Texte intégral
L. Bazin.- Bonjour, D. Bussereau !
Bonjour, L. Bazin !
Ministre des Transports, notamment. Vous serez avec le Premier ministre tout à l'heure à l'ouverture du Mondial de l'Auto. On dit que ce n'est pas une période faste, c'est le moins qu'on puisse dire ; suppressions de postes chez Renault, suppressions de postes chez Peugeot, en tout cas pour l'instant chômage technique. Est-ce que vous aurez le coeur à la fête ?
Ecoutez, ça va être un Mondial qui se situe naturellement dans tout ce contexte de crise financière, que votre journal rappelait à l'instant. Mais en même temps, ça va être un beau Mondial parce que les entreprises françaises ont beaucoup avancé dans le véhicule de l'avenir, les véhicules hybrides, les véhicules électriques, et qu'on va y voir beaucoup de choses très intéressantes. Alors des choses autour de la roue etc. Donc c'est un Mondial qui, je crois, aura beaucoup de fréquentation et qui va beaucoup intéresser les amateurs d'automobile, les futurs acheteurs, parce qu'il va montrer un peu ce que sera l'automobile de demain.
Le commissaire du Mondial, qu'on avait tout à l'heure en duplex, nous disait : la crise s'arrête aux portes du Mondial ; on ne peut franchement pas acheter ça, vous êtes d'accord ?
Ecoutez, si j'observe les ventes sur le marché français dans un mois de septembre difficile, on a eu des chiffres du chômage qui ont montré que notre économie avait des difficultés...
En hausse de 8,4 %.
Voilà. Donc ça veut dire que les Français s'intéressent à la voiture. Notre mesure malus bonus, la mesure qu'a mis en place J.-L. Borloo, fonctionne bien...
Je note que vous dites maintenant malus bonus et non plus bonus malus, c'est-à-dire qu'on a inversé la perspective.
Oh ! Ecoutez, j'aurais pu dire bonus malus, c'est vraiment une figure de rhétorique...
C'est donc le premier Mondial bonus malus.
Bah, ça a quand même permis d'augmenter de 50 % les achats de voitures économes en énergie, de faire baisser de 40 % les achats de voitures moins économes en énergie, donc c'est une mesure fiscale intelligente qui a bien fonctionné et qui veut dire qu'aujourd'hui c'est vrai on achète beaucoup plus de petites voitures, on accorde plus de place aux transports collectifs, le TGV est en train de gagner des parts de marché etc.
Donc les prix baissent un peu du côté...
Donc on a une réorganisation de la manière dont nous les Français nous nous transportons. On choisit plutôt le transport collectif, on a une petite voiture pour la vie familiale, on utilise le TGV pour des grands déplacements, on est un peu dans un nouveau mode d'organisation.
Finalement, vous êtes en train de nous dire ce matin "Vive la crise !"
Non, je ne dis pas "Vive la crise"...
On peut changer des comportements et ils ne changent que sous la pression
Non, la crise est dure parce qu'elle a des influences sur le crédit et donc le crédit a des influences sur la vie des entreprises. Donc la crise est dure. Le président de la République, le Premier ministre l'ont affirmé avec force, mais ce que je veux dire c'est que l'automobile ce n'est pas quelque chose qui est en grande difficulté, les industries françaises ont peut-être aussi souffert d'avoir eu ces derniers temps moins de nouveaux modèles. Mais aujourd'hui, quand je regarde tout ce qu'elles préparent dans le domaine du véhicule hybride, dans le domaine du véhicule électrique, tous les aménagements de sécurité des véhicules, qui contribuent aussi pour beaucoup à la baisse du nombre de morts et de blessés sur les routes, je trouve que nous avons une industrie automobile française et européenne qui tient la route.
Ça vous rassure de lire ce matin dans Les Echos, vous avez le papier bleu des Echos juste devant vous...
Voilà, de monsieur Ghosn.
L'interview de monsieur Ghosn où il dit il n'y aura pas de fermetures d'usines en France.
Je crois que c'est ce qu'il a dit au président de la République tout à fait récemment...
Les ouvriers de Sandouville seront contents de l'entendre !
Voilà. Et puis je crois, si vous voulez, que Renault, Renault comme Peugeot, comme PSA, ce sont deux belles entreprises, nous avons deux dirigeants à la tête de ces entreprises, C. Streiff et C. Ghosn, qui sont reconnus mondialement, ils ont beaucoup de choses à venir, beaucoup de nouveaux projets, moi je les vois régulièrement, je suis fier de l'industrie automobile française et je pense qu'il faut garder un peu un optimiste raisonnable sur l'avenir de cette industrie.
