Texte intégral
J.-L. Hees D. Bussereau.- bonjour. Je me demandais comment un ministre des Transports vivait la crise. Tout le monde parle de la crise mais dans votre champ d'activité, vous pouvez voir immédiatement les conséquences d'un certain nombre de difficultés économiques. Donc, comment vivez-vous cette crise ?
La crise financière ne retombe pas pour l'instant dans le domaine du transport, parce qu'on a toujours besoin de bouger pour le travail, pour les déplacements du quotidien, pour les déplacements scolaires, pour les déplacements professionnels, pour prendre des vacances. Ce qu'on a vu pendant l'été, par exemple, mais cela c'était lié plutôt à l'effet pétrole, à l'effet baril, c'est une moindre circulation des véhicules automobiles, avec deux conséquences : une sympathique, qui est la baisse du nombre d'accidents et une autre qui est plus économique, la baisse de la fréquentation des réseaux autoroutiers. Pour le reste, il y a du monde dans les trains. Sur le plan aéroportuaire et sur le plan des compagnies aériennes, c'est traditionnellement la période un peu creuse de l'année, le mois d'octobre et le mois de novembre. Donc il y a une baisse un peu de trafic, mais c'est assez habituel peut-être un tout petit peu plus que d'habitude. Franchement, le secteur des transports au plan mondial pour l'instant est plutôt étal et c'est plutôt l'effet pétrole qui était important.
Maintenant, je vais m'adresser à l'homme politique D. Bussereau, c'est-à-dire que vous êtes quelqu'un de plutôt libéral. Est-ce que cela remet en cause un certain nombre de choses, est-ce que sur le plan de la philosophie économique, ça remet des pendules à l'heure ou au contraire cela fait partit des cycles économiques ?
Non, moi j'ai toujours lorsque j'étais étudiant et que j'apprenais l'économie avec des grands auteurs comme R. Barre ou un certain nombre d'autres économistes français ou européens - on était déjà dans la période 73, 70-73, la première grande crise pétrolière - on avait déjà la mise en oeuvre de mécanisme de relance économique. Je trouve que la gestion de la France, la gestion de l'Europe après le sommet de samedi est adaptée, c'est-à-dire à la fois elle n'est pas anxiogène mais on traite les problèmes et on informe les gens. Je pense qu'on a besoin, dans une économie, de l'Etat. Rappelez-vous d'ailleurs, quand j'étais ministre du Budget, avec N. Sarkozy nous n'avons pas hésité à re-nationaliser provisoirement Alstom pour en faire aujourd'hui une boîte française, une grande entreprise française très profitable, qui se développe, qui a plus de commandes à la limite qu'elle ne peut produire en particulier dans le domaine de l'industrie ferroviaire. Donc, je pense qu'il faut de temps en temps revenir au rôle de l'Etat. C'est ce qui fait la force de se capitalisme moderne qu'incarne l'Europe.
Il y a des secteurs que vous regardez attentivement, Monsieur Bussereau, c'est par exemple le Mondial de l'automobile [qui] a ouvert ses portes à Paris, c'est toujours un évènement considérable pour un tas de gens, qui aiment toujours les voitures, mais il se trouve que c'est un secteur qui souffre.
Oui, si vous regardez la fréquentation du salon au niveau des visiteurs, elle est bonne. Si vous regardez les chiffres de vente, l'automobile française, pendant l'été, elle est bonne également. Le secteur souffre peut-être parce qu'il est à la croisée des chemins entre l'automobile classique, celle que nous avons connue, aimée, conduite et l'automobile de l'avenir de plus en plus électrique, de plus en plus hybride avec des dispositifs de Stop and start, avec des nouveaux moyens de circulation, de guidage, de sécurité. Donc, on est un peu au moment où notre voiture classique, celle que nous avons connue dans notre enfance ou notre adolescence est en train de changer. Et c'est peut-être pour cela que les constructeurs sont à la croisée des chemins entre les véhicules assez classiques, même s'ils sont de très grande qualité, et ces nouveaux véhicules qui arrivent sur le marché pour lesquels la clientèle est en train de se construire.
