Texte intégral
C'est avec une grande joie que j'accueille aujourd'hui en l'Hôtel de ville de Bordeaux l'assemblée générale de l'ACORAM (Association centrale des officiers de réserve de l'armée de mer). L'essor et le rayonnement de Bordeaux doivent beaucoup, c'est une évidence à sa proximité de l'océan et à sa qualité de port maritime. Il est donc tout à fait légitime qu'une association comme la vôtre tienne son assemblée générale dans notre ville.
Cette assemblée se tient à un moment où, sous l'impulsion très forte du président de la République, nos armées sont à la veille des restructurations les plus fondamentales qu'elles aient à connaître depuis la fin de la guerre d'Algérie. Pour la première fois dans son histoire, notre pays ne connaît pas de menace directe et permanente à ses frontières, la menace soviétique qui justifiait jusqu'à la chute du mur de Berlin notre dispositif militaire s'est effondrée et il était normal, comme tous nos alliés, que nous en tirions les conséquences.
C'est pourquoi le président de la République a souhaité que nos forces soient désormais organisées autour de grandes fonctions opérationnelles : la dissuasion qui garantit toujours la survie de la Nation ; la prévention, fondée sur le renseignement, qui doit permettre de déceler les crises avant qu'elles ne dégénèrent ; enfin la protection de la sécurité du territoire qui incomberont à l'avenir beaucoup plus largement à la Gendarmerie Nationale.
Armée professionnelle (débat avec les réservistes)
Mais de toutes les décisions importantes qui ont été annoncées, c'est sans doute la professionnalisation à laquelle je viens de faire allusion qui aura retenu le plus votre attention. Avant qu'à l'automne une loi ne fixe les modalités de conscription rénovée, une vaste concertation a été lancée dans le pays. La question centrale que ce débat doit trancher est de savoir s'il faut maintenir un service national obligatoire ou volontaire dans lequel les formes civiles seraient très largement prédominantes.
Et il est tout à fait naturel que des associations comme la vôtre soient associées à ce débat. C'est pourquoi le ministre de la Défense a remis le 10 avril dernier à votre président, le Capitaine de Frégate Hatey le questionnaire sur l'avenir de ce service national et ses incidences sur les réserves. Il ne m'appartient pas, bien évidement, d'anticiper sur les résultats de ces consultations et encore moins sur les formes précises qui seront celles des réserves au terme des restructurations en cours.
"Réserve 2015"
Cependant, comme le ministre lui-même le rappelait le 10 avril dernier, l'exigence de disposer de réserves à côté d'une armée professionnelle demeure l'élaboration de la "Réserve 2015" à partir du socle solide que constitue le "plan réserve 2000" qui était jusqu'à présent votre référence, sera la concrétisation de cette exigence. Le contenu de cette " Réserve 2015" vous est connu : une "première réserve" de 100 000 hommes sélectionnés pour leur compétence et leur disponibilité capable de répondre aux besoins globaux de notre Défense. Une "deuxième réserve" comprendra ceux qui ne pourront pas ou plus, satisfaire aux exigences de la première réserve. Ce vivier comptera, bien évidemment, les cadres de réserve désireux, de contribuer sous des formes nouvelles et adaptées, au maintien du lien Armées-Nation. Il vous appartient de réfléchir à la place qui doit être celle de la Marine Nationale dans cette nouvelle réserve.
Il est, en tout cas, certain que nous devons nous orienter vers des réserves plus restreintes, plus fidèles et mieux entraînées.
Mais ce qui, au-delà des structures, reste essentiel c'est que la défense du pays mêle de façon indissociable l'efficacité militaire, la performance économique, l'excellence scientifique et la force d'une communauté de citoyens décidés à vivre, à prospérer, et à rayonner ensemble. Souvenons-nous à cet égard du jugement que Winston Churchill portait sur les réservistes : "Etre réserviste, c'est être deux fois citoyen" ! Dans ce nouveau contexte, où les liens entre l'Armée et la Nation doivent s'exprimer par d'autres voies que celle de la conscription, le rôle d'une association comme l'ACORAM est plus que jamais essentiel. Voilà un bon sujet de réflexion à l'occasion de votre 70e anniversaire !
