Texte intégral
Q - Quelle est votre stratégie pour reconstruire le centre en France, pour redonner à cette famille de pensée tout son poids dans le débat politique national ?
Comme vous le dîtes, il s'agit d'une grande famille de pensée. Depuis 1789, elle joue un rôle déterminant, en raison de son engagement en faveur des classes moyennes, des libertés, tant individuelles que collectives, tant économiques que politiques et sociales. La famille centriste a vu ses idées triompher dans le domaine des libertés locales, dans le domaine de l'idéal européen, dans l'organisation d'une économie de marché régulée... Cette grande famille s'est malheureusement dispersée en 2007 lors de l'élection présidentielle. Et bien je m'attache depuis lors à la rassembler de nouveau, dans la cohérence des valeurs et dans la fidélité à notre tradition. Je n'ai donc pas de "stratégie" pour le centre, seulement des convictions et une fidélité.
Q - Comment allez-vous reconquérir l'électorat centriste qui s'est divisé au deuxième tour de la présidentielle ?
Par l'action, et non par des mots, des imprécations ou des incantations. Seul compte ce que vous faites. Nous avons crée le Nouveau Centre, nous sommes membres de la majorité, nous sommes indépendants. Nous participons activement au programme de réformes que Nicolas Sarkozy a proposé aux Français, et qui l'ont élu pour cela ! Nous sommes fidèles et solidaires. Mais nous veillons à promouvoir nos convictions, comme lors de la réforme des institutions, en faisant inscrire dans notre Constitution le referendum d'initiative citoyenne ou encore l'exigence d'équilibre des comptes publics. Nous oeuvrons également pour que ce soit préservé le pouvoir d'achat des classes moyennes, dans le débat sur le financement du RSA, ou pour demander un débat plus approfondi sur le fichier Edvige. Lors de notre Conseil national, fin novembre, nous rendrons publiques nos différentes propositions économiques.
Q- Le centre n'est-il pas condamné en France à n'être qu'une force d'appoint ?
Comment peut-on encore dire cela, quand toute l'histoire de notre république montre le contraire ! Je ne pense pas seulement à Valéry Giscard d'Estaing, qui a démontré que le centre pouvait être électoralement majoritaire en France, je pense aussi à toutes les élections qui ont toutes été gagnées au centre. On confond la notion de force d'appoint et celle de parti pivot. Les électeurs centristes sont au coeur des grandes décisions démocratiques françaises. Nous-mêmes, alors que nous sommes une organisation très jeune, un an à peine, nous comptons 8000 adhérents, un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, plus de conseillers généraux que le Modem. A chaque élection nous comptons des élus supplémentaires. Aux dernières municipales le Nouveau Centre a gagné avec Agen et Châtellerault, deux des quatre villes remportées sur la gauche.
Q - François Bayrou semble décidé à continuer dans la voie de ce que vous avez vous-même appelé une aventure personnelle. Considérez-vous que son récent appel au PS est de nature à clarifier la situation ?
On sait que nous avons eu une divergence fondamentale entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007. J'avais dit entre les deux tours de l'élection présidentielle que la position de François Bayrou le conduirait à une alliance avec le PS, ce qui était inenvisageable pour moi. J'avais raison.. J'observe aujourd'hui que lors des dernières élections municipales le Modem s'est allié tantôt avec l'UMP tantôt avec le PS et maintenant il propose au PS une alliance pour les élections nationales de 2012. Je respecte ce choix, mais il n'est conforme ni au principe de l'indépendance ni aux valeurs de la tradition centriste.
Q - Selon un sondage publié en cette fin de semaine, Olivier Besancenot apparaît comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy talonné par François Bayrou. Bertrand Delanoë n'apparaît qu'en troisième position. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Cela confirme l'analyse que je viens de vous présenter. Les Français perçoivent clairement le Modem comme un élément de l'opposition à la majorité de 2007. Mais c'est une opposition où le PS est électoralement hégémonique. Aux côtés de la LCR, de LO et du PCF, le Modem ne sera qu'une force d'appoint.
Q - Vous avez choisi l'Europe comme thème pour le premier carrefour des centres que vous organisez. Pour vous est-ce vraiment l'élément fédérateur des différentes sensibilités du centre ?
Historiquement, aucune force politique n'a mieux servi l'idéal européen que les centristes. Ce sont les grandes figures centristes qui ont accompli les étapes décisives de la construction européenne. L'Europe a fait triompher la paix sur le continent pour la première fois dans son histoire. Aujourd'hui, nous voulons accentuer la démocratisation de l'Europe, la mobiliser au service des Européens, pour les protéger des effets négatifs de la globalisation. Mais nous voulons aussi peser sur la globalisation, l'orienter, conformément aux valeurs qui nous sont chères. Nous voulons une Europe conquérante, affirmée dans le monde. Je vous donne rendez-vous à Epaignes, pour le premier carrefour des Centres sur l'Europe, le 18 septembre prochain.
