Texte intégral
Monsieur le Président,
Madame,
Soyez les très bienvenus en France et dans notre capitale que vous connaissez bien. Lautomne dernier, cest moi qui étais votre invité. Pour la première fois, un chef dEtat français foulait le sol guatémaltèque. Pour la première fois, je posais le pied en terre maya, dans cette « Egypte du Nouveau Monde », où sépanouit jadis la plus prestigieuse des civilisations de la Méso-Amérique. Pourrais-je jamais oublier ces instants, cette émotion poignante à chaque étape de ma visite ?
Lémotion de lamitié. La vôtre, Monsieur le Président, et celle de vos compatriotes, alors même que votre beau pays, blessé par louragan « Mitch », semployait avec courage et dignité à panser ses plaies. Lémotion lorsque nous avons rencontré ensemble les victimes de cette tragédie. Jai pu mesurer toute la douleur des Guatémaltèques et combien votre pays, pour se relever, a besoin de la solidarité des nations.
Lémotion encore quand, à linvitation de mon amie, Madame Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix et ambassadeur de bonne volonté de lUNESCO, jai rencontré les artistes amérindiens qui sont les héritiers de la sensibilité, de lhistoire, des savoirs du peuples maya.
Lémotion enfin de découvrir un peuple qui se rassemble après tant et tant dannées daffrontements et de souffrances, pour quà la violence succède une culture de paix, une culture démocratique.
Je vous avais alors invité à faire à votre tour le voyage de la France. Et vous voilà, ce soir, lhôte dhonneur des Français, heureux et fier daccueillir en vous lami et lhomme de paix, le démocrate qui a réconcilié son peuple.
Car vous êtes dabord et avant tout, Monsieur le Président, lhomme de la paix. A ce titre, vous avez été honoré par la communauté des nations qui vous a remis ici même, à Paris, en juin 1997, à lUnesco, le prix Houphouët Boigny pour la paix, quelques mois après la signature, sous votre égide, des accords mettant fin à trente-six années de déchirements fratricides.
Depuis deux ans, votre pays a engagé un courageux processus de réconciliation nationale. Il poursuit résolument sa marche vers la démocratie. Vous et nous savons que le chemin sera long et difficile. Cest une tâche de longue haleine, qui demande lengagement de tous les Guatémaltèques.
Cest le sens, Monsieur le Président, de lappel au pardon que vous avez lancé le 29 décembre dernier, pour le second anniversaire de la paix. Le Guatemala, meurtri, a entrepris le douloureux mais nécessaire travail de mémoire sur ces années noires dont la Commission pour léclaircissement historique, par son récent rapport, vient de révéler toute lhorreur.
Il faut maintenant aller de lavant. Ne rien oublier du passé, pour que jamais ne revienne la violence, mais aussi regarder vers lavenir, mobiliser toutes les énergies pour bâtir le développement. Travailler sans relâche à laffermissement de lEtat de droit et à la patiente élaboration dune société nouvelle, tolérante, fraternelle, qui rassemble tous ses fils, par-delà les origines ethniques et culturelles. Cest cette voie que le Guatemala a choisie sous votre impulsion. Naturellement, la France se tient à vos côtés.
Et lorsque votre pays a été victime de « Mitch », un puissant mouvement de solidarité, venu de toute la France, a immédiatement répondu aux terribles images de désolation et de détresse humaine qui nous parvenaient.
A loccasion de ma visite, jai pu vous transmettre alors le message de solidarité du peuple français. Je le renouvelle aujourdhui : la France est avec vous pour vous aider à reconstruire.
Javais lancé, le 15 novembre, à Guatemala, au cours de notre conférence de presse conjointe, un appel à une solidarité renforcée de la communauté internationale, en proposant la tenue dune grande conférence pour la reconstruction de lAmérique centrale. A côté de son aide financière immédiate, la France décidait dannuler la totalité de ses créances daide publique sur les pays dévastés. Et jen appelais aux pays créanciers du Club de Paris.
Aujourdhui, je constate avec plaisir que la communauté internationale vous a non seulement apporté une aide importante durant la phase durgence, mais quelle entend également appuyer le Guatemala et tous les pays sinistrés dans leurs efforts de reconstruction.
Vous le savez, Monsieur le Président, mes compatriotes souhaitent quune solution définitive soit enfin trouvée au lancinant problème de la dette. Jai présenté le mois dernier, devant lassemblée générale de la Banque interaméricaine de développement, les propositions de la France. Elle les défendra, en mai prochain, à Stockholm, lors de la réunion des pays donateurs. Puis au Sommet du G7 à Cologne, en Allemagne.
