Texte intégral
Le Parlement va se prononcer sur la présence des troupes françaises en Afghanistan. En tant que ministre de la défense, pensez-vous possible un vote dépassant le clivage majorité-opposition ?
Je le souhaite. Nos soldats ont besoin de sentir la nation derrière eux. A travers ce débat avec vote du Parlement, tous les Français seront informés sur la nécessité de notre engagement militaire en Afghanistan, où se joue en partie notre propre sécurité.
Que pensez vous du rapport publié dans le Canard enchaîné sur l'embuscade en Afghanistan le 18 août dernier ?
Le document qu'évoque le Canard enchaîné n'a pas été rédigé par la cellule de renseignement nationale française (Frenic) de Kaboul. Aucun document de la sorte n'est parvenu sur mon bureau ou sur celui de l'Etat Major des Armées. J'ai eu l'occasion, devant les commissions parlementaires de m'exprimer sur les conditions de l'engagement de nos forces dans l'opération qui a coûté la vie à 10 de nos hommes dans l'embuscade du 18 août. Je confirme mot pour mot ce que j'ai eu l'occasion de dire.
Le Nouveau n'a pas réussi à rassembler tous les ex-UDF de la majorité présidentielle. Est-ce un échec ?
Pensez qu'en moins d'un an, nous avons un parti politique indépendant financièrement, comptant 8000 adhérents, doté d'un groupe parlementaire autonome à l'Assemblée nationale. Un parti qui de surcroît compte à chaque élection des progrès en nombre d'élus : nous avons autant de Conseillers généraux que le Modem, et nous gagnerons des sénateurs au prochain renouvellement. Il est faux et injuste de parler d'échec. Les valeurs de l'humanisme, de la responsabilité, de la liberté, de l'Europe ont toujours été incarnées par un parti : c'était l'UDF. Les élus qui adhèrent aux valeurs du centrisme sont nombreux mais, c'est vrai, souvent dispersés. C'est à moi de les rassembler. Je constate d'ailleurs, que le Nouveau Centre est la seule formation politique qui s'inscrit dans la tradition de centre droit et réellement indépendante. Le Parti radical est associé à l'UMP et n'est donc pas autonome. Quant au Modem, il a décidé de draguer l'électorat social-démocrate du PS.
Quelle sera votre stratégie pour les élections sénatoriales ?
Vous verrez qu'il y aura un plus grand nombre de sénateurs centristes au lendemain du renouvellement sénatorial. Notre objectif est évidemment la constitution d'un groupe au Sénat.
Soutenez-vous les sénateurs sortants Modem ?
Non. Et je dis aux deux sénateurs du Modem qu'on ne peut pas être contre le gouvernement à Paris, et se revendiquer de la majorité quand on est en région.
Souhaitez-vous aller seul à la campagne des européennes ?
Chacun sait que les centristes sont les plus sincèrement attachés à la construction européenne. Les figures centristes ont toujours été de grands européens. Je pense à Valéry Giscard d'Estaing qui participera le 18 septembre prochain au premier séminaire des centres que nous consacrerons, dans ma commune d'Epaignes, à l'Europe. Il faudra bien un jour ou l'autre que le Nouveau Centre passe l'épreuve du feu électoral.
Approuvez vous l'idée de financer le RSA par une taxe sur le capital ?
Je veux rendre hommage à Martin Hirsh pour le travail qu'il accomplit et j'approuve sans réserve le RSA : c'est une mesure juste. Mais les députés Nouveau Centre, proposeront pendant le débat budgétaire, des solutions alternatives, comme celle du plafonnement des niches fiscales, afin d'assurer son financement.
Souhaitez vous que le débat soit relancé sur la suppression de l'ISF ?
On ne peut pas supprimer un tel impôt sans une réflexion globale sur l'efficacité de l'impôt et sur l'impératif de justice fiscale. J'y vois là les termes d'un compromis civique. Un groupe de travail piloté par Christian Saint-Etienne étudie cette question et nous présenterons nos propositions fin novembre, lors de notre prochain Conseil national.