Cette assemblée se tient à un moment où, sous l'impulsion très forte du président de la République, nos armées sont à la veille des restructurations les plus fondamentales qu'elles aient à connaître depuis la fin de la guerre d'Algérie. Pour la première fois dans son histoire, notre pays ne connaît pas de menace directe et permanente à ses frontières, la menace soviétique qui justifiait jusqu'à la chute du mur de Berlin notre dispositif militaire s'est effondrée et il était normal, comme tous nos alliés, que nous en tirions les conséquences.
C'est pourquoi le président de la République a souhaité que nos forces soient désormais organisées autour de grandes fonctions opérationnelles : la dissuasion qui garantit toujours la survie de la Nation ; la prévention, fondée sur le renseignement, qui doit permettre de déceler les crises avant qu'elles ne dégénèrent ; enfin la protection de la sécurité du territoire qui incomberont à l'avenir beaucoup plus largement à la Gendarmerie Nationale.
Armée professionnelle (débat avec les réservistes)
Mais de toutes les décisions importantes qui ont été annoncées, c'est sans doute la professionnalisation à laquelle je viens de faire allusion qui aura retenu le plus votre attention. Avant qu'à l'automne une loi ne fixe les modalités de conscription rénovée, une vaste concertation a été lancée dans le pays. La question centrale que ce débat doit trancher est de savoir s'il faut maintenir un service national obligatoire ou volontaire dans lequel les formes civiles seraient très largement prédominantes.
Et il est tout à fait naturel que des associations comme la vôtre soient associées à ce débat. C'est pourquoi le ministre de la Défense a remis le 10 avril dernier à votre président, le Capitaine de Frégate Hatey le questionnaire sur l'avenir de ce service national et ses incidences sur les réserves. Il ne m'appartient pas, bien évidement, d'anticiper sur les résultats de ces consultations et encore moins sur les formes précises qui seront celles des réserves au terme des restructurations en cours.
"Réserve 2015"
Cependant, comme le ministre lui-même le rappelait le 10 avril dernier, l'exigence de disposer de réserves à côté d'une armée professionnelle demeure l'élaboration de la "Réserve 2015" à partir du socle solide que constitue le "plan réserve 2000" qui était jusqu'à présent votre référence, sera la concrétisation de cette exigence. Le contenu de cette " Réserve 2015" vous est connu : une "première réserve" de 100 000 hommes sélectionnés pour leur compétence et leur disponibilité capable de répondre aux besoins globaux de notre Défense. Une "deuxième réserve" comprendra ceux qui ne pourront pas ou plus, satisfaire aux exigences de la première réserve. Ce vivier comptera, bien évidemment, les cadres de réserve désireux, de contribuer sous des formes nouvelles et adaptées, au maintien du lien Armées-Nation. Il vous appartient de réfléchir à la place qui doit être celle de la Marine Nationale dans cette nouvelle réserve.
Il est, en tout cas, certain que nous devons nous orienter vers des réserves plus restreintes, plus fidèles et mieux entraînées.
Mais ce qui, au-delà des structures, reste essentiel c'est que la défense du pays mêle de façon indissociable l'efficacité militaire, la performance économique, l'excellence scientifique et la force d'une communauté de citoyens décidés à vivre, à prospérer, et à rayonner ensemble. Souvenons-nous à cet égard du jugement que Winston Churchill portait sur les réservistes : "Etre réserviste, c'est être deux fois citoyen" ! Dans ce nouveau contexte, où les liens entre l'Armée et la Nation doivent s'exprimer par d'autres voies que celle de la conscription, le rôle d'une association comme l'ACORAM est plus que jamais essentiel. Voilà un bon sujet de réflexion à l'occasion de votre 70e anniversaire !