Tout de même, N. Sarkozy va se rendre aujourd'hui dans un site de chez Renault où il y a une grande inquiétude de la part des salariés...
A Sandouville, exactement.
A Sandouville, oui. C. Ghosn, le patron, a dit qu'on allait dégraisser, cela revient à cela. Donc, là aussi intervention de l'Etat, quand N. Sarkozy dit attention. Ce centre il va rester ouvert ?
L'industrie automobile en France, c'est 275.000 emplois directs, et avec les sous-traitants, 700.000. Donc, on voit bien qu'on est dans le gras de notre filière industrielle. Donc, on ne peut pas remettre en cause des entreprises aussi importantes, ou des établissements industriels aussi importants que celui de Sandouville. Donc, le président de la République rappelle que l'Etat ne peut pas laisser dans cette période difficile se créer un accident industriel important et que donc l'entreprise doit s'organiser pour maintenir l'emploi ou pour transférer sur cet établissement industriel de Sandouville des fabrications faites ailleurs. Je ne remets pas en cause du tout le fait que nos constructeurs aéronautiques, automobiles construisent dans d'autres pas de l'Europe où la main-d'oeuvre est moins coûteuse, en Tunisie, au Maroc, etc. Mais il faut quand même que ce qui est important c'est-à-dire le montage des véhicules ou la création des avions, tout cela se passe sur le sol national. Donc l'équilibre est à trouver entre maintenir un maximum d'emplois en France et en même temps maintenir la compétitivité de nos groupes. Renault, Peugeot, comme d'ailleurs EADS dans le domaine aéronautique, ont jusqu'à présent bien réussi. Le président de la République a simplement dit un moment : halte là, n'allons pas trop loin dans la destruction de l'emploi industriel dans notre pays.
Alors, ça ne va pas très bien, on peut le dire tout de même, comme cela, dans l'industrie automobile. Les perspectives sont difficiles mais cela va beaucoup mieux qu'en Espagne par exemple ou en Italie. C'est un effet du bonus malus là. Tout le monde est d'accord.
Le bonus malus a bien joué, même à la limite trop bien, puisque sur le plan budgétaire, nous avons 225 millions de moindres recettes que prévu, car finalement les ventes de véhicules et de bonus ont augmenté de 50 %, les malus ont simplement diminué de 40. Donc il y a un décalage. Cela montre l'intérêt des Français pour des voitures non polluantes et aussi le fait que s'il y avait simplement le bonus et le malus, je ne pense pas que ça aurait eu un tel effet sur le marché. C'est le fait que chacun d'entre nous dans cette période de Grenelle de l'environnement est bien conscient que nous devons faire des efforts pour le développement durable et que la manière de conduire- je pense par exemple, j'aurai une réunion cet après-midi avec les inspecteurs du permis de conduire et les autoécoles, on réforme le permis de conduire, c'est un souhait du président de la République. On va le faire également dans le domaine de la sécurité, bien sûr, de plus de sécurité, de plus de rapidité que cela coûte moins cher. Mais en même temps, on va essayer d'apprendre aux jeunes au moment du permis de conduire l'éco conduite et comment consommer moins. Donc je pense qu'il n'y a pas que l'effet d'aubaine du bonus malus, il y a également un changement de comportement. C'est-à-dire le même changement de comportement qui nous aide à diminuer le nombre de morts et de blessés sur nos routes. C'est des radars, c'est la répression, c'est la sévérité mais c'est aussi quand même un changement de comportement.
On va revenir sur la réforme du permis de conduire, parce que c'est bien intéressant pour les gens qui nous écoutent. Mais je reviens à cette difficulté qui est un peu structurelle tout de même et donc un ministre, c'est un Monsieur optimiste par nature, enfin j'imagine. Mais quand par exemple on sait que la tonne d'acier vaut 200 euros aujourd'hui, et puis que l'année prochaine ça vaudra le double, on voit mal comment rester tout à fait optimiste quand on regarde cette industrie automobile.