Propos recueillis par Christophe Préteux
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 18 septembre 2008
Comme vous le dîtes, il s'agit d'une grande famille de pensée. Depuis 1789, elle joue un rôle déterminant, en raison de son engagement en faveur des classes moyennes, des libertés, tant individuelles que collectives, tant économiques que politiques et sociales. La famille centriste a vu ses idées triompher dans le domaine des libertés locales, dans le domaine de l'idéal européen, dans l'organisation d'une économie de marché régulée... Cette grande famille s'est malheureusement dispersée en 2007 lors de l'élection présidentielle. Et bien je m'attache depuis lors à la rassembler de nouveau, dans la cohérence des valeurs et dans la fidélité à notre tradition. Je n'ai donc pas de "stratégie" pour le centre, seulement des convictions et une fidélité.
Q - Comment allez-vous reconquérir l'électorat centriste qui s'est divisé au deuxième tour de la présidentielle ?
Par l'action, et non par des mots, des imprécations ou des incantations. Seul compte ce que vous faites. Nous avons crée le Nouveau Centre, nous sommes membres de la majorité, nous sommes indépendants. Nous participons activement au programme de réformes que Nicolas Sarkozy a proposé aux Français, et qui l'ont élu pour cela ! Nous sommes fidèles et solidaires. Mais nous veillons à promouvoir nos convictions, comme lors de la réforme des institutions, en faisant inscrire dans notre Constitution le referendum d'initiative citoyenne ou encore l'exigence d'équilibre des comptes publics. Nous oeuvrons également pour que ce soit préservé le pouvoir d'achat des classes moyennes, dans le débat sur le financement du RSA, ou pour demander un débat plus approfondi sur le fichier Edvige. Lors de notre Conseil national, fin novembre, nous rendrons publiques nos différentes propositions économiques.
Q- Le centre n'est-il pas condamné en France à n'être qu'une force d'appoint ?
Comment peut-on encore dire cela, quand toute l'histoire de notre république montre le contraire ! Je ne pense pas seulement à Valéry Giscard d'Estaing, qui a démontré que le centre pouvait être électoralement majoritaire en France, je pense aussi à toutes les élections qui ont toutes été gagnées au centre. On confond la notion de force d'appoint et celle de parti pivot. Les électeurs centristes sont au coeur des grandes décisions démocratiques françaises. Nous-mêmes, alors que nous sommes une organisation très jeune, un an à peine, nous comptons 8000 adhérents, un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, plus de conseillers généraux que le Modem. A chaque élection nous comptons des élus supplémentaires. Aux dernières municipales le Nouveau Centre a gagné avec Agen et Châtellerault, deux des quatre villes remportées sur la gauche.
Q - François Bayrou semble décidé à continuer dans la voie de ce que vous avez vous-même appelé une aventure personnelle. Considérez-vous que son récent appel au PS est de nature à clarifier la situation ?
On sait que nous avons eu une divergence fondamentale entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2007. J'avais dit entre les deux tours de l'élection présidentielle que la position de François Bayrou le conduirait à une alliance avec le PS, ce qui était inenvisageable pour moi. J'avais raison.. J'observe aujourd'hui que lors des dernières élections municipales le Modem s'est allié tantôt avec l'UMP tantôt avec le PS et maintenant il propose au PS une alliance pour les élections nationales de 2012. Je respecte ce choix, mais il n'est conforme ni au principe de l'indépendance ni aux valeurs de la tradition centriste.
Q - Selon un sondage publié en cette fin de semaine, Olivier Besancenot apparaît comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy talonné par François Bayrou. Bertrand Delanoë n'apparaît qu'en troisième position. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Cela confirme l'analyse que je viens de vous présenter. Les Français perçoivent clairement le Modem comme un élément de l'opposition à la majorité de 2007. Mais c'est une opposition où le PS est électoralement hégémonique. Aux côtés de la LCR, de LO et du PCF, le Modem ne sera qu'une force d'appoint.
Q - Vous avez choisi l'Europe comme thème pour le premier carrefour des centres que vous organisez. Pour vous est-ce vraiment l'élément fédérateur des différentes sensibilités du centre ?
Historiquement, aucune force politique n'a mieux servi l'idéal européen que les centristes. Ce sont les grandes figures centristes qui ont accompli les étapes décisives de la construction européenne. L'Europe a fait triompher la paix sur le continent pour la première fois dans son histoire. Aujourd'hui, nous voulons accentuer la démocratisation de l'Europe, la mobiliser au service des Européens, pour les protéger des effets négatifs de la globalisation. Mais nous voulons aussi peser sur la globalisation, l'orienter, conformément aux valeurs qui nous sont chères. Nous voulons une Europe conquérante, affirmée dans le monde. Je vous donne rendez-vous à Epaignes, pour le premier carrefour des Centres sur l'Europe, le 18 septembre prochain.
Propos recueillis par Christophe Préteux
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 18 septembre 2008