Ce problème de la dette, nous laborderons aussi, en juin prochain, à Rio, lors du premier Sommet de lHistoire entre les chefs dEtat et de Gouvernement de lAmérique latine et de lEurope. Nous y jetterons de nouveaux ponts, économiques mais aussi politiques et culturels, entre nos deux rives de lAtlantique. Nous y bâtirons un grand partenariat pour le siècle prochain.
En Amérique latine comme en Europe, les nations se rapprochent, nouent de nouvelles solidarités et sorganisent en ensembles régionaux puissants qui saffirment comme des pôles de paix, de démocratie, de prospérité et de progrès. Cest en développant dambitieuses relations entre nos deux ensembles que nous construirons un monde multipolaire, équilibré et en paix.
Vous, Guatémaltèques, qui abritez le siège du Marché commun centraméricain et qui jouez un rôle actif dans ce processus dintégration régionale, et nous, Français, qui avons été les pionniers de lUnion européenne et qui militons aujourdhui pour une Europe forte et unie, vous et nous travaillons main dans la main pour réussir notre rendez-vous de Rio.
Monsieur le Président, cest en vous assurant une fois encore de lentière solidarité de la France, et cest en pensant à lavenir, cet avenir que nous allons partager davantage et qui fait naître de nouvelles espérances, que je vais maintenant lever mon verre.
Je le lève en lhonneur de lhomme de paix, mon ami le Président Alvaro Arzu Irigoyen et en lhonneur de Madame Arzu Irigoyen, à qui je présente mes très respectueux et très affectueux hommages. Je vous souhaite, Monsieur le Président, Madame, un heureux séjour dans notre pays.
Je lève mon verre en lhonneur des hautes personnalités guatémaltèques et françaises qui nous font lamitié dêtre des nôtres ce soir. Je lève mon verre au bonheur et à la prospérité du peuple guatémaltèque, en lui souhaitant de réussir la paix et la reconstruction. Je bois enfin à lamitié entre le Guatemala et la France.
Vive le Guatemala !
Vive la France !
Et vive notre amitié.
Madame,
Soyez les très bienvenus en France et dans notre capitale que vous connaissez bien. Lautomne dernier, cest moi qui étais votre invité. Pour la première fois, un chef dEtat français foulait le sol guatémaltèque. Pour la première fois, je posais le pied en terre maya, dans cette « Egypte du Nouveau Monde », où sépanouit jadis la plus prestigieuse des civilisations de la Méso-Amérique. Pourrais-je jamais oublier ces instants, cette émotion poignante à chaque étape de ma visite ?
Lémotion de lamitié. La vôtre, Monsieur le Président, et celle de vos compatriotes, alors même que votre beau pays, blessé par louragan « Mitch », semployait avec courage et dignité à panser ses plaies. Lémotion lorsque nous avons rencontré ensemble les victimes de cette tragédie. Jai pu mesurer toute la douleur des Guatémaltèques et combien votre pays, pour se relever, a besoin de la solidarité des nations.
Lémotion encore quand, à linvitation de mon amie, Madame Rigoberta Menchu, prix Nobel de la paix et ambassadeur de bonne volonté de lUNESCO, jai rencontré les artistes amérindiens qui sont les héritiers de la sensibilité, de lhistoire, des savoirs du peuples maya.
Lémotion enfin de découvrir un peuple qui se rassemble après tant et tant dannées daffrontements et de souffrances, pour quà la violence succède une culture de paix, une culture démocratique.
Je vous avais alors invité à faire à votre tour le voyage de la France. Et vous voilà, ce soir, lhôte dhonneur des Français, heureux et fier daccueillir en vous lami et lhomme de paix, le démocrate qui a réconcilié son peuple.
Car vous êtes dabord et avant tout, Monsieur le Président, lhomme de la paix. A ce titre, vous avez été honoré par la communauté des nations qui vous a remis ici même, à Paris, en juin 1997, à lUnesco, le prix Houphouët Boigny pour la paix, quelques mois après la signature, sous votre égide, des accords mettant fin à trente-six années de déchirements fratricides.
Depuis deux ans, votre pays a engagé un courageux processus de réconciliation nationale. Il poursuit résolument sa marche vers la démocratie. Vous et nous savons que le chemin sera long et difficile. Cest une tâche de longue haleine, qui demande lengagement de tous les Guatémaltèques.
