Texte intégral
Je suis très heureux de recevoir mon collègue et ami, le ministre des Affaires étrangères d'Australie, M. Smith. Il a eu le bonheur de travailler avec Rama Yade et maintenant avec son collègue.
Nous avons abordé de nombreux sujets tels que l'Iran, le Moyen-Orient, l'Afrique, et malheureusement comme l'actualité le montre, de la République démocratique du Congo et de ce qui est en train de s'y passer. C'était une sorte de "Tour du monde". Croyez-moi ou non, nous, l'Australie, l'Union européenne et la France - et par voie de conséquence la Présidence française - sommes en total accord. C'est un plaisir de pouvoir se féliciter de ce que nous avons accompli au nom de l'Europe : je citerai le rôle de l'Union européenne en Géorgie, ou encore dans le contexte de la crise économique. Le Premier ministre australien et le président Sarkozy s'entretiendront avant le sommet de Washington, le 15 novembre prochain. Ils ont l'habitude de se parler. C'est pour ma part un privilège de recevoir mes amis. J'ai promis à Stephen de lui rendre visite en Australie - pendant au moins une semaine - sans doute au début de l'année prochaine, notre agenda de la Présidence française étant très rempli et rendant un tel déplacement impossible avant.
Q - (A propos de l'attitude de l'Union européenne et de la Présidence française face à la situation en République démocratique du Congo)
R - C'est une question très difficile parce que, comme vous le savez, nous faisons face à une longue et cruelle guerre en République démocratique du Congo. Il y a 16.000 casques bleus qui essayent de défendre la population, et principalement les réfugiés qui sont près d'un million. Je me suis rendu en République démocratique du Congo deux ou trois fois et vous ne pouvez pas imaginer ce que peuvent endurer les populations civiles et principalement les femmes. Le viol est une arme pour les soldats.
Il est très difficile d'adopter une attitude commune européenne. J'ai évoqué ce dossier avec Javier Solana ce matin - encore hier, je me trouvais avec lui à Saint-Pétersbourg en Russie. Est-il possible d'envoyer d'autres forces ? Je ne sais vraiment pas. Certaines nations sont réticentes. La dernière fois c'était une initiative franco-belge, l'opération Artémis, qui a rencontré un vif succès pendant trois ou quatre mois. Est-il possible de répéter ce genre d'opération ?
Nous avons également parlé de l'Afghanistan et nous avons un point de vue concordant à ce sujet. Nous sommes engagés à travers le monde.
La situation est vraiment désespérée. Honnêtement, mon point de vue personnel est d'essayer de faire quelque chose. Nous verrons. Nous avons un autre rendez-vous demain. M. Smith va rencontrer maintenant M. Hervé Morin, le ministre de la Défense et nous en avons parlé avec Hervé ce matin. Quant à la Belgique, il faut que je parle avec Karel de Gutch, le ministre des Affaires étrangères qui se trouve actuellement au Congo, où il est parti hier. Nous sommes en contact étroit avec lui mais pour le moment je ne peux vous promettre que d'essayer, et d'essayer encore.
(...)
Je suis tout à fait d'accord avec le ministre Smith, mais quoi de plus ? Etre d'accord ce n'est pas suffisant, laissez-nous essayer de faire quelque chose.
Q - Monsieur le ministre vous dites, "let's try to do something", mais quoi, vous dites que les pays sont réticents, que faire face à cette réticence ?
R - Que faire, que faire ! Il y a une force des Nations unies qui est en train de défendre Goma. Les troupes du général Nkunda approchent de Goma, ils ont pris une ville à cinquante kilomètres avec assez de facilité. C'est sous le chapitre VII de la Chartre des Nations unies que les troupes sont engagées. Peuvent-elles défendre cette ville ? Et surtout peuvent-elles défendre les camps de réfugiés, comme elles sont en train d'essayer de le faire ? Ces camps de réfugiés accueillent des centaines de milliers de pauvres gens qui sont là depuis des années. Nous sommes en contact avec le Secrétaire général des Nations unies, avec le Haut représentant M. Javier Solana, avec nos collègues des différents pays et j'espère que la Présidence française fera une proposition dans les jours qui viennent.