C'est vrai, je pense que l'industrie automobile sera amenée à évoluer dans ses technologies. On met beaucoup d'argent dans la recherche. On a à la fois une recherche classique industrielle et un programme de recherche pour les transports terrestres qui s'appelle le PREDIT (phon), qui existe depuis de nombreuses années. Si vous observez par exemple l'évolution des moteurs, où là le coût de la matière première est le moins important, on a des évolutions technologiques qui devront à la fois entraîner une baisse des prix et une amélioration de l'environnement. Je pense à ce que présente Michelin au Mondial de l'automobile. Le moteur dans la roue. On est en train de découvrir dans la voiture d'autres moyens à la fois de faire des économies et de rouler plus sûrement et plus durablement. Donc, on s'aperçoit que la roue, ce n'est pas simplement l'interface entre le véhicule et le sol. On a eu pourtant des progrès remarquables dans les pneumatiques, c'est aussi un endroit où on peut créer de la motorisation et faire les voitures autrement. Donc, je pense que la réponse à votre question, qui est difficile - l'augmentation des matières premières - c'est certainement une voiture technologiquement différente de modèles que nous avons aujourd'hui.
L'histoire de l'automobile ne s'arrête pas aujourd'hui, on s'en doutait. On parlait de la réforme du permis de conduire. Donc, il est évident qu'il faut l'améliorer tant qu'on peut la pratique des jeunes au volant. Mais il a été question d'interdire aux jeunes de rouler la nuit.
Cela c'est complètement bidon. Un journal automobile, qui de temps en temps s'amuse à lancer des idées un peu folles, cela fait vendre certainement, cela ne fait pas beaucoup avancer le débat démocratique. Non, ce que nous voulons c'est un permis moins cher. Aujourd'hui, une famille qui a trois enfants autour de 18 ans, 19, 20 ans, c'est trois permis à passer en même temps, c'est souvent inatteignable. D'où un certain nombre de jeunes qui conduisent sans permis. Et donc, c'est naturellement tout à fait inacceptable et très dangereux pour la société. Qu'on puisse le passer plus rapidement, pour qu'un garçon - qui a eu son bac, qui est entré en fac - ou une jeune fille puissent le passer pendant l'été, un apprenti puisse le passer pendant sa période de congé, plus sûr, parce qu'il y a quand même encore une mortalité chez les jeunes beaucoup plus importante. Donc, on accentue encore les règles de prudence que l'on apprend lors du permis. Et je le disais à l'instant, un permis on apprend à ne plus avoir le pied couché sur le champignon, à ne pas accélérer brutalement, à jouer des capacités du véhicule et à conduire de manière plus économique.
Mais un contrôle post examen ?
Oui, c'est une idée qui est dans l'air. C'est de dire ... ou ce test tout au long de sa vie. Cela veut dire qu'au bout d'un certain temps - on va voir si cette idée est retenue, elle n'est pas inintéressante -au bout d'un certain temps, au bout d'un an, le jeune conducteur on refait un petit point avec lui, un petit bilan. Et puis on pourrait, nous les adultes plus âgés, tout au long de sa vie se tester, peut-être avec les inspecteurs du permis de conduire, ou avec les autoécoles ou avec les deux, pour voir si au fil des années, on n'a pas pris de mauvais réflexes ou si on a bien intégré...
On connaît la réponse d'ailleurs, on a acquis ...
On a un certain acquis, mais je pense qu'il faut le faire sur la base du volontariat. Donc, la concertation va s'achever. Nous allons faire avec J.-L. Borloo des propositions au Premier ministre et au président de la République et je pense qu'avant la fin de l'année, on pourra annoncé ce que sera le nouveau permis de conduire des Français.
N'économisez pas vos efforts sur la sécurité. On vous remercie D. Bussereau.
