, sur le TGV, l'importance des financements que nous allons apporter, qui montrent que nous avons pleine confiance dans l'avenir de l'économie marocaine.
Un journaliste : Monsieur le Premier ministre, la France assurera à partir de juillet prochain la présidence de l'Union européenne, qui a répondu favorablement à l'ambition du statut avancé. Quel sera le rôle de la France pour décliner de manière optimale cette ambition et sceller ce partenariat dans ses dimensions politiques et humaines ? Ma deuxième question : à la suite du discours de Tanger du président Sarkozy sur l'Union méditerranéenne, où en est-on aujourd'hui de ce projet auquel le Maroc a bien souscrit ? Merci.
F. Fillon : Sur le premier sujet, nous allons nous employer à faire aboutir la demande du Maroc pendant la présidence française. Et donc, nous allons organiser, avec ce qu'on appelle "la troïka", les trois présidences successives de l'Union européenne, une rencontre au plus haut niveau avec le Maroc pour faire en sorte que ce dossier aboutisse. Je ne vois pas d'obstacle qui devrait rendre difficile les choses. Sur le deuxième sujet, il me semblait avoir répondu. Le projet d'Union pour la Méditerranéenne, est sur les rails, il a fait l'objet d'un accord de l'ensemble des pays de l'Union européenne, et de la quasi-totalité des pays du Bassin Méditerranéen. Nous allons lancer les choses le 13 juillet à Paris en présence de l'ensemble des chefs d'Etat. Nous avons déjà débattu de la gouvernance, de l'organisation, de la répartition des rôles de chacun. Il y a la question du secrétariat qui est encore en discussion. C'est un projet qui est sur les rails et qui, je le pense, viendra apporter un renforcement considérable de la coopération entre l'Union européenne et les pays du Bassin méditerranéen, et surtout donner aux pays du Bassin méditerranéen une position plus forte dans cette coopération. Il ne s'agit pas aujourd'hui de décider de l'Union européenne, de programmes de coopération avec les pays du Bassin méditerranéen. Il s'agit de créer un vrai partenariat à égalité entre le Bassin méditerranéen, et l'Union européenne.
Merci beaucoup Messieurs et Mesdames.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 24 avril 2008
Une journaliste (Le Matin) : Merci Monsieur le Premier ministre, merci pour votre visite. C'est pour le journal Le Matin. Nous réitérons de nouveau, pour notre part, la même admiration en ce temps de turbulences en France, puisque vous êtes lancé dans un grand programme de réformes que nous suivons et que vous arrivez à maintenir d'excellents sondages, Monsieur le Premier ministre. Monsieur Fillon, dans moins de 3 mois, la France va assumer la Présidence de l'Union européenne. C'est important pour nous, à cause du projet pour la Méditerranée bien sûr, mais aussi parce que la France n'assumera à nouveau cette présidence qu'en 2028, ce sera très loin, c'est un moment-clé pour nous. Monsieur le Premier ministre, ce projet pour l'Union de la Méditerranée n'a de sens que si en face de l'Europe, il y a une région cohérente qui s'appelle l'UMA. Du coté européen, qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer d'alléger un petit peu le carcan qui existe actuellement et, peut-être, pour rapprocher nos deux pays, le Maroc et l'Algérie ? Deuxième question Monsieur Fillon, rapidement, on craint un petit peu pour ce projet pour l'Union pour la Méditerranée, on craint un petit peu cet aspect sécuritaire et cet aspect un peu immigration et puis l'aspect sécurité, cordon sanitaire autour de l'Europe, est-ce qu'il y a d'autres secteurs, bien entendu ? On aimerait peut-être que vous puissiez un peu décliner ce projet ? Merci beaucoup.
