Texte intégral
F. Laborde.- Il y a un an à peu près, presque jour pour jour, était élu N. Sarkozy. On l'a beaucoup vu dans la presse à travers la revue de presse de P. Romedenne. Demain, salle Gaveau, l'UMP organise un raout, une sauterie ?
La réception de ses nouveaux adhérents.
Le président de la République va-t-il venir ?
Je l'ai invité et j'espère bien qu'il va venir. Mais il a un emploi du temps un peu contraint mais j'espère bien qu'il va venir.
Cela veut dire que vous n'avez pas encore eu de réponse ferme et définitive ?
Non, parce qu'il a un petit problème d'emploi du temps. Mais je crois que s'il peut venir, il viendra. D'abord parce qu'il a l'habitude aussi d'avoir accueilli les nouveaux adhérents. C'est lui qui avait institué ce type de réunion, ça marche bien. Et puis au bout d'un an, ça a une valeur symbolique cela forte.
On avait le sentiment qu'il voulait un peu resserrer les rangs. Il trouvait parfois que la majorité était un peu trop turbulente...
La majorité, elle est bien vivante, elle débat, elle est très nombreuse. Elle est formée d'ailleurs de rassemblement de sensibilités diverses et elle débat. D'ailleurs, quand N. Sarkozy était président de l'UMP, il nous a habitué lui-même à organiser le débat. Et le débat, ce n'est pas une caserne, ce n'est pas des gens qui disent toujours la même chose.
C'est-à-dire que c'est lui qui vous a montré le chemin en étant lui-même un Président turbulent ? En tous les cas, il a complètement rénové l'UMP. Quand il est venu, il y avait 114.000 adhérents, c'était en 2004 et aujourd'hui, à la fin de l'année, nous en avions 370.000. C'est le plus grand parti politique français, c'est quelque chose d'assez extraordinaire. Et c'est parce qu'on a su organiser la liberté, c'est-à-dire avec parfois un petit peu de désordre. Ce n'est pas grave, d'ailleurs c'est le tempérament français.
Donc vous avez gardé cette liberté à l'UMP ?
Bien sûr.
F. Hollande, ce matin, dans la presse dit, en parlant de cette première année de mandature qu' "on est passé du bling-bling au couac-couac", façon de dire que...
Ça lui va bien ! Après dix ans d'exercice au Parti socialiste, qu'est-ce que c'est la gauche aujourd'hui ? C'est la gauche plan-plan. Elle n'a aucun projet, aucune réforme. Je préfère le "couac-couac", qui est en fait la liberté, au plan-plan, l'attitude des gens qui ne font rien. Je lisais le sondage du Figaro ce matin : 82 % des Français, y compris beaucoup de gens de gauche, pensent que le Parti socialiste n'est pas capable de se réformer. Il devrait regarder dans quel état ils sont !
Pan sur le bec du PS !
Pan sur le couac !
Pan sur le couac, si vous voulez. Parlons maintenant des mouvements sociaux du mois de mai. Redoutez-vous un mois de mai socialement agité ou pas trop ? Parce que les médecins recommencent à manifester, il y a une grande manifestation le 15, le 21, le 22.
Il ne vaudrait mieux pas. Je n'y crois pas parce qu'en réalité, il y a un dialogue social qui est très rénové, qui a d'ailleurs donné des résultats importants, vous l'avez vu par exemple sur la question du contrat de travail, sur la représentativité syndicale.
Sur la retraite, ils sont quand même assez remonter les syndicats !
Sur la retraite, il y a des désaccords. Mais en même temps, tout le monde sait bien qu'on est obligé d'y passer, qu'est-ce que vous voulez ! On n'a pas besoin de faire la démonstration : les Français vivent de plus en plus longtemps et les retraites sont de plus en plus coûteuses, donc, il faut travailler plus, ce n'est pas un mystère. Ce n'est pas en faisant de l'agitation qu'on améliorera la situation des Français parce qu'on sait bien, que la France est le pays qui travaille le moins dans l'Union européenne. Le mérite de N. Sarkozy, c'est d'une certaine manière, d'avoir remis la France au travail. Cela n'a pas encore produit tous ses effets, mais ça les produit déjà.
Puisqu'on parle des mouvements sociaux, X. Darcos demande qu'en prévision de ces mouvements, il y ait un service minimum de l'Education nationale qui soit assuré, et déjà les municipalités de gauche ont fait savoir que ce n'était pas aux agents chargés de jardinage de garder les enfants...