Surtout pas d'autant plus qu'on a un objectif de baisser de 1.500 le nombre de morts sur nos routes pendant les 5 années. Cela a été le cas des 5 années précédentes et ça, ça n'a pas de prix.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 octobre 2008
La crise financière ne retombe pas pour l'instant dans le domaine du transport, parce qu'on a toujours besoin de bouger pour le travail, pour les déplacements du quotidien, pour les déplacements scolaires, pour les déplacements professionnels, pour prendre des vacances. Ce qu'on a vu pendant l'été, par exemple, mais cela c'était lié plutôt à l'effet pétrole, à l'effet baril, c'est une moindre circulation des véhicules automobiles, avec deux conséquences : une sympathique, qui est la baisse du nombre d'accidents et une autre qui est plus économique, la baisse de la fréquentation des réseaux autoroutiers. Pour le reste, il y a du monde dans les trains. Sur le plan aéroportuaire et sur le plan des compagnies aériennes, c'est traditionnellement la période un peu creuse de l'année, le mois d'octobre et le mois de novembre. Donc il y a une baisse un peu de trafic, mais c'est assez habituel peut-être un tout petit peu plus que d'habitude. Franchement, le secteur des transports au plan mondial pour l'instant est plutôt étal et c'est plutôt l'effet pétrole qui était important.
Maintenant, je vais m'adresser à l'homme politique D. Bussereau, c'est-à-dire que vous êtes quelqu'un de plutôt libéral. Est-ce que cela remet en cause un certain nombre de choses, est-ce que sur le plan de la philosophie économique, ça remet des pendules à l'heure ou au contraire cela fait partit des cycles économiques ?
Non, moi j'ai toujours lorsque j'étais étudiant et que j'apprenais l'économie avec des grands auteurs comme R. Barre ou un certain nombre d'autres économistes français ou européens - on était déjà dans la période 73, 70-73, la première grande crise pétrolière - on avait déjà la mise en oeuvre de mécanisme de relance économique. Je trouve que la gestion de la France, la gestion de l'Europe après le sommet de samedi est adaptée, c'est-à-dire à la fois elle n'est pas anxiogène mais on traite les problèmes et on informe les gens. Je pense qu'on a besoin, dans une économie, de l'Etat. Rappelez-vous d'ailleurs, quand j'étais ministre du Budget, avec N. Sarkozy nous n'avons pas hésité à re-nationaliser provisoirement Alstom pour en faire aujourd'hui une boîte française, une grande entreprise française très profitable, qui se développe, qui a plus de commandes à la limite qu'elle ne peut produire en particulier dans le domaine de l'industrie ferroviaire. Donc, je pense qu'il faut de temps en temps revenir au rôle de l'Etat. C'est ce qui fait la force de se capitalisme moderne qu'incarne l'Europe.
Il y a des secteurs que vous regardez attentivement, Monsieur Bussereau, c'est par exemple le Mondial de l'automobile [qui] a ouvert ses portes à Paris, c'est toujours un évènement considérable pour un tas de gens, qui aiment toujours les voitures, mais il se trouve que c'est un secteur qui souffre.
Oui, si vous regardez la fréquentation du salon au niveau des visiteurs, elle est bonne. Si vous regardez les chiffres de vente, l'automobile française, pendant l'été, elle est bonne également. Le secteur souffre peut-être parce qu'il est à la croisée des chemins entre l'automobile classique, celle que nous avons connue, aimée, conduite et l'automobile de l'avenir de plus en plus électrique, de plus en plus hybride avec des dispositifs de Stop and start, avec des nouveaux moyens de circulation, de guidage, de sécurité. Donc, on est un peu au moment où notre voiture classique, celle que nous avons connue dans notre enfance ou notre adolescence est en train de changer. Et c'est peut-être pour cela que les constructeurs sont à la croisée des chemins entre les véhicules assez classiques, même s'ils sont de très grande qualité, et ces nouveaux véhicules qui arrivent sur le marché pour lesquels la clientèle est en train de se construire.