Cest le sens, Monsieur le Président, de lappel au pardon que vous avez lancé le 29 décembre dernier, pour le second anniversaire de la paix. Le Guatemala, meurtri, a entrepris le douloureux mais nécessaire travail de mémoire sur ces années noires dont la Commission pour léclaircissement historique, par son récent rapport, vient de révéler toute lhorreur.
Il faut maintenant aller de lavant. Ne rien oublier du passé, pour que jamais ne revienne la violence, mais aussi regarder vers lavenir, mobiliser toutes les énergies pour bâtir le développement. Travailler sans relâche à laffermissement de lEtat de droit et à la patiente élaboration dune société nouvelle, tolérante, fraternelle, qui rassemble tous ses fils, par-delà les origines ethniques et culturelles. Cest cette voie que le Guatemala a choisie sous votre impulsion. Naturellement, la France se tient à vos côtés.
Et lorsque votre pays a été victime de « Mitch », un puissant mouvement de solidarité, venu de toute la France, a immédiatement répondu aux terribles images de désolation et de détresse humaine qui nous parvenaient.
A loccasion de ma visite, jai pu vous transmettre alors le message de solidarité du peuple français. Je le renouvelle aujourdhui : la France est avec vous pour vous aider à reconstruire.
Javais lancé, le 15 novembre, à Guatemala, au cours de notre conférence de presse conjointe, un appel à une solidarité renforcée de la communauté internationale, en proposant la tenue dune grande conférence pour la reconstruction de lAmérique centrale. A côté de son aide financière immédiate, la France décidait dannuler la totalité de ses créances daide publique sur les pays dévastés. Et jen appelais aux pays créanciers du Club de Paris.
Aujourdhui, je constate avec plaisir que la communauté internationale vous a non seulement apporté une aide importante durant la phase durgence, mais quelle entend également appuyer le Guatemala et tous les pays sinistrés dans leurs efforts de reconstruction.
Vous le savez, Monsieur le Président, mes compatriotes souhaitent quune solution définitive soit enfin trouvée au lancinant problème de la dette. Jai présenté le mois dernier, devant lassemblée générale de la Banque interaméricaine de développement, les propositions de la France. Elle les défendra, en mai prochain, à Stockholm, lors de la réunion des pays donateurs. Puis au Sommet du G7 à Cologne, en Allemagne.
Ce problème de la dette, nous laborderons aussi, en juin prochain, à Rio, lors du premier Sommet de lHistoire entre les chefs dEtat et de Gouvernement de lAmérique latine et de lEurope. Nous y jetterons de nouveaux ponts, économiques mais aussi politiques et culturels, entre nos deux rives de lAtlantique. Nous y bâtirons un grand partenariat pour le siècle prochain.
En Amérique latine comme en Europe, les nations se rapprochent, nouent de nouvelles solidarités et sorganisent en ensembles régionaux puissants qui saffirment comme des pôles de paix, de démocratie, de prospérité et de progrès. Cest en développant dambitieuses relations entre nos deux ensembles que nous construirons un monde multipolaire, équilibré et en paix.
Vous, Guatémaltèques, qui abritez le siège du Marché commun centraméricain et qui jouez un rôle actif dans ce processus dintégration régionale, et nous, Français, qui avons été les pionniers de lUnion européenne et qui militons aujourdhui pour une Europe forte et unie, vous et nous travaillons main dans la main pour réussir notre rendez-vous de Rio.
Monsieur le Président, cest en vous assurant une fois encore de lentière solidarité de la France, et cest en pensant à lavenir, cet avenir que nous allons partager davantage et qui fait naître de nouvelles espérances, que je vais maintenant lever mon verre.
Je le lève en lhonneur de lhomme de paix, mon ami le Président Alvaro Arzu Irigoyen et en lhonneur de Madame Arzu Irigoyen, à qui je présente mes très respectueux et très affectueux hommages. Je vous souhaite, Monsieur le Président, Madame, un heureux séjour dans notre pays.
Je lève mon verre en lhonneur des hautes personnalités guatémaltèques et françaises qui nous font lamitié dêtre des nôtres ce soir. Je lève mon verre au bonheur et à la prospérité du peuple guatémaltèque, en lui souhaitant de réussir la paix et la reconstruction. Je bois enfin à lamitié entre le Guatemala et la France.
Vive le Guatemala !
Vive la France !
Et vive notre amitié.