Oui, j'ai vu cela. Cela a commencé par monsieur Delanoë. Mais le rôle des élus locaux, c'est d'aider la population. Quand l'éducation nationale est en grève, il y a le droit de grève, il n'y à rien à dire cela, mais qu'est-ce qu'on fait des enfants ? "Tant pis, il faut que les gens se débrouillent", a dit monsieur Delanoë, ce n'est pas acceptable ça ! A Antony, quand j'étais maire, on faisait cela depuis toujours, on l'organisait spontanément, bénévolement. Maintenant, l'Etat vous aide, l'Etat donne de l'argent aux municipalités pour organiser un service d'accueil des enfants.
Ils disent qu'ils n'ont pas un personnel compétent et que les chargés des jardins ne sont forcément...
Ce n'est pas vrai ! Ils ont le personnel des centres municipaux de loisirs, c'est-à-dire le mercredi par exemple, on a des services d'accueils dans les mairies. Eh bien ce service du mercredi, on peut l'étendre au jour de grève. Il faut s'organiser pour cela naturellement, il faut le vouloir. Mais bien sûr, ce qu'ils veulent, c'est le maximum de désordre, c'est pour cela qu'il s'y refuse.
Cela veut dire que tous les maires de l'UMP organiseront à l'inverse, eux, des services minimums ?
Oui, bien sûr. Déjà, la dernière fois, nous l'avons fait aussi et l'UMP les mobilise pour qu'ils fassent face à cela. C'est bien accueilli par la population, d'ailleurs aussi indépendamment de ses opinions politiques, parce que quand les mères de famille ont leur enfant sur les bras, le matin où elles doivent aller travailler, avec quand même en contrepartie la perte d'une journée de salaire, ça non plus ce n'est pas très bon pour le pouvoir d'achat ! Il ne faut pas faire des discours sur la pouvoir d'achat puis empêcher les Français de travailler.
Les Français, justement, puisque vous évoquez le sondage du Figaro ils disent que dans l'ensemble ils sont plutôt satisfaits des réformes qui ont été encagées.
Il faut dire que 55 réformes en moins d'un an en réalité, c'est du jamais vu. Il n'y a aucun gouvernement dans l'histoire de notre pays qui ait fait cela !
Mais en même temps certaines réformes ....
Ce n'est pas n'importe quelles réformes ! Attendez, la réforme des régimes spéciaux de retraite par exemple...
Elle n'est pas faite !
Les régimes spéciaux si ! Il y a 20 ans qu'on en parlait, 20 ans. M. Rocard avait dit qu'il y avait de quoi renverser cinq à six gouvernements. On l'a fait. Il y a eu neuf jours de grève, c'est vrai mais enfin on l'a fait. C'était courageux. Le chômage :, jamais il n'a atteint un niveau aussi bas depuis 25 ans, même si cela a un petit peu rebondit le mois dernier.
On ne calcule pas exactement le la même façon.
Si, c'est le même ...
Chômeurs à temps plein ayant travaillés 72 heures le mois précédant.
Voilà. Donc, le chômage n'a jamais été aussi bas. Les heures supplémentaires, ça marche : il y a 38 % d'heures supplémentaires en plus, ce qui est évidemment du pouvoir d'achat distribué. Alors, il en faudrait davantage, il faudrait davantage de croissance, il faut toujours plus, ça c'est vrai, mais ce qu'on a fait, ça compte.
Par exemple, la réforme du droit de succession, les Français disent que c'est très bien mais cela ne concerne pas une majorité de gens.
Cela concerne les gens comme Tout-le-monde. C'est plafonné à 150.000 euros. Quand même, quand à la fin de votre vie, vous avez accumulé un capital de 150.000 euros et que vous pouvez laisser ça à chacun de vos enfants, jusque là, c'est quand même assez normal. Vous avez déjà payé des impôts là-dessus.
Les critiques portent aussi sur les engagements qui ne sont pas totalement tenus. Alors, évidemment...
Le pouvoir d'achat !
C'est le pouvoir d'achat, voilà. Il a dit, répété : "je serai le candidat du pouvoir d'achat", et à l'arrivée : ah, cela patine !
Le pouvoir d'achat, il a le mérite premièrement de s'attaquer à un problème très difficile et ensuite il n'a jamais dit et heureusement que cela ne serait pas possible, que ce serait réglé en un an. C'est un problème incommensurable, la question du pouvoir d'achat. Il y a 25 ans que le pouvoir d'achat se dégrade. De ce point de vue-là, d'ailleurs, les socialistes ont une responsabilité très importante. Ils sont mal venus de faire des critiques à l'égard de ceux qui essayent de redresser les erreurs du passé.
Il y a quelque chose sur lequel il n'est toujours pas arrivé à reconquérir, si je puis dire, l'opinion des Français, c'est le style. Le style Sarkozy, semble-t-il, n'est toujours pas convaincant.