Tout de même, N. Sarkozy va se rendre aujourd'hui dans un site de chez Renault où il y a une grande inquiétude de la part des salariés...
A Sandouville, exactement.
A Sandouville, oui. C. Ghosn, le patron, a dit qu'on allait dégraisser, cela revient à cela. Donc, là aussi intervention de l'Etat, quand N. Sarkozy dit attention. Ce centre il va rester ouvert ?
L'industrie automobile en France, c'est 275.000 emplois directs, et avec les sous-traitants, 700.000. Donc, on voit bien qu'on est dans le gras de notre filière industrielle. Donc, on ne peut pas remettre en cause des entreprises aussi importantes, ou des établissements industriels aussi importants que celui de Sandouville. Donc, le président de la République rappelle que l'Etat ne peut pas laisser dans cette période difficile se créer un accident industriel important et que donc l'entreprise doit s'organiser pour maintenir l'emploi ou pour transférer sur cet établissement industriel de Sandouville des fabrications faites ailleurs. Je ne remets pas en cause du tout le fait que nos constructeurs aéronautiques, automobiles construisent dans d'autres pas de l'Europe où la main-d'oeuvre est moins coûteuse, en Tunisie, au Maroc, etc. Mais il faut quand même que ce qui est important c'est-à-dire le montage des véhicules ou la création des avions, tout cela se passe sur le sol national. Donc l'équilibre est à trouver entre maintenir un maximum d'emplois en France et en même temps maintenir la compétitivité de nos groupes. Renault, Peugeot, comme d'ailleurs EADS dans le domaine aéronautique, ont jusqu'à présent bien réussi. Le président de la République a simplement dit un moment : halte là, n'allons pas trop loin dans la destruction de l'emploi industriel dans notre pays.
Alors, ça ne va pas très bien, on peut le dire tout de même, comme cela, dans l'industrie automobile. Les perspectives sont difficiles mais cela va beaucoup mieux qu'en Espagne par exemple ou en Italie. C'est un effet du bonus malus là. Tout le monde est d'accord.
Le bonus malus a bien joué, même à la limite trop bien, puisque sur le plan budgétaire, nous avons 225 millions de moindres recettes que prévu, car finalement les ventes de véhicules et de bonus ont augmenté de 50 %, les malus ont simplement diminué de 40. Donc il y a un décalage. Cela montre l'intérêt des Français pour des voitures non polluantes et aussi le fait que s'il y avait simplement le bonus et le malus, je ne pense pas que ça aurait eu un tel effet sur le marché. C'est le fait que chacun d'entre nous dans cette période de Grenelle de l'environnement est bien conscient que nous devons faire des efforts pour le développement durable et que la manière de conduire- je pense par exemple, j'aurai une réunion cet après-midi avec les inspecteurs du permis de conduire et les autoécoles, on réforme le permis de conduire, c'est un souhait du président de la République. On va le faire également dans le domaine de la sécurité, bien sûr, de plus de sécurité, de plus de rapidité que cela coûte moins cher. Mais en même temps, on va essayer d'apprendre aux jeunes au moment du permis de conduire l'éco conduite et comment consommer moins. Donc je pense qu'il n'y a pas que l'effet d'aubaine du bonus malus, il y a également un changement de comportement. C'est-à-dire le même changement de comportement qui nous aide à diminuer le nombre de morts et de blessés sur nos routes. C'est des radars, c'est la répression, c'est la sévérité mais c'est aussi quand même un changement de comportement.
On va revenir sur la réforme du permis de conduire, parce que c'est bien intéressant pour les gens qui nous écoutent. Mais je reviens à cette difficulté qui est un peu structurelle tout de même et donc un ministre, c'est un Monsieur optimiste par nature, enfin j'imagine. Mais quand par exemple on sait que la tonne d'acier vaut 200 euros aujourd'hui, et puis que l'année prochaine ça vaudra le double, on voit mal comment rester tout à fait optimiste quand on regarde cette industrie automobile.