F. Fillon : D'abord, je vous remercie de la manière excellente dont vous avez posé votre question. J'invite les journalistes français à prendre exemple sur cette façon d'aborder les choses de manière positive. D'abord, je voudrais vous dire que pendant la présidence française de l'Union européenne, nous avons prévu avec le Président de la République, avec Bernard Kouchner, de faire tous nos efforts pour permettre l'aboutissement d'une demande très forte du Maroc que la France a toujours soutenu, qui est celle du partenariat avancé. Il y a le projet de l'Union de la Méditerranée mais il y aussi les relations directes du Maroc avec l'Union européenne. Le Maroc représente un exemple de développement grâce aux réformes qui ont été faites, notamment sur le plan politique, sur le plan institutionnel. Nous souhaitons que cet effort aboutisse à un statut particulier du Maroc par rapport à l'Union européenne et nous allons tout faire, pendant la présidence française, pour que ce dossier puisse avancer. Ensuite, l'Union pour la Méditerranée, ce n'est pas un projet sécuritaire, cela n'a même rien à voir avec un projet sécuritaire. L'Union pour la Méditerranée, c'est l'idée qu'il faut que la coopération entre les deux rives de la Méditerranée soit plus puissante, plus forte, plus profonde qu'elle n'a été jusqu'à maintenant. Donc, nous voulons créer une vraie coopération entre, d'un côté, tous les pays de l'Union européenne et, de l'autre côté, tous les pays, sans exception, du bassin méditerranéen. Avec naturellement des dossiers concrets d'investissements en matière d'environnement, en matière de développement durable, avec un objectif qui est d'apporter plus de prospérité et plus de paix dans cette région du monde. C'est important pour l'Europe, pour son développement ; c'est important pour le bassin méditerranéen. C'est un processus qui vient, au fond, s'ajouter à celui de Barcelone, avec l'idée que les chefs d'Etats seront plus concernés par la mise en oeuvre du projet que ce qui était le cas dans le cadre du processus de Barcelone. C'est d'ailleurs pour cela que le Président de la République française attache beaucoup d'importance à ce que le 13 juillet, lorsque nous allons lancer l'Union pour la Méditerranée à Paris, tous les chefs d'Etats soient présents, des deux côtés de la Méditerranée. Quant au problème de coopération entre les pays du Maghreb, je pense que c'est plus au Premier ministre marocain de répondre, ce que je peux simplement dire, c'est que nous, la France et l'Union européenne, naturellement, sommes disponibles et d'ailleurs, nous agissons dans ce sens pour essayer de convaincre les uns et les autres que c'est par de bonnes relations, avec des intentions pacifiques, qu'on peut construire le développement et la prospérité. De ce point de vue-là, je reviens au point de départ de mon propos, le Maroc est un exemple parce que le Maroc a des résultats sur le plan économique alors même que c'est un pays qui n'a pas de ressources naturelles, qui n'a pas les mêmes richesses que certains de ses voisins, il réussit particulièrement bien. Il faut en tirer les conséquences.
K. Ranson (Maghreb Confidentiel) : Toujours au sujet de l'Union de la Méditerranée. Est-ce que, lors de l'audience en fin de matinée avec le Roi, le sujet du futur siège de l'Organisation a été évoqué. Et également, est-ce que a été évoqué le premier projet qui marquera le lancement concret de l'Union de la Méditerranée ?
F. Fillon : Nous avons évoqué la question du siège du secrétariat. La position de la France est simple : il faut que ce siège soit dans un pays de la rive Sud. Il y a une discussion qui est en cours, elle n'est pas pour le moment abouti, mais naturellement, pour nous ce qui est important c'est que ce soit un pays de la rive Sud qui accueille ce secrétariat. Et d'ailleurs, d'une manière générale, par rapport au processus de Barcelone, si nous avons voulu prendre cette initiative c'est parce que nous pensons que la coopération doit être plus équilibrée, que les pays de la rive Sud doivent avoir une part plus importante dans la conduite des projets. Par ailleurs, nous n'avons pas évoqué les premiers projets qui pourraient être retenus, on n'en est pas encore là. On est en train de mettre en place les structures, nous en avons parlé avec sa Majesté. Le 13 juillet, il y aura des discussions importantes sur ce point.
