Texte intégral
Mesdames et messieurs, merci d'être là. Nous avons été plus longs que prévu mais, j'ai eu le plaisir de retrouver Madeleine Albright.
Nous sommes ensemble à Paris, à l'occasion d'un événement historique. Comme vous le savez, c'est la signature, demain, d'un document de toute première importance entre l'OTAN et la Russie. Il constituera un acte majeur de l'Histoire de ces cinquante dernières années puisque, par leurs signatures, les chefs d'Etat et de gouvernement vont enterrer solennellement la guerre froide et effacer la déchirure qui a résultée de l'Accord de Yalta.
C'est donc un événement tout à fait considérable et, somme toute extrêmement heureux pour tous les Européens et pour tous ceux qui sont épris de paix. C'est évidemment dans les relations entre les Etats-Unis et l'Europe, et la Russie, un acte majeur.
Je voudrais ajouter que nous avons consacré cette réunion de travail avec Madeleine Albright à l'examen d'un certain nombre de questions d'intérêts communs à la France et aux Etats-Unis. Cela permet, une fois de plus, de constater, avec joie, la très grande qualité des relations franco-américaines. Nous sommes d'accord sur l'essentiel et nous pouvons parler de tout. Je crois que cela tient beaucoup aux qualités personnelles de Madeleine Albright dont la franchise, qui est bien connue, contribue à la qualité de ces relations parce qu'elle s'accompagne de la gentillesse et du sourire, je dirai de la bienveillance qu'elle a, vis-à-vis de la France c'est sûr, et de moi peut-être.
Nous avons parlé de nombreux sujets, de la Bosnie-Herzégovine où nous sommes engagés ensemble, de la situation en Albanie, de l'Afrique bien sûr et de la nécessaire stabilité de ce continent. Nous avons évoqué la situation en République démocratique du Congo pour constater que, contrairement à ce que vous écrivez généralement, les Français et les Américains travaillent ensemble dans cette partie du monde comme ailleurs.
J'ai insisté sur notre inquiétude s'agissant de la grave crise humanitaire qui se déroule dans des conditions dramatiques dans cette partie du monde et notre souhait d'instaurer rapidement des institutions démocratiques. Enfin, nous avons parlé d'un sujet dont je voudrais vous dire un très bref mot, mais pour lequel nous avons pris ensemble une décision : il s'agit de l'or nazi. Nous sommes, en effet sur ce sujet, convenus de l'importance que puisse se tenir à l'automne, en tout cas dans les meilleurs délais, une conférence internationale sur l'or nazi qui nous permettra aux uns et aux autres de prendre les décisions nécessaires.
Q - La paix a-t-elle éclipsée la paix au Proche-Orient ? N'avez-vous pas évoqué le processus de paix au Proche-Orient ?
R - Juste un mot. Bien entendu, les questions intéressant le Proche-Orient ont été évoquées au cours de notre rencontre et comme vous le savez, aussi bien les Etats-Unis que l'Europe, attachent une très grande importance à l'avenir du processus de paix. Nous avons donc partagé ensemble, je crois pouvoir le dire, à la fois notre préoccupation quant à la situation actuelle, notre forte implication pour essayer de débloquer les choses. Il y a tous les efforts fait par la partie américaine, il y a les efforts qui sont déployés aussi du côté européen : les uns et les autres convergent et je crois que l'on peut dire que les Européens et les Américains travaillent sur ce sujet parfaitement ensemble..
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)