C'est vrai, je pense que l'industrie automobile sera amenée à évoluer dans ses technologies. On met beaucoup d'argent dans la recherche. On a à la fois une recherche classique industrielle et un programme de recherche pour les transports terrestres qui s'appelle le PREDIT (phon), qui existe depuis de nombreuses années. Si vous observez par exemple l'évolution des moteurs, où là le coût de la matière première est le moins important, on a des évolutions technologiques qui devront à la fois entraîner une baisse des prix et une amélioration de l'environnement. Je pense à ce que présente Michelin au Mondial de l'automobile. Le moteur dans la roue. On est en train de découvrir dans la voiture d'autres moyens à la fois de faire des économies et de rouler plus sûrement et plus durablement. Donc, on s'aperçoit que la roue, ce n'est pas simplement l'interface entre le véhicule et le sol. On a eu pourtant des progrès remarquables dans les pneumatiques, c'est aussi un endroit où on peut créer de la motorisation et faire les voitures autrement. Donc, je pense que la réponse à votre question, qui est difficile - l'augmentation des matières premières - c'est certainement une voiture technologiquement différente de modèles que nous avons aujourd'hui.
L'histoire de l'automobile ne s'arrête pas aujourd'hui, on s'en doutait. On parlait de la réforme du permis de conduire. Donc, il est évident qu'il faut l'améliorer tant qu'on peut la pratique des jeunes au volant. Mais il a été question d'interdire aux jeunes de rouler la nuit.
Cela c'est complètement bidon. Un journal automobile, qui de temps en temps s'amuse à lancer des idées un peu folles, cela fait vendre certainement, cela ne fait pas beaucoup avancer le débat démocratique. Non, ce que nous voulons c'est un permis moins cher. Aujourd'hui, une famille qui a trois enfants autour de 18 ans, 19, 20 ans, c'est trois permis à passer en même temps, c'est souvent inatteignable. D'où un certain nombre de jeunes qui conduisent sans permis. Et donc, c'est naturellement tout à fait inacceptable et très dangereux pour la société. Qu'on puisse le passer plus rapidement, pour qu'un garçon - qui a eu son bac, qui est entré en fac - ou une jeune fille puissent le passer pendant l'été, un apprenti puisse le passer pendant sa période de congé, plus sûr, parce qu'il y a quand même encore une mortalité chez les jeunes beaucoup plus importante. Donc, on accentue encore les règles de prudence que l'on apprend lors du permis. Et je le disais à l'instant, un permis on apprend à ne plus avoir le pied couché sur le champignon, à ne pas accélérer brutalement, à jouer des capacités du véhicule et à conduire de manière plus économique.
Mais un contrôle post examen ?
Oui, c'est une idée qui est dans l'air. C'est de dire ... ou ce test tout au long de sa vie. Cela veut dire qu'au bout d'un certain temps - on va voir si cette idée est retenue, elle n'est pas inintéressante -au bout d'un certain temps, au bout d'un an, le jeune conducteur on refait un petit point avec lui, un petit bilan. Et puis on pourrait, nous les adultes plus âgés, tout au long de sa vie se tester, peut-être avec les inspecteurs du permis de conduire, ou avec les autoécoles ou avec les deux, pour voir si au fil des années, on n'a pas pris de mauvais réflexes ou si on a bien intégré...
On connaît la réponse d'ailleurs, on a acquis ...
On a un certain acquis, mais je pense qu'il faut le faire sur la base du volontariat. Donc, la concertation va s'achever. Nous allons faire avec J.-L. Borloo des propositions au Premier ministre et au président de la République et je pense qu'avant la fin de l'année, on pourra annoncé ce que sera le nouveau permis de conduire des Français.
N'économisez pas vos efforts sur la sécurité. On vous remercie D. Bussereau.
Surtout pas d'autant plus qu'on a un objectif de baisser de 1.500 le nombre de morts sur nos routes pendant les 5 années. Cela a été le cas des 5 années précédentes et ça, ça n'a pas de prix.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 octobre 2008