Tribune de M. Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, dans "Les Echos" du 8 octobre 2008, sur la gestion de la crise financière, intitulée "Crise financière : pour une coopération européenne".

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Texte intégral

« Nicolas Sarkozy a raison de rechercher une coopération européenne, et en particulier parmi les pays de la zone euro. Affronter le risque systémique en ordre dispersé est un grand danger. L'idéal serait que l'Europe s'entende avec les Etats-Unis sur les moyens de conjurer la crise. Des établissements financiers américains ont émis massivement des créances immobilières douteuses qui ont été recyclées dans l'ensemble du système bancaire international. Comme on ne sait pas très bien qui en sont aujourd'hui les porteurs, la méfiance est générale. Il en résulte une incapacité à se financer entre établissements financiers et toute l'économie en est affectée.
La priorité est donc d'assainir le secteur bancaire international, et pour cela de recenser les établissements qui sont mis en péril par le portage de créances douteuses. Il faut avant tout éviter le risque systémique par lequel la faillite de l'un entraîne celle de l'autre. Chaque établissement affecté doit faire l'objet d'un plan de sauvegarde. La première confiance à rétablir est celle des banques entre elles. C'est la condition pour qu'elles recommencent à prêter. Les Etats-Unis, qui sont à l'origine du sinistre, devraient commencer par mettre en place un plan d'apurement progressif des fameux crédits «subprime» en accordant des facilités aux particuliers défaillants, afin qu'ils le soient moins. Alors que les spéculateurs impénitents ne sont guère punis, il serait moral et utile de soutenir les victimes. L'assistance aux établissements en difficulté doit se faire par une coopération internationale car les établissements sont eux-mêmes internationaux dans leurs activités.
Les solutions peuvent être variées, mais elles doivent être concertées : de la prise d'une participation par l'Etat à l'absorption par un autre établissement. La pire des solutions est celle du dépôt de bilan. Il faut sans doute faciliter les choses par un mouvement concerté de baisse des taux et ne pas se préoccuper aujourd'hui de l'endettement des Etats. Quand il y a le feu à la maison, on ne rationne pas l'eau. »
source http://www.u-m-p.org, le 9 octobre 2008