Moi je trouve qu'en tous les cas ça s'est considérablement amélioré même si cela mettra du temps à être apprécié. La dernière prestation qu'il a faite, que vous avez commentée, ça a été plutôt un succès avec une très forte audience.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 mai 2008
La réception de ses nouveaux adhérents.
Le président de la République va-t-il venir ?
Je l'ai invité et j'espère bien qu'il va venir. Mais il a un emploi du temps un peu contraint mais j'espère bien qu'il va venir.
Cela veut dire que vous n'avez pas encore eu de réponse ferme et définitive ?
Non, parce qu'il a un petit problème d'emploi du temps. Mais je crois que s'il peut venir, il viendra. D'abord parce qu'il a l'habitude aussi d'avoir accueilli les nouveaux adhérents. C'est lui qui avait institué ce type de réunion, ça marche bien. Et puis au bout d'un an, ça a une valeur symbolique cela forte.
On avait le sentiment qu'il voulait un peu resserrer les rangs. Il trouvait parfois que la majorité était un peu trop turbulente...
La majorité, elle est bien vivante, elle débat, elle est très nombreuse. Elle est formée d'ailleurs de rassemblement de sensibilités diverses et elle débat. D'ailleurs, quand N. Sarkozy était président de l'UMP, il nous a habitué lui-même à organiser le débat. Et le débat, ce n'est pas une caserne, ce n'est pas des gens qui disent toujours la même chose.
C'est-à-dire que c'est lui qui vous a montré le chemin en étant lui-même un Président turbulent ? En tous les cas, il a complètement rénové l'UMP. Quand il est venu, il y avait 114.000 adhérents, c'était en 2004 et aujourd'hui, à la fin de l'année, nous en avions 370.000. C'est le plus grand parti politique français, c'est quelque chose d'assez extraordinaire. Et c'est parce qu'on a su organiser la liberté, c'est-à-dire avec parfois un petit peu de désordre. Ce n'est pas grave, d'ailleurs c'est le tempérament français.
Donc vous avez gardé cette liberté à l'UMP ?
Bien sûr.
F. Hollande, ce matin, dans la presse dit, en parlant de cette première année de mandature qu' "on est passé du bling-bling au couac-couac", façon de dire que...
Ça lui va bien ! Après dix ans d'exercice au Parti socialiste, qu'est-ce que c'est la gauche aujourd'hui ? C'est la gauche plan-plan. Elle n'a aucun projet, aucune réforme. Je préfère le "couac-couac", qui est en fait la liberté, au plan-plan, l'attitude des gens qui ne font rien. Je lisais le sondage du Figaro ce matin : 82 % des Français, y compris beaucoup de gens de gauche, pensent que le Parti socialiste n'est pas capable de se réformer. Il devrait regarder dans quel état ils sont !
Pan sur le bec du PS !
Pan sur le couac !
Pan sur le couac, si vous voulez. Parlons maintenant des mouvements sociaux du mois de mai. Redoutez-vous un mois de mai socialement agité ou pas trop ? Parce que les médecins recommencent à manifester, il y a une grande manifestation le 15, le 21, le 22.
Il ne vaudrait mieux pas. Je n'y crois pas parce qu'en réalité, il y a un dialogue social qui est très rénové, qui a d'ailleurs donné des résultats importants, vous l'avez vu par exemple sur la question du contrat de travail, sur la représentativité syndicale.
Sur la retraite, ils sont quand même assez remonter les syndicats !
Sur la retraite, il y a des désaccords. Mais en même temps, tout le monde sait bien qu'on est obligé d'y passer, qu'est-ce que vous voulez ! On n'a pas besoin de faire la démonstration : les Français vivent de plus en plus longtemps et les retraites sont de plus en plus coûteuses, donc, il faut travailler plus, ce n'est pas un mystère. Ce n'est pas en faisant de l'agitation qu'on améliorera la situation des Français parce qu'on sait bien, que la France est le pays qui travaille le moins dans l'Union européenne. Le mérite de N. Sarkozy, c'est d'une certaine manière, d'avoir remis la France au travail. Cela n'a pas encore produit tous ses effets, mais ça les produit déjà.
Puisqu'on parle des mouvements sociaux, X. Darcos demande qu'en prévision de ces mouvements, il y ait un service minimum de l'Education nationale qui soit assuré, et déjà les municipalités de gauche ont fait savoir que ce n'était pas aux agents chargés de jardinage de garder les enfants...
Oui, j'ai vu cela. Cela a commencé par monsieur Delanoë. Mais le rôle des élus locaux, c'est d'aider la population. Quand l'éducation nationale est en grève, il y a le droit de grève, il n'y à rien à dire cela, mais qu'est-ce qu'on fait des enfants ? "Tant pis, il faut que les gens se débrouillent", a dit monsieur Delanoë, ce n'est pas acceptable ça ! A Antony, quand j'étais maire, on faisait cela depuis toujours, on l'organisait spontanément, bénévolement. Maintenant, l'Etat vous aide, l'Etat donne de l'argent aux municipalités pour organiser un service d'accueil des enfants.