S. Loué (Agence Reuter) : Monsieur le Premier ministre, permettez-moi de revenir sur ce que ma consoeur du Matin a nommé "turbulences", je m'en remets à son jugement. Certaines des propositions du Livre Blanc sur la fonction publique suscitent l'inquiétude des syndicats. Est-ce que le gouvernement français a pour projet de faciliter (inaud.) des fonctionnaires ?
F. Fillon : J'ai beaucoup de respect pour vous, mais là je suis à Rabat, en compagnie du Premier ministre marocain, et donc on va parler si vous le voulez bien des relations entre la France et le Maroc. Et nous trouverons certainement dans les semaines qui viennent, dans les jours qui viennent, d'autres occasions pour parler de la fonction publique en France.
Y. Traïatel Oula (Chaîne nationale marocaine) : Je voudrais juste revenir sur la coopération France-Maroc. C'est un partenariat gagnant-gagnant. Et je voudrais savoir si vous pensez reconsidérer le risque au niveau de la COFACE afin d'améliorer les financements bancaires pour pouvoir mener à bien des projets structurants, comme le TGV ou autres ?
F. Fillon : Ecoutez, l'importance des accords que nous avons conclus montre que nous avons une pleine confiance dans le Maroc et dans son économie. Et donc, en permanence, nous allons réévaluer les risque au fur et à mesure du développement des coopérations, au fur et à mesure du développement de l'économie marocaine. Mais enfin, l'important pour le jour, ce sont les efforts que la France fait elle-même pour venir en soutien au développement du Maroc. J'ai évoqué tout à l'heure, par exemple, sur le TGV, l'importance des financements que nous allons apporter, qui montrent que nous avons pleine confiance dans l'avenir de l'économie marocaine.
Un journaliste : Monsieur le Premier ministre, la France assurera à partir de juillet prochain la présidence de l'Union européenne, qui a répondu favorablement à l'ambition du statut avancé. Quel sera le rôle de la France pour décliner de manière optimale cette ambition et sceller ce partenariat dans ses dimensions politiques et humaines ? Ma deuxième question : à la suite du discours de Tanger du président Sarkozy sur l'Union méditerranéenne, où en est-on aujourd'hui de ce projet auquel le Maroc a bien souscrit ? Merci.
F. Fillon : Sur le premier sujet, nous allons nous employer à faire aboutir la demande du Maroc pendant la présidence française. Et donc, nous allons organiser, avec ce qu'on appelle "la troïka", les trois présidences successives de l'Union européenne, une rencontre au plus haut niveau avec le Maroc pour faire en sorte que ce dossier aboutisse. Je ne vois pas d'obstacle qui devrait rendre difficile les choses. Sur le deuxième sujet, il me semblait avoir répondu. Le projet d'Union pour la Méditerranéenne, est sur les rails, il a fait l'objet d'un accord de l'ensemble des pays de l'Union européenne, et de la quasi-totalité des pays du Bassin Méditerranéen. Nous allons lancer les choses le 13 juillet à Paris en présence de l'ensemble des chefs d'Etat. Nous avons déjà débattu de la gouvernance, de l'organisation, de la répartition des rôles de chacun. Il y a la question du secrétariat qui est encore en discussion. C'est un projet qui est sur les rails et qui, je le pense, viendra apporter un renforcement considérable de la coopération entre l'Union européenne et les pays du Bassin méditerranéen, et surtout donner aux pays du Bassin méditerranéen une position plus forte dans cette coopération. Il ne s'agit pas aujourd'hui de décider de l'Union européenne, de programmes de coopération avec les pays du Bassin méditerranéen. Il s'agit de créer un vrai partenariat à égalité entre le Bassin méditerranéen, et l'Union européenne.
Merci beaucoup Messieurs et Mesdames.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 24 avril 2008