Pas d'optimisme béat, mais pas de catastrophisme non plus, on l'entend.
Non, pas de catastrophisme.
Est-ce que si Peugeot et Renault étaient en difficultés, comme pourraient l'être demain des banques françaises, comme l'a été Dexia qui est franco-belge, l'Etat mettrait au pot ? Parce que l'Etat est revenu en ligne de manière très forte, ces derniers jours, c'est assez clair.
L'Etat joue son rôle de régulateur. Le président de la République a réaffirmé, dans le discours très important de Toulon la semaine dernière, quel était le rôle de l'Etat : l'Etat est là pour assurer les règles, mais quand il y a quelque chose qui peut avoir une influence négative sur la vie quotidienne des Français, comme il l'a fait avec les Belges et les Luxembourgeois...
Donc, c'est oui ?
Ecoutez, je ne peux pas vous répondre, le problème ne se pose pas. La conception que nous avons [au sein] de ce gouvernement du libéralisme est un libéralisme social, un libéralisme dans lequel l'Etat joue son rôle de régulateur, ce qui a été fait pour Dexia en liaison avec les gouvernements des pays qui nous entourent, du Benelux.
C'est du régularisme, de la régularisation qui n'exclut pas la privatisation, c'est une conception du libéralisme qui est un peu particulière quand même.
Non, écoutez, c'est une politique intelligence. On a privatisé les autoroutes, on a ouvert le capital d'Aéroports De Paris, Air France est une entreprise où il y a maintenant une majorité de capitaux privés. Donc les choses évoluent. Mais à tout moment, l'Etat qui est actionnaire, l'Etat qui est acteur, en fonction de la conjoncture économique, vient pour apporter la bonne réponse par rapport à la conjoncture économique. Je crois que c'est un rôle intelligent et moderne de l'Etat.
On retient votre optimisme raisonnable ce matin et on vous garde sous la main, D. Bussereau, si vous le voulez bien.
Optimiste et raisonnable, si vous le voulez bien !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 octobre 2008
Bonjour, L. Bazin !
Ministre des Transports, notamment. Vous serez avec le Premier ministre tout à l'heure à l'ouverture du Mondial de l'Auto. On dit que ce n'est pas une période faste, c'est le moins qu'on puisse dire ; suppressions de postes chez Renault, suppressions de postes chez Peugeot, en tout cas pour l'instant chômage technique. Est-ce que vous aurez le coeur à la fête ?
Ecoutez, ça va être un Mondial qui se situe naturellement dans tout ce contexte de crise financière, que votre journal rappelait à l'instant. Mais en même temps, ça va être un beau Mondial parce que les entreprises françaises ont beaucoup avancé dans le véhicule de l'avenir, les véhicules hybrides, les véhicules électriques, et qu'on va y voir beaucoup de choses très intéressantes. Alors des choses autour de la roue etc. Donc c'est un Mondial qui, je crois, aura beaucoup de fréquentation et qui va beaucoup intéresser les amateurs d'automobile, les futurs acheteurs, parce qu'il va montrer un peu ce que sera l'automobile de demain.
Le commissaire du Mondial, qu'on avait tout à l'heure en duplex, nous disait : la crise s'arrête aux portes du Mondial ; on ne peut franchement pas acheter ça, vous êtes d'accord ?
Ecoutez, si j'observe les ventes sur le marché français dans un mois de septembre difficile, on a eu des chiffres du chômage qui ont montré que notre économie avait des difficultés...
En hausse de 8,4 %.
Voilà. Donc ça veut dire que les Français s'intéressent à la voiture. Notre mesure malus bonus, la mesure qu'a mis en place J.-L. Borloo, fonctionne bien...
Je note que vous dites maintenant malus bonus et non plus bonus malus, c'est-à-dire qu'on a inversé la perspective.
Oh ! Ecoutez, j'aurais pu dire bonus malus, c'est vraiment une figure de rhétorique...
C'est donc le premier Mondial bonus malus.