Ils disent qu'ils n'ont pas un personnel compétent et que les chargés des jardins ne sont forcément...
Ce n'est pas vrai ! Ils ont le personnel des centres municipaux de loisirs, c'est-à-dire le mercredi par exemple, on a des services d'accueils dans les mairies. Eh bien ce service du mercredi, on peut l'étendre au jour de grève. Il faut s'organiser pour cela naturellement, il faut le vouloir. Mais bien sûr, ce qu'ils veulent, c'est le maximum de désordre, c'est pour cela qu'il s'y refuse.
Cela veut dire que tous les maires de l'UMP organiseront à l'inverse, eux, des services minimums ?
Oui, bien sûr. Déjà, la dernière fois, nous l'avons fait aussi et l'UMP les mobilise pour qu'ils fassent face à cela. C'est bien accueilli par la population, d'ailleurs aussi indépendamment de ses opinions politiques, parce que quand les mères de famille ont leur enfant sur les bras, le matin où elles doivent aller travailler, avec quand même en contrepartie la perte d'une journée de salaire, ça non plus ce n'est pas très bon pour le pouvoir d'achat ! Il ne faut pas faire des discours sur la pouvoir d'achat puis empêcher les Français de travailler.
Les Français, justement, puisque vous évoquez le sondage du Figaro ils disent que dans l'ensemble ils sont plutôt satisfaits des réformes qui ont été encagées.
Il faut dire que 55 réformes en moins d'un an en réalité, c'est du jamais vu. Il n'y a aucun gouvernement dans l'histoire de notre pays qui ait fait cela !
Mais en même temps certaines réformes ....
Ce n'est pas n'importe quelles réformes ! Attendez, la réforme des régimes spéciaux de retraite par exemple...
Elle n'est pas faite !
Les régimes spéciaux si ! Il y a 20 ans qu'on en parlait, 20 ans. M. Rocard avait dit qu'il y avait de quoi renverser cinq à six gouvernements. On l'a fait. Il y a eu neuf jours de grève, c'est vrai mais enfin on l'a fait. C'était courageux. Le chômage :, jamais il n'a atteint un niveau aussi bas depuis 25 ans, même si cela a un petit peu rebondit le mois dernier.
On ne calcule pas exactement le la même façon.
Si, c'est le même ...
Chômeurs à temps plein ayant travaillés 72 heures le mois précédant.
Voilà. Donc, le chômage n'a jamais été aussi bas. Les heures supplémentaires, ça marche : il y a 38 % d'heures supplémentaires en plus, ce qui est évidemment du pouvoir d'achat distribué. Alors, il en faudrait davantage, il faudrait davantage de croissance, il faut toujours plus, ça c'est vrai, mais ce qu'on a fait, ça compte.
Par exemple, la réforme du droit de succession, les Français disent que c'est très bien mais cela ne concerne pas une majorité de gens.
Cela concerne les gens comme Tout-le-monde. C'est plafonné à 150.000 euros. Quand même, quand à la fin de votre vie, vous avez accumulé un capital de 150.000 euros et que vous pouvez laisser ça à chacun de vos enfants, jusque là, c'est quand même assez normal. Vous avez déjà payé des impôts là-dessus.
Les critiques portent aussi sur les engagements qui ne sont pas totalement tenus. Alors, évidemment...
Le pouvoir d'achat !
C'est le pouvoir d'achat, voilà. Il a dit, répété : "je serai le candidat du pouvoir d'achat", et à l'arrivée : ah, cela patine !
Le pouvoir d'achat, il a le mérite premièrement de s'attaquer à un problème très difficile et ensuite il n'a jamais dit et heureusement que cela ne serait pas possible, que ce serait réglé en un an. C'est un problème incommensurable, la question du pouvoir d'achat. Il y a 25 ans que le pouvoir d'achat se dégrade. De ce point de vue-là, d'ailleurs, les socialistes ont une responsabilité très importante. Ils sont mal venus de faire des critiques à l'égard de ceux qui essayent de redresser les erreurs du passé.
Il y a quelque chose sur lequel il n'est toujours pas arrivé à reconquérir, si je puis dire, l'opinion des Français, c'est le style. Le style Sarkozy, semble-t-il, n'est toujours pas convaincant.
Moi je trouve qu'en tous les cas ça s'est considérablement amélioré même si cela mettra du temps à être apprécié. La dernière prestation qu'il a faite, que vous avez commentée, ça a été plutôt un succès avec une très forte audience.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 mai 2008