Vous savez, nous avons évoqué un groupe qui s'appelle le groupe "tactique" et ce groupe tactique est une garde militaire qui, par roulement, peut offrir entre 400 et 1.500 hommes que l'on pourrait déployer au nom de l'Europe dans les huit à dix jours. Est-ce possible pour le moment ? Un certain nombre de pays ont refusé. Encore une fois, c'est très difficile de dire maintenant ce que nous pouvons faire en dehors des efforts diplomatiques, des efforts de persuasion et des efforts pour que la paix se fasse en s'appuyant sur les deux pays que sont la République démocratique du Congo et le Rwanda c'est-à-dire le président Kabila et le président Kagamé.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 octobre 2008
Nous avons abordé de nombreux sujets tels que l'Iran, le Moyen-Orient, l'Afrique, et malheureusement comme l'actualité le montre, de la République démocratique du Congo et de ce qui est en train de s'y passer. C'était une sorte de "Tour du monde". Croyez-moi ou non, nous, l'Australie, l'Union européenne et la France - et par voie de conséquence la Présidence française - sommes en total accord. C'est un plaisir de pouvoir se féliciter de ce que nous avons accompli au nom de l'Europe : je citerai le rôle de l'Union européenne en Géorgie, ou encore dans le contexte de la crise économique. Le Premier ministre australien et le président Sarkozy s'entretiendront avant le sommet de Washington, le 15 novembre prochain. Ils ont l'habitude de se parler. C'est pour ma part un privilège de recevoir mes amis. J'ai promis à Stephen de lui rendre visite en Australie - pendant au moins une semaine - sans doute au début de l'année prochaine, notre agenda de la Présidence française étant très rempli et rendant un tel déplacement impossible avant.
Q - (A propos de l'attitude de l'Union européenne et de la Présidence française face à la situation en République démocratique du Congo)
R - C'est une question très difficile parce que, comme vous le savez, nous faisons face à une longue et cruelle guerre en République démocratique du Congo. Il y a 16.000 casques bleus qui essayent de défendre la population, et principalement les réfugiés qui sont près d'un million. Je me suis rendu en République démocratique du Congo deux ou trois fois et vous ne pouvez pas imaginer ce que peuvent endurer les populations civiles et principalement les femmes. Le viol est une arme pour les soldats.
Il est très difficile d'adopter une attitude commune européenne. J'ai évoqué ce dossier avec Javier Solana ce matin - encore hier, je me trouvais avec lui à Saint-Pétersbourg en Russie. Est-il possible d'envoyer d'autres forces ? Je ne sais vraiment pas. Certaines nations sont réticentes. La dernière fois c'était une initiative franco-belge, l'opération Artémis, qui a rencontré un vif succès pendant trois ou quatre mois. Est-il possible de répéter ce genre d'opération ?
Nous avons également parlé de l'Afghanistan et nous avons un point de vue concordant à ce sujet. Nous sommes engagés à travers le monde.
La situation est vraiment désespérée. Honnêtement, mon point de vue personnel est d'essayer de faire quelque chose. Nous verrons. Nous avons un autre rendez-vous demain. M. Smith va rencontrer maintenant M. Hervé Morin, le ministre de la Défense et nous en avons parlé avec Hervé ce matin. Quant à la Belgique, il faut que je parle avec Karel de Gutch, le ministre des Affaires étrangères qui se trouve actuellement au Congo, où il est parti hier. Nous sommes en contact étroit avec lui mais pour le moment je ne peux vous promettre que d'essayer, et d'essayer encore.
(...)
Je suis tout à fait d'accord avec le ministre Smith, mais quoi de plus ? Etre d'accord ce n'est pas suffisant, laissez-nous essayer de faire quelque chose.
Q - Monsieur le ministre vous dites, "let's try to do something", mais quoi, vous dites que les pays sont réticents, que faire face à cette réticence ?
R - Que faire, que faire ! Il y a une force des Nations unies qui est en train de défendre Goma. Les troupes du général Nkunda approchent de Goma, ils ont pris une ville à cinquante kilomètres avec assez de facilité. C'est sous le chapitre VII de la Chartre des Nations unies que les troupes sont engagées. Peuvent-elles défendre cette ville ? Et surtout peuvent-elles défendre les camps de réfugiés, comme elles sont en train d'essayer de le faire ? Ces camps de réfugiés accueillent des centaines de milliers de pauvres gens qui sont là depuis des années. Nous sommes en contact avec le Secrétaire général des Nations unies, avec le Haut représentant M. Javier Solana, avec nos collègues des différents pays et j'espère que la Présidence française fera une proposition dans les jours qui viennent.
Vous savez, nous avons évoqué un groupe qui s'appelle le groupe "tactique" et ce groupe tactique est une garde militaire qui, par roulement, peut offrir entre 400 et 1.500 hommes que l'on pourrait déployer au nom de l'Europe dans les huit à dix jours. Est-ce possible pour le moment ? Un certain nombre de pays ont refusé. Encore une fois, c'est très difficile de dire maintenant ce que nous pouvons faire en dehors des efforts diplomatiques, des efforts de persuasion et des efforts pour que la paix se fasse en s'appuyant sur les deux pays que sont la République démocratique du Congo et le Rwanda c'est-à-dire le président Kabila et le président Kagamé.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 octobre 2008