Bah, ça a quand même permis d'augmenter de 50 % les achats de voitures économes en énergie, de faire baisser de 40 % les achats de voitures moins économes en énergie, donc c'est une mesure fiscale intelligente qui a bien fonctionné et qui veut dire qu'aujourd'hui c'est vrai on achète beaucoup plus de petites voitures, on accorde plus de place aux transports collectifs, le TGV est en train de gagner des parts de marché etc.
Donc les prix baissent un peu du côté...
Donc on a une réorganisation de la manière dont nous les Français nous nous transportons. On choisit plutôt le transport collectif, on a une petite voiture pour la vie familiale, on utilise le TGV pour des grands déplacements, on est un peu dans un nouveau mode d'organisation.
Finalement, vous êtes en train de nous dire ce matin "Vive la crise !"
Non, je ne dis pas "Vive la crise"...
On peut changer des comportements et ils ne changent que sous la pression
Non, la crise est dure parce qu'elle a des influences sur le crédit et donc le crédit a des influences sur la vie des entreprises. Donc la crise est dure. Le président de la République, le Premier ministre l'ont affirmé avec force, mais ce que je veux dire c'est que l'automobile ce n'est pas quelque chose qui est en grande difficulté, les industries françaises ont peut-être aussi souffert d'avoir eu ces derniers temps moins de nouveaux modèles. Mais aujourd'hui, quand je regarde tout ce qu'elles préparent dans le domaine du véhicule hybride, dans le domaine du véhicule électrique, tous les aménagements de sécurité des véhicules, qui contribuent aussi pour beaucoup à la baisse du nombre de morts et de blessés sur les routes, je trouve que nous avons une industrie automobile française et européenne qui tient la route.
Ça vous rassure de lire ce matin dans Les Echos, vous avez le papier bleu des Echos juste devant vous...
Voilà, de monsieur Ghosn.
L'interview de monsieur Ghosn où il dit il n'y aura pas de fermetures d'usines en France.
Je crois que c'est ce qu'il a dit au président de la République tout à fait récemment...
Les ouvriers de Sandouville seront contents de l'entendre !
Voilà. Et puis je crois, si vous voulez, que Renault, Renault comme Peugeot, comme PSA, ce sont deux belles entreprises, nous avons deux dirigeants à la tête de ces entreprises, C. Streiff et C. Ghosn, qui sont reconnus mondialement, ils ont beaucoup de choses à venir, beaucoup de nouveaux projets, moi je les vois régulièrement, je suis fier de l'industrie automobile française et je pense qu'il faut garder un peu un optimiste raisonnable sur l'avenir de cette industrie.
Pas d'optimisme béat, mais pas de catastrophisme non plus, on l'entend.
Non, pas de catastrophisme.
Est-ce que si Peugeot et Renault étaient en difficultés, comme pourraient l'être demain des banques françaises, comme l'a été Dexia qui est franco-belge, l'Etat mettrait au pot ? Parce que l'Etat est revenu en ligne de manière très forte, ces derniers jours, c'est assez clair.
L'Etat joue son rôle de régulateur. Le président de la République a réaffirmé, dans le discours très important de Toulon la semaine dernière, quel était le rôle de l'Etat : l'Etat est là pour assurer les règles, mais quand il y a quelque chose qui peut avoir une influence négative sur la vie quotidienne des Français, comme il l'a fait avec les Belges et les Luxembourgeois...
Donc, c'est oui ?
Ecoutez, je ne peux pas vous répondre, le problème ne se pose pas. La conception que nous avons [au sein] de ce gouvernement du libéralisme est un libéralisme social, un libéralisme dans lequel l'Etat joue son rôle de régulateur, ce qui a été fait pour Dexia en liaison avec les gouvernements des pays qui nous entourent, du Benelux.
C'est du régularisme, de la régularisation qui n'exclut pas la privatisation, c'est une conception du libéralisme qui est un peu particulière quand même.
Non, écoutez, c'est une politique intelligence. On a privatisé les autoroutes, on a ouvert le capital d'Aéroports De Paris, Air France est une entreprise où il y a maintenant une majorité de capitaux privés. Donc les choses évoluent. Mais à tout moment, l'Etat qui est actionnaire, l'Etat qui est acteur, en fonction de la conjoncture économique, vient pour apporter la bonne réponse par rapport à la conjoncture économique. Je crois que c'est un rôle intelligent et moderne de l'Etat.
On retient votre optimisme raisonnable ce matin et on vous garde sous la main, D. Bussereau, si vous le voulez bien.
Optimiste et raisonnable, si vous le voulez bien !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 2 octobre 2008