Propos recueillis par Laurent de Boissieu
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 4 septembre 2008
Je le souhaite. Nos soldats ont besoin de sentir la nation derrière eux. A travers ce débat avec vote du Parlement, tous les Français seront informés sur la nécessité de notre engagement militaire en Afghanistan, où se joue en partie notre propre sécurité.
Que pensez vous du rapport publié dans le Canard enchaîné sur l'embuscade en Afghanistan le 18 août dernier ?
Le document qu'évoque le Canard enchaîné n'a pas été rédigé par la cellule de renseignement nationale française (Frenic) de Kaboul. Aucun document de la sorte n'est parvenu sur mon bureau ou sur celui de l'Etat Major des Armées. J'ai eu l'occasion, devant les commissions parlementaires de m'exprimer sur les conditions de l'engagement de nos forces dans l'opération qui a coûté la vie à 10 de nos hommes dans l'embuscade du 18 août. Je confirme mot pour mot ce que j'ai eu l'occasion de dire.
Le Nouveau n'a pas réussi à rassembler tous les ex-UDF de la majorité présidentielle. Est-ce un échec ?
Pensez qu'en moins d'un an, nous avons un parti politique indépendant financièrement, comptant 8000 adhérents, doté d'un groupe parlementaire autonome à l'Assemblée nationale. Un parti qui de surcroît compte à chaque élection des progrès en nombre d'élus : nous avons autant de Conseillers généraux que le Modem, et nous gagnerons des sénateurs au prochain renouvellement. Il est faux et injuste de parler d'échec. Les valeurs de l'humanisme, de la responsabilité, de la liberté, de l'Europe ont toujours été incarnées par un parti : c'était l'UDF. Les élus qui adhèrent aux valeurs du centrisme sont nombreux mais, c'est vrai, souvent dispersés. C'est à moi de les rassembler. Je constate d'ailleurs, que le Nouveau Centre est la seule formation politique qui s'inscrit dans la tradition de centre droit et réellement indépendante. Le Parti radical est associé à l'UMP et n'est donc pas autonome. Quant au Modem, il a décidé de draguer l'électorat social-démocrate du PS.
Quelle sera votre stratégie pour les élections sénatoriales ?
Vous verrez qu'il y aura un plus grand nombre de sénateurs centristes au lendemain du renouvellement sénatorial. Notre objectif est évidemment la constitution d'un groupe au Sénat.
Soutenez-vous les sénateurs sortants Modem ?
Non. Et je dis aux deux sénateurs du Modem qu'on ne peut pas être contre le gouvernement à Paris, et se revendiquer de la majorité quand on est en région.
Souhaitez-vous aller seul à la campagne des européennes ?
Chacun sait que les centristes sont les plus sincèrement attachés à la construction européenne. Les figures centristes ont toujours été de grands européens. Je pense à Valéry Giscard d'Estaing qui participera le 18 septembre prochain au premier séminaire des centres que nous consacrerons, dans ma commune d'Epaignes, à l'Europe. Il faudra bien un jour ou l'autre que le Nouveau Centre passe l'épreuve du feu électoral.
Approuvez vous l'idée de financer le RSA par une taxe sur le capital ?
Je veux rendre hommage à Martin Hirsh pour le travail qu'il accomplit et j'approuve sans réserve le RSA : c'est une mesure juste. Mais les députés Nouveau Centre, proposeront pendant le débat budgétaire, des solutions alternatives, comme celle du plafonnement des niches fiscales, afin d'assurer son financement.
Souhaitez vous que le débat soit relancé sur la suppression de l'ISF ?
On ne peut pas supprimer un tel impôt sans une réflexion globale sur l'efficacité de l'impôt et sur l'impératif de justice fiscale. J'y vois là les termes d'un compromis civique. Un groupe de travail piloté par Christian Saint-Etienne étudie cette question et nous présenterons nos propositions fin novembre, lors de notre prochain Conseil national.
Propos recueillis par Laurent de Boissieu
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 4 septembre 2008